chapitre 2 une enfant dans la tourmente
Salut, second chapitre, on entre dans le vif du sujet, j'espère qu'il vous plaira, n'hésitez pas à commenter, en bien ou en mal, ça fait avancer, merci.
La lettre se faisait attendre. C'était déjà la mi-juillet, et elle n'était toujours pas arrivée.
Tous les matins, Cassandra posait la même question, et Méredith lui répondait par la négative.
Elle avait presque envie d'envoyer un hibou à Dumbledore pour lui demander s'il n'y avait pas eu un oubli, dans l'envoi des lettres d'inscriptions. Presque, parce qu'elle n' aurait pas oser lui écrire, de toute façon.
Depuis le début de l'été, Cassandra passait ses après midi au Skate Parc.
Les trois moldus qui la défiaient avaient déserté l'endroit, ou étaient partis en vacances, quoiqu'il en soit, elle était tranquille.
Méredith n'aimait pas l'été. Parce que son travail de serveuse la contraignait à laisser sa fille, livrer à elle même.
Mais elle n'avait pas le choix.
Lorsqu'elle avait trahi sa famille, elle avait quitté le monde sorcier. Elle avait changé de nom, pris un travail moldu, bien en dessous de ses capacités, un appartement dans un quartier modeste de Londres, et elle avait vécu une vie de moldu. En tout cas de l'extérieur. Elle avait ainsi pu échapper à la vindicte familiale, et élever sa fille en toute sécurité.
Mais ce n'était pas sans conséquence.
A cause de ses choix de vie, elle était seule. Elle n'avait pas d'amis, ni sorcier, ni moldu, personne à qui confier la petite, lorsqu'elle travaillait. Tant qu'elle n'était qu'un bébé innocent, elle s'arrangeait pour la prendre avec elle, mais, lorsque Cassandra avait commencé à développer ses pouvoirs, les choses étaient devenues très compliquées.
Elle avait alors dû déménager, trouver un autre travail, et cela n'avait eu de cesse, que depuis cette année. Pour une fois, Cassandra avait fait montre de retenue. Aucune catastrophe n'était venue perturber leur tranquillité. Méredith avait restreint la liberté de sa fille, afin d'éviter d'éventuels confits, avec les enfants moldus du quartier.
Mais avec les vacances, ce serait plus difficile, de l'empêcher de faire des bêtises. Elle aurait beaucoup plus de temps libre.
Méredith soupira. Que pouvait elle y faire, de toute façon ? Elle était obligée de travailler, et malgré tous ses talents de sorcière, elle ne pouvait pas se couper en deux. Alors, advienne que pourra. Quoi qu'il se passe, elle ferait avec, comme d'habitude.
Si seulement cette maudite lettre arrivait, au moins, l'avenir de sa fille serait assuré.
Et puis, la lettre arriva enfin.
Cela faisait bien longtemps que Méredith n'avait pas vu de hibou. Lorsque l'oiseau tapa du bec contre la fenêtre de la cuisine, elle se hâta de le faire entrer. Elle espérait que personne n'avait remarqué le manège du messager ailé, car un hibou qui tape du bec contre la vitre d'un appartement, en plein jour, aurait eu de quoi surprendre tous les moldus du quartier.
Elle lut la lettre, et équarquilla les yeux.
- Non ! Dit elle dans un souffle.
La lettre était adressée à Cassandra Lestrange Fletcher.
D'une main tremblante, Méredith saisit sa baguette magique et effaça le nom maudit.
Cassandra ne devait pas savoir, jamais.
Elle prit sa plume et son encrier et écrivit une lettre à Dumbledore.
- Maman ? La lettre est arrivée ?
Cassandra surgit dans la cuisine et s'arrêta net en découvrant le hibou, perché sur le dossier de la chaise.
- Est ce que c'est ce que je crois ?
Méredith se retourna et afficha un sourire crispé.
- Oui, c'est bien un hibou. Et oui, tu as bien reçu une lettre de Poudlard.
Cassandra sautilla sur place, en applaudissant, surexcitée, ce qui ne fut pas du goût du hibou, qui battit des ailes en hululant furieusement.
- Calme toi. Intima Méredith à sa fille.
Elle attacha le rouleau de parchemin qu'elle venait d'écrire à la patte de l'oiseau, et le laissa s'envoler par la fenêtre.
- Bon, et si on s'occupait de tes fournitures ? Dit elle en souriant.
