Chapitre 37. Une Proposition Choquante

Hermione se tourna vers ses amis.
- Je me demande comment cette vipère a appris tout ça. Même à nous, il n'en a jamais parlé.
- Elle a des yeux et des oreilles qui trainent partout. Dit Cassandra, amèrement.
- Elle n'ose pas s'en prendre à toi, alors, elle attaque tes amis. Renchérit Ethan.
- Bein, elle va pas le faire longtemps. Si je la prends à espionner, Velia et moi, on lui clouera le bec. Affirma Cassandra, d'un air feroce.
- Tu parles pas sérieusement ? Demanda Ethan, d' une voix blanche.
- On la tuera pas, t'inquiète. Repliqua t'elle.
- Non, renchérit Velia, on va juste l'amputer d'un ou deux membres.
Cassandra sourit.
- Si seulement c'était posdible.
- Et bien, techniquement..
- Oui, mais non, Velia.
- Dommage.

- Peut-être qu'elle l'a entendu parler à Madame Maxime pendant le bal, dit Hermione à voix basse.
- On l'aurait vue dans le jardin ! fit remarquer Ron. De toute façon, elle n'a plus le droit de revenir à l'école. Hagrid a dit que Dumbledore lui avait interdit de remettre les pieds ici...
- Elle a peut-être une cape d'invisibilité, dit Harry.

Il tremblait tellement de colère qu'il répandit de la sauce partout en se servant de la fricassée de poulet.
- Exactement le genre de choses qu'elle pourrait faire, se cacher derrière des buissons et écouter ce que racontent les gens.
- Comme toi et Ron, par exemple ? dit Hermione.
- Nous, on n'essayait pas d'entendre ce qu'il disait ! protesta Ron indigné. On n'avait pas le choix ! L'imbécile ! Parler de sa mère géante alors que n'importe qui pouvait l'entendre !
- Il faut aller le voir, dit Harry. Ce soir, après la classe de divination. Lui dire qu'on veut qu'il reprenne ses cours... Tu veux qu'il reprenne ses cours, non ? lança-t-il à Hermione.
- Je... oh, bien sur, je n'irai pas jusqu'à affirmer que ce n'était pas une bonne chose d'avoir un vrai cours de soins aux créatures magiques, pour une fois - mais... oui, oui, bien entendu, je
veux que Hagrid revienne, sans aucun doute ! s'empressa d'ajouter Hermione, cédant au regard furieux de Harry.

- Au moins, On ne s'ennuit pas, pendant les cours de Hagrid. Dit Cassandra.
- C'est sur qu'ils ne manquent pas de piquant. Affirma Ethan.
- Ni de mordant. Renchérit elle.
Et ils éclatèrent de rire.

Ce soir-là, après dîner, ils sortirent donc du château une fois de plus et traversèrent la pelouse gelée pour aller voir Hagrid dans sa cabane. Ils frappèrent à la porte, déclenchant les aboiements tonitruants de Crockdur.

- Hagrid, c'est nous ! cria Harry en cognant à grands coups. Ouvrez !
Il n'y eut pas de réponse. Ils entendaient Crockdur gémir et gratter derrière la porte, mais elle
ne s'ouvrit pas. Ils continuèrent à frapper pendant une bonne dizaine de minutes et Ron alla même taper au carreau d'une des fenêtres, mais sans plus de succès.

- Pourquoi est-ce qu'il refuse de nous voir ? s'étonna Hermione lorsque, après avoir fini par abandonner, ils reprirent le chemin du château. Il n'irait quand même pas penser qu'on attache de l'importance à cette histoire de géant ?

Mais Hagrid, lui, y attachait de l'importance. Pendant toute une semaine, il ne donna pas signe
de vie. Il n'apparaissait pas à la table des professeurs au moment des repas, ils ne le voyaient pas dans le parc, occupé à ses besognes de garde-chasse, et le professeur Gobe-Planche continuait d'assurer les cours de soins aux créatures magiques. Chaque fois qu'il en avait
l'occasion, Malefoy ne manquait pas de lancer quelques-unes de ses plaisanteries :
- Alors, il vous manque votre copain métis ? murmurait-il sans cesse à Harry, après s'être assuré qu'il y avait un professeur à proximité pour ne pas risquer de représailles. Il vous
manque, l'homme-éléphant ?

