[prologue]


Par un geignement plaintif s'échappant de mes lèvres entrouvertes, je me réveille assailli de terribles maux de tête. J'ai l'impression que mes souvenirs sont camouflés derrière un épais brouillard et qu'un imbécile malaxe mon cerveau pour venir accentuer la douleur qui compresse mon cerveau. Je me souviens vaguement des événements de la veille : Sangkook, par son statut de meilleur ami extraverti, m'a entraîné en soirée car il voulait célébrer dignement la fin des examens. Comme une majorité des personnes qui avait eu l'énergie de se déplacer – les autres avaient décidé de jouer les morts et de laisser leurs âmes exténuées se remettre des événements – j'avais bu. J'avais énormément bu. L'alcool avait dû inhiber mes sens et j'étais certainement devenu une version ingérable et sans filtre de moi-même.


Je n'ai pas la force – ou le courage – de me lever, mais lorsque je sens le contenu de mon estomac remonter le long de mon œsophage, je me précipite vers ma salle de bain. Le mélange de bile, d'alcools et d'aliments à peine digérés qui se déverse dans la cuvette me brûle la gorge. Je me promets bêtement que je ne boirai plus jamais la moindre goutte d'alcool. Je sais pertinemment que je ne tiendrais jamais cette promesse, mais elle me rassure.


Je me redresse avec difficulté. J'ai l'impression que mes membres courbaturés sont en coton et qu'ils sont incapables de supporter ma propre masse corporelle. Je parviens tout de même à me traîner jusqu'à mon évier. J'ai besoin de me tenir à la vasque pour rester debout. Mes jambes tremblantes ne me le permettent pas. C'est idiot de se mettre dans un tel état simplement pour célébrer la libération des cours interminables et des révisions intensives. Mon regard, embué par la fatigue et la terrible gueule de bois dont je suis sujet, se pose timidement sur le reflet que me renvoie le miroir.


« Oh putain ! »


J'ai l'impression d'observer le figurant d'un mauvais film d'horreur. Des cernes noirâtres contournent mes yeux, mes lèvres craquellent à cause de la légère déshydratation causée par l'alcool et mon teint livide ferait pâlir d'envie un vampire. Je ressemble à un cadavre. Ce n'est pourtant pas mon apparence désastreuse qui retient toute mon attention. Une grande partie de mon visage est recouverte d'un mélange de sang séché et de sang frais. Je vois mes yeux se révulser dans leurs orbites alors que je porte mes mains incertaines à ma peau crasseuse. Elles aussi sont recouvertes d'hémoglobine.


J'ai peur.

Peur des événements de la veille. Peur de mes actions irréfléchies. Peur de la découverte que je vais faire quand je pénétrerai dans la pièce principale de mon appartement.


Je trouve quand même la force d'y tituber. Tous mes membres tremblent de cette appréhension nauséeuse. Et, lorsque mon regard incertain se pose enfin sur mon lit, je vomis une bile acide et brûlante sur l'immonde carrelage de mon appartement. Juste là, trônant fièrement sur mon matelas telle une reine infernale, une carcasse humaine me nargue dans toute sa splendeur. Je suis incapable de dire si elle appartient à un homme ou une femme. Sa peau, arrachée en lambeau, ne me permet pas de le deviner. Quelques-uns de ses os sont apparents et percent les muscles tels des épées funestes.


Cette vision est tout simplement écœurante, mais je ne parviens pas à m'en détacher. J'ai honte de la manifestation bruyante de mon estomac qui me rappelle à quel point ce besoin de chair est viscérale et me rend inhumain. J'ai besoin d'appeler de l'aide. Même si je ne suis pas l'auteur de cette boucherie atroce et qu'une personne a trouvé intelligent d'utiliser mon appartement comme réfrigérateur pour cannibale, j'ai indéniablement besoin d'aide.


Ne quittant pas une seule seconde le cadavre des yeux, je me dirige vers ma table de chevet. Le son de mes pas dans le sang visqueux me parvient comme une sombre symphonie. Je m'empare de mon téléphone avec précipitation, m'éloigne de la terrible scène de crime et compose un numéro que je pensais avoir oublié depuis plusieurs années. Je n'ai à attendre que quelques courtes secondes avant d'entendre la voix agacée de celui qui peut détruire comme sauver ma vie.


« Qu'est-ce que tu veux, Yugyeom ? sa voix grave, dont je ne pensais plus me souvenir des intonations ennuyées, m'arrache un long frisson.

J'ai besoin de ton aide, hyung. J'ai grave merdé sur ce coup-là. »


je profite de la republication de l'histoire pour corriger quelques fautes d'orthographe et tournures de phrase.

je ne sais pas encore si je vais bien aimer re-découvrir cette histoire, mais je crois que je suis contente de la publier. je vais probablement faire un seul changement majeur dans l'histoire (aka supprimer un lemon gênant pour le remplacer par un truc plus implicite)
puis la republication de l'histoire va me permettre de bosser plus tranquillement sur parce mihi et threesome tout en publiant du contenu sur mon compte

n'hésitez pas à me donner votre avis :)

à bientôt !

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