Méredith, cependant, était loin d'être à l'aise. Les fournitures scolaires dont sa fille avaient besoin, nécessitaient de se rendre au chemin de traverse. Il allait donc lui falloir retourner dans le monde sorcier. Il n'y avait plus qu'à espérer que personne ne la reconnaisse.
Elle choisit de garder sa tenue de moldue, puis, elle prit la main de sa fille, et elles transplanèrent.
Cassandra avait toujours vécu au milieu des moldus, elle connaissait très peu de choses, sur les sorciers, aussi se promenait elle dans le chemin de traverse avec un émerveillement mêlé de curiosité.
Elles commencèrent par la baguette.
- Alors, ma petite, comment t'appelles tu ? Demanda monsieur Ollivander, le fabriquant de baguette.
- Cassandra Fletcher.
- Fletcher, hein ? Il me semblait plutôt que....
Le regard assassin que lui lança Méredith, le dissuada de poursuivre.
- Fletcher, avez vous dit, bien, voyons voir quelle baguette conviendrait à cette jeune demoiselle.
Elle en essaya cinq, avant de trouver la bonne.
Une baguette en bois de hêtre, de vingt trois centimètres, souple, avec un crin de licorne mâle.
- C'est curieux, dit il, j'ai fabriqué une autre baguette, identique à celle là, avec un second crin de la même licorne, seule la longueur, était differente, elle était plus longue de cinq centimètres. C'est celle de Sirius Black, l'Auror. Vous le connaissez ? Je crois que vous avez fait vos études ensembles, à Poudlard ?
Méredith frémit.
- Nous n'étions pas dans la même maison. Répondit elle, d'une voix sèche.
Elle s'empressa de sortir de la boutique. Son coeur battait à tout rompre, elle avait l'impression de manquer d'air. Elles se hàterent de faire leurs emplettes, puis elles rentrèrent.
Cassandra se rua dans sa chambre, et se plongea dans ses nouveaux livres, avec un enthousiasme débordant.
Méredith était nerveuse, l'angoisse la tenaillait. Elle aurait dû s'y prendre autrement, c'était trop bête. Douze ans de solitude, à se cacher, se couper de tout, et voilà qu'elle venait de tout gâcher.
Elle sentait la panique la gagner. Il la retrouverait, il les tuerait, elle et son enfant.
Assise à la table de la cuisine, elle se prit la tête dans les mains.
Lorsqu'elle s'était enfuie de chez elle, elle s'était rendue au ministère.
Au bureau des Aurors, elle avait rencontré Alastor Maugrey. Elle lui avait répété ce qu'elle avait entendu.
Ce soir là, son frère Rodolphus et son père, avait été arrêté, Rabastan s'était enfui, de même que Bellatrix, et les Malfoy.
Maugrey avait déménagé le QG de l'ordre, et Sirius Black, ainsi que James Potter, Remus Lupin, Lily Potter, et Peter Pettigrew, avaient veillé sur sa protection, à tour de rôle.
Et puis, elle avait appris la mort de son père, au cours d'une tentative désespérée d'évasion. Les détraqueurs lui avaient donné le baiser mortel.
Rabastan, l'avait retrouvée. Il avait manqué tuer Black et Lupin de peu, elle s'était enfuie, une fois de plus, et avait mis de côté sa vie de sorcière, avait orchestré sa propre mort, pour devenir une moldue. Et puis, elle avait découvert qu'elle était enceinte.
Rabastan, s'était enfui, lui aussi, une fois de plus. Mais elle n'oublierait jamais ce qu'il lui avait dit, cette nuit là.
- Tu as tué notre père, notre mère est folle de chagrin, Regarde bien derrière toi, parce que je te lâcherais plus. Tôt ou tard, je te retrouverais, et tu regretteras de ne pas être morte. A ta place, je ne dormirais plus.
Elle avait appris le décès de sa mère, peu de temps après. Mais Rabastan courait toujours. Et depuis, elle n'avait cessé de fuir.
Elle avait fait tout ça pour rien. Parce qu'elle n'avait pas voulu utiliser le polynectar, qu'elle gardait à cette occasion, Ollivander l'avait reconnu, sinon, comment aurait il su ? Combien de temps, faudrait il pour que le bruit se répende ? Pour qu'il apprenne qu'elle était vivante, et qu'elle avait un enfant ? Pour qu'il sache qu'elle était à Poudlard, et qu'il se serve d'elle, pour l'attirer et les tuer toutes les deux.
