JAS187 Lux Nocturna

Au crépuscule, hélas, de cette nuit d'amour,
Vint la fin des dix nuits et celle des dix jours :
Telle une mélodie sur un violon brisé,
Une dernière étreinte et un dernier baiser,
Puis un dernier regard sur le pas de la porte,
Avant que de monter dans le train qui m'emporte,
Filant sans s'arrêter vers le septentrion.
Je te maudis encor, Distanciation,
D'avoir mis entre nous, cette odieuse frontière,
De n'avoir pu sentir, une fois, la dernière,
Son souffle sur ma peau et se mêler au mien,
Avant de disparaître en volutes de rien.
Une main sur sa joue, un mot, une caresse,
Ultimes témoignage et gestes de tendresse...
Je reste sur le quai, complètement crétin,
Regardant s'éloigner le métropolitain.
Puis, avant mon départ, la cité Phocéenne
Offrit à mes regards, lueurs céruléennes,
Ainsi qu'un souvenir, reflets d'or et d'airain,
Qui, loin de l'apaiser, ravivaient mon chagrin.
Car je laissais en toi des fragments de mon âme.
Aussi loin que j'essaie de fuir, mon tendre drame
Me rappelle sans cesse à marcher dans tes pas.
Je ne peux m'en ouvrir, ils ne comprendraient pas...
Ce sentiment glacial en mon cœur et mon corps,
En retrouvant le ciel et les briques du Nord,
En passant le perron d'un foyer déserté,
Quelques heures à peine après t'avoir quittée.
Chaque goutte du sang qui coule dans mes veines
Se languit de ces doux effluves de verveine,
Enivrantes senteurs qui, portées par tes mains,
Donnaient un nouveau cap tout au bout du chemin.
Ravalant les sanglots, qui, malgré tout explosent,
Je me laisse entraîner par le parfum de rose :
Je te revois alors, debout à la fenêtre,
Damoiselle splendide, autant que l'on peut l'être,
Tes courbes dessinées ainsi qu'une statue ;
Je te prends dans mes bras, Muse si peu vêtue :
Le tendre souvenir des amours sensuelles,
Change magiquement mes pleurs en arc en ciel.

Julia Anya Strauss

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