Une sortie à Pré-au-Lard était prévue vers le milieu du mois de janvier. Hermione se montra surprise lorsque Harry lui annonça qu'il avait l'intention d'y aller.
- Je pensais que tu voudrais profiter du calme de la salle commune, dit-elle. Il faut absolument que tu réfléchisses à ce que signifie cet œuf.
- Oh, je crois que j'ai une idée sur la question, mentit Harry.
- Vraiment ? dit Hermione, impressionnée. Bravo !

Harry éprouva un sentiment de culpabilité qui lui contracta un peu l'estomac, mais il n'y prêta
guère attention. Il lui restait encore cinq semaines pour résoudre l'énigme de l'œuf, c'était bien suffisant... Il préférait aller à Pré-au-Lard : s'il y rencontrait Hagrid, il arriverait peut-être à le convaincre de revenir.

Le samedi, les cinq amis quittèrent le château et traversèrent le parc humide et froid en direction du grand portail. Lorsqu'ils passèrent devant le vaisseau de Durmstrang amarré sur
le lac, ils virent Viktor Krum apparaître sur le pont, vêtu d'un simple maillot de bain. Il était
très maigre mais apparemment beaucoup moins fragile qu'il ne le paraissait, car il monta sur
le bastingage du navire, tendit les bras au-dessus de sa tête et plongea dans l'eau.

- Il est fou ! s'exclama Harry en voyant la tête de Krum émerger au milieu du lac. Il doit faire un froid glacial, on est en janvier !
- Il fait beaucoup plus froid chez lui, fit remarquer Hermione. L'eau d'ici doit lui paraître tiède.

- Oui, mais il y a quand même le calmar géant, dit Ron.
Ce n'était pas l'inquiétude qui perçait dans sa voix, mais plutôt l'espoir. Hermione s'en rendit compte et fronça les sourcils.

- Il est très sympathique, tu sais, dit-elle. Pour quelqu'un qui vient de Durmstrang, il est très différent de ce qu'on pourrait penser. Il m'a dit qu'il se trouvait beaucoup mieux ici.
Ron ne répondit rien. Il n'avait plus parlé de Viktor Krum depuis le soir du bal mais, le lendemain de Noël, Harry avait trouvé sous son lit un bras miniature apparemment arraché à
la figurine qui portait la robe de l'équipe bulgare de Quidditch.

Lorsqu'ils parcoururent la grand-rue du village, recouverte de gadoue, Harry ouvrit l'œil pour essayer d'apercevoir un quelconque signe de la présence de Hagrid. Voyant qu'il n'était dans aucun des magasins qui s'alignaient le long de la rue, il suggéra d'aller faire un tour aux Trois Balais.

Le pub était aussi bondé que d'habitude, mais Hagrid ne s'y trouvait pas. Avec un pincement
au cœur, Harry, suivi de Ron et d'Hermione, se fraya un chemin jusqu'au bar et commanda
trois Bièraubeurres à Madame Rosmerta. Finalement, pensa-t-il avec tristesse, il aurait peut-
être mieux fait de rester au château à écouter les plaintes de l'œuf d'or.

- Il n'est donc jamais à son bureau, celui-là ? murmura soudain Hermione. Regardez !
Elle montra le miroir derrière le bar et Harry vit le reflet de Ludo Verpey, assis dans un coin sombre de la salle en compagnie d'une bande de gobelins. Verpey parlait très vite et à voix basse aux gobelins qui l'écoutaient les bras croisés, l'air plutôt menaçant.

Il était très étrange, songea Harry, que Verpey se trouve aux Trois Balais un week-end alors qu'il n'y avait aucune épreuve à juger dans le Tournoi des Trois Sorciers. En l'observant dans
le miroir, il remarqua que Verpey paraissait tendu, aussi tendu que le soir où il l'avait vu dans la forêt, avant l'apparition de la Marque des Ténèbres. Brusquement, Verpey tourna les yeux vers le bar, aperçut Harry, et se leva aussitôt. Harry l'entendit dire aux gobelins : « Je reviens tout de suite ! » et le vit traverser la salle pour le rejoindre, son visage juvénile à nouveau
souriant.