Et si elle en parlait au père de Cassandra ? Il saurait la protéger. Mais pour cela, elle devrait lui dire, et il était hors de question qu'il sache.
La seule solution était de ne pas envoyer sa fille au collège, mais la priver de cette chance, lui soulevait le coeur. Et puis, qu'elle excuse lui donnerait elle ? C'était insoluble.
Le mois d'août commençait à peine.
Sirius Black avait été appelé pour une mission peu agréable. Une famille de sorcier avait été agressée. Une femme, avait contacté le ministère, au moyen d'un patronus. Le message n'était pas très clair, mais Sirius avait préfère vérifier.
Lorsqu'il arriva, la porte d'entrée de l'appartement était grande ouverte, et il était sans dessus dessous.
Les portes des placards avaient explosé, et leur contenu gisait, un peu partout. Marchant avec précaution au milieu des détritus, Sirius, baguette brandie, fouilla le salon, ouvert sur la cuisine.
L'homme gisait sur le linoléum de la cuisine, sa baguette serrée dans sa main, le manche d'un couteau à viande dépassait de sa poitrine.
Sirius prit son poul, et secoua la tête.
De sa baguette, il retira le couteau, puis, il poursuivit ses investigations, et s'arrêta net, dans l'entrée d'une chambre d'enfant.
Il ne devait jamais oublier l'image de cette petite fille, adossée au mur, les genous repliés contre sa poitrine, les bras serrés autour d'eux, la tête oscillant de bas en haut, ses longs cheveux noirs emmêlés, tombant sur ses épaules.
Sirius se mordit la lèvre inférieure.
- Merde ! Il aurait voulu que James soit là. Lui, il savait s'y prendre, avec les enfants.
Avec un soupir contrarié, il s'approcha.
- Salut.
Elle ne lui répondit pas
Il s'acroupit près d'elle.
- Tu es blessée ? Lui demanda t'il d'une voix aussi douce que possible.
Elle secoua la tête négativement.
- Je m'appelle Sirius Black, je suis un Auror, tu sais ce que c'est ?
Elle hocha la tête.
- Tu as vu ce qui s'est passé ?
Elle planta ses yeux gris dans ceux de Sirius.
- Je l'ai tué.
Sirius fut sous le choc.
- Comment ça tu l'as tué ?
- Il était dans la cuisine, il a essayé de m'attaquer et je me suis défendue.
- Donc, c'est pas ton père ?
Elle secoua de nouveau la tête.
- J'ai pas de père.
- Ok, et..Tu peux me dire ton nom, s'il te plaît ?
- Cassandra Fletcher.
- Tu vis avec qui ici ?
- Ma mère.
- Et elle est où, ta mère ?
- Sais pas. Quand je suis rentrée elle était pas là, et ce type était là, lui.
- Comment s'appelle ta maman ?
- Méredith Fletcher.
- Elle travaille, ta maman ?
- Elle est serveuse, au pub Murphy 's.
- C'est une sorcière ?
Elle hocha la tête.
- Bon, alors voilà ce qu'on va faire. Je vais demander à quelqu'un de venir ici, pour...s'occuper de tout ça.
Il balaya l'appartement d'un large mouvement du bras.
- Ensuite, tous les deux, on va aller voir ta mère au...
- Elle est pas là bas, j'ai déjà appelé.
- Et tu sais pas où est elle est ?
Elle secoua la tête.
- Ok. Bon, heu...laisse moi une seconde.
Il se rendit dans le salon et envoya un Patronus à Maugrey.
- J'ai besoin de nettoyeur, et d'Alice, ou n'importe quel Auror capable de s'occuper d' un enfant.
En attendant, il remit l'appartement en ordre, d'un coup de baguette et couvrit le corps du défunt.
Il venait de terminer, lorsque un Patronus se présenta, celui de Maugrey.
- Désolé je ne peux pas vous envoyer d'autre Auror, j'envoie des nettoyeurs.
- Génial ! Gronda t'il. Heu bon, tu vas rassembler quelques affaires, et tu vas venir avec moi.
- Non.
Sirius se passa une main dans les cheveux, agacé.
- Écoute, petite...
- Cassandra ! S'écria t'elle. Mon nom c'est Cassandra, pas petite.
Sirius leva les yeux aux ciel, et serra les poings.
