J'ai froid.
.
.
.
Terriblement froid.
.
.
.
Cette froideur circule dans mes veines.
Mes bronches. Mes os. Mon intestin et mon estomac.
Elle m'envahit tout le corps, chaque millimètre.
Je grelotte. Mes poils s'hérissent.
Je souffle sur mes mains de mon souffle aussi froid que mon corps tentant vainement de les réchauffer.
Je frotte mon nez et mes oreilles tentant de rendre sa température normal à mon sang qui s'écoule lentement, paresseusement oubliant peu à peu d'alimenter les extrémités de mon corps.

Je suis prise d'un spasme.

Je porte une main à mes lèvres tentant désespérément d'empêcher l'écoulement froid du liquide qui sort par ma bouche et mon nez. J'observe mes mains, doigts écartés, qui laisse goutte à goutte tombée ce liquide visqueux au sol. J'observe sa couleur d'un marron-noir sans éclat, tous comme mes yeux qui ont perdus toute trace d'espoir. Ces yeux qui expriment toute la froideur, toute la froideur de mon âme, toute la froideur de mon cœur, de mes actes, de mes pensées.

Toute cette froideur qui m'engloutit vague après vague plus loin encore du monde réel. De mon monde.
.
.
Non.
De votre monde.

Les ténèbres m'entourent, doux nuages de coton noir. J'y suis si bien. Mes mains collantes s'agrippent, s'entremêlent aux nuages. Je forme autour de moi un cocon. La lumière du jour m'atteignant de moins en moins.

Tant mieux. Je n'ai jamais aimé sa lumière. Je n'ai jamais aimé l'été. Il y fait si froid.
.
.
.
Tellement froid.

Ici, je n'ai plus à le craindre ce froid. J'ai plus rien à craindre.
Je suis seule.
L'écho de vos voix m'atteint de moins en moins.
.
.
.
Au revoir.
.
.
.
Adieu.