22 le Dernier Duel


Voldemort poussa un nouveau rugissement de rage, mais les sortilèges qu'il jeta heurtèrent le bouclier de Harry, et n'atteignirentvozs,Méredith.
Tous les regards se tournèrent alors vers le mage noir et Harry
James, fit un pas en direction de son fils.

— Que personne n’essaye de m’aider, lança Harry avec force.
Dans le silence complet, sa voix résonna comme la sonnerie d’un clairon.
— Il faut qu’il en soit ainsi. Il faut que ce soit moi.
Voldemort émit un sifflement.
— Ce n’est pas ce que veut dire Potter, répliqua-t-il, ses yeux rouges grands ouverts. Ce n’est pas comme ça qu’il se comporte. Qui vas-tu utiliser comme bouclier, aujourd’hui, Potter ?
— Personne, répondit simplement Harry. Il n’y a plus d’Horcruxes. Il n’y a plus que vous et moi.
Aucun d’eux ne peut vivre tant que l’autre survit, et l’un de nous va partir pour de bon…

— L’un de nous ? ricana Voldemort.
Tout son corps était tendu, ses yeux rouges avaient le regard fixe, on aurait dit un serpent prêt à
frapper.
— Tu penses que c’est toi qui vas l’emporter, n’est-ce pas, celui qui a survécu par hasard et parce que
Dumbledore tirait les ficelles ?
— C’était un hasard quand ma mère est presque morte pour me sauver ? rétorqua Harry.

Tous deux continuaient de se déplacer de côté, décrivant un cercle parfait qui maintenait toujours la
même distance entre eux et pour Harry, il n’existait plus d’autre visage que celui de Voldemort.
— Un hasard lorsque j’ai décidé de combattre dans le cimetière ? Un hasard lorsque, ce soir, j’ai
renoncé à me défendre et que j’ai quand même survécu pour revenir me battre ?
— Des hasards ! s’écria Voldemort.
Mais il ne frappait toujours pas et la foule qui observait la scène était comme pétrifiée. Parmi les
centaines de personnes présentes dans la salle, eux seuls semblaient encore respirer.

— Le hasard et la chance et aussi le fait que tu te réfugiais et pleurnichais dans les robes de sorcières
et de sorciers plus grands que toi, des hommes et des femmes que tu me laissais tuer à ta place !
— Vous ne tuerez personne d’autre, cette nuit, assura Harry.
Ils continuaient de tourner en cercle, face à face, les yeux verts rivés sur les yeux rouges.

— Vous ne tuerez plus personne, plus jamais. Vous ne comprenez donc pas ? J’étais prêt à mourir pour vous empêcher de faire du mal à ceux qui sont ici…
— Mais tu n’es pas mort !
— J’en avais l’intention et c’est cela qui a tout déterminé. J’ai fait ce que ma mère avait fait. Ils sont
protégés, vous ne pouvez plus les atteindre. N’avez-vous pas remarqué qu’aucun des sortilèges que vous leur avez jetés n’a eu d’effet ? Vous ne pouvez pas les torturer. Vous ne pouvez pas les toucher.
Vous n’avez rien appris de vos erreurs, Jedusor, n’est-ce pas ?

— Tu oses…
— Oui, j’ose, affirma Harry. Je sais des choses que vous ne savez pas, Tom Jedusor. Je sais des choses très importantes que vous ignorez complètement. Vous voulez que je vous en dise plus, avant que vous ne commettiez une autre grande erreur ?

Voldemort ne répondit rien, il continua simplement de tourner en cercle. Harry savait qu’il le tenait
momentanément en respect, hypnotisé par l’éventualité, si faible fût-elle, qu’il puisse véritablement
détenir un ultime secret…
— S’agit-il d’amour, encore une fois ? demanda Voldemort, une expression railleuse sur son visage de serpent. La solution préférée de Dumbledore, l’amour, dont il prétendait qu’il était plus fort que la mort. Mais l’amour ne l’a pas empêché de tomber de la tour et de se briser comme une vieille figure de cire. L’amour, qui ne m’a pas non plus empêché d’écraser ta Moldue de mère comme un cafard,
Potter… mais cette fois, personne ne semble t’aimer suffisamment pour courir à ton secours et recevoir mon sortilège à ta place. Alors, qu’est-ce qui te protégera de la mort lorsque je frapperai ?

— Une simple chose, dit Harry.
Ils tournaient toujours en cercle, absorbés l’un par l’autre. Plus rien ne les retenait que le dernier secret.
— Aujourd’hui, ce n’est pas l’amour qui te sauvera, reprit Voldemort. Tu dois croire que tu possèdes une magie dont je serais dépourvu, ou peut-être une arme plus puissante que la mienne ?
— Les deux, je pense, répliqua Harry.
Il vit alors passer sur le visage de serpent une expression de stupeur qui se dissipa aussitôt. Voldemort
se mit à rire et son rire était plus effrayant que ses cris, un rire sans humour, un rire de fou, qui résonna en écho dans la Grande Salle silencieuse.

