chapitre 31 L'enterrement
Le lendemain, Cassandra se leva tôt pour emballer ses affaires. le Poudlard express partait une heure après l'enterrement. En bas, dans la grande salle, elle trouva l'ambiance contenue. Tout le monde portait des robes d'apparat et personne ne semblait avoir faim.
Le professeur McGonagall avait laissé la chaise trônant au milieu de la table des enseignants, vide. La chaise de
Hagrid était également vide. : Cassandra pensa que peut-être il n'avait pas pu faire face au petit déjeuner. Mais la place de Rogue avait été, sans cérémonie, occupée par Rufus Scrimgeour. Cassandra évitait ses yeux jaunâtres pendant qu'elle parcourait la salle.
Harry avait le sentiment inconfortable que Scrimgeour le recherchait. Parmi l'entourage du ministre, Cassandra repéra les
cheveux roux les lunettes cerclées de Percy Weasley. Ron ne donnait aucun
signe d'avoir aperçu Percy, en dehors des coups de couteau qu'il plantait
dans ses aliments avec une rage inhabituelle.
À la table des Serpentard, Crabbe et Goyle murmuraient ensemble. Bien
qu'ils aient été des garçons balaises, ils semblaient curieusement perdus, sans la grande et pâle figure de Malefoy entre eux, pour les diriger.
Les pensées de Cassandra furent interrompues par un coup de coude dans les côtes de la part de Ethan.
Le Professeur McGonagall s'était levée et le bourdonnement triste dans le Hall s'était arrêté immédiatement.
- Il est maintenant temps, dit elle, de suivre, si vous le voulez bien,
les directeurs des différentes maisons, dehors, dans le parc. Les Gryffondor, avec moi !
Ils quittèrent leurs bancs en silence. Cassandra aperçut Slughorn à la tête de la colonne des Serpentard, portant une longue robe vert émeraude magnifique brodée d'argent. Il n'avait jamais vu le professeur Chourave, à la tête des Poufsouffle, si propre. Il n'y avait pas un seul élément supplémentaire sur son chapeau, et quand ils atteignirent le hall d'entrée, ils trouvèrent Mrs Pince auprès de Rusard, elle avec un voile noir épais qui lui tombait jusqu'aux genoux, lui dans un vieux costume noir et d'une cravate en écailles de papillons.
Ils se dirigeaient, comme le vit Cassandra quand elle eut fait un pas dehors sur le perron en pierre devant la porte d'entrée, vers le lac.
La chaleur du soleil caressait son visage pendant qu'il suivait le professeur McGonagall en
silence jusqu'à l'endroit où des centaines de chaises avaient été disposées en rangées.
Une allée centrale les séparait : il y avait une table de marbre posée
devant, toutes les chaises lui faisant face. C'était le plus beau jour de l'été.
Un assortiment extraordinaire de personnes occupait déjà la moitié des
chaises. Elle ne connaissait pas la plupart, mais elle en reconnu quelques-uns uns, y compris des membres de l'ordre du Phœnix : Kingsley Shacklebolt, Maugrey Fol-Oeil, Tonks, ses cheveux miraculeusement redevenus rose vif, Remus Lupin, auquel elle
semblait donner la main, Mr et Mrs Weasley, Bill soutenu par Fleur et suivit par Fred et George, qui portaient des vestes en peau de dragon noir. Franc et Alice Londubat, les frères Prewett, James et Lily, et ses parents, Regulus, Andromeda et Ted Tonks.
Puis elle vit Madame Maxime, qui prenait deux chaises et demi à elle toute seule, Tom, le propriétaire du Chaudron Baveur, Arabella Figg, l Squib, le joueur velu du groupe de sorcellerie les Weird bisters, Ernie
Frang, conducteur du Magicobus, Madame Guipure, de la boutique de robe du chemin de traverse, et certaines personnes que Cassandra connaissait simplement de vue, comme le serveur de la Tête de Sanglier et la sorcière qui poussait le chariot dans le Poudlard Express.
Les fantômes de château étaient là aussi, à peine visible à la lumière vive du soleil, perceptible seulement quand ils se déplaçaient, flottant vaporeusement dans le ciel
brillant.
