Il était une fois une petite fille. Elle n'avait pas de nom, car elle vivait recluse dans sa forêt. Quand elle devait aller faire des provisions, les gens du village voisin se moquaient d'elle. Pour autant, cela ne la dérangeait pas. Elle avait bien compris qu'ils étaient simplement jaloux de sa maturité et de sa tolérance. Elle n'avait pas d'amis, mais une mamie. Sa grand-mère se faisait vieille, elle ne bougeait plus de son lit. Un jour, en allant faire des commissions, elle entendit deux jeunes enfants parler d'un magasin qui allait ouvrir prochainement. C'était un magasin de bonbons ! La fillette n'en avait jamais mangé. Elle n'avait pas les moyens de s'en acheter. Elle passa son chemin pour se rendre à la boucherie. Le boucher était le seul villageois à la traiter avec gentillesse. Il lui donnait toujours une petite cuisse de poulet pour le chemin du retour. Elle le remercia chaleureusement et rentra chez elle. Elle raconta sa sortie à sa grand mère d'un ton excité, insistant sur la prochaine ouverture de la confiserie. Sa mamie n'avait pas la force de refuser un bonbon à sa petite fille, alors elle lui donna une petite pièce qu'elle gardait toujours sur elle. Elle lui dit ces mots "Ma fille, je n'ai pas de quoi t'offrir une douceur, mais assez pour la cuisiner nous même ! Va acheter ce qui est inscrit sur ce morceau de papier, et reviens vite.". La petite, euphorique, s'empressa d'aller à l'épicerie. Elle acheta tout se dont elle avait besoin, puis elle s'en alla chez elle. Elle plaça tous les bocaux sur la modeste table, et suivi les instructions de sa mère grand. Puis, elle plaça la mixture encore chaude dans des petits moules. Elle dû patienter de longues heures ! Pressée de tester ces sucreries, ce fut un véritable calvaire pour elle. Quand elle se réveilla au petit matin, elle couru voir si sa préparation de la veille était prête. Et elle l'était ! Mais elle dû encore patienter jusqu'au réveil de la vieille femme. Pour se changer les idées, elle couru attraper des papillons dans le jardin. Elle s'amusait tellement qu'elle oublia ce pourquoi elle était sortie. Sa grand-mère, réveillée depuis bien longtemps, l'observait depuis le fenêtre. Elle pleura des larmes silencieuses devant le bonheur de la fillette. Quand le regard de sa petite fille se tourna vers elle, il s'illumina de bonheur. Elle couru à l'intérieur goûter sa confiserie. Elle l'enfourna dans sa bouche, goûtant le morceau sucré, collant, et délicieux. Elle avait mangé du caramel ! Elle fut si émerveillée par le bonbon qu'elle décida d'en offrir aux villageois. Ils n'avaient pas vraiment été très gentils avec elle, mais elle était la gentillesse réincarnée. N'aillant pas la force de laisser sa grand mère seule, elle couru demander de l'aide au boucher pour qu'il la porte jusqu'à son fauteuil roulant. Si les habitants les regardaient avec dédain, ils furent rapidement étonnés devant le sourire et les sucreries qu'elles leurs offraient. En rentrant chez elles, leur regard fut attiré par une enseigne colorée. Elle portait le nom "Au Petit Lutin Coloré". Le vieille femme pleura au souvenir d'une de ses anciennes amies. Elles avaient eu, toutes les deux, le projet d'ouvrir un établissement de sucreries au nom similaire. Son amie était morte depuis longtemps, mais son souvenir reste encore bien présent. Elles repartirent chez elles sous les regards du village.

Beaucoup de temps c'est passé depuis ce jour là. La petite fille n'en est plus une, la grand mère n'est tout simplement plus, et la confiserie est désormais tenue par la jeune femme, pour son plus grand bonheur. Elle a, comme tout le monde, des moments de tristesse, mais plus encore de joie. Elle s'est mariée avec le fils du boucher, et elle a aujourd'hui deux enfants merveilleux, quand ils veulent. Elle se dit souvent qu'elle rêvait du prince charmant quand elle était petite, et qu'elle l'a trouvé.

Fin