56 • Lover

Nous avons continué de discuter sur son lit pendant une bonne heure, de nous montrer des clips qu'on adore sur son ordi.

Le temps passe très très vite. On enchaîne sur pleins de sujets différents, comme on le faisait par message. On se charrie en live et c'est un pur bonheur.

Mais putain, qu'est-ce que j'ai envie de l'embrasser. C'est bien beau de discuter mais j'ai envie de le serrer dans mes bras, de passer ma main dans ses cheveux.

Le problème c'est que je n'ai encore jamais été aussi intime avec quelqu'un et je crois que je suis incapable de faire le premier pas.

Nous avons fini par nous allonger tout en continuant de discuter, tournés l'un vers l'autre.

L'ambiance se calma, nous échangeons quelques mots tranquillement tout en nous regardant.

S : Pendant quatre heures ??

WY : Ouais j'te jure, j'ai cru j'allais mourir de fatigue.

S : J'aurais bien aimé essayer.

WY : Bah tu serais mort aussi.

S : Non, moi je suis solide.

WY : Ouais ouais, telles les briques d'un mur hein ? - lâchai-je d'un air moqueur, faisant référence à son poème.

S : Pff connard - ricana-t-il amusé.

Sans nous en rendre compte, nous nous rapprochons lentement l'un de l'autre au file des minutes.

S : Ça me rappelle la fois où mes parents m'ont demandé de couper la haie dans leur jardin mais je me suis foiré et j'ai fait un gros trou.

WY : Mais t'es un gros boulet toi en fait - lâchai-je dans un rire en souriant.

S : Ouais vraiment - ricana-t-il doucement.

WY : J'aime trop quand tu me racontes tes anecdotes.

S : J'me rend compte que j'ai beaucoup de choses à raconter mine de rien...

WY : Tu vis une vie trépidante, que veux-tu.

La musique en fond changea et posa un rythme doux et enivrant. Nous disons de moins en moins de mots et nos yeux restent posés de plus en plus longtemps sur le visage de l'autre.

Je profitai de cet instant pour détailler San avec précision. Je me laissai entraîner dans une contemplation astrale. Son visage n'a jamais été aussi proche du mien et je peux en analyser chaque recoin comme jamais auparavant. J'ai l'impression d'observer une œuvre d'art.

Ses pupilles dilatées brillent dans la semi-obscurité et se baladent le long de mes traits, les miennes font de même et se posent sur ses lèvres rosées.

Je remarque que nous avons arrêté de parler. La musique défilant en fond est le seul témoin du temps qui passe.

San posa à son tour ses yeux sur ma bouche. Il resta bloqué dessus quelques secondes puis il avança lentement sa tête vers moi et nous nous embrassons enfin.

Ses lèvres restèrent pressées contre les miennes un court instant avant d'entamer de lents mouvements alanguis qui firent naître en moi une explosion d'émotions.

Les miennes suivirent le rythme et je pensai durant une seconde à Yeosang et ses cours sur les bisous. Vas-t-en ! Je me reconcentrai rapidement sur San. Sur la douceur de ses lèvres.

Je découvre cette sensation pour la première fois, c'est tellement doux, moelleux, exaltant et réconfortant. Trop de choses me viennent à l'esprit et je finis par ne plus penser à rien.

C'est donc ça de s'offrir à quelqu'un ? C'est ça l'amour ?

J'en veux encore, j'en veux plus, j'en veux tout le temps, pour toujours.

Malheureusement, il nous fallut reprendre notre souffle et nos esprits alors nous nous séparions lentement. Nous nous sommes regardés sans rien dire, un doux sourire aux lèvres. Un regard vaut mieux que milles mots, il m'aime et je le sais. Je l'aime et il le sait.

WY : Putain San faut que j'te dise...

S : Mh ??

WY : Ça fait des mois que je rêve de mettre ma main dans tes cheveux.

Il lâcha un rire amusé.

S : Je m'attendais pas à ça !

WY : J'suis sûr ils sont tout doux.

S : Bah vas-y, fais toi plaisir.

Je levai ma main vers sa chevelure de braise et fis glisser mes doigts entre ses mèches.

Je lâchai un sourire satisfait. Je réalise à cet instant précis que je suis là avec le gars que je convoite depuis un an. San. Je connais enfin la sensation qu'est de passer ma main dans ses cheveux carmins que j'ai tant de fois observés de loin.

Tout en gardant mes doigts entrelacés dans ses douces mèches, je le tirai vers moi pour l'embrasser à mon tour.

Notre échange fut plus intense que le premier, plus audacieux. Il posa sa main contre ma mâchoire tandis que la mienne ébouriffait ses cheveux doucement.

Je sentis sa langue me caresser les lèvres à la recherche de la mienne. Je la lui offris donc et découvris une nouvelle sensation. C'est chaud, c'est intime, c'est excitant.

Nous continuons de nous embrasser avec passion et envie durant de longues minutes, réticents à l'idée de nous décrocher l'un de l'autre. Mais nous finissons malgré tout par nous séparer, hébétés par notre échange haletant.

