Chapitre 37

En media, "Loose Yourself", Eminem





Malgré tout le stress, la nuit a été reposante, je suis tellement épuisée que le corps a pris le pas sur mon esprit, et j'ai dormi presque sept heures d'affilées.

Enzo est déjà debout quand je me lève, et vu sa tête, il n'a pas dû dormir aussi bien que moi. Il a préparé du café, et me sert une tasse quand je le rejoins. Les volets sont fermés en bas, pour ne pas dévoiler sa présence ici. Pas question de sortir aujourd'hui,mon visage a encore gonflé, je ne suis pas présentable, et je ne veux ni ne peux attirer l'attention sur moi.

— Louise, me dit-il quand nous attaquons la deuxième tasse, j'ai bien réfléchi cette nuit, et...

— Ne recommence pas, soupiré-je.

— Attends, écoute-moi. Finalement, c'est une bonne chose que Montolo ne soit pas venu hier. Déjà, je pense qu'ils n'imaginent pas que tu as un complice, sinon ils auraient fouillé la maison, et le fait que tu n'aies pas craqué malgré les coups va endormir leur méfiance. Mais il y a deux soucis. Déjà, le fait qu'ils soient « chez eux » ne nous permet pas de nous préparer en amont. Je ne pourrais pas me cacher comme je l'ai fait ici, et l'intervention sera forcément retardée. J'ai pensé à deux solutions pour pallier ce problème : soit tu portes un micro...

— C'est non. Ils vont me fouiller. Avec le coup de Tom et Charlie, ils n'ont plus confiance en moi. Il ne parlera pas sans vérifier.

— Je n'en suis pas si sûr. Je pense qu'ils te croient vraiment inoffensive, mais c'est vrai que c'est un pari incertain. L'autre solution, c'est que je prévienne un de mes collègues à la brigade, qui sera là en renfort. Il apportera des jumelles infrarouge, je serai caché en face, il y a un appartement au même niveau, et lui en bas, dans la rue, prêt à intervenir.

Je fais la moue. Ça ne me plaît pas d'introduire quelqu'un d'autre dans cette histoire, mais je comprends que je n'ai pas vraiment le choix.

— Louise, c'est l'un ou l'autre, me confirme Enzo.

J'opte alors pour la seconde proposition en maugréant.

— Il y a autre chose, ajoute-t-il doucement. Je ne peux pas te garantir quelles seront les dispositions de Montolo quand il viendra. Je ne le connais pas assez bien, et c'est la première fois que je gère des histoires de famille intra-mafia. Il pourrait venir pour discuter comme tu le demandes, mais aussi simplement ne pas se déplacer et te faire exécuter. Tu comprends cela ?

Je hoche la tête lentement.

— Ce que je veux te dire, c'est que si l'un d'entre eux te poignarde ou te tire dessus sans sommation, je ne... je ne pourrai rien faire. Tu dois être au clair avec ça. C'est quitte ou double, Louise.

— S'il me tue, tu l'arrêteras pour meurtre et il ira en tôle, n'est-ce pas ?

— Oui... si c'est lui. S'il ne vient pas, s'il envoie ses sbires faire le sale boulot, je n'aurai rien contre lui.

— On aura fait tout ça pour rien, murmuré-je, dépitée.

— Non parce qu'on a ses comptes, le cryptage était sommaire, j'ai pu déchiffrer assez facilement. Je les ai un peu épluchés, je peux te dire que c'est très intéressant. Et Louise, je suis sûr qu'il sera là. Tu es sa fille quand même, et il le sait. Je ne peux pas concevoir qu'il te fasse supprimer comme ça. Vraiment. Sans compter que tu es sa seule chance de récupérer son livre.

— Hum. J'espère que tu as raison. C'est tellement plus rassurant.

Le reste de la journée se passe tristement. Je prépare mes valises, range et nettoie la maison, parce que, que je perde ou que je gagne, c'est la fin de mon séjour ici. Je meurs, ou je vais rejoindre Tom à Salerno.

