Quia Nominor Leo
Je m'arrache au dernier paragraphe comme on émerge d'un long rêve. La dernière page se froisse entre mes doigts. Le journal git sur mes genoux, cadavre abandonné, coquille vide. J'en ai aspiré le contenu jusqu'à la moelle, et celui-ci s'est implanté en moi pour me hanter, nous ne faisons plus qu'un, à présent.
Je ne sais plus vraiment quoi penser. Je suis entré dans une phase où mon cœur, fatigué de tant d'émotions, semble comme endormi. Le monde m'apparait à travers un étrange nuage blanc, un rideau qui me protège de la rigueur du réel. Je suis lucide, mais je ne ressens pas, pas vraiment. Tout est étouffé. Tout est plus doux et plus distant, comme si j'assistais à la vie d'un autre à travers mes yeux, témoin silencieux du spectacle...
Le présent m'est indifférent, en fait. C'est le passé qui m'intéresse. Je voudrais rester entre ces pages, rester avec ce Drago qui souffre et que je voudrais aider, que j'aurais voulu aider, à l'époque... Si seulement il m'avait parlé... Si seulement j'avais compris plus tôt... Si seulement les choses avaient été différentes... Si seulement.
Je suis fatigué de ces regrets, de toutes ces choses qui auraient pu se passer différemment, de ces scénarios sans fin qui me torturent...
Je me retire en moi-même. Je reste avec ce jeune homme que j'ai aimé sous un autre visage et un autre nom, mais qui n'était autre que Drago Malefoy, tout du long. Je reste avec ce jeune homme qui m'a menti, trahi de la pire des façons, qui m'a quitté sans un regard en arrière, qui a tué derrière mon dos et qui m'a aimé, aimé plus intensément que tout, plus loin que la chair, plus loin que la vie. Un tel amour ne pouvait laisser aucun d'entre nous intact, j'aurais dû m'en douter à l'époque. Mais je ne voulais pas le voir. Il y avait tant de choses que je ne voyais pas...
Aujourd'hui, des larmes m'échappent, et je serre compulsivement le journal contre moi. Mon esprit s'attarde sur un millier de détails inutiles, comme la conscience de sa main qui a tracé ces lignes, ce carnet qu'il a touché, qu'il a serré contre lui de la même manière, peut-être... Ces lignes, ces journaux, ce sont mon unique moyen de me lier à lui désormais. De rester connecté, malgré le sort qui nous a séparés. A travers ces lignes, Drago me parle et je lui parle, et nous nous disons enfin toutes ces choses que nous ne nous sommes jamais dites, et qui auraient pu nous sauver...
Je me résous à lâcher doucement le carnet. Il en reste encore six, empilés sur ma table de chevet. Je ne peux pas les lire pour l'instant. J'ai besoin d'un instant, pour comprendre, pour absorber, pour laisser résonner en moi les mots de Drago, de Noah, et de tout ce qu'il a écrit sur nous...
Cette histoire est la nôtre. Ces trois carnets que je viens de lire, c'était notre histoire, notre amour, avec ses non-dits et ses imperfections, ses conflits, ses joies et ses larmes. A cet instant, Drago me manque tellement que j'ai l'impression qu'une lame me transperce la poitrine. Mais Hermione avait raison. Même si la lecture de ces journaux m'a brisé, je suis heureux de les avoir lus. Je n'aurais pas pu vivre sans. Ils ont rempli mon cœur d'un mélange doux-amer, et au milieu de ce chaos qui s'est abattu sur ma vie, la douceur, même ténue, m'apaise...
Je me lève en tentant d'insuffler un peu de vie à mes muscles. J'abandonne le carnet sur le lit. Dans la pièce d'à côté, en m'entendant remuer, Hermione se précipite à ma rencontre :
- Ça va ? demande-t-elle timidement, les yeux remplis d'inquiétude.
J'acquiesce. Je regarde vaguement la cuisine autour de moi en essayant d'y donner sens.
