Mon monde n'est plus qu'ondée,
Pâles gouttes perlées de nacre.
L'échec a un goût âpre,
Au milieu de tous ces envolés.

Moi je ne suis qu'une éclopée
Errant au milieu des comètes.
Voilà bien longtemps que je suis tombée,
Moi qui rêvais de vaincre la tempête.

Voilà bien longtemps que je suis à terre,
Trop faible pour vivre, trop souffrante pour mourir.
Le froid et l'exil sont devenus mon Jupiter.
Je n'ai plus d'avenir, moi qui voulais fleurir.

Mon monde n'est plus que désespoir,
Il ne me reste plus qu'à dire au revoir,
A m'enfoncer dans la nuit froide et silencieuse,
Où les cris eux-mêmes n'osent plus vivre,
A me perdre dans les limbes ténébreuses,
Où la honte cuisante ne m'empêche plus de mourir.