Enzo passe plusieurs coups de fil, puis revient, satisfait et m'accompagne dans mes tâches. Nous restons silencieux, sans parole, sans musique, pour ne pas faire de bruit, déjà invisibles, étouffants dans la chaleur moite de la petite maison cloisonnée.

Deux fois, Cuncettina vient frapper à la porte, inquiétée par les volets fermés et mon absence. Enzo pose son doigt sur la bouche. Impossible de lui ouvrir avec cette tête-là sans l'alerter, de lui expliquer ce que je fabrique, enfermée à l'intérieur avec les volets fermés par près de quarante degrés.

À vingt et une heures, mes bagages sont alignés dans l'entrée. Ma valise, celle de Tom, et un gros sac avec toutes les choses que nous avons achetées ici.

J'installe de quoi dîner dans la cuisine, pain, fromage, jambon, mais nos estomacs noués ne nous permettent pas d'avaler quoi que ce soit. Enzo m'explique la dernière partie du projet.

— Mon collègue Paolo vient de réquisitionner l'appartement face au plateau où tu as rendez-vous. Il est avec Stefano, qui garde la famille tranquille, histoire d'être certains qu'il n'y aura pas de fuite. Nous serons tous cagoulés de noir, n'aie pas peur, c'est nécessaire pour préserver notre identité, on ne doit pas pouvoir être identifiés. Je vais aller prendre la place de Paolo, qui s'installera un peu plus loin dans la rue, prêt à bondir à mon signal. Louise, j'ai des jumelles infrarouge, et un fusil. Si jamais c'était vraiment nécessaire, je tirerai, je préfère te le dire.

— Enzo, je...

— Non, Louise, je te préviens, je ne te demande pas ton avis. C'est ainsi, point. Mais je te promets que ce ne sera qu'en cas de dernier recours. Vois-tu, j'ai juré à Tom de tout faire pour te protéger, et je déteste ne pas tenir mes promesses.

Au moment de partir, il m'étreint dans ses bras forts et musclés, puis se recule, prend mon visage tuméfié délicatement dans ses mains et pose ses lèvres sur mon front dans un geste fraternel plein de douceur.

— Sois très prudente, Louise.

— Oui, promis.

— Tu sais, je crois que je ne verrai plus mon boulot pareil après toi. Quand même, je sais que je me répète, mais t'es une sacré bonne femme.

Il me sourit, enfile sa cagoule, et tourne les talons, pour sortir le plus discrètement possible.

***

Mon téléphone sonne deux heures plus tard. Enzo me confirme qu'il est bien installé dans l'immeuble en face.

— Tu vas croiser Paolo, en arrivant. Il porte une casquette et promènera un chien, un berger allemand. Il te dira quelque chose en passant près de toi, genre « Buena serra », ou « ciao bimba », tu sauras que c'est lui.

— Et les habitants de l'appartement que vous squattez, ils prennent ça comment ?

— Moyen, rigole-t-il, ils ont bien compris ce qu'on fait là, et les gens d'ici n'aiment pas être mêlés, de près ou de loin à la mafia. Mais on ne leur laisse pas le choix, et si ça réussit, ils auront une belle médaille.

— À tout à l'heure, alors.

— Oui, à plus, Lou.

Je raccroche, maintenant, je suis toute seule. Je ne tarde pas à y aller. J'ai un pincement au cœur en refermant la porte de la maisonnette de la via catania, et chaque pas vers le lieu de rendez-vous me coûte. Je suis en route vers mon destin, mais notre plan est trop nébuleux pour que je ressente une quelconque euphorie à la pensée de la fin du cauchemar. Il y a eu tant d'imprévus, tant de mauvaises nouvelles, que j'ai du mal à rester optimiste.

J'arrive en bas de l'immeuble désaffecté après un petit quart d'heure de marche. Juste avant, je croise un homme qui promène son chien, il me salue, je lui adresse un signe de la tête, je me sens déjà un peu plus en sécurité, mais cela ne suffit pas à me calmer.

