Chapitre 2 : Les premières pistes

Le carnet ne quittait plus Léo. Dans le métro, en rentrant du lycée, même pendant ses révisions, il ne pouvait s'empêcher de l'ouvrir, de relire chaque poème, comme s'il essayait d'en déchiffrer un code secret. Chaque mot était chargé d'une signification qu'il n'arrivait pas à saisir, mais qui l'attirait irrésistiblement. Il n'arrivait pas à se débarrasser de cette sensation étrange, comme si ces poèmes avaient été écrits pour lui, comme s'il en faisait partie, sans le savoir.

Ce soir-là, il était assis à son bureau, la lumière jaune de sa lampe de bureau projetant une douce lueur sur la pièce en désordre. Ses affiches de Green Day et de The Killers décorant les murs, et la pile de livres scolaires éparpillés sur le sol, formaient un décor habituel pour un adolescent de 15 ans.

L'adolescent feuilleta les pages du carnet, l'odeur du papier utilisé flottant dans l'air. Entre les poèmes, il avait remarqué de petits détails qu'il n'avait pas vus au premier abord : des annotations dans les marges, des dates, des noms de lieux. Des traces laissées par celui qui avait écrit ces mots.

Un poème en particulier attira son attention :

« Sur le banc près d'un lac, là où le vent chuchote des vérités, J'ai laissé mes rêves s'envoler, se mêler aux nuages ​​effilés.
Reviendront-ils, porteurs d'espoir ou de poussière ?
Je ne sais pas, mais moi, je reste là, immobile, solitaire.

Je ne cours plus, je ne cherche plus à étreindre l'horizon, Car peut-être que ce que je poursuis se cache déjà dans le frisson
D'un souffle, dans la douceur de l'air que j'ose respirer, Dans ces silences où tout paraît s'apaiser.

Alors, je regarde les nuages ​​s'éloigner,
Et je leur confie mes désirs, mes secrets.
Un jour, ils reviendront, parés d'autres couleurs,
Et moi, je serai prête, avec un cœur plus grand, moins frileux, À accueillir ces rêves, qu'ils soient brisés ou lumineux. »

Le garçon se figea. Un lac ?

Cela lui évoquait quelque chose. Il se souvint d'un étang qu'il avait souvent aperçu en passant par le parc voisin, pas très loin du banc où il avait trouvé le carnet. Peut-être était-ce une coïncidence, mais il prit la décision d'y aller. Il rangea le carnet dans son sac, enfila une veste en jean, et sortit dans la nuit fraîche, la brise de l'automne caressant son visage. C'était la saison des premières feuilles tombées et l'odeur de l'humidité dans l'air était un souvenir qui se réveillait chaque année.

L'étang était désert, à part un couple qui se tenait la main sous un lampadaire faiblement allumé. Les roseaux bruissaient doucement et l'eau réfléchissait par endroits la lumière des étoiles. Une scène calme et paisible. Léo fit le tour du sentier qui entourait l'étang, observant chaque banc avec attention. Rien d'habituel, si ce n'était un détail étrange : sur un des bancs, une petite gravure dans le bois.

Le teen-ager s'approcha. « AM » était gravé là, discrètement, mais visiblement fait à la main. Son cœur s'accéléra. Il passa ses doigts sur les lettres, comme pour en sentir l'histoire. Il n'y avait personne ici pour lui répondre, juste le silence de la nuit.

Il s'assit sur le banc, pensif et ouvrit le carnet. C'est alors qu'il remarqua une autre annotation : une date inscrite à la fin du poème. « 10 mai 2004. » Ce détail s'adapta à l'inclinaison dans son esprit. Le 10 mai... Ce n'était pas loin d'aujourd'hui. En fait, cela faisait presque exactement un an. Ce banc, cet étang, avaient-ils une signification particulière pour l'auteur, à cette date précise ?

Léo se sentit soudain plus proche de l'inconnu qui avait écrit ces poèmes. Il avait l'impression d'être sur le point de découvrir quelque chose de crucial.

Une voix l'interrompit dans ses pensées.

__ Tu lis encore, toi, à cette heure ?

Léo releva la tête. Un homme en veste de cycliste, son vélo à la main, venait de s'arrêter près de lui. Il avait l'air amical, mais fatigué, comme quelqu'un qui venait de faire un long trajet. Le jeune homme le regarda, surpris.

__ Je passe souvent ici. On voyait toujours un gars ou une fille, je ne sais pas trop, avec un carnet, je t'ai pris d'ailleurs pour lui.

Léo sentit une pointe d'excitation.

__ Vous savez qui c'était ?

Le cycliste se frappa la tête, l'air pensif.

__ Non, mais il ou elle venait souvent à la même heure, juste avant la tombée de la nuit. Toujours assis sur ce banc. Peut-être que t'auras plus de chance un autre soir. Bonne nuit, gamin.

Il repartit, laissant Léo avec plus de questions que de réponses. Ce carnet appartenait bien à quelqu'un qui venait souvent ici. Mais pourquoi l'avait-il ou elle laissé ?

Sur le chemin du retour, il se promit de revenir. Quelqu'un devait connaître l'histoire derrière ce carnet et Léo comptait bien la découvrir.

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