- Harry ! s'exclama-t-il. Comment vas-tu ? J'espérais justement te voir ! Alors, tout va bien ?
- Très bien, merci, répondit Harry.
- J'aurais voulu te dire un mot en particulier, reprit Verpey d'un air impatient. Je peux vous demander de nous laisser un instant ?
- Heu... oui, d'accord, dit Ron qui s'éloigna en compagnie d'Hermione, Ethan et Cassandra, pour chercher une table.
- Il manque pas d'air celui là. S'exclama Velia. Je vais écouter ce qu'ils se disent. Il n'y a pas que Skeeter, qui sait espionner.
Cassandra ne répondit pas, mais elle sourit.

Verpey entraîna Harry tout au bout du bar, le plus loin possible de Madame Rosmerta.
- Je voulais te féliciter une fois de plus pour ta magnifique performance face au Magyar à pointes, dit Verpey. C'était vraiment remarquable.
- Merci, répondit Harry, en se doutant que Verpey avait autre chose à lui dire, sinon la présence de ses amis ne l'aurait pas tant gêné.

Mais Verpey n'avait pas l'air pressé d'en venir au fait. Harry le voyait jeter des coups d'œil vers le miroir pour regarder les gobelins qui fixaient sur eux leurs petits yeux en amande.
- Un vrai cauchemar, ceux-là, dit Verpey à voix basse en remarquant que Harry les observait aussi. Ils ne parlent pas très bien anglais... J'ai l'impression de me retrouver avec tous ces Bulgares, le jour de la Coupe du Monde... mais eux au moins savaient s'exprimer par gestes,
tout le monde pouvait les comprendre. Tandis que ceux-là ne baragouinent que le Gobelbabil... Et moi, je ne connais qu'un seul mot en Gobelbabil. Bladvak. Ça veut dire
« pioche ». Je préfère ne pas l'utiliser, ils croiraient que je les menace. Il éclata d'un rire bref et
sonore.

- Qu'est-ce qu'ils veulent ? demanda Harry qui voyait que les gobelins ne quittaient pas Verpey des yeux.
- Oh, c'est..., répondit Verpey, soudain mal à l'aise. Ils.. heu... ils cherchent Barty Croupton.
- Pourquoi est-ce qu'ils le cherchent ici ? Il est au ministère, à Londres, non ?
- Heu... en fait, je n'ai aucune idée de l'endroit où il se trouve, dit Verpey. Il a... cessé de venir au bureau. Ça fait deux semaines qu'on ne le voit plus. D'après le jeune Percy, son assistant, il paraît qu'il est malade. Apparemment, il envoie ses instructions par hibou. Mais je te demande de n'en parler à personne, Harry. Parce que Rita Skeeter continue à fouiner partout où elle
peut mettre son nez et je suis prêt à parier qu'elle va transformer la maladie de Croupton en quelque chose d'abominable. Elle dirait sans doute qu'il a disparu comme Bertha Jorkins.

- Vous avez des nouvelles d'elle ? demanda Harry.
- Non, répondit Verpey qui sembla à nouveau tendu. J'ai envoyé des gens à sa recherche, bien sûr... (il était temps, pensa Harry), mais tout cela paraît très étrange. On sait qu'elle est bel et bien arrivée en Albanie, où elle a séjourné chez son cousin. Ensuite, elle est partie voir sa tante, dans le Sud... et c'est sur le chemin qu'elle a disparu sans laisser de traces... Je n'ai aucune idée de ce qui a pu lui arriver... Elle n'est pas du genre à partir avec un amoureux, par
exemple.. enfin, je ne sais pas pourquoi je te parle des gobelins et de Bertha Jorkins... Je voulais simplement te demander, reprit Verpey en baissant la voix, comment tu te débrouillais avec ton œuf d'or ?

- Heu... pas mal, mentit Harry. Verpey parut se rendre compte qu'il ne disait pas la vérité.
- Écoute, Harry, dit-il (toujours à voix basse), ça m'ennuie beaucoup, tout ça... Tu t'es retrouvé embarqué dans ce tournoi sans être volontaire... et si (il parlait tellement bas, à présent, que Harry fut obligé de se pencher vers lui pour comprendre ce qu'il disait)... si je peux t'aider... juste un petit coup de pouce dans la bonne direction... Je te trouve très
sympathique, tu sais... La façon dont tu as affronté ce dragon !... Il suffit de me le dire et... Harry regarda le visage rond et rose de Verpey et ses grands yeux bleus de bébé

- On est censés résoudre l'énigme nous-mêmes, non ? dit-il en s'efforçant d'adopter un ton
dégagé, pour ne pas avoir l'air d'accuser le directeur du Département des jeux et sports
magiques de violer le règlement.
- Oui, oui... bien sûr, dit aussitôt Verpey, mais, voyons, Harry, ne nous cachons pas les choses, tout le monde souhaite que Poudlard soit vainqueur, non ?

