Chapitre 22. LA COUPE DE FEU

– Le moment est venu, dit Dumbledore en souriant largement à tous les visages tournés vers
lui. Le Tournoi des Trois Sorciers va commencer. Mais je voudrais donner quelques explications avant qu'on apporte le reliquaire...

– Le quoi ? murmura Harry.
Ron haussa les épaules.

... afin de clarifier la procédure que nous suivrons cette année. Pour commencer, permettez-moi de présenter à ceux qui ne les connaissent pas encore Mr Bartemius Croupton, directeur du Département de la coopération magique internationale — il y eut quelques
applaudissements polis — et Ludo Verpey, directeur du Département des jeux et sports magiques. Cette fois, les applaudissements furent beaucoup plus nourris, sans doute en raison de la réputation de Verpey comme batteur, ou simplement parce qu'il paraissait beaucoup plus
sympathique.

Il répondit avec un geste chaleureux de la main alors que Bartemius Croupton n'avait ni souri ni adressé le moindre signe au public à l'annonce de son nom.

Harry se souvenait de son costume impeccable, le jour de la Coupe du Monde de Quidditch, et il lui
trouva l'air bizarre dans sa robe de sorcier. Sa moustache en brosse à dents et sa raie bien nette
paraissaient très étranges à côté de la barbe et des longs cheveux blancs de Dumbledore.

– Mr Verpey et Mr Croupton ont travaillé sans relâche au cours de ces derniers mois pour
préparer le Tournoi des Trois Sorciers, poursuivit Dumbledore, et ils feront partie avec Madame Maxime, le professeur Karkaroff et moi-même du jury chargé d'apprécier les efforts des champions.

Dès que le mot « champions » fut prononcé, l'attention des élèves sembla s'intensifier.

Il avait dû remarquer leur soudaine immobilité car il eut un sourire lorsqu'il demanda :
– Le reliquaire, s'il vous plaît, Mr Rusard.

Argus Rusard, qui s'était tenu à l'écart dans un coin de la salle, s'avança vers Dumbledore en portant un grand coffre de bois incrusté de pierres précieuses. Le coffre paraissait très ancien et son apparition déclencha un murmure enthousiaste parmi les élèves.

Dennis Crivey était
monté sur sa chaise pour mieux le voir mais il était si minuscule qu'il ne dépassait guère la tête de ses camarades restés assis.

– Les instructions concernant les tâches que les champions devront accomplir cette année ont été soigneusement établies par Mr Croupton et Mr Verpey, reprit Dumbledore pendant que
Rusard déposait délicatement le coffre sur la table, juste devant lui. Et ils ont pris toutes les dispositions nécessaires au bon déroulement de cette compétition. Trois tâches auront donc lieu à divers moments de l'année et mettront à l'épreuve les qualités des champions... Leurs
capacités magiques — leur audace — leur pouvoir de déduction — et, bien sûr, leur aptitude à réagir face au danger.

Ces derniers mots provoquèrent un silence absolu, comme si plus personne n'osait même
respirer.

– Comme vous le savez, trois champions s'affronteront au cours de ce tournoi, poursuivit
Dumbledore d'un ton très calme, un pour chacune des écoles participantes. Ils seront notés en
fonction de leurs performances dans l'accomplissement de chacune des tâches et le champion qui aura obtenu le plus grand nombre de points sera déclaré vainqueur. Les trois champions seront choisis par un juge impartial... La Coupe de Feu.

Dumbledore prit sa baguette magique et en tapota le coffre à trois reprises. Dans un grincement, le couvercle s'ouvrit avec lenteur et Dumbledore sortit du reliquaire une grande
Une coupe de bois grossièrement taillé. La coupe en elle-même n'aurait rien eu de remarquable s'il
n'en avait jailli une gerbe de flammes bleues qui dansaient comme dans l'âtre d'une cheminée.

