CHAPITRE 29 L'ENTERREMENT

Une semaine plus tard, Sirius et Méredith vinrent chercher Ethan et Cassandra, pour l'enterrement du père d'Ethan.

Harry, Ron et Hermione demandèrent à être présent. Bien que Ron n'adressait toujours pas la parole à Harry, il avait tenu à soutenir Ethan, ce dont le jeune sorcier lui fut reconnaissant.

Ce matin là, Cassandra entra dans le dortoir des garçons, sans se soucier de Dean et Seamus qui protestèrent avec véhemence.

Elle aida Ethan à choisir une tenue pour l'enterrement. Son père étant un moldu, ce serait un enterrement moldu.

Puis, elle s'habilla, en conséquence.
Exceptionnellement, ils avaient obtenu le droit d'être habillé en moldu.

Après le déjeuner, qui se déroula dans un silence tendu, ils gagnèrent le bureau du professeur Dumbledore.
Sirius et Méredith vinrent les chercher.
Ils passèrent par la cheminée pour se rendre chez les Black.
James les emmenait ensuite en voiture jusqu'à la paroisse protestante où une cérémonie religieuse les attendait. Lily l'accompagnait.

Aucun des enfants, à l'exception d'Ethan, n'avait jamais suivi ce genre de cérémonie. La sérénité du lieu, sa solennelité, leur noua la gorge.
Cassandra saisit la main de Ethan, et ne la lâcha plus.

Sirius fronça les sourcils, devant ce geste qu'il jugea inconvenant, mais Meredith lui donna un petit coup de coude, et il se contenta de soupirer.
Il y avait peu de monde, cependant. Les Mackay étaient depuis peu de retour en Angleterre, et ils connaissaient peu de monde.

Ils, quittèrent la paroisse, sous une pluie fine, et suivirent le cercueil jusqu'au petit cimetière.

Ethan semblait ailleurs, il se mouvait comme un automate, avec une forte impression d'irréalité, comme s'il s'était dédoublé, comme s'il assistait en spectateur, à cet enterrement.

Cassandra, tentait de lui communiquer un peu de sa force, de son courage. Mais elle se sentait gauche, et emprunté. Le désespoir du garçon, lui déchirait le cœur. Elle aurait voulu trouver les mots, quiui aurait redonne un peu d'espoir, mais elle ne pouvait rester que près de lui, sencieuse, consciente que tous l es mots seraient vains, pour celui dont l'univers venait de s'effondrer.

Elle se souvenait de son angoisse, sa peine, lorsque sa mère avait disparu. Même si cela lui paraissait si loin, que cela semblait irréel, mais elle, au moins, avait l'espoir de la revoir vivante. Ce n'était pas le cas de Ethan.

Elle lui saisit la main..
Devant l'entrée, du cimetière, Ethan hésita.
- N'ais pas peur, lui glissa Cassandra, je suis près de toi. Je te lâche pas
Il lui sourit brièvement, et ils suivirent le cercueil.

Il régnait une atmosphère lourde,
Des larmes, silencieuses roulaient sur les joues de Ethan, tandis que le cercueil descendait lentement dans la fosse.

Il jeta une rose blanche, dans le trou, et puisa la force de ne pas s'effondrer dans celle inébranlable de L'adolescente.
- Ça y est, murmura t'il, je suis seul au monde. Maintenant.
- Non ! Répondit Cassandra, tu ne seras Jamais seul. Je suis là. Regarde autour de toi, on est tous là. Et on le sera toujours.

Dans la voiture qui le ramenait, Ethan posa sa tête contre l'épaule de Cassandra.

De même lorsqu'il se laissa choir sur le canapé, une fois de retour chez les Black..

Émue, Meredith observait sa fille. Elle avait tellement changé qu'elle avait du mal à reconnaître en elle, la fillette sauvage et ascociale, qui provoquait tant de catastrophe..
Qui aurait cru que son petit démon était capable d'empathie ? De générosité, et de gentillesse ?

Bien sûr, il paraissait évident, à présent, qu'elle avait toujours eu cela en elle, et Méredith avait le sentiment profond d'avoir bridé involontairement les bons sentiments de sa fille. Elle était si obnubilée par les pouvoirs destructeurs de sa fille, qu'elle l'avait isolée, et ne lui avait sans doute pas donné l'amour et la confiance qu'elle aurait dû. Depuis qu'elle était à Poudlard, elle s'était épanouie, libérée.
Et Méredith était fière de ce qu'elle était devenue.