Rico monte la garde devant la porte, le stress monte encore d'un cran. Il donnera l'alerte à la moindre tentative d'intrusion. Avant d'entrer dans l'immeuble, je fais le tour et vais faire quelques pas dans le jardin, où je m'agenouille et me recueille un instant. J'éprouve un malaise réel, sans savoir si c'est le fait de me retrouver ici, ou la peur d'affronter Montolo et son équipe. Je pense à Tom, et regrette de ne pas avoir demandé à Enzo d'appeler l'hôpital avant de partir. J'ai un mauvais pressentiment, même si rien ne le justifie. Peut-être que mon rôle aurait été de rester à ses côtés, de prendre soin de lui, au lieu de risquer ma vie ici. Il y a pile quinze jours, je vivais le pire moment de ma vie. J'espère que celui-ci ne prendra pas la première place.

Je soupire profondément, et, rassemblant mes dernières forces, je me relève, repasse côté rue. Rico m'adresse un sourire carnassier, j'ai envie de le gifler et lui renvoie en échange une grimace hypocrite. Décidément, je le sens mal. Je gravis rapidement les deux étages, et ouvre la porte sans cérémonie, pressée d'en finir. Montolo est là. Je ferme les yeux un court instant et inspire profondément.

Siediti.

J'ai envie de ricaner nerveusement, de leur dire de varier un peu la bande son, mais je me souviens des conseils d'Enzo. Rester modeste. J'obéis en baissant les yeux.

Ero paziente, Luisa, ma hai esagerato.

lo so. mi dispiace, ma non so come... vous rencontrer.

Luigi traduit mes paroles, les traits du parrain s'adoucissent. Je suis inoffensive juste une gamine paumée qui a fait une connerie pour attirer l'attention de son père.

Chi gli ha fatto questo? demande-t-il à Luigi, en me désignant du menton.

Je dirais bien qu'il n'a pas l'air content, mais aucune émotion ne passe sur son visage gras. Pourtant, l'autre tente de se justifier, accuse son comparse, et ça s'engueule, je suis bien contente, j'aurai au moins réussi à semer la zizanie. J'attends qu'ils aient fini de se disputer, et sors mon regard de lapin, larmoyant.

So che hai una famiglia, e non voglio mescolarci... mi piacerebbe solo conoscerti.

Montolo grogne quelque chose, que Luigi traduit comme « ce n'est pas ce qui nous a semblé il y a deux semaines ». Je tente de me justifier d'expliquer qu'il y a quinze jours, j'étais furieuse, mais que depuis que j'ai perdu mon fiancé, je ne suis plus que désespérée.

Sono qui, sola, davanti a te. Veramente, pensi che io sia pericolosa ?

Il hausse les épaules, comme si au final, tout cela ne lui importait peu. Ce qu'il veut, au fond, c'est que je sorte de sa vie.

Cosa vuoi?

Voglio sapere perche hai ucciso Guiseppina.

Montolo m'observe un long moment. Je soutiens son regard impassible, puis il donne son ordre en calabrais, détournant les yeux. Je me mets à trembler, mais Luigi se plante devant moi, un peu gêné.

Spogliati.

— Hein ?

Hai capito.

Oui, j'ai compris, et je sais ce qu'ils veulent vérifier. Je m'exécute crânement, heureuse de leur montrer qu'ils peuvent me faire confiance. En sous-vêtements devant le grand homme, je prouve que je ne porte pas de micro. Il fouille dans mon sac à main, vérifie mon téléphone qu'il empoche, puis, d'un signe de tête, me fait signe que je peux me rhabiller. Sur ce, le parrain se lève, fait quelques pas, les mains jointes dans son dos. Ici, à l'abri des regards et de la foule, il fait moins le fier. Son dos est presque voûté, il semble usé, fatigué, mais c'est peut-être une impression à cause de son embonpoint et de ses traits épais. Il pose à nouveau ses yeux sur moi, ses paupières un peu tombantes lui donnent un regard de chien battu, je déteste cela et je suis heureuse de ne pas en avoir hérité. Il reprend, de sa voix traînante :

Vuoi sapere tanti cosi, ma io, voglio riprendere quello che mi hai preso.