— Toi, tu penses connaître davantage de magie que moi ? lança-t-il. Que moi, Lord Voldemort, moi qui ai accompli des actes de sorcellerie dont Dumbledore lui-même n’aurait jamais rêvé ?
— Oh si, il en a rêvé, répondit Harry, mais il en savait plus que vous, il en savait suffisamment pour ne pas faire ce que vous avez fait.
— Tu veux dire qu’il était faible ! s’écria Voldemort. Trop faible pour oser, trop faible pour s’emparer de ce qui aurait pu être à lui, de ce qui sera à moi !

— Non, il était plus intelligent que vous, dit Harry, meilleur que vous, comme sorcier, et comme homme.
— C’est moi qui ai provoqué la mort d’Albus Dumbledore !
— Vous croyez cela, mais vous vous trompez, affirma Harry.

Pour la première fois, il y eut un mouvement dans la foule : les centaines de personnes alignées le
long des murs avaient pris en même temps une profonde inspiration.
— Dumbledore est mort !

Voldemort jeta ces mots à la tête de Harry comme s’ils avaient pu lui infliger une douleur insupportable.
— Son corps se décompose dans sa tombe de marbre, dans le parc de ce château, je l’ai vu, Potter, et il ne reviendra pas.
— Oui, Dumbledore est mort, dit Harry d’une voix calme, mais ce n’est pas de votre fait. Il a choisi sa propre façon de mourir, il l’a choisie des mois avant le jour de sa mort, il a tout arrangé avec l’homme dont vous pensiez qu’il était votre serviteur.
— Quel est encore ce rêve puéril ? interrogea Voldemort.

Mais il ne frappait toujours pas et le regard de ses yeux rouges resta fixé sans vaciller sur Harry.
— Severus Rogue n’était pas des vôtres, reprit Harry. Rogue était dans le camp de Dumbledore, dans
son camp depuis le moment où vous avez commencé à traquer ma mère. Vous ne vous en êtes jamais
rendu compte, à cause de cette chose que vous ne pouvez comprendre. Vous n’avez jamais vu Rogue
produire un Patronus, n’est-ce pas, Jedusor ?

Voldemort ne répondit pas. Ils tournaient toujours face à face, comme deux loups prêts à s’entre-
déchirer.
— Le Patronus de Rogue était une biche, poursuivit Harry, la même que celle de ma mère, parce qu’il l’a aimée pendant presque toute sa vie, depuis qu’ils étaient enfants. Vous auriez dû vous en apercevoir.

Il vit les narines de Voldemort frémir.
— Il vous a demandé d’épargner la vie de ma mère, n’est-ce pas ?
— Il la désirait, voilà tout, lança Voldemort d’un ton méprisant, mais quand je l'ai laissé pour morte,  il a admis qu’il existait d’autres femmes, et d’un sang plus pur, plus dignes de lui…
— Bien sûr, c’est ce qu’il vous a dit, répliqua Harry, mais il est devenu un espion pour le compte de Dumbledore dès le moment où vous avez menacé ma mère et depuis ce temps, il a toujours travaillé contre vous ! Dumbledore était déjà mourant lorsque Rogue l’a achevé !

— Cela n’a aucune importance ! s’écria Voldemort d’une voix aiguë.
Il avait écouté chaque mot avec une attention intense mais il laissa soudain échapper un gloussement
de rire dément.
— Cela n’a aucune importance de savoir si Rogue était dans mon camp ou dans celui de Dumbledore,
ou quels médiocres obstacles ils ont essayé de placer sur mon chemin ! Je les ai écrasés comme j’ai écrasé  ta mère, le prétendu grand amour de Rogue ! Mais tout cela est très logique, Potter, et dans un sens que tu ne peux pas comprendre !
« Dumbledore a essayé d’empêcher que je m’empare de la Baguette de Sureau ! Il voulait que Rogue
devienne le vrai maître de la baguette ! Mais je suis arrivé avant toi, petit bonhomme… Je me suis
procuré la baguette avant que tu ne puisses mettre la main dessus. J’ai compris la vérité avant que tu
ne me rattrapes. J’ai tué Rogue il y a trois heures et la Baguette de Sureau, le Bâton de la Mort, la Baguette de la Destinée, m’appartient véritablement, désormais ! Le dernier plan de Dumbledore a échoué, Harry Potter !

— En effet, reconnut Harry. Vous avez raison. Mais avant que vous ne tentiez de me tuer, je vous conseillerais de réfléchir à ce que vous avez fait… Réfléchissez et essayez d’éprouver un peu de remords, Jedusor…
— Qu’est-ce que c’est que ça, encore ?
Rien dans tout ce que Harry lui avait dit, ni les révélations, ni les railleries, n’avait causé à Voldemort un tel choc. Harry vit ses pupilles se contracter jusqu’à n’être plus que deux fentes et la peau blanchir
autour de ses yeux.
— C’est votre unique et dernière chance, reprit Harry. C’est tout ce qui vous reste… Sinon, j’ai vu ce
que vous deviendrez… Soyez un homme… Essayez… Essayez d’éprouver du remords…
— Tu oses…, répéta Voldemort.
— Oui, j’ose, répliqua Harry, parce qu’il est vrai que le dernier plan de Dumbledore a échoué, mais ce n’est pas moi qui en ai subi les conséquences, c’est vous, Jedusor…