Perdue dans ses pensées, elle sursauta lorsque Sirius posa sa main sur son épaule.
- Ça va ma chérie ?
Elle lui adressa un sourire sans chaleur.
- Tu crois que je suis une bonne mère ?
- En voilà une question, tu es une mère formidable.
- Tu es sûr ? J'ai pourtant l'impression de ne pas, l'avoir été, avec Cassy.
- Mery, tu as été une très bonne mère, et tu as fait du bon boulot, avec elle.
Et Merlin sait que ça n'a pas du être facile. Entre ton frère que tu fuyais, l'obligation de vivre comme une moldue, et une Fury à élever toute seule, Mery, je me demande comment tu as fait pour réussir aussi bien, tu es une femme exceptionnelle ma chérie.
Elle lui sourit.
- Merci. Mais tout le mérite t'en revient. Tu es un père génial.
Il se rengorgea.
- Oui, je m'en sors pas mal. Mais.. Je sens que ça va pas durer.
- Quoi ? Pourquoi tu dis ça ?
- Parce que je n'apprécie pas du tout ce que je vois.

Meredith suivit son regard.
Cassandra avait pris le visage de Ethan en coupe, et lui parlait, les yeux dans les yeux.
Elle tapota gentiment le bras de son mari.
- Il va falloir t'y faire, mon amour, elle grandit.
I' grimaça.
- Si seulement je connaissais un sortilège qui les empêche de devenir adulte ! Soupira t' il.

Un peu plus rard, il s 'approcha de Harry.

- Alors, mon grand, comment vas tu ? Lui demanda t' il.
- Je vais...
Pendant un instant, Harry essaya de dire « bien », mais il n'y parvint pas et se mit à parler plus qu'il n'avait parlé depuis des jours. Il raconta tout : que personne ne voulait croire qu'il n'avait pas mis lui-même son nom dans la Coupe, que Rita Skeeter avait menti à son sujet dans La Gazette du sorcier, qu'il ne pouvait faire un pas dans un couloir sans être l'objet de
moqueries - et il parla aussi... de Ron, Ron qui ne le croyait pas, Ron qui était jaloux...

Sirius l'observa, les yeux remplis d'inquiétude. Il l'avait laissé
parler jusqu'au bout sans aucune interruption. Mais cette fois, ce fut lui qui prit la parole :

- Il faut que je te prévienne de certaines choses.
- Lesquelles ? demanda Harry en sentant son moral descendre de plusieurs crans

- Karkaroff, répondit Sirius. Harry, il faut que tu le saches, c'était un Mangemort.
- ... il... quoi ?
- Il s'est fait prendre. Il était à Azkaban, mais ils l'ont relâché. Je parie ce que tu voudras que c'est la raison pour laquelle Dumbledore a voulu qu'il y ait un Auror à Poudlard,
cette année - pour l'avoir à l'œil. C'est Maugrey qui a capturé Karkaroff. Lui qui l'a envoyé à
Azkaban.
- Karkaroff a été relâché ? dit Harry lentement.

Son cerveau avait besoin de faire un effort pour absorber cette nouvelle information alarmante.
- Pourquoi l'ont-ils relâché ?
- Il a conclu un marché avec le ministère de la Magie. répondit Sirius d'un ton amer. Il a prétendu avoir compris les erreurs qu'il avait commises et il a dénoncé des complices... Il a fait envoyer beaucoup de monde à Azkaban à sa place... Il n'est pas très aimé, là-bas, je peux
te le dire. Et depuis qu'il est sorti de prison, il a enseigné la magie noire à tous les élèves qui sont passés par son école. Alors, fais aussi attention au champion de Durmstrang.

- D'accord, dit lentement Harry. Mais... est-ce que tu veux dire que c'est Karkaroff qui a mis
mon nom dans la Coupe ? Parce que, dans ce cas, c'est vraiment un très bon acteur. Il avait l'air furieux. Il voulait m'empêcher de concourir.
- Tout le monde sait que c'est un très bon acteur, répondit Sirius. Il a réussi à convaincre le ministère de la Magie de le faire libérer..

- Alors, à ton avis, Karkaroff veut essayer de me tuer ? dit lentement Harry. Mais pourquoi ?
Sirius hésita.
- J'ai entendu dire des choses très étranges, répondit-il. Ces temps derniers, les Mangemorts
paraissent avoir été plus actifs que d'habitude. Ils se sont manifestés pendant la Coupe du Monde de Quidditch, ? Quelqu'un a fait apparaître la Marque des Ténèbres... et aussi... As-tu entendu parler de cette sorcière du ministère de la Magie qui a disparu ?
- Bertha Jorkins ?
- C'est ça... Elle s'est volatilisée en Albanie et c'est précisément là que se serait caché Voldemort, si l'on en croit les rumeurs... Or, elle savait forcément que le Tournoi des Trois
Sorciers aurait bientôt lieu, non ?
- Oui, mais... il y a peu de chances qu'elle soit tombée par hasard sur Voldemort, fit remarquer Harry.