- Vous avez proposé votre aide à Cedric ? demanda Harry.
Un très léger froncement de sourcils dessina un pli sur le visage lisse de Verpey.
- Non, répondit-il. Je... enfin, comme je te l'ai dit, je te trouve très sympathique et j'ai pensé que je pouvais te proposer de...
- Merci, c'est gentil, dit Harry, mais je crois que j'ai presque résolu l'énigme de l'œuf... Encore
un ou deux jours et j'aurai tout trouvé. Il ne savait pas très bien pourquoi il refusait l'aide de Verpey, en dehors du fait qu'il était
presque un inconnu pour lui et qu'accepter un coup de pouce de sa part ressemblerait beaucoup plus à une tricherie que de demander conseil à Ron, Hermione ou Cassandra.
Verpey donnait presque l'impression d'avoir essuyé un affront, mais il ne put rien dire, car Fred et George venaient d'apparaître auprès d'eux.
- Bonjour, Mr Verpey, lança Fred d'une voix claironnante. Nous permettrez-vous de vous offrir un verre ?
- Heu... non, répondit Ludo Verpey en jetant un regard déçu à Harry. Non, merci, mes amis...

Fred et George parurent aussi déçus que Verpey qui continuait de regarder Harry comme si celui-ci l'avait brutalement laissé tomber.
- Bon, il faut que je file, dit-il. J'ai été ravi de vous voir, tous les trois. Bonne chance, Harry.

Il se hâta de sortir du pub. Les gobelins se levèrent aussitôt de leurs chaises et le suivirent au-dehors tandis que Harry allait rejoindre ses amis.
- Qu'est-ce qu'il voulait ? demanda Ron dès que Harry se fut assis.
- Il a proposé de m'aider pour l'œuf d'or.
- Il n'a pas le droit de faire ça ! s'indigna Hermione. C'est un des juges ! Et de toute façon, tu as déjà trouvé, non ?
- Heu... presque, répondit Harry.
- Je ne pense pas que Dumbledore serait très content s'il savait que Verpey a voulu t'inciter à tricher ! dit Hermione, d'un air réprobateur. J'espère qu'il essaye aussi d'aider Cedric !
- Non, je lui ai déjà posé la question.

- En quoi ça nous intéresse que Cedric se fasse aider ? dit Ron.
Harry approuva silencieusement.
- Ces gobelins n'avaient pas l'air très amicaux, fit remarquer Hermione après avoir bu une gorgée de sa Bièraubeurre. Qu'est-ce qu'ils faisaient là ?
- D'après Verpey, ils cherchaient Croupton, répondit Harry. Il est toujours malade. Il n'est pas
retourné travailler.
- Peut-être que Percy essaye de l'empoisonner, dit Ron. Il doit penser que si Croupton se retrouve six pieds sous terre, il pourra prendre sa place comme directeur du Département de la coopération magique internationale.

Hermione lança à Ron un regard du genre « On-ne-plai-sante-pas-avec-ces-choses-là » et dit :
- C'est drôle que des gobelins cherchent Mr Croupton... Normalement, ils devraient plutôt
avoir affaire au Département de contrôle et de régulation des créatures magiques.
- Croupton parle toutes sortes de langues, dit Harry. Ils ont peut-être besoin d'un interprète.
- Alors, on se fait du souci pour ces pauvres petits gobelins, maintenant ? demanda Ron à Hermione. Tu pourrais peut-être fonder le R.A.G.E. ou quelque chose comme ça ?
Rassemblement pour l'Assistance aux Gobelins Exploités ?
- Ha, ha, ha ! Très drôle, répliqua Hermione d'un ton sarcastique. Figure-toi que les gobelins n'ont pas besoin de protection. Tu n'as donc pas écouté ce que le professeur Binns nous a dit sur les révoltes de gobelins ?

- Non, répondirent Harry et Ron et Cassandra d'une même voix.
- Eh bien, ils sont tout à fait capables de faire face aux sorciers, dit Hermione.
Elle but une nouvelle gorgée de Bièraubeurre.
- Ils sont très intelligents, poursuivit-elle. Pas comme les elfes de maison qui sont incapables
de défendre leurs propres intérêts.
- Tiens, tiens, dit Ron en regardant vers la porte.

