Trois ans sans toi(t)
Harry (levant les yeux au ciel) : Mais non maman, ça ne me dérange pas je t'ai dit !
Anne (insistant, inquiète) : Mais tu es sûr que tu ne veux pas aller à LA avec ta sœur ? Ou viens en croisière avec nous...
Harry (se voulant rassurant) : J'ai du travail maman, je ne peux pas partir 3 semaines en croisière ! Et puis, je préfère laisser Gemma fêter Noël tranquillement avec son copain. Ça ne me dérange pas je te dis.
Anne (résignée) : Bon... Si tu changes d'avis tu n'hésites pas à me le dire, et ne travailles pas trop d'accord ?
Harry (avec une voix mielleuse) : Promis ! On se voit pour le nouvel an alors ! (voyant son meilleur ami entrer) Je dois te laisser, Niall arrive ! Bisous, Je t'aime !
J'ai à peine le temps de raccrocher que Niall se jette sur le canapé où je suis assis en m'écrasant au passage.
Harry (poussant son ami) : Vire de là !
Niall (faussement choqué) : Hey ! Sympa l'accueil ! Quoi de neuf ?
Harry : Tu viens de me couper dans une conversation avec ma mère !
Niall : Oh tu lui passeras le bonjour ! Qu'est ce qu'elle raconte de beau ?
Harry : Elle part en croisière avec son mec, pour 3 semaines je crois...
Niall : Mais attends... (réfléchit) Ouais, je me plante pas ! Elle revient après Noël du coup !
Harry (souriant, un peu triste) : Bien joué Einstein !
Niall (inquiet) : Tu vas le faire avec Gemma alors ?
Harry : Non, je vais rester ici et bosser, Gemma sera à Los Angeles avec son copain et la famille de ce dernier.
Niall (hésitant) : Oh... Tu veux venir chez moi ?
Harry : J'ai du boulot sur Londres, j'ai pas envie de me taper des heures d'avion juste pour une fête... (se voulant rassurant) Je me reposerai tranquillement t'inquiète pas !
Niall (perdant son sourire) : C'est quand même triste de passer les fêtes tout seul...
Harry (résigné) : C'est le lot de beaucoup de gens tu sais...
Niall : Ouais, tous les sans-abris déjà... (réfléchissant) Enfin, ils doivent pas fêter Noël en fait... (perdu dans ses pensées) Maintenant que j'y pense, quand j'étais au lycée une copine avait fait ça !
Harry (sceptique) : Fait quoi ?
Niall (comme si c'était une évidence) : Bah elle avait rejoint une association pour les fêtes, je crois que c'était le nouvel an ! Genre elle servait un repas chaud à des sans-abris et il y avait de la musique. Ils passaient une bonne soirée, tous ensemble.... Ça évitait qu'ils soient tous seuls tu vois ?!
Harry (enthousiaste) : Hey mais tu sais que c'est pas une mauvaise idée ça ?! Je vais voir avec mon manager mais j'aimerai bien me lancer dans un projet comme ça !
Niall (sceptique) : Tu veux distribuer la soupe ?
Harry (rigolant) : Non... Non merci ! (réfléchissant tout en parlant) Mais plutôt organiser une soirée dans une super grande salle, avec un repas servi à table et de la musique. Des cadeaux distribués à ces personnes qui n'ont pratiquement plus rien... Faudrait que je fasse un partenariat avec une association mais... Tu vois tous ces gens qui vont dans des centres toute l'année ?
Niall (ne comprenant pas où son ami veut en venir) : Ouais...
Harry (de plus en plus enthousiaste) : Bah les inviter tous à cette soirée ! Leur permettre de sortir de leur morosité quotidienne ! Je pourrais même louer un hôtel et les loger une nuit !
Niall : Tu t'emballes là ! T'imagine le coup dur pour ces gens de passer une nuit dans un bon lit et retourner à leur inconfortable quotidien ?
Harry (réfléchissant) : Ouais... t'as raison, c'est peut être déplacé... Mais peut être au moins leur permettre de prendre une bonne douche chaude, leur offrir des vêtements propres et neufs. (s'emballant à nouveau) Pourquoi pas offrir des sacs de couchage, des trucs utiles... tu vois ?
Niall : Ça peut être une idée ouais. Tu vas faire comment pour organiser tout ça à moins de 3 semaines de Noël ?
Harry (donnant un mouvement dans ses cheveux longs, un grand sourire aux lèvres, faussement condescendant) : Tu sais... ça sert d'être une super star multimillionnaire !
On continue de bavarder avec Niall, il est mon meilleur ami depuis si longtemps. Je l'ai rencontré au début de ma carrière, quand j'ai participé à cette émission de télé crochet qui m'a fait connaître alors que je terminais tout juste le lycée. Depuis, il a réussi à faire décoller sa carrière, même s'il fait des moins grandes salles que moi, il marche bien et ses fans le soutiennent vraiment. Notre amitié l'a forcément un peu aidé, mais il a tellement de talent qu'il le mérite ce succès. Quand il part enfin, la nuit est tombée, il est 19 heures et je repense à ce projet. Il faut que j'en parle à Jeff, parce que je ne peux pas démarcher les associations en mon nom, je ne peux pas organiser cet événement seul. C'est sans attendre que j'attrape mon téléphone pour appeler mon manager.
Harry : Salut Jeff ! Je te dérange ?
Jeff : Salut Harry ! Non pas du tout, ça va ?
Harry (hésitant) : Nickel ! Dis-moi, j'ai eu l'idée d'un projet pour Noël...
Jeff (surpris) : C'est dans moins de 3 semaines Harry ! Quel que soit l'endroit où tu veux faire un concert j'arriverai pas à t'organiser ça !
Harry : Je voulais pas faire un concert ! (réfléchissant) Enfin, peut être que je pourrais monter sur scène, faut que j'y pense ! (sortant de sa réflexion) Non, je voulais organiser un réveillon de Noël pour les sans-abris. Est-ce que tu aurais une association avec laquelle je pourrais me mettre en contact pour ça ?
