Chapitre 31 : "Jamais !"
M. Erpin s'arrêta devant Carelle. Celle-ci se colla un sourire forcé sur le visage et lui demanda :
"-Bonjour M. Erpin, comment allez-vous ?
-Bonjour Carelle. Je vais excellemment bien aujourd'hui.
-Ah, et cela a un rapport avec votre discussion avec M. Arewa ?
-Un rapport direct, Carelle, et tu dois être la première à l'apprendre."
La jeune femme ne le sentait pas, mais elle ne s'attendait certainement pas à ce que son collègue allait lui dire.
"M. Arewa va faire un stage de formation pour élargir son savoir-faire et ses connaissances dans un autre service. La durée étant d'une semaine, il a décidé de me nommer patron du service pour la semaine."
M. Erpin s'en réjouissait, cela se voyait à son visage crispé qui retenait un large sourire.
"-Comment ? Mais enfin, vous n'êtes ici que depuis même pas deux semaines !
-Je le sais, Carelle, je le sais. Mais c'est ainsi. Désormais, tu seras sous mes ordres, tu devras faire ce que JE veux."
Il approcha sa main du menton de la jeune femme et le lui attrapa fermement. Elle se dégaga brusquement avant de se partir rapidement vers le bureau de son patron. Ce qu'elle vit la choqua plus encore que les révélations que venaient de lui faire M. Erpin : Félix rassembler ses affaires en mettant son manteau.
"Mais alors... Il disait vrai ?"
Son petit ami sursauta ; il ne l'avait pas vu ni entendu rentrer.
"-Ah, c'est toi. Tu m'as fais peur. Que disais-tu ?
-Il disait donc vrai...
-Qui ça ? Erpin ? Oui, je vais faire une formation dans le service de la gestion des commandes. N'est-ce pas génial ?
-Si, si je suis très contente pour toi." murmura Carelle.
"-J'aurai juste aimé que tu me préviennes avant, et que tu me dises que c'est M. Erpin qui te remplace.
-Je suis désolé, je l'aurai volontiers fait, mais je n'ai eu l'information que ce matin. Et ne t'en fais pas pour M. Erpin, je suis sûr qu'il fera du bon travail. En plus, tu ne seras pas seule, tu pourras également compter sur Vilya et tes autres collègues.
-Tu as sûrement raison."
Elle affichait un sourire heureux, mais au fond, elle n'était pas rassurée, et angoissée.
"-Je dois y aller, mon ange. Je t'attendrai ce soir à la sortie de l'immeuble.
-D'accord, à ce soir alors."
Ils s'embrassèrent, puis après un dernier regard, Félix disparut avec l'ascenseur.
Vite, Carelle rejoignit Vilya avant que M. Erpin ne l'intercepte pour l'embêter. Peine perdue, il la rattrapa et l'obligea à se tourner vers lui :
"Ah Carelle, Carelle, Carelle. Suis-moi s'il-te-plaît."
Elle fit donc ce qu'il demandait et le suivit dans le bureau de M. Arewa. Il ferma la porte derrière lui, et ce détail n'échappa pas à la jeune femme. Tous ses sens étaient en alerte. Il entama la discussion :
"Maitenant que je suis ton patron, tu vas devoir faire ce que je veux."
Méfiance et prudence. Les mots que Carelle se répétait dans sa tête.
"Tu vas commencer par me masser, j'ai un peu mal au dos."
La styliste était stupéfaite :
"-C'est une blague ? Je suis styliste, pas masseuse ! Vous êtes mon supérieur, d'accord, mais je ne suis en aucun cas votre esclave !
-Bon écoute petite, tu vas m'obéir, ou je me verrai dans l'obligation d'en parler à la direction.
-Je refuse."
M. Erpin la regarda droit dans les yeux, et commença à s'avançer vers elle, ce qui la paniqua.
"-Ah oui, tu refuses ?
-Mais... Mais enfin qu-que faites-vous ?"
Il ne répondit rien, continuant à avançer. Un sourire terrifiant se dessina sur ses lèvres. Carelle recula, mais se heurta à un mur.
Bientôt, plus qu'un centimètre ne les séparait.
"Alors, tu vas devoir accepter ce rendez-vous avec moi, celui que je t'ai déjà proposé. Ce soir, 19h dans le café d'en face."
Elle sentait l'haleine putride de M. Erpin se répandre sur son visage.
"Jamais !" lui cracha-t-elle au visage comme réponse.
D'un coup, elle lui balança son poing dans la figure, ce qui fait chanceler son agresseur. Elle en profita pour le pousser, et il perdit l'équilibre. Alors, vite, elle se précipita vers la porte et s'enfuit.
Sur ce coup là, elle avait eu de la chance. Beaucoup de chance. Carelle venait de s'échapper des griffes de son agresseur de justesse. Mais désormais, elle avait peur, très peur : jusqu'où était-il capable d'aller pour obtenir ce maudit rendez-vous ?
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