- Je vais prendre une douche, je déclare alors. Et je prendrais bien un thé.
Hermione me regarde avec des yeux ronds, mais elle s'exécute. En route vers la salle de bain, j'enlève mes vêtements et me laisse caresser par l'eau chaude. J'ai l'étrange impression de fonctionner par automatisme, l'esprit en attente, en attente de quelque chose...
Les réponses sont toutes là, pourtant. Je ne sais pas ce que je peux désirer de plus. Un instant de calme, de réflexion, pour accepter ce que j'ai lu ?
Une fois sec, j'enfile des vêtements propres, lentement, consciencieusement. C'est sans doute stupide, mais j'ai l'impression que ces petits gestes du quotidien, cette prise de contrôle sur moi-même, maintiennent mon esprit en place. Comme si je construisais une digue, pour empêcher mes pensées de s'effondrer...
Hermione arrive avec le thé. Je m'assois avec elle en silence à la table de la cuisine, et des phrases du journal me Drago me sautent au visage, accompagnées d'images, de souvenirs...
Je n'ai jamais pu me résoudre à quitter cet appartement. Même si je ne l'ai jamais admis sciemment, c'était parce que je voulais continuer à vivre dans le souvenir de Noah, bien sûr. Aujourd'hui, c'est plus vrai que jamais. Je revois Noah assis à la table de la cuisine, à la place d'Hermione. Je revois ces trois années passées au prisme de mon regard, et au prisme du sien. Deux expériences tellement différentes... Et également douloureuses.
En face de moi, Hermione n'ose rien dire, mais sa compassion se lit sur son visage et me fait du bien. Je sais soudainement ce qu'elle a besoin d'entendre :
- Je ne t'en veux pas, je murmure en lui prenant la main. Je comprends pourquoi tu ne m'as rien dit. Je ne t'en veux pas.
Alors, sans prévenir. Hermione fond en larmes. Elle me prend dans ses bras et me serre contre elle, longtemps. Je réagis à son étreinte à distance, vaguement détaché, perturbé par ce monde autour de moi qui s'est vidé.
- Je vais aller faire un tour, je déclare alors. Je n'ai pas encore lu tous les journaux. Seulement ceux qui concernaient... Seulement ceux qui concernaient Drago et moi.
Hermione hoche la tête.
- J'ai besoin d'un petit moment avant de continuer, je crois... Alors, s'il te plait, ne dis rien à Ron.
Elle presse ma main entre les siennes :
- Je ne dirai rien, dit-elle. Moi aussi, je comprends. Tu veux que je vienne avec toi ?
- Non. J'ai besoin d'être seul.
Je vois l'anxiété dans son regard, et ces mots qu'elle n'ose pas prononcer, alors je l'anticipe :
- Je ne ferai rien de stupide, je te le promets. Je n'ai pas fini les journaux après tout, pas vrai ?
L'argument ne la rassure pas – cela signifie-t-il qu'elle devra avoir peur une fois les journaux terminés ? – mais elle l'accepte pour cette fois. J'enfile mon manteau, récupère les trois journaux que j'abrite contre moi, et je sors dans la froideur de l'hiver.
C'est le début de l'après-midi. Un Soleil pâle brille sur la ville. Au loin, la Lune, sa bien-aimée, le poursuit déjà... Mais tous deux sont voués à ne jamais se retrouver.
Je descends la rue et me laisse porter au hasard de mes pas. Mes pensées sont un amas de fils confus qui se croisent sans jamais rien signifier. Les idées et les émotions se mélangent, glissent comme du savon mouillé chaque fois que j'essaye de les saisir. Je ne suis plus le zombie amorphe qu'Hermione est venue secourir. Mais je ne suis plus moi-même non plus. Je suis autre chose. Harry sans Drago.
