Mon Voldemort
Texte non corrigé
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Il y a de ces personnes que vous rencontrez par hasard. Dans la rue, dans l’ascenseur, dans un bar ou encore à une soirée. Et qui en quelques mots, vous savez, vous le sentez. Elles peuvent vous sauver.
Je crois, que j’ai rencontré ma personne. Celle qui me fait me sentir mieux dans cet enfer que je vis. C’était à une soirée, avec des amis. Je voulais m’amuser, oublier ces derniers mois d’enfer. Je voulais me lâcher et me sentir heureuse. Ça faisait si longtemps que je ne m’étais pas sentie heureuse. Et il était là. Grand, classe et attractif. Dès les premiers instants… J’ai senti que je voulais être proche de lui, apprendre à le connaître. La soirée a commencé, on a parlé un peu, je me suis laissée aller à plaisanter et à sourire avec lui. Puis ma meilleure amie est arrivée. Elle a prit sa place à mes côtés et même si j’étais plus qu’heureuse de la retrouver, j’ai bien senti ce léger sentiment de déception qu’il soit aussi loin de moi, quand bien même il n’était à même pas 2 mètres.
La soirée se passe doucement, je me mets à danser, chanter. Je me lâche et ça fait du bien. Par moment la maladie refait surface et je m’en veux de me renfermer. Mais mes amis sont là pour me ramener à eux et m’inviter à continuer à m’amuser. Je danse. Je me moque de ce que peuvent penser les gens autour de moi, je décide de simplement être moi. D’être heureuse.
Doucement, nous parlons un peu plus, nous dansons ensemble. On s’amuse ensemble et ça fait du bien. Puis il découvre, il découvre que ce sourire que je montre cache en fait un mal qui me ronge. Il le découvre parce qu’en chahutant avec moi, il appuie sur mes cicatrices et je ne peux pas cacher la douleur que ça réveille. Ça brule, c’est douloureux… Mais je n’ai pas le droit de me plaindre. Et à ce moment, j’ai honte… Honte d’aller mal, honte de ce qu’il va pouvoir penser. Mais il ne dit rien, il s’excuse et me demande si ça va. Je souris pour faire passer mes affirmations et la soirée reprend. En rentrant le soir chez notre ami qui nous héberge, nous parlons de ces cicatrices et, il est la première personne qui me dit simplement comprendre. Sans approuver, sans m’encourager il m’écoute lui expliquer comment j’en suis arrivée là. Il ne me juge pas ou si il le fait, ça ne se voit pas et c’est si agréable. Petit à petit, on se rapproche physiquement, il se cale contre moi, on s’avachit l’un contre l’autre dans le canapé. Puis vient le moment de dormir, ce moment où il montre ce désir de vouloir dormir avec moi et, même si je suis un peu gênée, j’en ai envie moi aussi. J’ai envie de pouvoir être à ses côtés, j’ai envie qu’il me prenne dans ses bras. Lorsque l’on va se coucher, on parle encore pendant une bonne heure. Chuchotant dans le noir de la nuit. Je ne serai plus capable de dire tout ce qu’on s’est racontés. Je sais juste que c’était un moment agréable. En cette soirée, il en a tellement appris sur moi. Et il ne le sait pas, mais j’ai peur.
Le lendemain, un concert est prévu et pendant la journée il ne se passe rien de fou. Il va faire du sport avec G et je les regarde en commençant à écrire ce qu’il me passe par la tête. Puis on mange, et avant de partir voir ce groupe de Rock que nous aimons tous les deux, on repasse un moment ensemble, le temps d’une sieste. J’apprécie ces simples moments où l’on parle, où l’on se regarde et où l’on partage vraiment un instant. Mais je crois que c’est à partir du départ pour le concert que l’on commence le plus à se rapprocher. Je lui tiens brièvement la main dans le métro, histoire qu’on ne se perde pas, et son contact est si doux… Je sens un frisson lorsqu’il la retire. Sa peau contre la mienne me réchauffait entièrement, et j’ai comme le sentiment d’être à nouveau vide.
Je suis détruite. Il le sait, il l’a compris. Hier soir, et durant la journée, il m’a écouté. Il a appris à connaître une partie de mon histoire, une partie de mes blessures. Il sait alors des choses que peu de personnes savent, parce qu’avec lui j’arrive à parler. Il ne le sait pas, mais je n’aurai pas répondu aux questions de G, ou même les siennes si je n’avais pas cette confiance innée en lui. Et c’est effrayant. C’est effrayant de se sentir si à l’aise avec quelqu’un que l’on connaît à peine. Et puis, durant cette journée j’ai ce dur rappel à la réalité. Il aime quelqu’un. Il aime une fille, magnifique soit-disant passant, et je le sais. Je le sais qu’il ne sera alors qu’un ami. Je le vois parler nana avec G, je les vois tous les deux repérer dans la foule de la salle les filles qu’ils trouvent à leur goût et je sais, je sais que je ne suis pas vraiment le genre de fille au goût des mecs.