Jeff (surpris) : Oh... Tu crois que tu vas avoir le temps d'organiser ça ? Je te rappelle que tu dois passer quelques jours en studio et que tu as des photoshoots de prévus...
Harry (flatteur, taquin) : Je sais, je pensais te demander de me confier une de tes merveilleuses assistantes pour m'aider ?
Jeff (rigolant) : T'es pas gêné ! (retrouvant son sérieux) Bon, je me renseigne, et je t'envoie les infos par mail pour demain. Et... Charlotte va venir chez toi demain après-midi pour que tu lui parles du projet et qu'elle travaille dessus. Satisfait ?
Harry (content) : Tu es merveilleux Jeff !
Jeff (l'interpellant rapidement avant que la communication ne se coupe) : Hey ! Harry !
Harry (suspicieux) : Oui ?
Jeff : Je veux des photos de cet événement pour la nouvelle année. Ça peut avoir une vraie répercussion sur ton image publique. Je sais que tu ne le fais pas pour ça, mais... Tu comprends ? C'est mon métier de faire parler de toi !
Harry : Je demanderai à Helena de venir à l'événement pour faire quelques photos alors !
Jeff (plaisantant à nouveau, satisfait de la réponse de Harry) : C'était tout ce que tu avais à me demander ou tu as aussi besoin que je t'offre un rein ?
Harry : Les miens se portent bien ! Mais je prends note que tu es volontaire en cas de besoin ! C'était tout, merci Jeff !
Lorsque je me lève, il est à peine 9h30 et en regardant mon téléphone je vois que j'ai déjà un mail de Jeff avec les infos et coordonnées de 3 associations. Une à Londres et les 2 autres sont ailleurs en Angleterre. Le choix est vite fait, je ne veux pas bouger de Londres. Avec mon boulot, ce serait trop de trajet et si je peux éviter de me fatiguer plus que nécessaire je vais pas me gêner. Je note donc les coordonnées dans un carnet pour en parler avec Charlotte dans l'après-midi. Je commence également à regarder les salles de réception qui pourraient accueillir l'événement.
Au final mes recherches me prennent une bonne partie de la matinée, et j'ai tout juste le temps de m'habiller que l'on sonne au portail. J'attrape mon téléphone pour voir qui vient me voir, et lorsque je vois une petite blonde sur la vidéo-surveillance, je me doute que ce doit être l'assistante qui va travailler pour moi. Je lui ouvre donc, je sais que la sécurité qui se trouve juste avant ma porte va vérifier son identité.
Lorsque je descends à au salon, je vois Marc au côté de la jeune fille, elle semble impressionnée et timide. En soit, ce n'est pas un problème, mais j'espère juste qu'elle sera efficace dans son travail parce que j'ai vraiment envie que ce projet aboutisse.
Marc (Froid) : Monsieur Styles.
Marc m'appelle toujours par mon nom de famille quand nous ne sommes pas seuls, mais dès que l'on est en voiture ensemble, on se raconte nos petites vies et on rigole ensemble. Il est presque comme un meilleur ami, il veille sur moi depuis le début de ma carrière et je ne compte pas le nombre de fois où il m'a couvert dans mes bêtises.
Marc : Cette demoiselle dit être envoyée par Jeff, elle se présente au nom de Charlotte.
Harry (souriant) : Je l'attendais Marc, j'ai oublié de te le préciser, excuse-moi.
Marc : Aucun problème Monsieur.
Harry (chaleureux) : Bonjour Charlotte, je suis Harry. Jeff t'a t-il dit pourquoi j'avais besoin d'une assistante ?
Charlotte (hésitante, impressionnée et intimidée par Harry qui est très célèbre et charismatique) : Euuuh... Oui... plus ou moins...
Harry (embarrassé) : Okay, tu es assistante, et je ne suis rien d'autre qu'un garçon comme les autres. Ne soit pas intimidée s'il te plaît, on va devoir travailler ensemble si on veut que le projet soit monté. Viens, on va s'asseoir.
Charlotte : Bien Monsieur.
Harry (sur un ton léger) : Appelle moi Harry va ! Je suis pratiquement sûr que je suis plus jeune que toi !
Charlotte (retrouvant son professionnalisme) : Très bien... Alors Monsi... Euuuh Harry, pourquoi est-ce-que Jeff m'envoie vous aider ?
Harry (sérieux et sûr de lui) : Et bien, j'ai décidé d'organiser un réveillon pour les personnes sans-abris. J'ai besoin que vous contactiez cette association pour savoir s'ils seraient intéressés. Il est évident que je paierai tout, je peux me libérer pour les rencontrer au besoin. Je voudrais juste offrir un Noël à toutes les personnes que cette association aide au quotidien vous voyez ?
Charlotte (impressionnée et surprise) : Wow... Je...
Harry : Oui ?
Charlotte : Je ne m'attendais pas à un tel projet... (inquiète) Je vais contacter l'association, mais êtes-vous conscient de la somme que vous allez sortir ?
Harry (taquin) : L'argent n'est pas un problème. Et c'est Noël non ?
Charlotte : Euuuh... Oui oui... Je vais appeler l'association alors. Autre chose ?
Harry : Il faudrait trouver un lieu de réception assez grand, organiser un rendez-vous avec l'association, trouver un traiteur pour qu'il nous propose 3 menus différents pour le nombre de personnes qui seront présentes. J'aimerai aussi trouver des cadeaux « utiles » pour ces personnes... Des vêtements neufs, de qualité et chauds, des sacs de couchage peut être... Essayer de créer des partenariats avec un supermarché pour qu'ils puissent acheter de la nourriture avec des bons... Enfin bref, leur offrir de quoi améliorer leurs quotidiens.
Charlotte (murmurant) : C'est impressionnant...
Harry : De quoi ?
Charlotte (hésitante) : Et bien... Je savais que vous donniez à de nombreuses associations, mais de là à organiser ce genre d'événements...
Harry : Je l'organise aussi pour moi. J'y serai à cet événement. Je chanterai pour ces gens, je veux qu'ils sourient. D'ailleurs, faudra penser à demander qu'il y ait un accès vers des douches sur le lieu de réception. Je veux qu'ils puissent tous se sentir bien, qu'ils profitent d'une douche chaude dans un endroit propre. S'il faut louer plusieurs chambres d'hôtel pas de soucis.