A mesure que je passe devant des boulangeries, des avenues, des écoles, je réalise que l'univers autour de moi me stupéfie. Je peine à évoluer dans un monde où tout semble si vivant, alors que moi je reste figé, figé dans le passé, figé entre les lignes d'un journal dont l'auteur a été tué de ma main... Son histoire était le fil de nos vies nouées. Plus jamais il ne sera là pour y apporter un nouveau chapitre, jamais. Ma course s'est arrêtée, en même temps que ces pages qui bientôt deviendront vierges : plus rien, plus rien... Qu'adviendra-t-il de moi alors ?
Perdu, je reste immobile au beau milieu d'un grand parc, frappé brusquement par la vacuité de ma vie et l'horreur du vide que recèle l'avenir... Mes pensées me semblent alors faibles et décousues, et je cherche, par tous les moyens, une prise sur la réalité. Quelque chose qui me ramènera à lui, quelques secondes peut-être... Inconsciemment, mon errance m'amène à l'entrée de Chatter Street.
Longtemps, j'attends, à l'abri d'une ruelle, que l'ombre de la nuit descende sur la ville. L'agitation gagne les pubs et les boites. La vie continue, ici aussi, même la nuit. Des groupes de jeunes gens se rassemblent, célèbrent la vie qui a peut-être encore un sens, pour eux. Ou peut-être qu'ils n'y ont jamais pensé. Ou peut-être qu'ils boivent pour l'oublier.
Mes pensées dérivent à nouveau, c'est dur de les rattraper. Et puis soudain, un visage au cœur de la foule me transperce sur place, aussi sûrement qu'un éclair. C'est lui, pas le moindre doute possible. Quelles étaient les chances qu'il ait gardé le même repère, des années après ? Mais c'est bien lui qui s'arrête à l'arrière d'un vieux bar et s'adosse à la paroi en briques. Très vite, des jeunes gens viennent le voir, payent, repartent. Mes vieux instincts se coulent en moi sans même que j'y pense. Ils ne m'ont jamais trahi.
Tirant ma capuche sur mon visage, je traverse la rue et longe la façade du bar, pour que le jeune homme ne m'aperçoive qu'à la dernière seconde. Alors, brusquement, je le plaque contre le mur et le laisse voir qui je suis :
- N'aie pas peur, j'articule très vite. Ne crie pas et ne cherche pas à t'enfuir. Je sais qu'on t'a dit que j'étais flic : c'est la vérité. Mais ce n'est pas après toi que j'en ai, d'accord ? Sinon, je t'aurais déjà arrêté.
Prudemment, je le lâche. Le jeune homme me regarde avec dégoût. L'espace d'un instant, la ressemblance avec Noah est si frappante que je pourrais fondre en sanglots dans ses bras, là, tout de suite.
- Je ne parle pas aux flics, crache-t-il enfin d'un air dédaigneux.
- Je ne te demande pas de balancer qui que ce soit.
- Alors qu'est-ce que vous me voulez ?
Lentement, je sors un avis de recherche de ma poche :
- Tu es Justin, n'est-ce pas ? je lui demande.
Le jeune homme plisse les yeux.
- Je voudrais que tu me parles de cet homme, je reprends en lui montrant la photo de Drago, immobilisée par magie. Je sais que c'est lui qui t'a parlé de moi.
- C'est lui qui vous l'a dit ?
- Si on veut, oui.
Justin fait la moue :
- Je ne peux rien faire pour vous, dit-il. Je ne l'ai pas vu depuis des années ce type-là.
- Mais tu le connaissais ?
Il hausse les épaules :
- Un peu. Je connais plein de monde ici.
- Alors qu'est-ce que tu peux me dire sur lui ?
Justin se radosse à la paroi :
- Qu'est-ce qui lui arrive ? demande-t-il. Il a des ennuis ?
- Il est mort.
Sous mes yeux, Justin se trouble. Son expression change et il laisse échapper un soupir :
- Ce sont les risques du métier, murmure-t-il.
- Quel métier ?
A nouveau, il hausse les épaules :
- Léo n'était pas un bavard, d'accord ? Peu d'entre nous le sont en réalité. Mais lui particulièrement. Je n'ai jamais rien pu lui faire dire sur lui ou sur ce qu'il voulait. Il me payait pour que je lui vende mes cheveux, c'est tout. C'est dingue, je sais. Mais ça avait l'air très important pour lui. Et il payait bien.