Si on me demandait le plus beau moment de ce weekend, je serai dans l’incapacité de le dire. Mais une chose est sûre, il est dedans. Le concert débute et il est si bon. Je chante, je crie. Je n’ai bientôt plus de voix. Mais je continue parce que ça fait du bien de crier ces mots. Ces mots qui se reflètent tant en moi. Et quand sur cette chanson, celle qui me bouleverse tant je visualise la douleur qu’elle dégage. Je craque. Dans un sanglot trop longtemps retenu je laisse les larmes aller sur mes joues. Je pleure. Et il le remarque. Je pleure et il me prend dans ses bras. Et il n’a pas idée d’à quel point j’avais besoin de ça à ce moment même. Juste une présence. Sa présence.
Fin de concert. C’était magique. Le temps est passé trop vite et j’ai envie que ça continu. C’est quand même incroyable le pouvoir que peut avoir la musique. Et je suis heureuse d’avoir vécu ce moment avec G et lui.
Nous avons rejoins un ami pour boire un verre dans un bar, mais la maladie est encore là. Et ce soir je la sens plus que jamais. Je n’arrive pas à me mettre dans l’ambiance, j’ai envie de me mettre par terre et de lire ou de juste écouter de la musique. Le monde, la foule, le bruit. Je me sens étouffée par tout ça. Je regarde mes amis s’amuser et je ne veux pas les en empêcher. Alors je ne dis rien et j’attends. G et lui boivent. Beaucoup. G est complètement saoul, et je pense que s’il n’avait pas mangé juste avant, il le serait aussi. C’est enfin sur les coups de deux heures du matin qu’il arrive à convaincre G de quitter ses belles suédoises pour rentrer. Et je ne le remercierai jamais assez d’avoir réussi cet exploit. En sortant, il confit G à notre ami et chauffeur pour la soirée, et il s’approche de moi. Il passe son bras sur mes épaules et je le maintien contre moi. Soit disant qu’il a besoin d’aide pour marcher mais… Je pense qu’il marche très bien tout seul aussi. L’avoir près de moi, ça me fait du bien. Ça m’apaise. Dans la voiture, il se cale contre moi et il finit par s’endormir sur mon épaule.
On se couche à nouveau ensemble, mais l’alcool commence à faire ravage et il ne se sent pas bien. G est couché, notre chauffeur est reparti et on est à nouveau que tous les deux. Je ne me souviens plus comment on en arrive là, mais on finit par se faire de petits câlins, à se tenir la main. Il me caresse le dos, les cheveux et c’est si agréable. On parle longtemps, jusqu’à ce qu'il se sente mieux en fait. Il me parle de cette fille qui compte tant à ses yeux. On parle de tout et de rien, je ne saurai même plus dire tant j’aimais simplement la chaleur de ses bras autour de moi. Je me souviens qu’il me demande si je suis à la recherche de quelqu’un d’autre et je ne me peux m’empêcher d’avoir l’espoir que ce soit parce qu’il n’en a pas envie. Mais en même temps, j’ai cette voix dans ma tête qui me rappelle que je ne vaux pas la peine. Qui me rappelle que non, je ne peux pas plaire. Non, je ne suis pas intéressante. Qui voudrait d’une personne détruite ? A cet instant, dans mon demi sommeil, à moitié consciente de la réalité, j’espère, j’aimerai qu’il m’embrasse. Mais rien. Et dans un sens tant mieux non ? Parce que le lendemain, c’est la douche froide. Plus aucune proximité, plus de gestes tactiles, et il a oublié une bonne partie de la nuit. Il ne se souvient pas de ce dont il m’a parlé et je le ressens ce pincement au cœur. Je le ressens encore plus quand arrivé à la gare, je rêve de le prendre dans mes bras pour lui dire au revoir, et qu’il me fait simplement la bise.
Ce weekend hors du temps est terminé. Je n’ai pas son numéro, juste son compte facebook et moi qui voulait supprimer mon compte me voilà coincée. Et en montant dans ce train, je ne peux qu'espérer réussir à garder contact avec ce mec qui en un weekend m’a totalement chamboulé sans même que je ne le vois venir.
L’histoire pourrait s’arrêter là, mais la suite est si frustrante que c’est à partir de là que j’ai compris qu’il était plus à mes yeux qu’un ami lambda. Parce que j’ai envie de lui parler, d’apprendre à le connaître. Mais il n’est pas trop message, je le comprends rapidement et il est soit très long à répondre soit il ne répond pas. Après ce dernier jour froid et distant, je perds espoir que l’intérêt soit réciproque. Une semaine passe, nous nous échangeons quelques messages mais rien d’incroyable. J’aimerai tellement savoir plein de choses sur lui, mais c’est compliqué de tenir une conversation seule. Alors je prends ce qu’il m’offre. Le weekend qui suit, il le passe avec un ami. Il retourne voir le groupe de rock et… je n’ai pratiquement pas de nouvelles du weekend. Je n’en demande pas. Il est occupé, je comprends. Et puis, je m’occupe, je n’y pense pas. Ça ne me fait pas mal, ça m’embête à peine. Ce n’est que quand il revient vers moi en début de semaine que je réalise. Il m’a manqué. Et je tiens plus à lui que je n’ose me l’avouer.
J’aimerai le revoir, j’aimerai vraiment apprendre à le connaître. Le compter parmi mes amis, ou plus. Je ne sais pas. Mais une chose est sûre, ce mec. Il est ma personne et il me sauve. Et je ne peux pas me détacher de ce qui me sauve, ça équivaut au suicide.
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Sophie Amélie
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