Chapitre 36 : "Je le hais !"
Après toutes leurs émotions, Carelle et Vilya devaient impérativement parler à Félix.
L'appartement de ce dernier était sur leur chemin du retour, alors elles décidèrent de s'y arrêter.
Lorsqu'il ouvrit la porte, il fut surpris.
"-Carelle, Vilya, mais enfin que faites-vous ici ? Je croyais que nous n'étions plus en...
-Non, on n'est plus ensemble. Mais je t'apporte la preuve que M. Erpin est vraiment un homme exécrable.
-Encore ? Carelle, tu es obsédée par cet homme. Je ne te comprends pas.
-Je veux uniquement prouver qu'il te ment !
-Je te préviens, c'est la dernière fois que tu m'en parle et que tu me racontes des bêtises pareilles.
-Je vais te montrer."
Vilya alluma son téléphone et le présenta à M. Arewa.
"-Avec Carelle, nous avons établi un plan. Elle devait faire répéter le chantage que M. Erpin lui avait fait. En bas de l'immeuble, j'attendais un coup de fil de sa part. Dès qu'elle m'a appelé, je suis rentrée et ai dit que j'avais oublié une affaire. Je suis remontée rapidement, tandis qu'elle gagnait du temps le temps que j'arrive. À peine arrivée, j'ai enregistré la conversation. La voici. Écoutez."
Elle lança l'enregistrement, qui retraçait toute la conversation de Carelle et M. Erpin.
En entendant le chantage fait à Carelle, Félix poussa une exclamation choquée.
L'enregistrement s'arrêtait et il parla :
"-Je n'y crois pas... Vous êtes vraiment folles. Je ne comprends pas pourquoi vous avez fait ça. Me mentir, pour me liguer contre Eric. Vous avez un sérieux problème. Et sachez qu'un mensonge aussi grave sera puni. Je ne laisserai pas passer cela. Demain, rassurez-vous, je prendrais des mesures en conséquence. Je n'arrive pas à y croire."
Sur ce, il les poussa dehors et claqua la porte devant leurs visages complètement ébahis et tétanisés.
Carelle refoula ses larmes de rage et d'incompréhension avant de dévaler les escaliers de l'immeuble. Une fois en bas, elle s'autorise à lâcher sa colère.
"-C'est un imbécile ! Je le hais !" cria la styliste.
Elle pleurait de tristesse mais surtout de colère.
Comment avait-il pu lui faire ça ?
S'il ne la croyait pas, c'est qu'il ne la méritait pas et que c'était un idiot.
Vilya arriva peu de temps après, et le trajet jusqu'à chez elle se fit dans le plus grand silence.
***
Le lendemain matin, après une nuit blanche, Carelle se demandait ce qui l'attendait, avec Vilya, comme conséquence à leur acte de la veille.
C'était déjà le vendredi, et heureusement, c'était le dernier jour où la styliste devrait supporter M. Erpin. Cela la rassurait quelque peu.
Elle avait hâte d'être à la semaine suivante, afin de ne plus avoir à le côtoyer autant.
En arrivant sur son lieu de travail, elle fut surprise de voir le bureau de son patron fermé. D'habitude, M. Erpin n'étant pas encore arrivé à cette heure-ci, la porte était ouverte.
Mais la jeune femme comprit rapidement, lorsque le bureau se rouvrit, et qu'en sortirent Félix et M. Erpin. Les deux hommes avaient le visage impassible, ne laissant paraître aucune émotion.
Que se passait-il ?
Carelle n'allait pas tarder à le comprendre : M. Arewa réunit toute l'équipe et prit la parole.
"-Bonjour à tous. Vous devez probablement être surpris de me voir ici, sachant que je suis censé être en formation. Malheureusement, des problèmes dans ce service m'ont retenu aujourd'hui.
En effet, de nombreux incidents à l'égard de M. Erpin ici présents se sont produits."
Son regard s'appuya volontairement sur celui de Carelle. Il était empli de déception et de colère.
Cet échange ne passa pas inaperçu à Aline. Cette peste vit les émotions de M. Arewa et jubilait intérieurement de cette froideur.
"-Ainsi, j'ai décidé de le nommer sous-chef à la place de mademoiselle Carelle. Je suis sûr qu'il accomplira ce travail avec plus de sérieux encore que celle-ci."
Aline explosa de joie et se mit à applaudir, bientôt rejointe par l'ensemble de l'équipe.
Mais Carelle s'en fichait. Son regard était ancré dans celui de M. Erpin : le visage de ce dernier s'était enfin délié, et il exprimait la domination. Il était heureux d'enfin pouvoir contrôler tous les faits et gestes de Carelle.
"-Je souhaite également vous dire que ma formation se prolonge d'une semaine. C'est donc M. Erpin qui vous dirigera durant cette semaine supplémentaire d'absence."
Carelle plongea son regard dans celui de Félix, qui ne la quittait plus des yeux : c'était donc cela, sa conséquence.
Il la dégoûtait, par sa naïveté.
C'était trop. La jeune femme ne dit pas un mot, et traversa la salle. Elle récupéra ses affaires.
Tout les yeux se rivèrent en un seul endroit : la porte, qui se refermait dans un bruit sourd.
Carelle était partie.
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