Nous nous regardons légèrement essoufflés.

S : Putain qu'est-ce que t'embrasses bien...

Je ne pus m'empêcher d'afficher un grand sourire fier.

S : J'ai cru que j'allais jamais pouvoir m'arrêter.

WY : Tu vas encore râler parce que tu vas faire une nuit blanche à cause de moi - ricanai-je d'un air malicieux.

S : Oui mais c'est pas grave, ...

WY : Oula, je sens que tu vas me sortir une phrase de lover... - le coupai-je avant qu'il termine de parler.

S : Tant que je la passe avec toi - lâcha-t-il, un sourire en coin.

WY : J'en étais sûr !! Tu deviens de plus en plus prévisible ! - me mis-je à rigoler, accompagné par le rire amusé de San.

S : J'peux rien y faire, c'est dans ma nature !

WY : Putain toi je suis sûr au lycée t'étais du genre à laisser des mots d'amour dans les casiers de tes crush !

S : Haha nan mais presque, j'ai une anecdote trop honteuse à te raconter !!

WY : Oh ouais, une anecdote !

S : Par contre je te préviens c'est trop la honte haaaan... - lâcha-t-il ultra gêné rien que d'y repenser. J'ai fais le truc le plus cliché au monde...

Nous nous redressions sur le lit pour être mieux concentrés.

WY : Vas-y, je t'écoute - répondis-je impatient.

S : Y avait un gars que j'aimais bien, on s'était déjà parlés quelques fois et j'avais vu qu'il me regardait vachement. Du coup un jour je lui avais donné rendez-vous aux casiers sous prétexte que je voulais lui parler. Et genre, après 5 minutes de discussion, je me suis approché de lui et je l'ai doucement poussé contre un casier pour l'embrasser et j'ai dit, attention San beau parleur, "En fait c'était ça que je voulais te dire. Salut." Et je me suis barré.

J'attendis à peine la fin de son récit pour exploser de rire, ce dernier résonnant dans les quatre coins de la chambre.

WY : TU TE FOUS DE MA GUEULE !? TU T'ES CRU DANS UN DRAMA OU QUOI ??? - lâchai-je hilare.

S : Nan mais j'te jure c'est chaud.... Tu rencontreras pas plus grand lover que moi - ricana-t-il ultra gêné, un sourire bête au visage. Et le pire dans tout ça c'est que je tremblais de partout alors que je faisais le mec confiant !

Je me mis à rigoler de plus belle, ayant une parfaite image de la scène en train de se dessiner dans ma tête.

WY : Oooooh, putaaain.... - expirai-je longuement après avoir repris mon souffle. C'est hilarant... Mais en plus le lycée c'était y a pas si longtemps !

S : Oui je sais, arrête de te foutre de ma gueule.... - ricana-t-il désespéré par son propre comportement. Putain si on m'avait dit que je te raconterais ça un jour...

WY : J'espère que t'en as plein d'autres des anecdotes comme ça à me sortir.

S : Moi aussi je veux que tu me racontes des anecdotes drôles sur toi.

WY : J'essayerai de m'en remémorer et je te les raconterai.

Il me fit son sourire niais puis me tourna le dos pour changer de playlist, assis en tailleurs et la tête penchée vers son ordinateur.

Pendant ce temps, j'observe sa silhouette se détacher de la lumière émanant de l'écran et des guirlandes rouges.

Il a les épaules larges, c'est sexy. Mais malgré ça, il reste mignon aussi.

Je m'approche de lui et me colle contre son dos, passant mes bras autour de sa taille. Je regarde un instant par dessus son épaule, il est en train de chercher une musique sur YouTube.

Je détourne alors la tête et observe sa nuque. Elle est dégagée, ses cheveux courts dessinent une ligne bien démarquée malgré ses quelques mèches qui rebiquent sur sa peau de velour.

J'ai envie de-

Mon corps ne laissa pas un instant de réflexion à mon esprit, je me laissai aller à ma pulsion. Je sortis légèrement ma langue et léchai sensuellement sa nuque dans un mouvement doux et lent.

J'ai pas pu m'en empêcher. J'ai cru un instant que San était une glace à la vanille.

Ce dernier se figea durant quelques secondes avant de se retourner vers moi et de planter un regard de braise dans le mien.

S : Tu m'as léché la nuque ??

Je me contentai de le regarder dans les yeux sans dire un mot, une expression neutre au visage.

S : Hier j'ai dit que j'allais te manger - lâcha-t-il d'une voix grave en me poussant sur le dos et en se positionnant au dessus de moi, les mains ancrées dans le matelas de part et d'autre de ma tête.

Je ne pus empêcher un rictus d'apparaître au coin de mes lèvres.

Conclusion du Chapitre 56 : Wooyoung a pris San pour une glace à la vanille.

56 chapitres avant le premier bisou... J'ai pas été très tendre avec vous, j'espère que vous avez savouré ce moment comme il se doit 😂😏

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top