Brusquement, les souvenirs des journaux m'envahissent, les souvenirs de Noah, et je dois lutter pour empêcher mon regard de s'embuer :
- Léo ? je répète.
- Ouais. Léo Potter. Un sacré numéro, celui-là. Il était dangereux, ça se sentait. Mais réglo. Il payait toujours ce qu'il devait et il ne cherchait pas d'ennuis.
- Ça fait combien de temps que tu ne l'as pas vu ?
- Au moins sept ans, je dirais.
Je ferme les yeux. Je les relève. A la faveur de la Lune, je détaille ces cheveux bruns, ce regard froid, ces yeux très bleus, et ces traits que j'ai aimés, embrassés, tellement de fois... Noah se tient là devant moi, en chair et en os, vivant, respirant, et c'est une torture. Mon esprit se heurte à cette incohérence qu'il comprend mais ne peut accepter. La raison comprend, le cœur, lui, non. Le cœur souffre, c'est tout. Le cœur voit son amant disparu et ne rêve que de le retrouver.
Quelque chose est différent pourtant. La voix de Justin, déjà : plus claire, plus tranchante, rien à voir avec celle de Drago. Et puis ensuite, un million de petits détails. Sa posture. La façon dont il se tient, adossé à la façade. L'expression de son visage, la manière dont ses traits se meuvent en une infinité de nuances étrangères. Et puis surtout, son regard. A moins d'un mètre de lui, je contemple le visage de Noah, et je vois bien que ce n'est pas lui. Rien ne pourrait être plus différent de lui, en vérité. Je suis devant une imitation, un faussaire, une copie, et la monstruosité de ce visage usurpé me frappe soudain de plein fouet.
Je me retourne tant je ne supporte plus de le fixer. L'espace d'une seconde, la douleur est devenue tellement forte, insoutenable, à tel point que j'aurais pu tuer Justin sur le champ pour le faire disparaître. Je sais que je dois me ressaisir, pourtant. Ce n'est pas la faute de ce pauvre garçon si Drago a emprunté ses traits. Ce n'est pas sa faute si je ne peux pas le voir à travers lui. Son existence n'est pas une profanation : elle est seulement la preuve, l'incarnation de ce masque que Drago a porté à mes côtés pendant trois ans...
En face de moi, Justin me dévisage avec inquiétude, hésitant à s'enfuir. Je peux le comprendre. Je dois avoir l'air d'un fou. Pourtant, je ne peux me retenir de faire à nouveau un pas vers lui, pour caresser sa joue. Il me laisse faire, stupéfait. Alors pour la dernière fois, je contemple ses traits, ses iris, le grain de sa peau, je savoure tout ce que je trouve en lui de semblable et de différent, et soudain, je souris. C'est comme si un Soleil venait brusquement d'éclore au fond de ma poitrine. Parce que je comprends que ce garçon en face de moi m'est aussi indifférent que n'importe quel étranger dans la rue. Tout ce que j'ai aimé est absent. Tout ce qui faisait de Noah ce qu'il était, mon amant et l'amour de ma vie, n'est pas dans ce beau visage qui me regarde sans comprendre.
Je pleure et je souris, parce que j'aimais Drago. Je l'aimais lui, malgré toutes ses angoisses et tous ses doutes. Sans même m'en apercevoir, j'ai su voir derrière le masque. J'aimais toutes ces choses invisibles dont Justin restera à jamais dépourvu. J'aimerais tellement avoir pu le lui dire...
Abandonnant le jeune homme sans un mot de plus, je regagne une ruelle déserte et je transplane à Godric'sHollow. Mes pas m'emmènent tout seuls vers le cimetière. Il fait froid, il neige comme en ce soir de décembre où Hermione et moi avons rendu visite à mes parents pour la première fois... Ce n'est pas eux que je viens voir aujourd'hui. Les fleurs fraiches couvrent toujours leur tombe, à côté des narcisses fanées... Je m'arrête devant la tombe de Drago.