Dumbledore referma le reliquaire et, avec des gestes précautionneux, posa la Coupe dessus pour que chacun puisse la contempler tout à loisir.
– Quiconque voudra soumettre sa candidature pour être choisi comme champion devra écrire lisiblement son nom et celui de son école sur un morceau de parchemin et le laisser tomber dans cette Coupe de Feu, expliqua Dumbledore. Les aspirants champions disposeront de
vingt-quatre heures pour le faire. Demain soir, jour de Halloween, la Coupe donnera les noms
des trois personnes qu'elle aura jugées les plus dignes de représenter leur école. Dès ce soir, la
Coupe sera placée dans le hall d'entrée et sera libre d'accès à celles et ceux qui souhaiteront se
présenter. Pour garantir qu'aucun élève qui n'aurait pas atteint l'âge requis succombe à la tentation, poursuivit Dumbledore, je me chargerai moi-même de tracer une Limite d'Age autour de la Coupe de Feu lorsqu'elle aura été placée dans le hall d'entrée. Il sera impossible à
toute personne d'un âge inférieur à dix-sept ans de franchir cette limite. Enfin, pour terminer,
je voudrais avertir les candidats qu'on ne saurait participer à ce tournoi à la légère. Une fois qu'un champion a été sélectionné par la Coupe, il — ou elle — a l'obligation de se soumettre
aux épreuves du tournoi jusqu'à son terme. Déposer votre nom dans la Coupe constitue un engagement, une sorte de contrat magique. Une fois que quelqu'un a été nommé champion, il n'est plus question de changer d'avis. En conséquence, réfléchissez bien avant de proposer
votre nom, il faut que vous ayez de tout votre cœur le désir de participer. Voilà. A présent, je crois que le moment est venu d'aller dormir. Bonne nuit à tous.

– Une Limite d'Age ! dit Fred, les yeux étincelants, tandis que la foule des élèves se dirigeait vers le hall d'entrée. Il devrait suffire d'une potion de Vieillissement pour arriver à la franchir, non ? Et une fois que ton nom est dans la Coupe, comment savoir si tu as dix-sept ans ou
pas ?
– Je ne crois pas que quelqu'un qui a moins de dix-sept ans puisse avoir la moindre chance de gagner, dit Hermione. Nous n'en savons pas assez, tout simplement...
– Parle pour toi ! répliqua sèchement George. Harry, tu vas essayer, non ?

Harry repensa aux paroles de Dumbledore lorsqu'il avait insisté pour que personne au-dessous
de dix-sept ans ne soumette sa candidature mais, très vite, il s'imagina à nouveau vainqueur
du tournoi... Il se demanda quel serait le degré de fureur de Dumbledore si quelqu'un de moins de dix-sept ans parvenait à franchir la Limite d'Age...
- Cassandra, reprit Fred, toi tu as toutes tes chances.

Elle grimaça.
- Non, je ne mettrais  pas mon nom, même  si je savais comment faire, ce qui n'est pas le cas, je me suis assez fait remarquer.

– Où est-il ? demanda Ron, qui n'écoutait pas un mot de la conversation, trop occupé à scruter
la foule pour essayer de voir où se trouvait Krum. Dumbledore ne nous a pas dit où dormaient les élèves de Durmstrang. Vous avez une idée, vous ?

Il eut presque aussitôt la réponse à sa question. Au moment où ils passaient devant la table des Serpentard, Karkaroff se précipita vers ses élèves.

– On remonte tout de suite à bord du vaisseau, dit-il. Viktor, comment vous sentez-vous ?
Vous avez assez mangé ? Vous voulez que je demande à la cuisine de vous préparer du vin
chaud ?

Harry vit Krum hocher la tête en remettant sa fourrure.
– Prrrofesseurrr, moi, je voudrrrais bien du vin chaud, dit d'un ton plein d'espoir l'un des
autres élèves de Durmstrang.

