Égarée


Perdue, perdue... Mon cœur s'est égaré dans les limbes de ma souffrance et de mes souvenirs.
Je ne sais plus. Non. Je ne sais plus qui je suis. Rien, pas un seul mirage pour me le montrer.
Engourdie, engourdie... Mon âme est paralysée. Enfermée dans une boîte cadenassée et enchaînée, elle refuse de sortir pour être à nouveau traînée dans la poussière.
Cœur, cœur, ô mon cœur, bats-tu encore ? Bats-tu encore pour quelqu'un ? Ne serait-ce que pour celle que je fus, pâle reflet brouillé d'une réalité oubliée ?
Lasse, lasse... Mon esprit est las. Il ne sait plus, il ne pense plus, il ne veut plus. Lui aussi s'est enterré profondément. Il ferme les yeux.
Et mon essence se noie sous ses larmes silencieuses. Je presse ma main contre sa bouche pour ne pas ébruiter l'affaire. Je vous l'ai dit, tout va bien.
Et moi, ego, j'erre dans un brouillard épais recouvert de pics luisants, brûlants, sanglants. Le sang coule de mes poignets mais je l'évite. Moi aussi, je ferme les yeux.
Ma main, ma main fatiguée ne guide plus ma plume terne. Elle n'écrit plus que des mots, des choses dénuées de sens. L'irrationnel. Elle aussi, elle ne sait plus.
Oh, douce plume, pourquoi ne peux-tu plus égayer ma triste âme perdue ? Non ! Je t'en prie, ne m'abandonne pas comme les autres. Je suis encore là. Ne t'égare pas dans les confins de ce labyrinthe, spirale infinie de ma sordide vie !
— Rassure-toi, ces cernes violacés ne sont que les vestiges d'une lutte sans merci !

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