Sans plus réfléchir, je tombe à genoux, comme arrivé au terme d'une très longue quête. J'ai l'impression que mon esprit et mon cœur m'ont enfin retrouvé : à cet instant, je suis douloureusement conscient. Je touche « Drago Malefoy » inscrit dans la pierre, comme si le seul contact de ce nom pouvait me permettre de le toucher lui, vraiment, l'espace d'un instant...
- Salut, je murmure en sentant mes larmes chaudes couler dans l'air glacial. J'ai été voir Justin. Tout est tellement clair, désormais...
Je ris malgré moi, d'un rire qui me fait mal :
- Tu as bon goût, Drago. Tu aurais pu choisir un dealer plus laid. Tu es vraiment bien tombé.
Je caresse les lettres, m'y écorche le doigt qui laisse une empreinte rosée...
- J'ai lu tes journaux, aussi..., je reprends très doucement. Et je suis tellement désolé... Je suis fatigué d'être désolé, Drago... Si je devais écrire des journaux moi aussi, le constat de ma vie serait sans doute celui-ci : je n'ai jamais su te comprendre. Je n'ai jamais su te voir tel que tu étais vraiment. Même dans la mort, tu as encore trouvé le moyen de me surprendre...
Je retiens un sanglot, et me force à continuer :
- Même ça, ça me fait t'aimer encore plus, est-ce que tu t'en rends compte ? C'est cruel, Drago...
Je laisse retomber ma main dans la neige. Le froid pénètre mes os, sans que je cherche à l'empêcher. Autour de moi, la nature est belle et silencieuse, aussi silencieuse que l'homme auquel je m'adresse, et la sérénité tragique qui s'empare de moi tout à coup permet aux mots de franchir mes lèvres :
- Je t'ai aimé, tu sais, je murmure. Vraiment. Je t'ai aimé toi, sous tes deux noms et tes deux apparences. Je t'ai aimé alors même que j'ignorais qui tu étais. Et je t'ai aimé à nouveau en le découvrant.
Je me rapproche de la pierre :
- Je suis désolé de n'avoir jamais eu l'occasion de te le dire, j'articule. Je pense que ça aurait apporté un peu de paix dans ta vie... J'aurais aimé que les choses soient différentes, tellement de choses, mais... on ne peut rien changer pas vrai ? Tout ce que je peux t'offrir, c'est au moins cette certitude : je t'ai aimé. Malgré les mensonges, malgré tout le reste. Même si j'aurais voulu que tu me parles. Même aujourd'hui, alors que je me tiens en pleine lumière, dans la vérité nue, je t'aime toujours. Je t'aime plus fort que jamais.
J'essuie une larme, forcé de me confronter à moi-même :
- J'ignore comment j'aurais réagi si tu m'avais avoué la vérité, je confie. Je comprends pourquoi tu as réagi comme tu l'as fait. Je comprends les choix que tu as faits...
Je verse une dernière larme qui se mélange aux quelques gouttes de mon sang dans la neige :
- Je t'aime, Drago, je répète Il m'aura fallu du temps pour le comprendre, mais au milieu de tout ce cauchemar, c'est ça le plus important. Je t'aime. J'aurais aimé que tu le ressentes davantage, quand il était encore temps... J'aurais aimé que tu puisses te sentir aimé de moi au moins une fois dans ta vie. Que tu puisses recevoir tout l'amour que tu méritais. J'espère que de là où tu es à présent, enfin, tu le ressens.
Alors, du bout des doigts, je dépose un baiser sur le marbre froid. Et puis enfin, je rentre chez moi. D'autres journaux m'attendent, je le sais. Des journaux qui ne renferment plus Noah, peut-être même plus Drago, mais la Ronce. Eh bien soit. Même cette partie de toi, Drago, je l'ai aimée et je l'aime encore.
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