Harry, Ron, Hermione, Ethan, Cassandra et Ginny s'installèrent sur des sièges à la fin d'une
rangée près du lac. Les gens chuchotaient autour d'eux. C'était comme une brise dans l'herbe, mais le chant des oiseaux était bien plus fort.
La foule continuait à augmenter avec de grandes bouffées d'affection pour tous les deux, Cassandra vit Neville s'installer sur un siège aidé par Luna. De tous les membres de l’AD, ils étaient les seuls à avoir répondu à la sommation de Hermione la nuit où Dumbledore était mort, et Cassandra savait pourquoi : ils étaient ceux auxquels l’AD avait le plus manqué… probablement qu'ils avaient régulièrement vérifié leurs pièces de monnaie dans l'espoir qu'il y aurait une autre réunion…
Cornelius Fudge passa près d'eux vers les rangées de devant, l'air
malheureux, faisant tournoyer son chapeau melon vert comme d'habitude.
Cassandra reconnut ensuite Rita Skeeter, qui, elle fut fâchée de le voir, tenait dans sa main rouge un cahier. Puis elle vit, avec un sursaut de fureur, Dolores Ombrage, une expression hypocrite de peine sur le visage, dans un ensemble de velours noir collant à ses formes arrondies.
À la vue du centaure Firenze,
qui se tenait comme une sentinelle près du bord de l'eau, elle donna
l'impression de vouloir se sauver et alla s'asseoir à la hâte sur un siège à
bonne distance.
Les professeurs s'assirent enfin. Cassandra pouvait voir Scrimgeour, sérieux et digne dans la rangée de devant avec le professeur McGonagall
Elle se demanda si Scrimgeour ou l'une quelconque de ces personnes importantes était vraiment désolé que Dumbledore ne soit pas là, mais, au son d'une étrange musique, elle oublia son aversion pour le ministère, regardant autour d'elle, pour en chercher l'origine. Elle n'était pas la seul : beaucoup de têtes se
retournaient, recherchant, alarmées.
- Là-dedans, chuchota Ethan dans l'oreille de Cassandra
Et elle les vit dans l'eau luminescente vert-clair, à quelques pouces sous la
surface, Un chœur de sirènes chantant dans une langue étrange qu'il ne comprenait pas, leurs visages pâlots ondulant, leurs cheveux violacés coulant tout autour d'elles. La musique fit dresser les cheveux sur la tête de Harry mais elle n'était pas désagréable.
Le chant parlait très clairement de la perte et du désespoir. Pendant qu'elke regardait les visages sauvages des chanteurs elle eut le sentiment qu'eux, au moins, étaient
désolés du départ de Dumbledore. Alors Ethan la poussa encore du coude et elle regarda aux alentours.
Hagrid marchait lentement dans l'allée entre les chaises. Il pleurait
silencieusement, son visage brillant de larmes, et tenait dans ses bras,
enveloppé de velours pourpre orné de paillettes et d'étoiles d'or, ce que
Cassandra sut être le corps de Dumbledore. À cette vue, une douleur aiguë monta dans la gorge de Cassandra.
Pendant un moment, l'étrange musique et le fait que le corps de Dumbledore soit si proche, semblèrent absorber toute la chaleur de cette journée. Ron était blanc et en état de choc. De grosses et abondantes larmes coulaient sur les genoux de Ginny et d’Hermione.
Ils ne pouvaient pas voir clairement ce qui se passait devant.
Hagrid semblait avoir déposé soigneusement le corps sur la table. Maintenant, il se retirait dans l'allée, se mouchant avec un fort bruit de trompette qui occasionna un mouvement scandalisé chez certaines personnes, parmi lesquelles, Cassandra le savait, Dolores Ombrage... mais Cassandra savait que Dumbledore ne s'en serait pas formalisé. Elle essaya de faire un geste amical à Hagrid pendant qu'il passait, mais les yeux de Hagrid étaient tellement gonflés, que c'était déjà merveilleux qu'il puisse voir où il allait.
Cassandra jeta un coup d'œil à la rangée du fond dans laquelle Hagrid s'était retiré et réalisa que ce qui l'avait guidé, c'était, habillé d'une veste et d'un pantalon de la
taille d'un petit chapiteau, le géant Graup, sa grosse tête laide en forme de rocher penchée, docile, presque humain. Hagrid s'assit à côté de son demi-frère et Graup tapotant Hagrid si fort sur la tête, de sorte que les pieds de sa chaise s'enfoncèrent dans le sol.