– Ce n'est pas à vous que je l'ai proposé, Poliakoff, répondit sèchement Karkaroff, en perdant
le ton chaleureux et paternel sur lequel il avait parlé à Krum. En plus, vous avez mangé si salement que votre robe est toute tachée. Vous êtes dégoûtant, mon garçon...

Karkaroff emmena ses élèves vers la sortie et atteignit les portes de la Grande Salle en même temps que Harry, Ron et Hermione. Harry s'arrêta pour le laisser passer.

– Merci, dit Karkaroff d'un ton distrait en lui jetant un coup d'œil.
Soudain, il se figea sur place, tourna à nouveau la tête vers Harry et le regarda fixement comme s'il n'arrivait pas à en croire ses yeux.

Derrière leur directeur, ses élèves
s'immobilisèrent à leur tour. Les yeux de Karkaroff remontèrent lentement et s'arrêtèrent sur la cicatrice de Harry. Les élèves de Durmstrang, eux aussi, l'observaient avec curiosité.

Du coin de l'œil, Harry vit que certains d'entre eux avaient déjà compris qui il était. Le garçon à la
robe tachée de sauce donna un coup de coude à la fille qui se trouvait à côté de lui et montra ouvertement du doigt le front de Harry.

– Ouais, c'est Harry Potter, grogna une voix derrière eux.
Le professeur Karkaroff fit volte-face. Maugrey Fol Œil se tenait devant lui, appuyé de tout son poids sur son bâton, son œil magique fixant sans ciller le directeur de Durmstrang.

Harry vit Karkaroff pâlir. Une terrible expression de fureur mêlée de crainte apparut sur son visage.
– Vous ! dit-il en regardant Maugrey comme s'il n'était pas certain que ce soit vraiment lui.
– Moi, répondit Maugrey d'un air sinistre. Et à moins que vous ayez quelque chose de précis à dire à Potter, Karkaroff, il vaudrait mieux dégager le passage. Vous bloquez la sortie.

C'était vrai. La moitié des élèves restés dans la Grande Salle attendaient derrière eux, se dressant sur la pointe des pieds pour essayer de voir ce qui les empêchait de passer.

Sans ajouter un mot, le professeur Karkaroff fit alors signe à ses élèves de le suivre. Maugrey
le regarda s'éloigner, fixant son dos de son œil magique, avec une expression d'intense antipathie sur son visage mutilé.

Le lendemain étant un samedi, la plupart des élèves auraient dû descendre prendre leur petit
déjeuner plus tard que d'habitude. Mais Harry, Ron  Hermione, Cassandra et Ethan ne furent pas les seuls à se lever beaucoup plus tôt.

Lorsqu'ils descendirent dans le hall d'entrée, ils virent une vingtaine de personnes, certaines un toast à la main, rassemblées autour de la Coupe de Feu pour l'examiner de plus près. Elle avait été installée au milieu du hall, sur le tabouret qui servait habituellement de socle au Choixpeau magique. Une mince ligne dorée avait été tracée sur le sol, formant un cercle d'environ trois mètres de rayon tout autour de la Coupe.

– Est-ce que quelqu'un a déjà mis son nom dedans ? demanda Ron avec curiosité à une fille de troisième année.

– Tous les élèves de Durmstrang, répondit celle-ci. Mais je n'ai encore vu personne de Poudlard s'en approcher.

– Je parie qu'il y en a qui sont allés déposer leur nom cette nuit, quand les autres dormaient, dit Harry. C'est ce que j'aurais fait si j'avais voulu être candidat... Je n'aurais pas aimé que tout le monde me voie. Imagine que la Coupe te rejette ton nom à la figure ?

