Chapitre 8 : "Mais qu'est ce que...?"

Minuit était indiqué à la pendule. Plus personne n'était là, et toutes les lumières étaient éteintes. Elle était donc seule. Elle s'approcha du porte-manteau recouvert de plastique. La robe de Carelle. Elle l'ouvrit : elle allait enfin pouvoir faire ce qu'elle voulait et se venger de la nouvelle styliste.

_______________________________________

Carelle se réveilla très tôt le lendemain matin. Aujourd'hui, c'était le grand jour : celui qui allait enfin lui permettre de prouver sa valeur et montrer le fruit de son travail.

Elle se prépara en chantonnant, toute heureuse de l'ouvrage qu'elle avait fabriqué. C'était une très belle robe, avec de la dentelle.

Toute la semaine s'était déroulée dans le meilleur des mondes pour la jeune femme : une pièce lui avait été réservé spécialement pour faire sa robe et pour pouvoir n'être dérangée par personne, et la nuit elle la laissait dans le local pour que celle-ci ne soit ni abîmée ni volée.

Elle avait donc une grande confiance en les événements qui allaient suivrent.

Pourtant, lorsqu'elle pénétra dans le hall d'entrée de l'immeuble, Carelle eut un mauvais pressentiment. Elle regarda tout autour d'elle mais ne vit rien de suspect.

Elle alla voir Mathilde et comme à son habitude, cette dernière la salua chaleureusement. Mais dès lors qu'elle vit la mine inquiète de Carelle, elle lui demanda :

"-Tout va bien ? Tu a l'air inquiète.
-Je le suis. Lorsque tu es arrivée ce matin, tu n'as pas vu ou entendu quelque chose d'inhabituel ?
-Non, pourquoi ?
-Je ne sais pas, j'ai un mauvais pressentiment, un instinct qui me dit qu'il s'est passé quelque chose de grave, ou qu'il va se passer quelque chose de grave."

Mathilde fit les gros yeux, choquée. Comment ça, quelque chose de grave ? Un incendie ? Un meurtre ? Un kidnapping ?

Quand elle vit la figure de son amie devenir plus pâle que la porcelaine, Carelle s'empressa de rassurer son amie :

"Ne t'en fais pas, je te préviendrai si quelque chose de louche se produit. Ne te fais pas de soucis, restes simplement sur tes gardes."

Mathilde s'empressa d'hocher la tête.

"Je dois y aller, sinon je vais être en retard. On se retrouve ce midi pour déjeuner ensemble, comme d'habitude ?"

Son amie acquiesca d'un mouvement de la tête.

Un petit sourire en coin se dessina sur les lèvres de Carelle.

Elle prit l'ascenseur, mais sa tension ne redescendait pas, au contraire, elle montait, comme si la jeune femme se rapprochait de plus en plus de sa source de malaise.

L'ascenseur s'immobilisa et elle put en sortir.

La jeune créatrice de mode se dirigea vers sa salle, prit ses clés et ouvrit la porte de son bureau. Le plastique était bien sur sa robe. C'était déjà rassurant.

Mais lorsqu'elle enleva ce dernier, son cœur manqua un battement.

Le robe avait été coupée à certains endroits, mais bien précis comme si c'était fait exprès. Ce qui faisait qu'on pourrait croire que c'était fait exprès, mais en fait non, et cela rendait la robe moche. Elle était pire que les robes vendues dans le grand commerce. Personne ne voudrait jamais porter cela.

Et évidemment, Mr Arewa allait croire que c'était donc Aline qui avait fait l'ouvrage pour le défilé.

Carelle se retint de pleurer. Pas ici. Pas à côté de ses collègues.

Alors, lorsque son patron arriva pour examiner son travail, elle garda la tête haute.

"Mais qu'est-ce que...?"dit Mr Arewa.

"Je ne sais pas, monsieur. Lorsque je suis arrivée ce matin, elle était ainsi, pourtant, hier soir elle n'était pas déchirée."

Félix ouvrit grands ses yeux : de toute évidence, il ne la croyait pas.

"C'est impossible, mademoiselle. Personne n'aurait pu pénétrer ici dans la nuit, c'est beaucoup trop protégé. Les premières impressions que vous avez faites se sont révélées fausses. Quel dommage... Vous avez encore beaucoup à apprendre. À commencer par ne pas tenter de vous approprier le travail de vos collègues, mademoiselle, c'est très grave. Nous allons en discuter dans mon bureau, à l'abris des oreilles indiscrètes."

Et c'est le cœur lourd que Carelle suivit Mr Arewa dans son bureau pour une faute qu'elle n'avait pas commise.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top