- Écoute, je connaissais Bertha Jorkins, dit Sirius d'un air sombre. J'étais élève à Poudlard en
même temps qu'elle. Elle avait quelques années de plus que ton père et moi. Et c'était une idiote. Toujours à fouiner partout, mais sans aucune cervelle. La curiosité et la bêtise ne font pas très bon ménage. A mon avis, il ne serait pas du tout difficile de l'attirer dans un piège.
- Alors... Voldemort aurait pu apprendre que le tournoi devait avoir lieu à Poudlard ? s'inquiéta Harry. C'est ce que tu veux dire ? Tu penses que Karkaroff pourrait être là sur ses
ordres ?
- Je ne sais pas, répondit Sirius, avec lenteur. Je n'en sais rien du tout... Karkaroff ne me semble pas être le genre de personnage qui reviendrait vers Voldemort, à moins que
Voldemort ne retrouve suffisamment de puissance pour assurer sa protection. Mais la personne qui a déposé ton nom dans la Coupe avait ses raisons et je ne peux pas m'empêcher de penser que le tournoi serait un très bon moyen de préparer un attentat contre toi en faisant
croire à un accident.

- De mon point de vue, je trouve que c'est un très bon plan, dit Harry d'un ton sinistre. Je ne sais pas en Uoi consiste la première tâche, mais je suppose que je n'aurais pas le temps de connaître la deuxième, je serais mort avant

- Ecoute, je ne peux pas te révéler en quoi consiste la première tâche, ce ne serait pas juste, pour les autres concurrents, mais le conseil que je peux te donner, c'est de te servir de tes atouts, tu es doué sur un balai, sers toi de ça.
- Un balai, mais... On n'a pas le droit de se servir d'un balai...
- Bien sur que si. Tu n'as pas le droit de le prendre avec toi, mais tu peux le faire venir à toi.
- Et d'à le sera utile pour la première tâche ?
- Absolument.

Le faire venir, signifiait maîtriser un sortilège d'attraction, hors, jusque là, il n'y était pas parvenu.

Le sentiment de quasi-panique qu'éprouvait Harry ne le quittait jamais. Il était aussi présent que
les sarcasmes de ses condisciples qui ne se lassaient pas de commenter l'article de La Gazette du sorcier.

Le samedi qui précédait la première tâche, tous les élèves de l'école, à partir de la troisième année, furent autorisés à se rendre dans le village de Pré-au-Lard.

Hermione assura à Harry que
rien ne pourrait lui faire plus grand bien que de quitter un peu le château et Harry se laissa facilement convaincre.
- Et Ron, alors ? dit-il. Tu ne veux pas y aller avec lui ?
- Oh, heu... balbutia Hermione, le teint légèrement rosé, j'ai pensé que nous pourrions peut-être le retrouver aux Trois Balais...
- Non, dit Harry d'un ton abrupt.
- Oh, Harry, tout cela est tellement stupide...
- Je vais au village, mais je n'irai pas voir Ron et je mettrai ma cape d'invisibilité.
- Très bien, d'accord, répliqua sèchement Hermione, mais je déteste parler avec toi quand tu
portes cette cape, je ne sais jamais si je te regarde ou pas.

- Et vous ? Demanda Hermione à Cassandra, vous allez venir ?
Casandra se tourna vers Ethan.
- Tu veux venir ? Tu verras, c'est sympa, le village, et puis ça te fera du bien de quitter un peu le château.
Elle dut batailler quelques minutes, pour qu'il accepte, mais il finit par céder.

Harry alla donc mettre sa cape d'invisibilité dans le dortoir, puis il descendit rejoindre
Hermione, Cassandra et Ethan tous quatre prirent la direction de Pré-au-Lard.

Sous sa cape, Harry ressentit une merveilleuse impression de liberté. En observant les autres élèves qui les croisaient dans le village, il vit que la plupart portaient des badges sur lesquels on pouvait lire VIVE CEDRIC DIGGORY mais, cette fois, personne ne lui adressait de commentaires désobligeants et il n'entendait plus parler de ce stupide article.
- Maintenant, c'est moi que les gens regardent, dit Hermione avec mauvaise humeur, lorsqu'ils sortirent de la confiserie Honeydukes en mangeant de gros chocolats à la crème.
- Allez, enlève un peu ta cape. Personne ne viendra t'embêter ici.
- Tu crois ? dit Harry. Regarde donc un peu derrière toi.