Rita Skeeter venait de faire son entrée dans la salle, accompagnée de son photographe bedonnant. Ce jour-là, elle portait une robe jaune banane et ses ongles très longs étaient
recouverts d'un vernis rose vif. Elle alla chercher des consommations au bar et tous deux se frayèrent un chemin parmi la foule pour aller s'asseoir à une table proche, sous le regard noir de Harry, Ron, Cassandra, Ethan et Hermione. Elle parlait vite et semblait très satisfaite de quelque chose.
- ... n'avait pas l'air très content de nous rencontrer, tu ne trouves pas, Bozo ? Pour quelle raison, à ton avis ? Et qu'est-ce qu'il fabrique avec une bande de gobelins accrochés à ses
basques ? Il dit qu'il leur fait visiter le village... Quelle idiotie... Il a toujours été incapable de mentir convenablement. Tu crois qu'il mijote quelque chose ? On devrait peut-être faire notre petite enquête ? Imagine un peu : Déshonneur pour l'ex-directeur des sports magiques, Ludo Verpey... Pas mal comme accroche, tu ne trouves pas ? Il suffit de dénicher une histoire qui
aille avec...

- Vous essayez encore de briser la vie de quelqu'un ? lança Harry d'une voix forte.
Quelques personnes tournèrent la tête vers lui. Lorsque Rita Skeeter le reconnut, ses yeux
s'écarquillèrent derrière ses lunettes incrustées de pierres précieuses.
- Harry ! s'exclama-t-elle avec un grand sourire. C'est merveilleux ! Pourquoi ne viens-tu pas te joindre à...
- Je ne m'approcherais pas de vous même avec un balai de trois mètres, répliqua Harry, furieux. Pourquoi est-ce que vous avez fait ça à Hagrid ?

Rita Skeeter haussa ses sourcils soulignés d'un épais trait de crayon.
- Nos lecteurs ont le droit de connaître la vérité, Harry, je ne fais que mon...
- On s'en fiche qu'il soit un demi-géant ! s'écria Harry. Il n'y a strictement rien à lui reprocher !

Le pub était devenu soudain silencieux. Derrière le bar, Madame Rosmerta les observait sans
se rendre compte que la cruche qu'elle était en train de remplir d'hydromel débordait.
Le sourire de Rita Skeeter sembla s'effacer légèrement puis s'élargit à nouveau, comme si elle l'avait raccroché à ses lèvres. Elle ouvrit d'un coup sec son sac en peau de crocodile et en sortit sa Plume à Papote.
- Et si tu me parlais un peu du Hagrid que tu connais, Harry ? dit-elle. De l'homme qui se cache derrière les muscles ? Des raisons de votre amitié si improbable ?

Hermione se leva d'un bond, la main crispée sur son verre de Bièraubeurre comme s'il s'agissait d'une grenade.
- Vous êtes horrible ! dit-elle entre ses dents serrées. Vous n'avez aucune considération pour personne, tout ce qui compte pour vous, c'est de trouver quelque chose à écrire sur n'importe
qui. même sur Ludo Verpey...

- Assieds-toi donc, espèce de petite sotte et ne parle pas sans savoir, répliqua froidement Rita Skeeter, avec un regard féroce. Je pourrais te raconter sur Ludo Verpey des choses à te faire dresser les cheveux sur la tête... Ce qui leur ferait peut-être du bien, ajouta-t-elle en regardant
la tignasse d'Hermione.

Une cruche pleine de bierre au beurre vola jusqu'au dessus de la tête de Skeeter, et se renversa sur elle.
Elle poussa un hurlement de rage. Et croisa le regard féroce de Cassandra.
- TOI ! Hurla t'elle. TU ME LE PAIERAS.
- ESTIMEZ VOUS HEUREUSE, QUE JE ME SOIS CONTENTEE DE ÇA !

- Venez, on s'en va, dit Hermione.
Ils sortirent tous les cinq du pub, suivis du regard par les autres clients.

Avant de refermer la porte, Harry jeta un coup d'œil derrière lui. La Plume à Papote de Rita Skeeter glissait précipitamment d'un bord à l'autre d'un morceau de parchemin posé sur la table.

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