Chapitre 35 : "C'est fini"
Le lendemain soir arriva malheureusement très vite. Carelle angoissait, mais savait ce qu'elle avait à faire : normalement le plan marcherait comme sur des roulettes. Et puis, c'était leur dernière chance de prouver l'atrocité de cet homme. Si le plan venait à échouer en revanche...
Ne serait-ce qu'y penser donnait des frissons à Vilya et son amie, alors elles ne préféraient pas le faire.
Alors, comme la veille, Carelle resta tard. Tout le monde était parti, même Vilya. Ils ne restaient que M. Erpin et la styliste.
Comme prévu, il la fit venir dans son bureau. La jeune femme s'excusa en disant qu'elle devait se rendre aux toilettes avant de venir le voir.
Mécontent, il accepta tout de même. À peine arrivée, elle passa un rapide coup de fil :
"-Allô ? C'est bon.
-Super. Bonne chance. À toute à l'heure.
-Merci. J'espère que ça va aller.
-Courage. Je suis avec toi."
L'appel était terminé. Maintenant, il fallait prendre le plus de temps possible, sans que M. Erpin se doute de quoi que ce soit.
Ainsi, pour gagner du temps, lorsque Carelle arriva devant lui, elle prit son temps :
"-Bonjour. Je ne vous ai pas beaucoup vu aujourd'hui...
-Ma chère Carelle. C'est normal, je travaille sur un projet important en ce moment. Mais je ne peux pas t'en dire plus..."
La jeune femme serra les dents. Son ton mielleux
"-J'espère que tu as bien réfléchis à ma proposition d'hier soir...
-Justement, j'avais une question à vous poser à ce sujet. Pouvez-vous me répéter ce que vous m'avez "proposé" ?
-Pardon ?
-Ce serait pour m'ôter un doute... Je ne sais plus exactement les termes de notre "contrat" forcé.
-Oh, mais bien sûr, princesse. Tu as le choix : soit tu acceptes mon rendez-vous au café d'en face, et tu me laisses me ramener chez toi...
-Ce n'était pas...!
-Tut, tut, tut ! Il y a des conséquences pour les choses qui ne me plaisent pas... Donc soit tu acceptes mon rendez-vous et tu me laisses te raccompagner, soit tu fais le ménage de tout l'étage et je te renvoie. Alors, que décides-tu ?
-Vous n'avez pas le droit !
-Ah bon, je n'ai pas le droit ? Ça, c'est ce que tu crois princesse. Mais j'ai justement tous les droits, je suis ton patron, et tu me dois obéissance. Si tu ne m'obéis pas, j'ai tous les droits.
-Dans ce cas-là, je refuse. Je refuse de partir en rendez-vous forcé avec..."
Mais soudain, un bruit interrompit leur conversation : la plante devant la porte de bureau avant bougé.
Carelle se leva et hurla d'un coup :
"-Cours !"
Sans plus attendre, une ombre se précipita vers l'ascenseur, suivit de près par Carelle.
M. Erpin mis quelque temps à reprendre ses esprits et à réagir.
Lorsqu'il se mit à courir après l'ombre, qui n'était pas moins que Vilya, et la styliste avec qu'il s'entretenait, les portes de l'ascenseur s'ouvraient déjà.
Vilya y entra et appuya sur la fermeture des portes, afin que son amie puisse y entrer, mais pas M. Erpin.
Sachant que tout se jouait à quelques secondes, Carelle accéléra.
Les portes se refermaient. M. Erpin était à moins de cinq mètres de Carelle.
En courant plus vite qu'elle se pensait un jour capable, la jeune femme le devança de 50 centimètres de plus.
Elle entra dans l'ascenseur.
Il arrivait juste derrière.
Les portes allaient se fermer.
Mais la main de M. Erpin passa devant les portes. Elles se rouvrirent.
Cette fois, c'était fini.
"-Et bien, mesdemoiselles. On dirait que vous avez voulu me tendre un piège. Mais vous vous êtes prises au piège vous-même à ce que je vois."
Il éclata d'un rire mauvais, qui ne présageait rien de bon.
Un regard leur suffit. En même temps, Vilya et Carelle se jetèrent sur M. Erpin.
Non préparé à cet assaut, celui-ci, ayant un mauvais équilibre, chancela.
Ces secondes permirent aux deux jeunes femmes de se lancer sur la porte des escaliers.
Elles les dévalèrent en un rien de temps. Les étages défilaient, les uns après les autres.
Les cris de M. Erpin tentant de les rattraper résonnaient à rythme régulier dans les couloirs de l'immeuble, interloquant certaines personnes travaillant dans les étages inférieurs à celui des deux jeunes femmes.
Essoufflé, au bord du malaise, M. Erpin, voyant bien qu'il ne les rattraperaient maintenant plus, s'arrêta, au milieu des escaliers de l'immeuble.
Fou de rage, il enfonça son poing dans le mur.
"-Je vous rattraperai ! Ne croyez pas que vous m'échapperez ainsi !"
Cela n'arrêta pas les deux jeunes femmes.
Le souffle court, la tête qui tournait, celles-ci sortirent de l'immeuble.
Soudain, l'adrénaline accumulée sortit. Prises d'un fou rire incontrôlable, mélangé à de la panique, elles se prirent dans les bras l'une de l'autre.
Une fois la pression redescendue, ce fut le soulagement immense qui ressortit.
"-On a réussi. C'est fini. Il ne nous atteindra plus."
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