chapitre 9 Sur les Traces de Rabastan Lestrange
Sirius faisait les cent pas, dans la salle de réunion.
- Trois mois, hurlait il, ça fait trois mois qu'on écume toute l'Angleterre pour trouver cette vermine, et rien ?
Pas la plus petite idée de l'endroit où il se cache ? Qu'est ce que vous avez fichu, pendant que j'agonisais ?
- Il nous a échappé pendant douze ans, qu'est ce qui te fait croire que nous aurons plus de chance, cette fois ? Demanda Franck.
- Parce que jusqu'à présent, on ne le cherchait pas vraiment. Mais aujourd'hui, c'est différent. Aujourd'hui, il est notre priorité.
- Depuis quand décides tu de ce qui est notre priorité ? Demanda Alice.
- Depuis que cette ordure detient Méredith Lestrange. Vous savez, celle qui a tout quitté, s'est mise en danger, pour sauver vos fesses.
- Celle que tu as engrossé, alors que tu étais sensé la protéger ? Demanda Finley.
Sirius se rua sur lui, l'attrapa par le col, et le cloua contre le mur.
- Répétes un peu, j'ai pas bien entendu.
Ils se ruèrent sur les deux Aurors, et tentèrent de les séparer.
- Ca suffit Sirius. La voix de James lui fit lâcher Finley. On sait tous ici, combien s'est important, pour toi, pour nous tous, de remettre la main, sur Rabastan, et de retrouver Méredith, mais on a aucune piste, rien
Qui ne nous mène même à un embryon de piste. Et pendant qu'on se mobilise pour ça, on ne s'occupe du reste.
- De quoi tu parles ? Demanda Sirius d'un ton rogue.
Avec un soupir las, James lui montra une pile de dossiers qui s'amoncellaient.
- Les affaires courantes. Dit James. Désolé Sirius, mais le monde ne s'est pas arrêté de tourner, pendant qu'on piétinait sur l'affaire Rabastan.
Sirius donna un violent coup de poing sur la table, et sortit en claquant la porte.
- Sirius ! Tenta de le retenir James.
Mais il ne lui adressa pas un.seul regard.
Le bureau résonna d'un silence pesant.
James soupira et s'assit.
- Bon, dit il, ou en sommes nous du cambriolage de Gringott ?
Les autres prirent place autour de la table.
- Rien n'a été volé, dit Franck, le contenu à été déplacé et mis en lieu sûr à Poudlard, le matin du vol. On ignore toujours qui a commis se cambriolage.
- Mais on sait qu'ils cherchaient la pierre philosophale. Cet objet à une grande valeur...Dit Fabian
- Et ses usages sont multiples. Précisa Gideon.
Les colères de Sirius étaient légendaires, au bureau des Aurors, autant que ses conquêtes féminines. Elles se calmaient aussi vite qu'elles éclataient. Il était rare, qu'elles se tournent contre James, mais lorsque cela arrivait, ce dernier savait qu'il fallait simplement lui laisser le temps de redescendre.
Il le rejoignit deux heures après, dans le pub, en face du ministère.
Il était assis, l'air concentré sur ses pensées, devant un verre dans whisky à moitié vide.
- Bon, dit James sans ambage, qu'est ce qu'il se passe ?
Sirius leva vers lui un regard lourd de reproches.
- On lâche Méredith ? Elle nous a sauvé la vie, celle de Dumbledore, de Maugrey, elle a tout quitté pour nous, pour des gens qu'elle ne fréquentait même pas, et nous, on la laisse tomber.
- Tu sais bien que c'est faux. Mais soyons réaliste. Rabastan nous échappe depuis douze ans, pendant tout ce temps, il n'a pas commis une seule erreur, une seule faute, qui aurait pu nous conduire à lui. Il a enlevé Méredith en plein jour, il a récidivé avec la petite, il nous a même tendu un piège, pour disparaitre aussitôt. Il a des amis puissants, et des relations importantes. On ne peux pas négliger plus longtemps notre travail, pour poursuivre une chimère.
Les doigts de Sirius se crispèrent sur le verre.