Charlotte (professionnelle) : Je verrais ce qui est possible de faire. Je vais commencer par appeler l'association pour me faire une idée du nombre de personnes conviées..
Harry : Bien. Je dois aller à un shooting. Tu peux faire ça sur le chemin ? Je veux être informé en temps réel.
Charlotte (surprise) : Euuuh oui, oui.
Nous montons dans mon véhicule, en direction de mon shooting. Charlotte travaille efficacement, elle est timide et c'est touchant. Mais elle est efficace. À la fin de la journée elle a déjà un rendez-vous avec l'association qui semble plus qu'emballée par le projet, puis elle a réussi à joindre plusieurs traiteurs pour demander des devis et des menus de Noël possibles. Elle a également fait des recherches sur ce qu'il serait bien d'acheter pour ces personnes pour qui la vie n'est pas facile. Alors que je rentre en voiture, je regarde la rue défiler sous mes yeux et quand je vois toutes ces personnes s'installer pour la nuit à l'abri du froid ; mon coeur se serre. Je sais, j'en suis conscient. J'ai de la chance. La chance d'avoir une mère à l'écoute et prête à tout pour le bonheur de ses enfants. J'ai la chance d'avoir la musique dans ma vie, et de pouvoir en vivre. Ma vie est une succession de chances. Et je suis conscient que ce n'est pas le cas de tous. C'est pourtant si difficile de partager cette chance, je ne peux pas sortir tout le monde de la rue... Je ne peux pas offrir du travail à tout le monde. Ce n'est pas envisageable, c'est compliqué. Et ça me fend le coeur.
~*~
Voilà une semaine que j'ai lancé ce projet et nous avons vraiment bien avancé avec Charlotte. On a trouvé un lieu pour l'événement, j'ai contacté quelqu'un pour s'occuper de la décoration de la salle. Nous avons rencontré l'association, ils nous ont fait visiter un de leurs centres et nous avons pu constater qu'ils manquaient de moyens pour faire tout ce dont ils ont envie. Ce sera leur cadeau de Noël, un don pour cette association, un gros chèque pour leur permettre d'aider au maximum. Nous devons encore décider des menus et rencontrer le responsable d'une chaîne de supermarchés à Londres pour essayer de créer des bons pour que ces personnes puissent se nourrir.
Je suis fier de moi, de nous. De tout ce que l'on a fait pour mettre ce projet sur pied. Noël arrive à grand pas et c'est beau de voir la ville se parer de son manteau de neige. Mais je pense à tous ces gens qui dorment à même le trottoir et je ne peux empêcher un frisson de m'envahir. Depuis que je me suis lancé dans ce projet, j'ai du mal à me concentrer sur mon travail, mes pensées sont toutes centrées sur ce réveillon que j'espère être magique. Nous sommes en studio d'enregistrement, je dois enregistrer un chant de Noël pour un CD collaboratif au profit des enfants du monde. Alors que je commence à chanter "Jingle Bell Rock", je vois à travers la fenêtre du studio d'enregistrement Charlotte relever la tête et rester figée. Alors que je continue le premier couplet, mon regard est attiré par ses yeux bleus qui se remplissent d'eau. Je ressens son mal être qui a déboulé comme un tsunami et qui semble l'avoir emportée très loin. Alors je m'arrête, j'arrête de chanter et lorsque je sors de la pièce insonorisée, c'est elle qui sort du studio. Et je m'empresse de la suivre.
Harry (essoufflé) : Attends ! Charlotte !
Charlotte (en pleure, retenant ses sanglots) : Pardon, j'ai... juste besoin d'être seule un peu...
Harry : Charlotte, je ne te laisserai pas seule dans cet état. Si tu veux parler tu peux, si tu ne veux pas tu peux aussi. Mais je reste avec toi.
Charlotte : Tu as du travail, ça va passer...
Harry : Mon travail peut attendre. Alors, tu veux en parler ?
Charlotte (hésitante) : C'est rien... Juste ma famille qui me manque et... cette chanson signifie quelque chose.
Harry (peu sûr de lui, essayant de comprendre) : Tu ne peux pas les voir faute de moyens ?
Charlotte : Je... non, c'est compliqué...
Harry (comprenant que Charlotte ne veut pas aborder le sujet) : Bien... je ne vais pas t'obliger à me parler, mais si tu as besoin d'aller quelque part, demande moi ! Je te dois bien ça !
Charlotte : Merci Harrry...
Harry : c'est normal... (hésitant) On est ami après tout, n'est-ce pas ?
Charlotte : Euuuh... Je...
Harry (mettant son bras sur son épaule, doucement) : Moi je te considère comme mon amie.
Charlotte (le prenant dans ses bras) : Tu es une personne magnifique Harry, merci beaucoup.