Quelqu'un éclata de rire derrière Harry. Il se retourna et vit Fred, George et Lee Jordan qui
descendaient l'escalier en courant, l'air surexcité.
– Ça y est, murmura Fred d'un ton triomphant. On vient de la prendre.
– Quoi ? demanda Ron.
– La potion de Vieillissement, tête de nouille, répondit Fred.
– Une goutte chacun, dit George en se frottant les mains avec une expression réjouie. On n'a
besoin que de quelques mois de plus.
– Si l'un de nous gagne, on partagera les mille Gallions en trois, dit Lee avec un large sourire.
– Je ne suis pas du tout sûre que ça marche, les avertit Hermione. Dumbledore y a certainement pensé avant vous.

Mais Fred, George et Lee ne tinrent aucun compte de son intervention.
– Prêt ? dit Fred aux deux autres qui frémissaient d'excitation. Allons-y, je passe le premier.

Fasciné, Harry regarda Fred sortir de sa poche un morceau de parchemin sur lequel était écrit :
« Fred Weasley — Poudlard. » Fred s'avança jusqu'à la ligne et s'arrêta devant, en se balançant sur la pointe des pieds comme un plongeur qui s'apprête à faire un saut de quinze
mètres. Puis, sous les regards tournés vers lui, il prit une profonde inspiration et franchit la
ligne.

Pendant une fraction de seconde, Harry crut qu'il avait réussi — George en était sûrement convaincu car il poussa un cri de triomphe et sauta par-dessus la ligne à la suite de Fred —
mais un instant plus tard, il y eut une sorte de grésillement et les jumeaux furent rejetés hors du cercle comme s'ils avaient été catapultés par un invisible lanceur de poids. Ils atterrirent douloureusement trois mètres plus loin, sur le sol de pierre froide et, pour ajouter le ridicule
au châtiment, deux longues barbes blanches, exactement semblables, poussèrent aussitôt sur leurs visages avec un bruit de pétard. Le hall résonna alors de grands éclats de rire. Fred et George eux-mêmes ne purent s'empêcher de participer à l'hilarité générale en voyant leurs barbes respectives.

– Je vous avais pourtant prévenus, dit une voix grave et amusée.
Tout le monde se retourna et vit le professeur Dumbledore sortir de la Grande Salle.
– Je vous conseille d'aller faire un tour chez Madame Pomfresh, dit-il, en regardant les jumeaux d'un œil malicieux. Elle s'occupe déjà de Miss Faucett, de Serdaigle, et de Mr
Summers, de Poufsouffle. Eux aussi ont eu l'idée de se vieillir un peu. Mais je dois reconnaître que leurs barbes sont beaucoup moins belles que les vôtres.

Fred et George se dirigèrent vers l'infirmerie, accompagnés par Lee Jordan qui était secoué
d'un véritable fou rire.
Harry, Ron, Hermione, Cassandra et Ethan  étaient également hilares en allant prendre leur petit déjeuner.

Les décorations de la Grande Salle avaient changé. En l'honneur de Halloween, un nuage de
chauves-souris volaient sous le plafond magique tandis qu'aux quatre coins de la salle, des centaines de citrouilles évidées lançaient des regards démoniaques.
Suivi de ses amis, Harry s'approcha de Dean et Seamus qui essayaient d'établir la liste des élèves de
Poudlard susceptibles de se porter candidats.

– D'après ce qu'on dit, Warrington s'est levé de bonne heure pour aller mettre son nom dans la Coupe, révéla Dean à Harry. Tu sais, ce grand type de Serpentard qui a l'air d'un gros veau.