Cassandra eut une merveilleuse et momentanée envie de rire. Mais alors, la musique s'arrêta et elle l se retourna pour regarder devant.
Un petit homme à la chevelure touffue, vêtu d'une longue robe noire ordinaire, s'était levé et se tenait maintenant devant le corps de Dumbledore.
Cassandra ne pouvait pas entendre ce qu'il disait. D'étranges mots flottaient de nouveau au-dessus d'eux comme des centaines de bulles. " Noblesse de
l'esprit " ... " contribution intellectuelle"... " grandeur de cœur"... ça ne signifiait pas grand chose. Cela avait peu à voir avec le Dumbledore que Cassandra avait connu. Elle se rappela soudain de quelques mots de Dumbledore :
"nigaud", ''article de fin de série", ''graisse de baleine", ''d'un coup sec" et
d'autres encore, elle dut réprimer un petit sourire… n'était-ce pas l'habitude
avec lui ?
Il y eut un bruit d'éclaboussures doux sur sa gauche et elle vit que les sirènes avaient fait surface pour écouter, aussi. Elle se rappela Dumbledore se tapissant
au bord de l'eau deux ans auparavant, très près d'où Cassandra était assise maintenant, et conversant en Mermish avec le chef des sirènes. Cassandra se demanda où
Dumbledore avait appris le Mermish. Il y avait tellement de choses qu'elle ne lui avait jamais demandées, tellement qu'elle aurait dues dire…
Et puis, sans avertissement, elke donna un coup de balai dans sa tête, et elle réalisa la redoutable vérité, plus complètement et indéniablement qu'elle ne l'avait fait jusqu'ici. Dumbledore était mort, parti...
. Elle regarda loin de Ginny et des
autres et vit par-dessus le lac, vers la forêt, pendant que le petit homme en
noir bourdonnait,… là il y avait un mouvement parmi les arbres. Les
centaures étaient, également venus, pour présenter leur respect. Ils ne se
montrèrent pas ouvertement mais Cassandra les vit se tenir parfaitement immobiles, moitié-cachés dans l'ombre, observant les sorciers, l'arc au côté.
Et Cassandra se rappela son premier voyage nocturne dans la forêt, la première fois qu'elle avait rencontré la chose qui était alors Voldemort, et comment elle lui avait fait face,
.Dumbledore disait que c'était
important, de combattre, et combattre encore, et de continuer à combattre,
parce que seulement alors on pouvait tenir le mal à distance, même si jamais on ne pouvait complètement le supprimer…
Le petit homme en noir avait enfin fini de parler et avait repris son siège.
Cassandra attendait que quelqu'un d'autre se lève. Il s'attendait à des discours, notamment de la part du ministre, mais personne ne se déplaça.
Alors plusieurs personnes crièrent. Des flammes lumineuses et blanches
avaient éclaté autour du corps de Dumbledore et de la table sur laquelle il était étendu. Elles s'élevaient plus haut, toujours plus haut, cachant le corps.
La fumée blanche se développa en spirales dans l'air et forma des formes étranges. Cassandra pensa, pendant le temps d'un battement de cœur, qu'il avait vu le Phœnix voler joyeusement dans le ciel bleu, mais la seconde suivante, le feu avait disparu. À la place, il y avait un tombeau de marbre blanc, entourant le corps de Dumbledore et la table sur laquelle il était posé.
Il y eut quelques cris supplémentaires quand un jet de flèches s'éleva en
l'air, mais elles tombaient suffisamment loin de la foule. C'était, Cassandra le savait, l'hommage des centaures : il les vit tourner la queue et disparaître de nouveau sous la fraîcheur des arbres. De même les sirènes redescendirent
lentement dans l'eau verte et disparurent à la vue de tous.
Harry se leva et s'éloigna. Du coin de l'oeil, Cassandra vit Scrimgeour lui emboîter le pas. Elle soupira, et rejoignit Ron, Hermione et Ethan. Ils
se précipitèrent vers Harry, dépassant Scrimgeour qui allait dans la direction opposée.
Harry se retourna et marcha lentement, leur laissant le temps de le rattraper, ce qu'ils firent à l'ombre d'un hêtre sous lequel ils s'étaient reposés dans des périodes plus heureuses.
