Toi, moi et ma plume
Ça a toujours été nous trois.
Toi, moi et ma plume qui te gratte sans pouvoir s'arrêter.
Toi, moi et ma plume face au monde – mon monde – qui s'écroule.
La vie m'a quittée depuis longtemps maintenant. Crois-tu qu'elle reviendra ?
Elle m'a promis de revenir, et une promesse n'est pas une fleur.
Que m'arrive-t-il ? Je ne me reconnais plus.
Qu'en penses-tu, toi qui cueille mon âme comme un héliotrope aime le soleil ?
Suis-je vraiment devenue celle qu'ils voulaient que je sois ; tout ce que je ne voulais pas être ?
Je ne sais plus. Je ne sais plus ce que je veux, ce qui est vrai, réel ou imaginaire. Mon esprit me joue des tours, comme ce garçon au regard si sombre.
J'ai déjà fait suffisamment de mal comme ça, ne le penses-tu pas ? N'est-il pas temps pour moi de tirer ma révérence ? De faire mes adieux au monde ?
Quelle ironie, pour quelqu'un utilisant ce mot tous les jours !
N'ai-je pas suffisamment souffert ou suis-je en train de subir les affres de la vie ? Qu'est-ce que vivre sinon souffrir ?
Je suis fatiguée de me battre tous les jours contre moi-même, fatiguée de ces vaines batailles entre moi et le sommeil. La nuit est ma seule amie lors de mes insomnies.
La Lune m'écoute me plaindre sans broncher. Elle a toujours été une oreille attentive, peut-être parce que personne n'a été là pour elle quand elle se noyait dans le désespoir.
J'aimerais tellement la rejoindre. Elle me montrerait la vie, le ciel, les tempêtes, les planètes, et peut-être même que j'aurai des épiphanies. Elle me raconterait que chaque étoile est une larme coulée pour un rêve brisé trop tôt, que je suis aussi éphémère qu'une étoile filante et que le destin peut être forcé. Elle saurait me raccommoder, j'en suis sûre.
Seule dans la nuit, ma plume à la main, je pose des mots là où elle n'aurait jamais osé en mettre. L'infini traverse mes doigts, je le jure.
— Ça sera toujours toi, moi et ma plume face à ma propre destruction.
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