~*~
Grâce à tous les moments que j'ai passé avec Charlotte, et surtout depuis la fois où elle a craqué au studio, nous sommes devenus amis. Nous avons passés quelques soirées à travailler, mais d'autres à regarder un film tout en commentant les jeux d'acteurs ou alors juste à parler et apprendre à se connaître. C'est ainsi que j'ai appris qu'elle a de nombreuses sœurs, trois précisément, et deux frères. Elle me parle beaucoup du plus petit mais jamais de son frère aîné et même si j'aimerai savoir pourquoi, elle reste très discrète sur le sujet et je n'ose pas demander. Elle m'a expliqué que ses parents sont très stricts et qu'elle a donc quitté le domicile familial dès qu'elle a pu. Elle a trouvé un poste de secrétaire dans le label de Jeff et un jour où une des assistantes de mon manager l'a lâché au dernier moment sans prévenir, c'est elle qui l'a tiré d'affaire. Depuis Jeff a tout fait pour la débaucher de son poste de secrétaire pour celui d'assistante, il lui a offert une formation et un meilleur salaire et voilà qu'aujourd'hui il me l'a met à disposition et... J'ai très envie de lui demander de travailler exclusivement pour moi à partir de l'année prochaine. J'en parlerai certainement à Jeff prochainement. Si son travail est toujours aussi bon alors elle mérite amplement une promotion. Charlotte est le genre de fille très douce et agréable. Elle n'élève jamais la voix et sait faire preuve d'intelligence pour obtenir ce qu'elle veut. Elle réfléchit aux tenants et aboutissants pour ne rien oublier et surtout elle est impliquée et passionnée par ce qu'elle fait. On sent qu'elle a envie de réussir dans la vie et ce sont ce genre de personnes que j'aime avoir dans ma vie. En plus de cela, c'est une jeune fille vraiment très jolie et je crois que si je n'avais pas une préférence pour les hommes j'aurais certainement voulu essayer quelque chose avec elle. Mais je pense que notre relation est en bonne voie vers une amitié vraiment très belle. Le plus étrange dans tout cela, c'est qu'elle me rappelle quelqu'un. Dans sa façon d'être, dans la force de son caractère mais aussi dans sa gentillesse. Elle me rappelle mon premier amour, celui dont je suis tombé amoureux plus jeune et qui du jour au lendemain a disparu. Je crois que c'est cette partie-là qui me plaît le plus chez Charlotte, le fait que je retrouve en partie la personne que j'ai aimé et que j'aimerai certainement toute ma vie.
~*~
C'est le grand jour. Ce soir aura lieu le réveillon de Noël et tout est prêt. Charlotte a fait de l'excellent boulot pour tout organiser et je suis ravi de voir ce projet prendre vie. L'association a convoqué les personnes par groupes de 10 tout au long de l'après-midi pour leurs permettre de prendre une douche dans les chambres qu'on leur met à disposition, ainsi que pour leur donner le temps de se changer. J'ai si hâte que je suis déjà sur le départ alors que Charlotte n'arrive que dans au moins une heure. Alors je tourne en rond chez moi, me demandant si j'ai eu raison, si je n'ai rien oublié et surtout si ça va plaire. J'ai peur des critiques... J'en ai l'habitude pourtant, j'en ai déjà reçu de toutes sortes mais je n'y avais pas encore pensé avant aujourd'hui. Pour m'occuper et me calmer je décide alors d'appeler Niall.
Niall (ensommeillé) : T'es sérieux de m'appeler aussi tôt ?
Harry : Il est 8 heure ! C'est pas tôt !
Niall (râlant) : Je me suis couché il y a à peine 2 heures... Alors c'est le milieu de la nuit ! Qu'est-ce qui t'arrive ?
Harry (parlant vite) : Je stresse... à fond ! Je panique !
Niall : Pour ton réveillon ?
Harry : Oui !
Niall (doux et rassurant) : Ne te stresses pas Haz ! Ça va bien se passer, vous avez tout organisé avec Charlotte et de ce que tu m'en as dit, je regrette de ne pas être là !
Harry (paniquant) : Mais si la presse dit que je fais ça uniquement pour étaler mon argent ?
Niall (surpris) : Depuis quand tu te soucies de la presse ? Tu sais qu'ils feront tout pour faire des ventes...
Harry : Et si mes fans m'en voulaient ? S'ils avaient préféré que je fasse un réveillon avec eux ?
Niall (sur le ton d'une évidence) : Alors ils sont égoïstes ! Est-ce que tes fans sont égoïstes ?
Harry : J'espère pas...
Niall (se voulant rassurant) : Tu ne cesses de leur dire de traiter les autres avec gentillesse et tu leur montres ce que ça implique. Tu vas les inspirer tu verras !
Harry (rassuré) : Tu as raison... Je ne fais que mettre en application ce que je dis... (réfléchissant) ça va en inspirer peut être. Et puis quand on est plus seul à aider on aide plus... c'est donc bien... C'est bien.
Niall : Bon... Maintenant que tu es rassuré je peux me recoucher ?
Harry (embarrassé) : Ouais... Désolé et merci Ni' ! Dors bien !
Je raccroche avec Niall et il est encore trop tôt. Je ne sais plus quoi faire pour m'occuper. Je finis par m'avachir devant la télévision en essayant de me concentrer sur l'actualité qui passe.
Charlotte est finalement arrivée en avance, et je ne lui ai pas dit combien je lui en étais reconnaissant ! Nous avons été à la salle de réception pour vérifier la décoration. Une centaine de personnes est attendue ce soir et il n'y a pas à dire, la décoratrice que l'on a embauché a fait un excellent travail. Un sapin énorme et magnifiquement décoré trône, légèrement surélevé, au milieu de la salle sur une estrade ronde. Les tables sont disposées en rond autour du sapin, laissant un espace entre ce dernier et les tables pour danser. Les lustres au plafond diffusent une douce lumière. La décoration est simple mais magnifique.
Charlotte (sérieuse) : Il est prévu que tu chantes sur l'estrade. Tu mangeras à la table qui se trouve vers la sortie de secours pour des raisons évidentes de sécurité.
Harry : Avec qui ?
Charlotte : Comme tu l'as demandé, avec des sans-abris.
Harry (inquiet) : Bien. Le premier groupe pour les douches ne devrait pas tarder, j'espère que ce sera réussi...
Charlotte (rassurante) : Il n'y a pas de raison. Helena passera une heure pour prendre des photos, et il a été prévu que j'en prenne aussi tout au long de la soirée pour la presse. Un service de sécurité est prévu pour éviter tout intrus.
Charlotte continue de m'expliquer tout ce qu'on a mis en place ensemble pendant ces trois semaines, elle me redonne le programme et les animations. Elle a réussi à avoir une chorale pour qu'ils chantent pour nous, ainsi que des artistes de rues qui vont animer la soirée. Je devrais chanter pendant une petite heure après le repas. Au moment du dessert, un sac contenant l'ensemble des cadeaux offerts à nos convives sera distribué. Et je remettrai un chèque à la présidente de l'association pour qu'elle ait plus de moyen pour aider toutes ces personnes. Je suis conscient que ce soir j'offre un Noël à 100 personnes, mais il y en a tellement plus encore dans la rue pour lesquelles je ne peux rien faire. Rien seul en tout cas.
