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Jamais je ne me serais cru capable de boire un verre d'alcool fort à une telle vitesse. Je n'aimais pas vraiment me presser. Tous mes proches pouvaient en témoigner et certains s'amusaient à se moquer de cette mauvaise habitude. Mes retards à l'université étaient souvent remarqués et moqués. Les mots de la Japonaise avaient cependant ranimé une envie que mon corps n'avait pas connue depuis plusieurs années. J'avais besoin de sentir son corps contre le mien et de laisser mes lèvres goûter sa chair. Mon cœur tambourinait à toute allure dans ma thoracique. Leurs battements résonnaient tel un écho sourd dans mes oreilles et me rendaient sourd. J'avais seulement conscience de la main droite d'Hitomi, posée trop haut sur sa cuisse pour que cela soit innocent, et du mouvement rapide des lèvres de mes amis.
Alors lorsqu'un serveur dont le sourire poli respirait la fatigue avait déposé nos commandes sur la table encombrée de cadavres de bouteille, je m'étais emparé d'un verre et en avais vidé l'entièreté du contenu dans mon œsophage dans un cul-sec qui m'arracha une grimace de dégoût. Mon empressement ridicule amusait les quatre personnes qui m'accompagnaient. Les commentaires grivois de Sangkook le prouvaient.
J'avais à peine eu le temps de prendre conscience que l'alcool et moi formions un couple avide de destruction que je me laissais entraîner hors de la boîte de nuit par une Hitomi rendue euphorique par les litres bus au cours de la soirée. Elle me murmurait d'alléchantes promesses au creux de l'oreille et celles-ci avaient fini par me convaincre d'abandonner nos camarades de beuverie à l'intérieur. J'imaginais que cela n'avait pas été une tâche aisée, car Sangkook devenait collant lorsqu'il se mettait à boire. L'air glacial de la nuit parvint à me dégriser un court instant. J'avais l'impression de redécouvrir les sensations que la chaleur étouffante de la boîte de nuit m'avait fait oublier.
« On va chez toi ? »
La question de la Japonaise ne laissait place à aucune hésitation. Nous étions tous les deux décidés à passer le cap de la simple amitié et nous savions que nous ne pourrions jamais faire marche arrière. Je peinais cependant à assimiler la réelle implication de ses paroles. Tout allait être détruit. Ma raison me hurlait que c'était une mauvaise idée et que rien de bon ne pourrait sortir de cette nuit, mais je ne l'écoutais plus.
« C'est ce qu'on avait décidé, répondis-je. Allons-y. »
Cette réponse sembla la satisfaire. Un sourire enjôleur décorant ses lèvres appétissantes, elle déposa un rapide baiser sur ma bouche avant de m'entraîner dans le dédale des rues de la capitale sud-coréenne. J'appréciais son empressement, mais j'étais bien décidé à la déstabiliser sur le trajet qui nous séparait de mon appartement. Je laissais mes mains, curieuses et avides, découvrir les courbes de son corps. Mes narines s'imprégnaient de son odeur si alléchante alors que mes lèvres goûtaient la douceur de chaque parcelle de peau que je pouvais atteindre. Mon estomac tordu à m'en donner la nausée et mon ventre laissant échapper quelques gargouillements à peine audibles étaient des rappels de ma raison que je décidais d'ignorer. Je savais que j'aurais dû l'abandonner là, au milieu d'un boulevard fréquenté par de nombreuses personnes en recherche d'amusement, mais je n'en étais plus capable.
Ce fut seulement lorsque nous arrivâmes dans mon minuscule studio que je pris conscience de l'ampleur de la situation. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas eu de relation sexuelle et j'avais presque oublié la raison pour laquelle je les fuyais avec tant d'ardeur. Je l'entendais. Terré dans un recoin de mon âme, le monstre se réveillait et prenait peu à peu possession de mon corps et de ma raison.
Les mains douces de la Japonaise se débarrassaient de mes vêtements avec une lenteur qui faisait rugir la bête me contrôlant. Je n'étais plus que le spectateur de ses actes et n'étais plus capable de la stopper. Les lèvres pourpres dessinaient des formes sur ma peau frissonnante d'envie et m'arrachaient des soupirs d'extase qui se transformaient en grondement affamé. J'avais besoin de la goûter. J'en crevais d'envie.
Lorsque mon corps finit par s'unir à celui de mon amie, je n'étais déjà plus que l'ombre de moi-même. Kim Yugyeom n'était plus qu'un lointain souvenir du passé. Une ombre qui ne pourrait pas me ramener à la raison malgré ses avertissements. Mes membres tremblaient d'une envie brute et mon sourire extatique se transforma en une moue carnassière. Hitomi ne semblait pas se rendre compte qu'elle s'était donné entièrement à monstre. La porte ouverte du septième ciel eut raison de mes dernières résistances et je laissais mes dents se refermer sur sa peau. J'entendis ses hurlements comme de lointains échos. De ma mâchoire puissante, je redécouvrais sa peau pour en arracher des lambeaux sanguinolents. Accompagnant mon appétit insatiable, mon ventre ne cessait d'émettre des sons de satisfaction alors que je me souvenais de la sensation d'extase que la chair humaine m'apportait.
J'avais besoin d'en consommer pour survivre. La viande de bœuf crue ne pourrait jamais remplacer le bonheur que ce mélange de peau et de muscles provoquait chez moi. Les hurlements de douleur de la jeune femme se mêlaient à mes grondements satisfaits. Cela faisait des années que je ne m'étais pas senti aussi vivant. J'enlevais la vie d'une personne que j'appréciais, mais la bête qui sommeillait en moi avait pris l'entier contrôle de ma raison et me hurlait que j'appréciais cela. La jouissance ultime arriva lorsque son corps sans vie retomba lourdement sur le matelas et que je pus enfin dévorer les restes de sa carcasse sans avoir à restreindre ses mouvements.
J'avais merdé, mais plus rien n'importait.
j'ai oublié de poster ce chapitre tellement j'étais prise dans l'écriture de mon mémoire :')
j'arrive sur la fin de mon stage et je vais enfin pouvoir me remettre à mes histoires. je ne sais pas encore par lesquelles je vais commencer. j'hésite entre parce mihi, threesome et un petit os surprise qui devrait arriver pour halloween. je verrais quand je me serais remise de ma fatigue.
pour ceux qui avaient lu la première version de carnivore, vous aurez pu remarquer qu'un seul chapitre a remplacé les deux derniers et que entièrement supprimé le lemon. je suis relativement satisfaite de ce que j'ai réussi à faire avec cette fin et je pense préférer la nouvelle version de l'histoire même si elle devient légèrement plus courte.
n'hésitez pas à me donner votre avis :)
à bientôt !
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