- Qu'est ce que je vais dire à la petite ? Elle compte sur moi pour retrouver sa mère. Je lui dis, désolé, mais nous avons d'autres priorités ?
James soupira.
- Tu lui dis qu'on continue de chercher.
- Et...C'est vrai ?
- Oui, même si effectivement, ce n'est plus notre priorité. Et pour être franc, je suis à peu près sûr, qu'il l'a tué. Je suis désolé Sirius. Mais tu le connais aussi bien que moi, s'il l'avait encore, il se servirait d'elle, pour récupérer la gosse.
Sirius serra les dents, la colère déformait ses traits, crispait les muscles de sa machoire. Au fond de lui, il savait que James avait raison, il l'avait lui même pensé. Mais l'admettre tout haut, c'était trop dur.
- Je le retrouverais, James, quel que soit le temps que ça prendra, je lui ferais payer chacune des larmes que versera Cassandra à cause de lui.
James posa sa main sur l'épaule de son ami.
- Je t'aiderais. Quoique tu fasses, je te soutiendrais, tu le sais bien.
Sirius hocha la tête.
Halloween pointait son nez, les maisons se paraient de citrouilles, et de décorations macabres.
Sirius dormait à point fermés, ce qui lui arrivait rarement, depuis que Cassandra était entrée dans sa vie.
Les cauchemars ne lui laissaient aucun répit. Il les chassait à sa manière, plus de filles, plus d'alcool, plus de bagarre.
James entra dans l'appartement de son ami et fronça les sourcils.
Les lieux d'habitude immaculés, étaient dans une saleté indescriptible.
Des déchets jonchaient le sol, des cigarettes et des mégots traînaient partout, au milieu des vêtements sales qui s'accumulaient. Dans un peu plus d'un mois, les enfants reviendraient de Poudlard, il fallait qu'il se reprenne.
Il marcha droit au canapé, ou la veille, Sirius s'était effondré, incapable d'aller jusqu'à son lit, et le secoua durement.
Sirius attrapa sa baguette, se retourna brusquement et la pointa sous la gorge de James.
- Oh là, doucement, c'est moi.
Sirius fronça les sourcils, déglutit à plusieurs reprises, la gorge séche, une violente migraine, lui vrillait les tempes, il cligna des yeux, à moitié réveillé.
- James ? Qu'est ce que tu fous là ?
- On l'a trouvé.
- Qui ?
- Rabastan, on l'a localisé.
Sirius se redressa, tout à fait réveillé à présent.
- Ou ?
- Dans un vieil entrepôt abandonné. Il doit être aux abois, parce qu'il a essayé de vendre des bijoux et des reliques familiales.dans l'allée des embrumes. C'est Mondingus qui l'a repéré.
- On peut pas se fier à cette fripouille.
- Je sais mais regarde.
James tendit à Sirius un collier en or, derrière le médaillon, les initiales, ML joliment ouvragé, se lisaient distinctement.
- Le collier de Méredith. Souffla Sirius, elle ne l'enlevait jamais.
James sourit.
- On le tient.
Sirius lui rendit son sourire.
Il se leva d'un bond, et grimaça de douleur. Il croisa le regard goguenard de James.
- On dirait que t'a pris une bonne raclée.
- T'as pas vu l'état de l'autre. Répliqua t'il.
Puis remarquant le sourire narquois de son ami, il fronça les sourcils.
- Quoi ?
- C'est fous le mal que tu te donnes pour te détruire.
- Tu ne comprends pas, ce n' est pas pour me détruire, c'est pour me sentir vivant.
- Il y a d'autres moyens, tu sais.
- Pas pour moi.
Le voyant se débattre pour prendre ses vêtements, James se leva souplement, et sortit sa baguette.
- Attends, je vais t'aider.
Il tendit sa baguette et murmura un sortilège de guérison.
- Ca va ? Lui demanda t'il.