Harry, qui avait joué au Quidditch contre Warrington, hocha la tête d'un air dégoûté.
– Il ne faut surtout pas que le champion de Poudlard soit un Serpentard ! dit-il.
– Et tous les Poufsouffle parlent de Diggory, ajouta Seamus avec mépris. Mais je ne pensais apas qu'il était prêt à risquer sa belle petite tête dans quelque chose d'aussi dangereux.
– Écoutez ! dit soudain Hermione.
Des acclamations retentissaient dans le hall d'entrée. Ils se retournèrent et virent Angelina Johnson entrer dans la Grande Salle avec un sourire un peu gêné.
C'était une grande fille noire
qui jouait au poste de poursuiveur dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Angelina vint
s'asseoir auprès d'eux.
– Voilà, c'est fait ! annonça-t-elle. Je viens de mettre mon nom dans la Coupe !
– Sans rire ? dit Ron, impressionné.
– Tu as déjà dix-sept ans ? demanda Harry.
– Évidemment. Tu vois bien qu'elle n'a pas de barbe, dit Ron.
– C'était mon anniversaire la semaine dernière, précisa Angelina.
– Je suis contente que quelqu'un de Gryffondor soit candidat, dit Hermione. J'espère vraiment
que tu seras choisie, Angelina !
– Merci, Hermione, répondit Angelina avec un sourire.

– Oui, il vaut mieux que ce soit toi plutôt que ce bellâtre de Diggory, dit Seamus, s'attirant les
regards noirs de plusieurs élèves de Poufsouffle qui passaient devant leur table.
– Qu'est-ce qu'on va faire, aujourd'hui ? demanda Ron à lorsqu'ils quittèrent la Grande Salle après avoir terminé leur petit déjeuner.
– On n'est pas encore allés voir Hagrid, dit Harry.
– Bonne idée, approuva Ron, à condition qu'on ne soit pas obligés de sacrifier quelques doigts aux Scroutts.
Le visage d'Hermione s'éclaira soudain.
– Je viens de m'apercevoir que je n'ai pas encore demandé à Hagrid d'adhérer à la S.A.L.E.,
dit-elle d'un ton enthousiaste. Attendez-moi, je file là-haut chercher des badges.
– Elle est vraiment pénible ! soupira Ron d'un air exaspéré tandis qu'Hermione montait l'escalier en courant.
– Hé, Ron, lança soudain Harry, n'oublie pas que c'est ton amie...
- Oui, bein c'est la mienne aussi déclara Cassandra mais moi aussi elle m'énerve  avec ses histoires de SALE !
Je lui ferais bien avalet ses badge, histoire qu'elle se taise cinq minutes, avec ça. Et toi tu dors pas dans la même chambre.
Ethan eut un petit rire.
- Ne réveillez pas la Fury qui dort. Murmura t'il.
Elle lui adressa un regard noir.
- Attention, Mckay, c'est pas parce que des fois je te trouve sympa, que tu peux tout te permettre.

Ethan leva aussitôt les main paumes ouvertes, en signe d'apaisement.
- Pas de soucis. Cassandra, ne t'énerve pas. C'était juste une plaisanterie.
- T'aimes jouer avec le feu, toi, bein fais gaffe de pas te bruler. Gronda t'elle.

Ron et Harry s'esclafferent..

Venant du parc, la délégation de Beauxbâtons entra alors dans le hall. La Vélane était là avec ses camarades. Les élèves de Poudlard, toujours rassemblés autour de la Coupe de Feu, reculèrent pour les laisser passer, le regard avide.

Madame Maxime apparut à son tour et fit mettre ses élèves en rang. Puis, un par un, chacun d'eux enjamba la Limite d'Age pour aller déposer dans les flammes bleutées un morceau de
parchemin portant son nom. Chaque fois, le parchemin devenait écarlate un bref instant et projetait une gerbe d'étincelles.

– A ton avis, qu'est-ce qui va arriver à ceux qui ne seront pas choisis ? murmura Ron à Harry
pendant que la Vélane laissait tomber son morceau de parchemin dans la Coupe de Feu. Tu crois qu'ils vont retourner dans leur école ou rester pour assister au tournoi ?
– Je ne sais pas, répondit Harry. Ils vont rester, j'imagine... Madame Maxime fait partie du
jury, non ?

Lorsque tous les élèves de Beauxbâtons eurent déposé leur nom dans la Coupe, Madame
Maxime les mena à nouveau dans le parc.

