Larmes miroitées
Larmes de mon âme, quand cesserez-vous de couler ? Arrêterez-vous un jour de baigner mon visage ? Malheureuses ! Insidieuses ! Vous ne coulez que face à un public, que quand je n'en peux plus. Ne pourriez-vous pas vous déverser quand je me craquèle ? Coulez de mes fissures !
Le noir ne vous attire guère, vous qui ô jadis, étiez si rares et si majestueuses ! L'argent du ciel vous illuminait comme des constellations. Vos longues traînées noircies étaient des comètes. Et des météores, oui des météores, agitaient ma poitrine. Ah ! Misère ! Je pleurais des étoiles. Et elles tombaient de mes joues. Je les buvais, ô conscience mauvaise qui savait que j'avalais le firmament tout entier !
— Mais, douces larmes de soie, vous portez en vous le fardeau de mes sombres émotions troublées. Vous êtes une délivrance, l'humanité !
— Et mon enveloppe charnelle s'envole, apaisée, étreindre son amour, dieu du sommeil.
— Et l'on raconte qu'à chaque larme versée, le Poète voit mille constellations dans les yeux de la Muse.
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