- Mieux, bien mieux. Reconnut Sirius en souriant. Il fit jouer ses muscles longs et fins. Puis il se glissa sous la douche. Il ouvrit l'armoire à pharmacie, et prit la fiole de Lily. C'était la dernière, aie, ça allait être sa fête, quand il devrait lui en demander.
Il sortit un quart d'heure plus tard. James avait ouvert les fenêtres, et fait un peu de ménage. Il se demanda une fois de plus comment faisaient les Moldus, pour tenir leurs maisons, sans l'aide de la magie.
Comme Sirius réapparaissait, James lui tendit son manteau.
- Les autres nous attendent, ils cernent l'entrepôt, on a voulu t'attendre, pour donner l'assaut.
- Un cadeaux de Noël en avance ? Dit Sirius, un lent sourire sur les lèvres.
Ils quittèrent l'appartement et transplanèrent.
L'entrepôt était situé sur le port de Southhampton.
C'était de grands bâtiments laissé à l'abandon.
Ils rejoignirent un groupe d'Aurors. C'était une mission de grande envergure. Ils étaient presque tous là, encerclant le bâtiment.
Sirius serra la main de Finley.
- Excuse moi pour l'autre jour.
- Pas de soucis.
Tous les Auror avaient à un moment où un autre, subi la colère de L'Auror, mais s'ils se demandaient comment James faisait pour le supporter, tous savaient que l'on pouvait compter sur lui en cas de besoin.
- Alors ? Demanda t'il
- On ne sait pas grand chose. Avoua Franck Londubat. Mondingus l'a suivi
Jusqu'ici, mais ce n'était pas, Rabastan. On est là depuis hier soir, mais on n'a encore vu personne.
- On est dans le brouillard, en somme.
- Comme d'habitude. Conclut James.
- Alors, qu'est ce qu'on attend ? S'impatienta Sirius.
- Les sortilèges de protection ont été levé, mais pas le sort antitransplanage. Leur annonça Fabian.
- Il n'y a plus qu'à. Annonça James. Puis, se tournant vers Sirius. Après toi, mon pote.
Avec un sourire satisfait, Sirius brandit sa baguette au dessus de sa tête. Et projeta un faisceau de lumière violette, destinée à lancer l'assaut.
Ils s'approchèrent de l'entrepôt, dans un même mouvement. Ils firent sauter les ouvertures et se ruèrent à l'intérieur.
Ils trouvèrent peu de résistance, à leur plus grande surprise. Seulement quatre mangemorts, qu'ils n'eurent pas trop de mal à neutraliser, mais aucune trace de Rabastan. Le bâtiment était vide.
- Merde ! Hurla Sirius, au comble de la colère. On l'a encore raté.
- Black ! S'écria Soudain Finley.
Sirius le rejoignit, il se tenait au fond de l'entrepôt.
- Quoi ? Demanda t'il d'un ton rogue.
- Tu te souviens du cottage de Rabastan ?
Sirius fronça les sourcils. Comment pouvait il oublier, le sortilège qui avait bien failli le tuer, lui avait été lancé ce jour là.
- Pourquoi ? Demanda t'il.
- Tu te souviens, de la pièce cachée ?
Un sourire en coin, se dessina sur ses lèvres.
Ils brandirent leurs baguettes et lancèrent un sortilège de désillusion.
Un bureau apparut alors.
Les Aurors se rassemblèrent.
Sirius fit voler la porte en éclat.
Sa baguette brandie, retomba lourdement contre son flanc.
Au fond de la pièce, un corps gisait, inerte.
Incapable de détacher son regard de la silhouette couchée sur le sol glacé,
Sirius était pétrifié.
James le bouscula pour passer la porte devant laquelle son ami s'était immobilisé. Il courut vers le corps, et s'acroupit devant lui.
- Méredith, murmura t'il. Elle est vivante, SIRIUS hurla t'il, ELLE EST VIVANTE.
Ce fut le déclic qui lui permit de réagir. Il se rua vers elle, se laissa tomber à genoux, lui souleva délicatement la tête, et la posa doucement sur ses cuisses. Il retira des mèches de cheveux, que le sang sec, avait collé sur son visage tuméfié et enflé. Elle respirait à peine. Elle était, nue, sous une chemise d'homme, sale et déchirée, maculée de sang.