Rita Skeeter et son ami photographe venaient de sortir du pub des Trois Balais. Parlant à voix basse, ils croisèrent Hermione sans lui accorder le moindre regard. Harry se plaqua contre la façade du pub pour éviter de prendre un coup de sac en crocodile au passage.

- Elle s'est installée au village, dit Harry lorsqu'ils se furent éloignés. Je parie qu'elle veut assister à la première tâche.
- Celle la, je la déteste dit Cassandra.
Elle tenta de se cacher derrière un groupe d'élèves, pour échapper au regard acéré de la journaliste.

En prononçant ces mots, Harry sentit une vague de panique l'envahir, mais il n'en parla pas.
Hermione et lui ne s'étaient pas demandé en quoi pouvait bien consister cette première tâche.
Harry avait le sentiment qu'elle
préférait ne pas y penser.

- Elle est partie, dit Hermione qui scrutait la grand-rue à travers Harry. Si on allait boire une Bièraubeurre ? Il fait un peu froid, tu ne trouves pas ? Tu n'es pas obligé de parler à Ron !
ajouta-t-elle d'un ton irrité.
Elle avait très bien interprété son silence.

Les Trois Balais étaient bondés. La clientèle, composée pour l'essentiel d'élèves de Poudlard venus profiter de leur après-midi libre, comportait également divers personnages qui
appartenaient au monde de la magie et que Harry avait rarement eu l'occasion de voir ailleurs.

Pré-au-Lard étant le seul village de Grande-Bretagne exclusivement habité et fréquenté par des sorciers, c'était sans doute une sorte de havre pour des créatures telles que les harpies qui n'étaient pas aussi habiles que les sorciers dans l'art du déguisement.

Il était très difficile de se déplacer au milieu d'une foule quand on portait une cape d'invisibilité. Marcher par inadvertance sur les pieds de quelqu'un pouvait susciter des
questions gênantes. Aussi Harry prit-il mille précautions pour se faufiler jusqu'à la table libre qu'il avait repérée dans un coin de la salle, pendant qu'Hermione allait chercher des boissons au comptoir. En traversant le pub, Harry aperçut Ron qui était assis avec Fred, George et Lee Jordan.

Résistant à l'envie d'aller lui donner un bon coup derrière la tête, il arriva enfin devant la table libre et s'y installa sans remuer la chaise.
Cassandra et Ethan s' installèrent près, de lui.

Hermione le rejoignit quelques instants plus tard et lui glissa une Bièraubeurre sous sa cape. Elle en tendit une à Cassandra et Ethan.

Hermione plongea dans un silence songeur tandis que Harry buvait sa Bièraubeurre en observant les clients du pub. Tous avaient l'air joyeux et détendu. Ernie MacMillan et Hannah Abbot échangeaient des cartes de Chocogrenouille à une table proche.
Chacun avait un badge
VIVE CEDRIC DIGGORY épinglé à sa cape. Près de la porte, il vit Cho en compagnie de ses amis de Serdaigle.

Heureusement elle ne portait pas de badge pour soutenir Cedric, ce qui lui remonta un peu le moral...
Que n'aurait-il pas donné pour être comme tous les autres, assis avec une bande d'amis, à boire, à rire et sans autre souci que ses devoirs à faire ? Il imagina le plaisir qu'il aurait eu à se
trouver dans cette salle si seulement son nom n'était pas sorti de la Coupe de Feu.

Pour commencer, il n'aurait pas été obligé de porter sa cape d'invisibilité. Ron serait assis entre Hermione et lui, et tous les cinq s'amuseraient sans doute à imaginer les dangers mortels qui attendaient les champions le mardi suivant. Il aurait été impatient de savoir quels exploits on
leur demanderait d'accomplir...

Paisiblement installé au fond des tribunes, il aurait assisté au
spectacle en acclamant Cedric, comme tous les autres élèves de Poudlard...
Il se demanda ce que ressentaient les autres champions. Chaque fois qu'il avait rencontré Cedric, ces derniers temps, il était entouré d'admiratrices et semblait éprouver un mélange
d'excitation et d'appréhension.

Parfois, dans les couloirs, Harry apercevait Fleur Delacour qui
avait exactement le même air tranquille et hautain que d'habitude. Quant à Krum, il se contentait d'aller s'asseoir à la bibliothèque pour étudier des livres.