Je suis installé dans une salle, le canapé est confortable et une dizaine de chaises se trouvent en demi-cercle autour de moi. J'attends que le premier groupe de sans-abris arrivent de leur douche. Cette rencontre va être brève, elle est là parce que je trouvais important de leur donner la parole, et surtout je voulais me donner l'opportunité de les rencontrer tous.
L'après-midi passe rapidement, je suis ému par les diverses histoires que j'ai pu entendre. Certains n'ont pas voulu parler, mais d'autres m'ont expliqué être à la rue à cause de la perte d'un emploi, ou d'un divorce. Des hommes ne peuvent plus voir leurs enfants à cause de leur situation. D'autres ont un travail, mais leur salaire ne leur permet pas de trouver un logement. Chaque situation est si différente et pourtant si semblable. Tous m'ont remercié pour ce Noël, parce que de voir que des gens pouvaient se soucier d'eux leur donnent à tous espoir en l'avenir. Ils ne sont plus les oubliés de la société. J'ai également découvert que certains sont fans de moi ! Je ne m'y attendais pas ! Une jeune femme a littéralement fondue en larmes lorsqu'elle m'a vu. Savoir que certains de mes fans vivent dans la rue me serre le cœur. Je les aime plus que tout, je veux le meilleur pour eux...
Il est 19h30, j'entre dans la salle. Je n'ai pas eu le temps de rencontrer le dernier groupe, mais il a été décidé de les placer à ma table. Ils sont déjà tous installés, je me suis changé et ils n'attendent plus que moi pour que les festivités soient lancées. Quand j'entre dans la salle, une salve d'applaudissements m'accueille ainsi que des cris. Ce ne sont pas les mêmes que ceux que j'ai l'habitude d'entendre durant mes concerts, ce sont des cris de remerciements ? Je ne sais pas, mais ça fait chaud au cœur, car il y a tant de joie et de bonne humeur dans l'air.
Après un bref discours où je souhaite à tous un bon appétit et une excellente soirée, je me dirige vers ma table. Marc est debout proche de l'issue de secours et lorsque je m'assois à ma table je regarde rapidement l'ensemble des personnes présentes.
Harry : Bonsoir à tous ! Je suis très content de partager cette table avec vous ce soir ! Vous voudriez bien vous présenter ? Et m'expliquer en bref votre situation ? Si vous le voulez évidemment !
C'est l'homme à ma droite qui me répond en premier, il me dit s'appeler Charles, il a perdu sa famille dans un accident de la route, il n'a pas réussi à se relever de toute la tristesse qu'il a ressenti à cette perte, il a tout perdu, incapable de continuer sa vie. Puis il y a Lise, qui est tombée enceinte à 16 ans et qui a été expulsée par ses parents. Elle a dû abandonner sa fille à la naissance parce qu'elle ne pouvait pas élever un enfant dans la rue... Elle m'explique qu'il existe des centres pour les jeunes mères seules, mais à l'époque elle ne le savait pas. Il y a tant de tristesse dans son regard que je suis à deux doigts de pleurer. Il y a Zack, qui a fugué de chez lui... Il ne nous explique pas pourquoi, mais on sent que cette fugue l'a sauvé d'un sort plus tragique. Ensuite se trouvent deux jeunes gens qui se ressemblent étrangement, ils disent s'appeler Bella et Jil, jumeaux. Ils vivent ensemble, dans la rue depuis pratiquement 10 ans d'après ce qu'ils expliquent, ils se soutiennent face aux épreuves. Ils ont la chance d'être deux. Ils sont là parce qu'ils ont fuit des parents violents, pour eux, c'était la rue ou la mort. Ils ont choisi la vie. Puis Noah, qui nous explique venir d'une communauté reculée, et quand il a décidé de la quitter pour voir du pays il s'est retrouvé sans rien et ne sachant pratiquement rien faire. Il est le seul à prier avant de commencer à manger, on sent qu'il reste ancré dans ses valeurs et même si sa vie semble difficile il ne se plaint pas. Il dit que ce sont juste des épreuves que Dieu lui demande de surmonter pour atteindre un jour le paradis. Je ne crois pas vraiment en tout ça, mais on sent que ses croyances le sauvent. Alors je ne dis rien. À côté de lui, un homme d'une cinquantaine d'années, peu grand, tatoué sur les bras et le cou. Il dit s'appeler Jordan, il s'est retrouvé à la rue parce qu'il a tout perdu aux jeux. Il souffre d'addiction... Encore aujourd'hui il parie toujours beaucoup... Mais il n'a pas les moyens de se faire aider afin de sortir de cette addiction qui lui pourri la vie et qui lui a tout prit. Quand on arrive à la dernière personne, je me tourne complètement sur ma gauche. Et je croise ce regard. Ce regard bleu que je ne pensais plus jamais revoir un jour. Pendant un instant je me dis que je dois me tromper, que ce n'est tout bonnement pas possible que le capitaine de l'équipe de foot, populaire et riche se retrouve à ma table en tant que sans-abri... Et pourtant malgré les 3 ans qui sont passés, je le reconnais, il a de la barbe, mais c'est lui, j'en suis certain.
Dernier sans abri : Louis, et... (hésitant) On va dire que je suis à la rue parce que ce que je suis ne mérite rien de mieux.
Les larmes montent à mes yeux. Je n'en reviens pas... Il est là, à côté de moi. Il semble détruit. Je ne suis pas sûr qu'il m'ait reconnu, et ça me fend le cœur. Mais après tout, j'étais qu'un petit gars qui ne savait pas se défendre...