Indifférent à l'agitation qui l'entourait, Sirius caressait avec douceur les joues, le fronc de la jeune femme, il murmurait son prénom en une longue litanie, guettant un signe, même infime, qu'elle l'entendait.
Lorsque les médicomages de sainte Mangouste, arrivèrent, James posa sa main sur l'épaule de son ami.
Avec une délicatesse, dont ceux qui ne le connaissait pas vraiment ne l'aurait pas cru capable, il déposa la tête de Méredith sur le manteau roule en.boule, que James avait posé devant lui, et se redressa.
Il fixa un long moment les médicomages qui s'agitaient autour de la sorcière blessée, puis, son visage se durcit, une haine féroce se peignit sur ses traits, tandis que sa machoire se crispait, au point que ses jointures en blanchirent.
Il marcha à grand pas vers l'un des prisonniers, l'attrapa à la gorge, et le cloua contre un mur.
- OU EST IL ? Hurla t'il. OU EST RABASTANT ? PARLE OU JE TE TUE.
Il l'étranglait, lentement,
- Je...sais...pas, annona t'il.
- Sirius, dit James.
...je... Vous..
- SIRIUS, répéta, James, plus fort.
Le...jure...
De rage, Sirius lui cogna violemment la tête contre le mur.
Puis, il se rua sur le second.
- SIRIUS ! Hurla James. Ça suffit.
James posa une main ferme sur l'épaule de son ami, tandis que Frank et les frère Priwett, se plaçaient devant les trois mangemorts qu'ils avaient capturés.
- Arrête, ils ne savent sûrement rien.
Ecoute, ils emmènent Méredith à Sainte Mangouste, on va y aller aussi.
Allez.
Sirius décocha un regard haineux aux trois hommes menottés.
Et suivit James.
Il faisait les cent pas dans le couloir des soins intensifs de sainte Mangouste, comme un lion en cage.
James avait renoncé à lui répondre chaque fois qu'il grognait un " pourquoi c'est si long ? "
Prévenue, Lily s'était précipitée, et faisait la liaison entre l'équipe médicale, et les deux Aurors.
Au bout de trois heures, Michael Longford, le médicomage en chef, vint les trouver.
- On a fait tout ce qu'on a pu.
Le sang se retira du visage de Sirius, il blèmit.
- Elle est en vie. S'empressa de le rassurer Longford. Mais elle a subi de terribles sévices, et j'ignore si son organisme pourra supporter les conséquences de ces traumatismes. Nous ignorons quels sortilèges ont été utilisés, ni quelles seront les séquelles, si toutefois elle survit. Pour le moment, elle est dans le coma.
Sirius serra les dents.
- Elle est forte, elle est plus forte que vous ne le croyez, dit il. Et elle à la meilleure raison du monde de se battre. Je peux la voir ?
- Oui, bien sûr.
James se tourna vers Sirius.
- Je te laisse, je vais voir s'ils ont trouvé quelque chose.
Sirius hôcha la tête.
Il entra dans la chambre de Méredith.
Son visage avait repris forme humaine. Ses cheveux étaient propres et retombaient sur ses épaules. Elle semblait dormir paisiblement.
Sirius tira un fauteuil près du lit, carressa son visage, et lui prit la main.
- Salut ma belle. Ça fait longtemps. J'aurais préféré te revoir dans de meilleurs conditions, mais, toi et moi, on a jamais fait les choses dans le bon sens.
Il soupira.
- On peut dire que tu m'as fichu dans une sacré galère, alors t'as intérêt à te réveiller, parce qu'il n'y a pas de raison que j'affronte tout ça tout seul.
Il se mordit la lèvre inférieure.
Un silence pesant s'installa, puis, d'une voix calme, il.lui murmura.
- Il faut que je te raconte une histoire, celle d'une incroyable petite fille, capable de provoquer des tornades, d'incendier des maisons, et de risquer sa vie, pour sauver celle d'un homme qu'elle connaissait à peine...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top