- Regardez, c'est Hagrid ! dit Hermione.
Hagrid leur tournait le dos. Son énorme tête aux cheveux hirsutes - il avait fort heureusement renoncé à les coiffer - émergea de la foule. Harry s'étonna d'avoir mis si longtemps à remarquer sa présence, étant donné sa taille immense mais, en se levant avec précaution, il vit qu'il s'était penché pour parler au professeur Maugrey. Comme d'habitude,
Hagrid avait son immense chope devant lui, mais Maugrey préférait boire au goulot de sa flasque, ce qui semblait déplaire singulièrement à Madame Rosmerta, la jolie patronne du pub. En ramassant les verres des tables voisines, elle lançait à Maugrey des regards en coin.

Sans doute voyait-elle là une insulte à son hydromel maison, mais Harry, lui, savait pourquoi il agissait ainsi. Lors du dernier cours de défense contre les forces du Mal, Maugrey leur avait
expliqué qu'il préférait toujours préparer lui-même ce qu'il mangeait ou buvait car il était trop facile pour un mage noir d'empoisonner un verre ou une assiette laissés sans surveillance.

Harry vit Hagrid et Maugrey se lever pour partir. Il agita la main, puis se rappela que Hagrid ne pouvait pas le voir. Maugrey, cependant, s'immobilisa en tournant son œil magique de son côté. Il donna alors une petite tape dans les reins de Hagrid (il n'était pas assez grand pour atteindre son épaule), lui murmura quelque chose à l'oreille et tous deux traversèrent la salle en direction de la table de Harry, d'Hermione de Cassandra et Ethan.

- Ça va Hermione ? dit Hagrid d'une voix forte. Cassandra, Ethan, je suis content de vous voir,
- Bonjour, répondit Hermione en souriant.
Maugrey contourna la table de son pas claudicant et se pencha. Harry crut qu'il voulait lire le carnet portant les noms des adhérents de la S.A.L.E., mais il l'entendit murmurer :

- Très belle, cette cape, Potter.
Harry le regarda avec stupéfaction. D'aussi près, il voyait nettement qu'il lui manquait décidément une bonne partie du nez. Maugrey sourit.
- Votre œil peut... Je veux dire, vous arrivez à...
- Ouais, j'arrive à voir à travers les capes d'invisibilité, dit Maugrey à voix basse. Et je peux te dire que c'est parfois très utile.
Hagrid, lui aussi, souriait largement à Harry. Celui-ci savait qu'il ne pouvait pas le voir mais, de toute évidence, Maugrey lui avait dit qu'il était là.

Hagrid se pencha à son tour en faisant semblant de lire le carnet de la S.A.L.E. et murmura si
bas que seul Harry pouvait l'entendre :
- Harry, viens à ma cabane ce soir à minuit. Et mets ta cape.
Puis Hagrid se redressa et dit à voix haute :
- J'étais content de vous voir, les enfants.

Il lui fit un clin d'œil et s'en alla, suivi par Maugrey.
- Pourquoi est-ce qu'il veut que j'aille à sa cabane à minuit ? dit Harry, surpris.
- C'est ce qu'il t'a dit ? s'étonna Hermione. Je me demande ce qu'il prépare, encore. Je ne sais pas si tu dois y aller, Harry...
Mais ce dernier decida d'accepter. Il ne voulait pas vexer Hagrid.

A onze heures et demie, ce soir-là, Harry, qui avait fait semblant d'aller se coucher de bonne
heure, revêtit la cape d'invisibilité et redescendit l'escalier sans bruit. Il y avait encore pas mal
de monde dans la salle commune. Les frères Crivey avaient réussi à s'emparer d'une bonne
quantité de badges VIVE CEDRIC DIGGORY et essayaient de les ensorceler pour leur faire dire VIVE HARRY POTTER à la place. Mais, jusqu'à présent, ils n'avaient réussi qu'à les bloquer sur A BAS POTTER.

Harry passa sans bruit devant eux et traversa la salle jusqu'au portrait de la grosse dame. Il attendit là pendant environ une minute, en jetant des coups d'œil à sa montre. Enfin, Hermione arriva dans le couloir et fit pivoter le tableau comme ils l'avaient prévu. Il se glissa alors par l'ouverture en lui murmurant : « Merci ! » et descendit au rez-de-chaussée.

Lorsqu'il remonta dans la salle commune, il était livide.
- Des dragons. Dit il. La première tâche, consiste à affronter un Dragon

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