La main de Voldemort qui tenait la Baguette de Sureau tremblait et Harry serra étroitement entre ses doigts celle de Drago. Le moment décisif, il le savait, allait arriver dans quelques secondes.
— Cette baguette continue à ne pas marcher pleinement pour vous, parce que vous n’avez pas assassiné la bonne personne. Severus Rogue n’a jamais été le véritable maître de la Baguette de Sureau. Il n’a jamais vaincu Dumbledore.
— Il l’a tué…

— Vous ne m’écoutez donc pas ? Rogue n’a jamais vaincu Dumbledore ! La mort de Dumbledore
avait été planifiée par eux deux ! Dumbledore voulait mourir sans avoir été vaincu, il voulait rester le
dernier vrai maître de la baguette ! Si tout s’était passé comme prévu, le pouvoir de la Baguette de
Sureau serait mort avec lui, car elle n’aurait jamais été conquise !
— Dans ce cas, Potter, c’est comme si Dumbledore m’avait donné la baguette !
La voix de Voldemort frémissait d’une délectation cruelle.
— J’ai volé la baguette dans la tombe de son dernier

— Vous ne comprenez toujours pas, Jedusor ? Posséder la baguette ne suffit pas ! La tenir entre vos
mains, vous en servir, ne vous en donne pas réellement la maîtrise. N’avez-vous pas écoutéOllivander ? C’est la baguette qui choisit son sorcier… Or, la Baguette de Sureau s’est reconnu unnouveau maître avant que Dumbledore ne meure, quelqu’un qui n’avait jamais posé la main dessus.

Ce nouveau maître a enlevé la baguette à Dumbledore contre la volonté de celui-ci, sans jamais très
bien comprendre ce qu’il avait fait, sans comprendre que la baguette magique la plus dangereuse du
monde s’était soumise à lui…

La respiration de Voldemort s’était accélérée, on voyait sa poitrine se soulever rapidement et Harry
devinait que le maléfice était proche, il le sentait naître dans la baguette pointée sur son visage.
— Le véritable maître de la Baguette de Sureau était Drago Malefoy.

Pendant un instant, une expression de totale stupeur passa sur le visage de Voldemort mais disparut
aussitôt.
— Qu’est-ce que ça change ? dit-il d’une voix douce. Même si tu as raison, Potter, cela ne fait aucune
différence, ni pour toi ni pour moi. Tu n’as plus la baguette à la plume de phénix. Notre duel reposera
sur la seule habileté… Et quand je t’aurai tué, je m’occuperai de Drago Malefoy…
— Mais il est trop tard pour vous, répliqua Harry. Vous avez laissé passer votre chance. Je suis arrivé
le premier. J’ai vaincu Drago, il y a quelques semaines. Je lui ai pris sa baguette.
D’un petit geste sec, Harry montra la baguette d’aubépine et sentit tous les regards se concentrer sur
elle.

— Tout revient donc à cela, n’est-ce pas ? murmura Harry. La baguette que vous tenez dans votremain sait-elle que son dernier maître a subi un sortilège de Désarmement ? Si c’est le cas… je suis levrai maître de la Baguette de Sureau.

Une lueur rouge et or jaillit soudain au-dessus d’eux, dans le ciel ensorcelé, en même temps qu’un
soleil éclatant dessinait ses premiers contours à la fenêtre la plus proche. La lumière éclaira leursvisages au même instant et Voldemort se transforma brusquement en une tache flamboyante. Harry
entendit la voix suraiguë lancer un hurlement au moment où lui-même criait son espoir vers les
cieux, en brandissant la baguette de Drago !
— Avada Kedavra !
— Expelliarmus !

La détonation retentit comme un coup de canon et les flammes dorées qui explosèrent entre eux, au
centre précis du cercle qu’ils avaient dessiné de leurs pas, marquèrent le point où les deux sortilèges
se frappèrent de plein fouet. Harry vit le jet de lumière verte de Voldemort heurter son propre sort, il
vit la Baguette de Sureau s’envoler très haut, sombre dans le soleil levant, tournoyant sous le plafond
enchanté telle la tête de Nagini, virevoltant dans les airs en direction du maître qu’elle ne voulait pas
tuer, celui qui avait fini par prendre pleinement possession d’elle. De sa main libre, Harry, avecl’habileté infaillible de l’attrapeur, saisit la baguette au vol, tandis que Voldemort basculait en arrière,les bras en croix, les pupilles fendues de ses yeux écarlates se révulsant. Tom Jedusor s’abattit sur le sol dans une fin triviale, le corps faible, ratatiné, les mains blanches et vides, son visage de serpentdépourvu d’expression,
inconscient.

Voldemort était mort, tué par son propre maléfice qui avait
rebondi sur lui. Harry, les deux baguettes à la main, regarda la dépouille de son ennemi.

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