- Que voulait Scrimgeour ? chuchota Hermione.
- La même chose qu'à Noël ! gesticula Harry. Il voulait que je lui
fournisse des informations sur Dumbledore et que je sois le nouvel homme sandwich du ministère.
Ron sembla lutter avec lui-même pendant un moment, et clama alors à Hermione,
- Écoute, laisse moi repartir frapper Percy !
- Non ! dit-elle fermement, en lui saisissant le bras.
- Ce sera la meilleure des sensations !
Cassandra rit. Même Hermione grimaça, bien que son sourire s'effaça en regardant vers le château.
- Je ne peux pas accepter l'idée que nous pourrions ne jamais revenir. dit-elle doucement. Comment peut-on fermer Poudlard ?
- Peut-être qu'ils ne le feront pas. dit Ron. Nous ne sommes pas plus en
danger ici que nous le sommes à la maison. C'est partout la même chose maintenant. Je dirais même que Poudlard est plus sûr, car il y a plus de sorcier à l'intérieur pour défendre l'endroit. Qu'en penses-tu, Harry ?
- Je ne reviendrai pas même si ça rouvre. Repondit ce dernier.
Ron le regarda bouche bée, mais Hermione remarqua tristement, "
- Je savais que tu allais dire cela. Mais alors que feras-tu ?
- Je retourne encore une fois chez mes parents car Dumbledore le voulait.
dit Harry. Mais ce sera une courte visite, et alors je partirai pour de bon.
- Mais où iras-tu si tu ne reviens pas à l'école ?
- J'ai pensé que je pourrais aller à Godric.'Holliw. murmura Harry.
Il en avait eu l'idée, depuis la nuit de la mort de Dumbledore.
- Pour moi, tout est parti de là. J'ai juste le sentiment que je dois y retourner.
- Et ensuite ? demanda Ron.
- Alors, je partirai à la recherche du reste des Horcruxes. dit Harry, ses
yeux sur le tombeau blanc de Dumbledore, reflété dans l'eau de l'autre côté du lac.
- Était-ce ce qu'il voulait que je fasse ? Est-ce dans ce but qu'il m'en a
parlé ? Si Dumbledore avait raison.. et je suis sûr qu'il que c'était le cas… il
en reste encore quatre d'entre eux. Je dois les trouver et les détruire. Ensuite, je pourrais aller chercher la septième partie de l'âme de Voldemort, le peu qui reste dans son corps, et je le tuerai. Si je rencontre Severus Rogue sur imon chemin, je le tuerais aussi.
Il y eut un long silence. La foule s'était presque dispersée maintenant, les
retardataires observaient la figure monumentale de Graup pendant
qu'il caressait Hagrid, dont les hurlements de peine résonnaient au-delà du lac.
- Nous serons là, Harry. dit Ron.
- Quoi ?
- Après que tu ais quitte la maison de tes parents, dit Ron. Et alors nous irons avec toi, partout où tu iras.
- Non… répliqua rapidement Harry. Il n'avait pensé à ça. Il leur avait
expliqué pour qu'ils comprennent qu'il devait entreprendre seul ce dangereux voyage.
- Tu nous as déjà dit ça avant. remarqua tranquillement Hermione, Qu'il était temps de faire demi-tour si nous le voulions. Nous avons eu le temps, non ?
- Nous sommes avec toi, quoiqu'il se passe. confirma Ron. Mais,
tu devras venir chez moi avant de faire toute autre chose, avant
même de retourner à Godric d'hollow.
- Pourquoi ?
- Le mariage de Bill et de Fleur, tu te rappelles ?
Harry le regarda, stupéfait. L'idée que quelque chose d'aussi normal qu'un
mariage puisse encore exister lui semblait incroyable mais merveilleux.
- Oui, nous ne devrions pas manquer cela. Dit-il finalement.
Sa main se referma automatiquement autour du faux Horcrux. Mais
malgré tout, malgré le chemin sombre et tortueux qu'il voyait s'étirer devant lui, malgré la rencontre finale avec Voldemort qui devait inévitablement se produire dans un mois, dans une année, ou dans dix ans, il sentit son cœur se soulever à la pensée qu'il restait encore à passer un dernier jour de paix, précieux comme l'or, à apprécier avec Ron, Hermione. Cassandra et Ethan.
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