Le dîner se passe tranquillement, le repas est délicieux et l'ensemble des personnes à ma table se régalent ! Les animations sont aussi super, les gens rigolent et s'amusent. Quand il y a de la musique certains se lèvent et dansent et ça fait plaisir à voir. À notre table, nous parlons de choses et d'autres, des passions et de ce que chacun aime. Je propose à Jordan de se rapprocher de Charlotte à la fin de la soirée pour qu'elle lui donne un rendez-vous, j'aimerai le sortir de son addiction. Ce serait déjà un sacré pas en avant pour lui. Louis n'a pratiquement pas ouvert la bouche du repas, nous en sommes au dessert et c'est à peine s'il a touché à son repas. Je ne peux m'empêcher de lui lancer des regards inquiets. J'ai besoin de savoir ce qui lui est arrivé. Comment est-ce qu'il a pu finir dans cette situation... Qu'est-ce que ça voulait dire qu'il ne mérite rien de mieux ? Peut-être qu'il a fait de la prison ? Les ex-tolards ont parfois du mal à se réinsérer...
Je sors de mes pensées quand je dois monter sur scène pour chanter. Je me lève et c'est avec plaisir que je vois de nombreuses personnes se lever et venir danser au rythme de mes chansons ! Pendant une heure, je leur donne tout. Je me vide de mon énergie, je leur offre un show comme je n'en ai que très rarement fait ! Et à la fin, je suis si heureux, parce que je sors de ma bulle et je vois, je réalise tout le bonheur que j'ai pu apporter et ça me gonfle d'amour pour ces gens qui ne méritent que ça au final. Du bonheur.
Lorsque je retourne à ma table, de la musique passe en fond sonore et tout le monde est allé danser. Tout le monde sauf lui. Je m'assois à ma place est me tourne vers lui
Harry (hésitant) : Tu as aimé ?
Louis : Beaucoup...
Harry : Est-ce que tu sais qui je suis ?
Louis (souriant, le regard au loin) : Comment l'oublier ?
Harry (surpris) : Alors tu te souviens ? Tu te souviens vraiment de moi ?
Louis (doux) : Si tu savais Harry à quel point je me souviens... Je n'aurais jamais pu oublier une personne comme toi ! Et je suis fier, si fier de te voir aujourd'hui faire ce genre de chose !
Harry (commençant à pleurer) : Explique moi Louis... Pourquoi tu as disparu ?
Louis : Parce que... (hésitant) Je suis gay.
Harry (interdit) : Mais... Je ne comprends pas Louis...
Louis (retenant ses larmes) : Je l'ai dit à mes parents... le lendemain ils m'ont envoyé dans un centre pour me soigner... C'est en pensant à toi, chaque jour durant cette cure que j'ai tenu. Quand la cure s'est terminée, le centre a décrété que j'étais un cas impossible à soigner de mon homosexualité, alors mes parents ne m'ont pas repris. Ils m'ont jeté à la rue comme si je n'avais jamais existé à leurs yeux... (se met à pleurer à grosses larmes) Je n'ai pas revue mes sœurs depuis...
Harry : Oh mon dieu... Ils... J'en reviens pas... Et depuis...
Louis (le coupant) : Je vis dans la rue, j'essaie de m'en sortir comme je peux...
Harry : Pourquoi tu n'es pas venu me voir ? Pourquoi tu n'es pas revenu...
Louis (la voix brisé) : Quand je suis sorti de cure, tu venais de percer dans cette émission, et... c'était plus possible de t'approcher... (pouffant légérement) Et puis ça aurait fait le mec qui revient pour ton succès après avoir disparu une demi-année... J'ai suivi ton évolution dans les médias...
Harry (inquiet) : Tu sais, tu le sais hein, que je ne vais pas pouvoir te laisser repartir dans la rue ce soir ?
Louis : Tu ne me dois rien, ce serait plus logique que tu retournes à ta vie et que tu m'oublies...
Harry (déterminé) : Il en est hors de question... Ce soir tu rentres chez moi. J'ai une chambre d'amis, et tu vas y élir domicile. Je ne t'ai jamais oublié Louis... Même mon assistante me fait penser à toi...
Louis (rigolant) : Je ne sais pas comment je dois prendre le fait qu'une femme te fasse penser à moi !
Harry (rigolant à son tour) : Je vais te la présenter ! Viens !
Et lorsque j'arrive suivi de Louis vers Charlotte, je vois les larmes dans ses yeux monter à une vitesse folle. Ses jambes semblent ne plus pouvoir la porter et je me précipite pour pouvoir la maintenir debout. Ce n'est qu'en me tournant vers Louis, que je vois qu'il est dans le même état. Et je ne comprends pas, je ne comprends rien quand Louis se précipite vers mon assistante et la prend dans ses bras. Mon estomac se serre devant cette scène, devant Louis avec une fille alors qu'il vient de me dire qu'il était gay. Je ne comprends pas et je me sens de trop au milieu de tout cet... amour ? Ce n'est que quand je desserre ma prise de Charlotte pour m'en aller que cette dernière se tourne vers moi et me sert dans ses bras !
Charlotte : Harry ! Mais comment as-tu su ? Comment as-tu fait pour le retrouver ?
Harry (perdu) : Je ne comprends pas Charlotte !
Charlotte (pleurant) : C'est mon frère, tu as retrouvé mon frère !
Et maintenant, je comprends pourquoi elle me faisait penser à lui. Parce qu'en les voyant à côté l'un de l'autre, ils se ressemblent. Ils ont le même regard, la même gentillesse et la même douceur.
Je suis coupé dans ma contemplation de ce duo si cher à mes yeux par la pause du groupe qui chantait quelques reprises rock. Leur talent est certain et je pense que je vais noter comment les contacter pour qu'ils participent à ma prochaine tournée en première partie. Je me lève pour remplir à nouveau mon devoir d'hôte. J'ai encore des surprises à distribuer pour rendre cette soirée magique. Lorsque je me lève, Louis me regarde avec la peur dans les yeux, comme si il s'attendait à me perdre à nouveau. Je n'ai pas le temps d'intervenir que Charlotte attire son attention à elle et quand il relève les yeux vers moi, il semble plus apaisé. Alors je m'avance sur la scène, attrape le micro et commence à réfléchir en attendant le silence.