Hai preso il mio fidanzato, penso che sia peggio!

Nessuno ti ha detto di venire qui, réplique-t-il.

Je m'agite, je sens qu'on tourne en rond, le mafieux me balade, il n'avouera rien. En même temps pourquoi le ferait-il ? Je tente de le pousser dans ses retranchements.

— Vous êtes mon père. Vous avez violé ma mère, tué sa cousine...

Pour la première fois, je le vois commencer à s'impatienter vraiment. Près de lui, Luigi et Domenico sont prêts à s'occuper de moi au moindre geste de leur patron.

Basta Luisa ! Stai Zitta ! Tua madre era orgogliosa e Peppina era sfacciata. Non hanno capito chi fossi ! A me, nessuno mi parla cosi ! Nessuno !

Je le regarde s'emporter, ridiculement drapé dans son égo. Pauvre type. Ça aussi, c'est dramatique. Comme si ce n'était pas suffisant que le chouette homme qui m'a élevée ne soit pas mon père, il faut encore que je fasse avec le fait que j'ai cinquante pour cent de patrimoine commun avec cet avorton mégalomane.

Et c'est ce que je lui crache, laissant moi aussi la colère m'envahir. Evidemment, ça rend beaucoup moins bien à l'oral et en italien que dans ma tête en français, mais il comprend le sens de mes paroles et je vois avec délectation ses yeux s'injecter de sang quand je lui balance ses quatre vérités à la figure. Domenico s'approche de moi, mais Montolo le dégage de son passage, et, fou de rage, fond sur moi. Ses grosses pattes se referment sur mon cou écrasant mon larynx.

Ti starai zitta, come sta zitta Peppina!

Il l'a dit. Il l'a dit. Putain, Enzo, qu'est-ce que tu fous maintenant ? Mais il n'entend pas, il ne peut pas entendre.

Les yeux de Montolo, habituellement mornes, sont habités d'une lueur terrible. Je tente de rester calme, ne pas lui offrir la joie de ma panique, mais j'étouffe, et ne peux prononcer un mot. À mesure que les secondes s'égrainent, l'affolement me gagne, je ne peux plus respirer et j'ai l'impression qu'il va broyer les os de ma nuque tant il serre fort. C'est finalement Luigi qui me sauve, à défaut d'Enzo, en criant en calabrais, quelque chose à propos du livre de comptes, il me semble. Mon père me lâche brusquement, et j'en tombe à la renverse, heurtant durement le sol en béton, en avalant désespérant l'air qui m'a manqué.

Il me tourne le dos et va se rassoir sur sa chaise, probablement épuisé par tant d'exercices physiques. Il lâche de sa voix molle quelques ordres à ses deux gros bras qui s'approchent de moi. Domenico me relève sans douceur, mais par le bras cette fois, et c'est toujours mieux que par les cheveux, pendant que Luigi ressort mon mobile de sa poche.

— Appelle ton amie, m'ordonne-t-il en me tendant le téléphone.

Je lève les sourcils, comme si sa demande était déplacée, et secoue la tête en signe de dénégation, autant que me le permet mon cou douloureux.

— Appelle-la, répète-t-il d'un ton qui fait froid dans le dos, malgré les presque trente degrés qu'il fait encore à cette heure-ci.

— Non.

Luigi soupire et adresse un coup d'œil à son acolyte qui sort son couteau, toujours le même. Jamais deux sans trois. Domenico s'installe tranquillement derrière moi, passe son bras droit sous mon épaule et appuie la pointe de la lame sur ma jugulaire, entravant ma poitrine ; Un mouvement brusque, et il me plante. Pourtant, à cet instant, je ne sais pas ce qui est le plus désagréable, le piquant du couteau qui blesse ma peau, la sensation de toucher la mort du bout des doigts, ou juste l'atroce odeur de transpiration qui émane de ce singe. Dans mon esprit, tout est confus, je ne sais pas si je peux encore compter sur Enzo, et le temps commence à me paraître bien long dans cet immeuble en travaux qui me rappelle de si mauvais souvenirs.

