Chère Carmen,

J'te vois de loin te déhancher,

Tes ch'veux arrivant dans l'creux d'tes reins,

Tu danses comme si plus rien n'existait, comme si l'monde n'valait plus rien,

Et moi,

J't'observe, assise dans mon coin, joint, tabac, alcool, musique résonnent dans mes oreilles,

Et toi,

Toi, t'es si loin, perdue dans tes mouvements sensuels,

Et moi, pendant c'temps, j'me décide enfin à m'approcher,

J'entends même pas mes talons claquer,

Et mon coeur s'met a battre la chamade, cherchant a s'enfuir r'joindre l'tien,

Puis, après avoir joué des coudes au milieu d'tous ces corps qui bougent en rythme,

J'te r'joins,

J'commence à bouger timidement contr' toi,

Tu t'retournes,

Tu m'regardes d'tes yeux sombres, presque noirs,

Et tu mets tes bras derrières ma nuque, puis tu continues d'bouger sensuellement, lassivement contr' mon corps,

Tes lèvres viennent explorer l'creux d'mon cou, m'arrachant des frissons d'bonheur,

J'mets la main dans tes ch'veux bruns, tu r'lèves la tête, ton regard croise d'nouveau l'mien,

Et là,

Sans faire attention au monde qui nous entoure ;

Tes lèvres fondent sur les miennes,

Et j'réponds,

Appuyant même le baiser, j'mordille ta lippe, tu gémis faiblement,

J'mets la main sur ta poitrine, et j'sens ton coeur pulser sous la pulpe d'mes doigts,

Certes on s'connait pas encore, mais j'crois qu'mon coeur aime d'jà l'tien...

BisounoursUnicorn.