Harry : Re-bonsoir à tous, j'espère que vous appréciez cette soirée et ainsi que de passer ce réveillon de Noël avec moi. Il va bientôt être minuit et, à minuit le père Noël passe et cette année je vais me porter volontaire pour distribuer un cadeau à l'association qui m'a aidé à tous vous réunir ici, et surtout, de recevoir mon plus beau cadeau... Bref, quand j'ai contacté l'association, cette dernière m'a fait visiter les infrastructures mises à disposition pour vous accueillir, ils m'ont expliqué ce qu'ils faisaient pour vous, l'énergie qu'ils dépensaient pour vous aider au mieux et on le sait tous, ce n'est pas suffisant, ce ne sera jamais suffisant tant qu'il y aura des personnes comme vous qui ne peuvent vivre avec un toit sur la tête. Je ne peux pas avoir la solution seul, ça me désole mais je n'en ai pas la capacité. Par contre, j'ai la possibilité d'intervenir auprès d'eux et de leur offrir plus de moyens pour qu'ils puissent en faire encore plus. C'est pourquoi je vous ai fait un chèque de 200 000 £ pour vous permettre d'offrir plus à ces personnes, de mieux les aider et pour vous remercier, de tout ce que vous faites pour eux. Vous êtes leurs anges. Alors merci.
Je regarde Louis, dont les yeux brillent de fierté et mon corps entier se réchauffe. Il est à nouveau dans ma vie et je me sens si bien de le savoir tout près. Je n'ai pas le temps de retourner le voir que je suis accaparé par des bénévoles de l'association qui viennent me remercier. Puis par quelques personnes sans abris qui les larmes aux yeux me prennent dans leurs bras. Les minutes passent rapidement et ce n'est qu'une heure plus tard que j'arrive à me dégager un moment pour retrouver ce jeune homme qui m'a tant manqué.
Harry (doucement) : Hey ! Tu passes une bonne soirée ?
Louis : Ouais... Mais je ne vais pas tarder à partir par contre...
Harry (surpris) : Pour aller ou ?
Louis : Et bien...
Harry (entêté) : Je t'ai dit que je ne te laisserai pas retourner à la rue.
Louis (commençant à s'énerver) : Tu ne peux pas réapparaître et croire que je vais te suivre dans ton monde Harry.
Harry (perdu) : Je comprends pas... Je t'offre mon aide. Un toit. Pourquoi tu refuses ?
Louis (retrouvant son calme, expliquant) : Ce n'est pas parce que je suis à la rue que je n'ai rien. J'ai des amis que je ne peux pas abandonner. Des amis qui m'ont sauvé la vie plus que je n'ai pu le faire pour toi à l'époque. Je ne serai pas là ce soir sans eux. Alors je me dois de les rejoindre... Merci Harry pour ta proposition, mais... (hésitant, triste) Vaut mieux que l'on reste chacun dans son monde. Mais sache que j'ai été très heureux de te revoir...
Harry (s'exclamant vivement) : Non... Non ! Je refuse de te laisser disparaître à nouveau !
Louis : Harry, tu ne me connais pas. Tu...
Harry (le coupant) : Tu as raison, je te connais à peine. On se parlait à peine au lycée, mais pendant toutes ces années je t'ai observé. Je sais que tu adores les carottes et que tu ne manges jamais de tomates. Je sais que tu joues du piano à merveille et que tu détestes lire des romans, mais que tu fans de BD. Je sais que tu es un super joueur de foot, et que tu es bienveillant avec les gens autour de toi. Je sais que tu es généreux, que tu aides les autres sans même les connaître. Je sais que tu es une personne merveilleuse.
Louis (se fermant) : Tout ça... ce Louis, il n'existe plus.
Harry (déterminé) : Je refuse d'y croire. Pas quand je te vois refuser un toit pour retrouver tes amis. Tu es loyal et je refuse de te laisser repartir ce soir... S'il te plait Louis ! Laisse moi te remercier, accepte de venir ce soir et demain on verra si on trouve une autre solution, mais je t'en supplie... Dors à la maison ce soir.
Louis (résigné) : Je dois aller les voir, mais après, d'accord. Juste une nuit.
Harry (satisfait) : Je t'attends ici alors. Est ce que tu veux que je propose à Charlotte de dormir aussi à la maison ? Pour que tu puisses passer un peu plus de temps avec elle ?
Louis (incertain) : Non... Non, je... On s'est dit qu'on se reverrait mais j'ai aussi besoin de temps.
Harry (hésitant) : Bien... Est ce que tu veux que je t'accompagne ?
Louis : Non, ça ira... Je vais prendre un peu de pain et le ramener à mes amis et je reviendrais.
Harry (partant en courant) : Attends. Attends moi là.
Je me dirige rapidement vers les cuisines de la salle et demande à un membre du personnel de bien vouloir me préparer des "doggybag". Quelques minutes plus tard, il revient avec deux gros sacs rempli de boîtes en aluminium et je m'empresse de les rapporter à Louis.
Harry : Tiens, ce sera mieux que du pain. A tout de suite alors...
Et je le regarde s'en aller, les bras chargés de nourritures et au fond de moi je le sens. Il ne reviendra pas. Alors au lieu d'attendre sans rien faire, je demande à Marc de le suivre, parce que je ne le laisserai pas disparaître à nouveau. Parce qu'il compte trop à mes yeux pour que j'accepte ça. Et quand deux heures plus tard je ne le vois toujours pas revenir, je me doute qu'il n'en a jamais eu l'intention.
Je suis totalement désespéré, je ne veux pas le forcer à revenir vers moi mais ça me brise le coeur qu'il refuse mon aide. Tout le monde est parti, la fête est terminée et il est pratiquement 4h du matin. J'attends toujours, je n'ai plus d'espoir mais je l'attends parce que je refuse de croire qu'il a préféré m'abandonner. Et quand je le vois entrer à nouveau dans la salle, je me pince la cuisse pour être sûr que je ne me suis pas endormi et que je ne rêve pas ce moment.
Louis : J'ai été un peu long, excuses moi. Mais je te suis à présent.
J'ouvre la porte de ma villa, Louis est resté silencieux tout le long du trajet, si silencieux que j'ai cru qu'il s'était endormi. Et quand je vois sa bouche s'ouvrir de stupeur face à mon lieu de vie, je réalise que j'ai honte. Honte de lui exposer à la tronche ma richesse et mon confort alors que lui n'a peut être même pas de quoi manger au quotidien.