– Où est-ce qu'ils dorment ? s'interrogea Ron en les regardant s'éloigner.
Un grand bruit de ferraille derrière eux annonça le retour d'Hermione avec sa boîte de badges.
– Ah, tu arrives bien, dépêche-toi, dit Ron.
Il dévala les marches de l'escalier de pierre, le regard fixé sur le dos de la Vélane qui se trouvait à présent au milieu de la grande pelouse, à côté de Madame Maxime.

Lorsqu'ils approchèrent de la cabane de Hagrid, à la lisière de la Forêt interdite, le mystère du logement des Beauxbâtons se trouva résolu. Le gigantesque carrosse bleu pastel était stationné à deux cents mètres de chez Hagrid et les élèves de Beauxbâtons étaient en train de remonter à
l'intérieur. Les chevaux volants éléphantesques qui avaient tiré le carrosse broutaient à présent
dans un enclos de fortune aménagé à côté.

Harry frappa à la porte de Hagrid, déclenchant les aboiements tonitruants de Crockdur.
– Eh bien, il était temps ! dit Hagrid. Je me demandais si vous n'aviez pas oublié où j'habite !
– On a été très occupés, Hag..., commença Hermione.
Elle s'interrompit en le regardant d'un air stupéfait.

Hagrid portait son meilleur (et horrible) costume marron et pelucheux, agrémenté d'une
cravate à carreaux jaunes et orange. Mais ce n'était pas le pire : il avait essayé de coiffer ses
cheveux hirsutes à l'aide d'une substance visqueuse qui devait être de l'huile de moteur. Ils
étaient à présent tirés en arrière et formaient deux grosses masses informes — peut-être avait-
il essayé de se faire un catogan comme celui de Bill, mais il s'était sans doute aperçu qu'il avait trop de cheveux pour ça. Le résultat, en tout cas, était désastreux. Pendant un moment, Hermione le regarda avec des yeux ronds puis, préférant ne faire aucun commentaire, elle se
contenta de demander :

– Heu... Où sont les Scroutts ?
– Dans le potager aux citrouilles, répondit Hagrid d'un ton ravi. Ils ont bien grandi, ils doivent faire pas loin de un mètre, maintenant. Le seul ennui, c'est qu'ils ont commencé à s'entre-tuer.

– Non, vraiment ? dit Hermione en lançant un regard réprobateur à Ron qui s'apprêtait visiblement à faire une remarque sur la nouvelle coiffure de Hagrid.
– Oui, soupira Hagrid avec tristesse. Mais ça va mieux, maintenant, je les ai mis dans des boîtes séparées. J'en ai encore une vingtaine.
– C'est une chance, dit Ron.
Mais Hagrid ne sembla pas saisir l'ironie du propos.

Sa cabane ne comportait qu'une seule pièce. Dans un coin, un lit gigantesque était recouvert d'une courtepointe en patchwork. Une table tout aussi immense, entourée de chaises assorties, était installée devant le feu de la cheminée, sous une impressionnante quantité de jambons fumés et d'oiseaux morts qui pendaient du plafond.
Harry, Ron  Hermione, Cassandra et Ethan  s'assirent à la
table pendant que Hagrid préparait du thé et la conversation s'orienta une fois de plus sur le Tournoi des Trois Sorciers. Hagrid se montra aussi enthousiaste qu'eux.

– Attendez un peu, dit-il avec un sourire. Attendez un peu et vous allez voir quelque chose que vous n'aurez jamais vu. La première tâche... Ah, mais, je n'ai pas le droit de vous le dire...

– Allez-y, Hagrid ! l'encouragèrent Harry, Ron et Hermione d'une seule voix.

Mais il se contenta de hocher la tête en continuant à sourire.
– Je ne veux pas gâcher la surprise, dit Hagrid. Tout ce que je peux vous garantir, c'est que ce sera spectaculaire. Ils vont avoir du fil à retordre, les champions ! Je ne pensais pas que je vivrais assez vieux pour voir renaître le Tournoi des Trois Sorciers

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