Luigi place d'autorité mon portable dans ma paume mais j'ouvre la main avec un regard de défi et il tombe au sol dans un bruit de casse. Merde, un téléphone à trois cents balles, à tous les coups j'ai pété l'écran. Enfin, à ce rythme-là, pas sûr que j'en ai encore besoin...

Devant moi, le garde du corps commence à bouillir, et j'en rirai si je n'étais pas à deux doigts de me faire égorger. La pointe appuie de plus en plus fort sur ma gorge et mon épiderme cède sous la pression de la lame tranchante. J'ai mal et je crève de trouille, le sang coule et me chatouille, je ne peux même pas me débattre. Ce connard va me saigner comme un porc, et je vais me vider de mon sang en gargouillant comme dans les films. Je rassemble le courage qu'il me reste, pour asséner ma dernière vérité, d'une voix affaiblie par la peur, la douleur, l'épuisement.

Troppo tardi. Il tuo libro è già nelle mani della polizia.

Troia ! hurle Montolo depuis son siège, et je suis bien contente, même si ce n'est pas l'épilogue que j'avais espérée. Finirlo !

Je n'ai que le temps d'entendre les deux détonations, coup sur coup. J'entends les cris des hommes, le bruit métallique du couteau qui tombe au sol, et je m'effondre, ensevelie par le corps imposant de Domenico. Il me faut plusieurs secondes pour comprendre que ce n'est pas sur moi qu'on a tiré. Quand je rouvre les yeux, Luigi est allongé par terre, à quelques mètres de là, il tient sa jambe ensanglantée en gémissant. Montolo a les mains en l'air, mais c'est moi qu'il regarde, les yeux pleins de fureur. Je me dégage du corps inerte de Dominico et me relève. Derrière moi, Paolo tient en respect le mafieux, une arme braquée sur lui. C'était long, mais ça valait le coup. Le collègue d'Enzo m'appelle, me fait signe de prendre les menottes qu'il tient de sa main gauche, et je vais moi-même les passer aux poignets de Montolo, en jubilant, puis, tandis que le flic s'occupe de Luigi et appelle une ambulance et des renforts, je ramasse mon portable et surtout le petit poignard, essuie sur ma robe mon propre sang qui souille la lame, et m'approche tranquillement de mon père. Ce moment que j'ai attendu, rêvé, espéré, fantasmé. Enfin, lui et moi.

Il a remis son masque de mollesse, de flegme. Ses traits pâteux ne traduisent aucune émotion, ses yeux tombants regardent droit devant lui. A mon tour maintenant de promener la lame sur son visage et sa gorge, de le sentir retenir sa respiration, imaginer la sueur glacée dans son dos, alors même qu'il tente de ne pas laisser paraître son trouble.

— Louise, ne fais pas ça !

Je me tourne vers mon ami qui vient de me rejoindre, essoufflé, affolé, et lui offre un visage radieux.

— Ne t'en fais pas, Enzo. Aucune chance que je ne m'abaisse aux mêmes divertissements que lui. On a le même sang, mais je ne suis pas comme lui. Attrape, ajouté-je en lui lançant le couteau.

— Tu abuses, c'est plein de tes empreintes maintenant !

— Pas grave, on trouvera celles de Domenico quand même. Et mon sang, et surtout celui de Tom.

Je me tourne à nouveau vers mon père, lui sourit et murmure très doucement à son oreille, en français.

— J'ai tellement rêvé de cet instant, ce moment où je te dirai que tu vas payer. Tu as violé ma mère, assassiné sa cousine, brisé des vies, mais maintenant c'est à mon tour de briser la tienne. Tu vas passer le reste de ta misérable existence en prison, papa. Et au fait, ajouté-je pour finir, Tom... il n'est pas mort.

Un petit sourire mauvais effleure son visage quand il comprend mes paroles.

Non ancora...

Je serre les poings et les dents, et réplique, avant de tourner les talons définitivement :

—Peut-être, mais dans tous les cas, j'ai ce que je suis venue chercher. E finito per te. Non sei più niente.

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