Harry : Je suis désolé.
Louis (ne comprenant pas) : De quoi ?
Harry (hésitant, se sentant honteux) : Tu... Je ne sais même pas si tu as assez à manger. Et à voir à quel point tu es chétif je dirais que non... Et moi... Je te ramène chez moi et je t'expose à la figure mon confort et mon argent. Ce n'est pas mon but, sache le. Je veux...
Louis (me coupant) : tu veux seulement m'aider. Mais tu sais Harry, personne ne le peut. Et surtout, tu n'as pas à m'aider, tu ne me dois rien.
Harry (en s'installant dans le salon) : Il y a trois ans, quand tu as disparu, j'avais pris la décision que j'allais te parler.
Louis : Pour me dire quoi ?
Harry : Pour te remercier, te remercier de me protéger et aussi... pour te proposer un ciné. J'avais envie de te découvrir Louis... J'ai rêvé de tes yeux tellement souvent. J'ai... Louis, il y a trois ans j'étais amoureux de toi.
Louis (surpris) : Tu... Quoi ?
Harry : Tu m'a aidé, tu étais là pour moi. Tu m'as sauvé. Tu ne me connaissais pas mais tu m'as sauvé. Et... tu es si beau Louis... tu m'as hypnotisé et j'étais totalement obsédé par toi, par tout ce que tu faisais, par les personnes à qui tu parlais... Je savais tout de toi, et en même temps... Rien. Je ne connaissais même pas ton nom de famille, ni même que tu avais des soeurs ! Je ne connais pas ta couleur préférée ou ton dessert favori. Je t'ai tant observé que quand tu as disparu j'avais le sentiment de te voir partout.
Louis : Je ne savais pas tout ça...
Harry : Comment ça se fait que personne n'a su au lycée ?
Louis : Je l'ignore... Tout a été très rapide. Je n'ai eu le temps d'en parler à personne. Ce jour là est... (reniflant) Je ne pense pas que je devrais t'en parler.
Harry : Je ne te force à rien, mais si tu en as envie, tu peux.
Louis (les larmes montant) : J'ai vécu l'enfer. La rue à côté... c'est vraiment rien.
Harry : Parle moi de tes amis, ceux que tu as été voir !
Louis (souriant) : Ils sont gay aussi, je les ai rencontré alors que je me faisais agresser par un autre sans abris. Et ils sont arrivés, Liam lui a mit une rouste et Zayn m'a aidé à me relever. Ils sont beau ensemble...
Harry : Pourquoi n'étaient ils pas là ce soir ?
Louis (expliquant) : Zayn se drogue, il n'arrive pas à décrocher. Il avait donc pas le droit de participer, et... Liam est resté avec lui. On ne laisse jamais personne seul dans la rue.
Harry : Tu me les présenterais ?
Louis : Pour quoi faire ?
Harry (souriant) : Et bien, j'aimerai les remercier de t'avoir sauver déjà. Et puis, peut être que je pourrais les aider... Eux aussi...
Louis (méfiant) : Tu attends quoi de moi exactement ?
Harry (regarde droit devant lui, évitant les yeux bleu de Louis) : Je tiens à toi Louis, je réalise que ces trois années n'ont rien effacé de mon côté et... je comprends que ce ne soit pas réciproque mais, je veux t'aider à relever la tête. Je veux que tu sois heureux et épanoui, mais surtout, en sécurité. J'ai passé trois ans à t'imaginer...
Louis : Qu'est ce que tu proposes ?
Harry (peu sûr de lui) : Je pourrais intégrer Liam à mon équipe de sécurité, offrir à Zayn une cure de désintoxication puis voir ce qu'il veut faire. Et toi... Juste te permettre de réaliser tes rêves...
Louis (résigné) : Je n'en ai plus... Le seul que j'avais c'était de te retrouver.
Nous continuons de parler pendant de longues heures, si bien que le jour est levé et la pièce envahie par le soleil quand nous nous levons du canapé pour aller se coucher, mais alors que je vais pour lui montrer sa chambre, Louis s'arrête sur ce cadre que m'a offert Gemma au Noël de l'année dernière. C'est un pêle mêle de photos et de souvenirs. Il le regarde longuement, et je ne comprends pas ce qui peut autant attirer son attention alors je viens me placer derrière lui et je la vois. Cette photo, où Louis est tout sourire devant son équipe de football. Ils viennent de remporter le championnat inter lycée et il semble si heureux. Ce jour là, j'étais présent, au milieu de la foule, je n'avais d'yeux que pour lui et j'étais si fier. Ma soeur m'avait accompagné et c'est à ce moment que je lui ai dit que j'aimais un garçon. Ce jour là, il est important pour moi, pour elle et visiblement pour Louis. Parce que quand j'émerge de mon souvenir, je l'entends renifler puis j'aperçois une larme couler le long de sa joue. Le voir ainsi, me brise le coeur, et je ne peux m'empêcher de le prendre dans mes bras. Il vient blottir son visage dans mon cou et je le serre contre moi. Il craque, littéralement, il s'effondre et je l'accompagne dans sa chute. Je le porte contre moi, tentant de l'empêcher de se noyer mais ses spasmes sont trop fort. Sa respiration se bloque, il ne respire plus tant les émotions le submergent et je ne sais plus quoi faire. Je sens la panique monter en moi et sans savoir d'où me vient cette idée, je relève sa tête et pose délicatement mes lèvres sur les siennes.
À ce moment, mon Louis respire à nouveau. On respire ensemble.
***
Et voilà ! J'espère que vous avez aimé cette petite histoire toute douce.
Je remercie j-stoneheart-j pour les conseils qu'il m'a donné, cxm_loves_H pour les corrections ainsi que WorldofRGreen pour son avis et son expertisse sur les dialogues.
Une suite est en cours d'écriture, j'espère qu'elle vous plaira !
Comme pour chaque publication, je vous invite à participer au petit concours pour l'image lié à ce texte. Proposez moi vos suggestions sur Twitter @kindness_am ou par mail à [email protected]
Sophie Amélie
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