- Oui, bon, Cassandra, il faut que tu viennes avec moi.
- Non !
- Par Merlin ! Cria t'il. Pourquoi ? Pourquoi tu ne veux pas venir avec moi ?
- Je dois attendre ma mère. Elle va paniquer si elle me trouve pas.
- On va lui laisser un mot, Ok ?
- Je peux pas partir. Je vais aller à Poudlard, j'ai toutes mes affaires, ici, et c'est chez moi, et...
De grosses larmes roulaient à présent sur les joues de l'enfant. Sirius était en pleine panique. Que devait il faire ? Que devait il lui dire ? Pourquoi James n'était pas là ? Lui il savait parler aux enfants, il saurait quoi faire, dans un cas pareil.
Il se mordit la lèvre inférieure.
- Écoute petite...
- Cas...
- Oui, Cassandra, pardon, je sais que tu es bouleversée, mais..
Il n'eut pas le temps d'en dire plus. Plusieurs personnes entrèrent dans l'appartement. Sirius leur expliqua brièvement ce qui s'était passé, et leur demanda de récupérer tout ce qui pouvait être utile à l'enquête.
Puis il retourna vers la chambre. Mais Cassandra avait verrouillée la porte à l'aide d'un sortilège, qu'elle avait appris, quelques jours plus tôt.
- Cassandra, ouvre cette porte.
- Non. Allez vous en. J'attends ma mère.
Sirius donna un coup de poing dans le mur, et troua là cloison.
- Merde ! Jura t'il.
Les quatre nettoyeurs pouffèrent de rire. Sirius les foudroya du regard.
- Tu ne peux pas rester ici toute seule, il faut que tu viennes avec moi.
- Non. Je vous connais pas. Je reste là.
Sirius sentait la colère monter en lui.
Cette satanée gamine allait le rendre dingue.
Il débloqua la porte, grâce à un sortilège, et entra.
Aussitôt, il fut assailli par tout un assortiment d'objet. Peluches, dessins, et autres. Il Jura, et tout en esquivant du mieux qu'il.pouvait les projectiles, qu'elle lui jetait à la figure, arriva vers l'enfant et lui attrapa le bras, pour l'empêcher de se servir de sa baguette.
Et soudain, il eut l'impression d'être frappé par une tornade. Une bourrasque de vent le propulsa contre le mur, et l'y scotcha.
- Comment...tu...fais...ça ? Demanda Sirius d'un ton haché.
- Laissez moi tranquille, allez vous en.
- D'accord. Je te laisse.
- Sur ? Demanda t'elle.
- Oui. Répondit Sirius, dans un souffle.
Le vent retomba, et Sirius glissa sur le sol. Il n'en revenait pas. Il venait de se faire mettre ko, par une gosse de onze ans, et elle n'avait même pas utilisé sa baguette.
Une fois au sol, il croisa le regard de l'enfant. Ses yeux gris, couleur de l'orage, lançaient des éclairs de colère.
Curieusement, il eut l'impression que ce regard lui était familier. Il saisit sa baguette, et lança un stupefix.
La petite fille se tétanisa.
- Désolé, mais tu ne m'a pas laissé le choix.
Elle le fusilla du regard.
A ce moment là, les nettoyeurs l'appelèrent. Il avaient trouvé une cache secrète, dans la chambre de la mère, dans laquelle se trouvait un dossier. Sur ce dossier, un mot avait été écrit d'une main féminine.
- À l'intention de Sirius Black, Auror.
Au cas où il m'arriverait quelque chose. Méredith Lestrange.
- Méredith ? Non, c'est impossible, elle est morte. Il y a douze ans.
Philippe Coburns, un nettoyeur, regarda Sirius ahuri.
- Où vous voyez ça ? Lui demanda t'il.
Sirius fronça les sourcils.
- Bein, là, sur le dossier.
- Il n'y a rien, sur le dossier.
- Vous voulez dire que rien n'est écrit, c'est ça ?
- Bein, oui.
- Alors c'est un sortilège, ça veut dire que ce dossier m'est adressé à moi seul. Très bien, les gars, je le prends et j'embarque la petite. Quand vous aurez fini, posez tout ce que vous aurez trouvé sur mon bureau.
Il retourna dans la chambre, saisit l'enfant, toujours stupefixé, et la jeta sur son épaule, puis, le dossier dans une main, il transplana.
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