Chapitre 30 : "Tu as gagné"
Il était indiqué 2h14 sur l'horloge de son téléphone lorsque Carelle arriva chez son petit ami.
L'appartement de ce dernier était assez grand, et permettait largement d'y vivre à deux, surtout pour une nuit. Félix fit rapidement faire le tour de son appartement à la jeune femme.
Mal à l'aise, il ne savait ensuite pas quoi dire. C'est la styliste qui engaga maladroitement la conversation :
"-Bon eh bien... Que dirais-tu de dormir maintenant ?
-Je pense que c'est une bonne idée." répondit son patron avec une pointe d'humour.
"-Tu préfères dormir dans le grand lit, ou dans le canapé ?
-Je... Dans le canapé je pense que ce serait une bonne idée.
-Pas de problème. Je vais chercher ce qu'il faut."
Carelle remercia son petit ami, tandis qu'il partit prendre les draps dont elle avait besoin. Elle avait refusé de dormir avec Félix, car elle ne savait pas s'ils étaient prêts. Ça faisait déjà quelques temps qu'ils étaient ensemble, mais partager le même lit... la jeune femme préférait prendre son temps. Elle avait bien lu la déception dans le regard de son patron, mais il comprenait, et n'avait pas insisté.
Son malaise se dissipa lorsqu'il revint avec les draps. Quand il voulut l'aider à les installer, elle le stoppa :
"-Non, ne t'inquiète pas je m'en occupe.
-Ça ne me dérange pas de t'aider.
-J'insiste.
-Très bien, tu as gagné."
Et alors qu'il se retourna pour partir, Carelle le retint :
"Merci, vraiment, pour tout ce que tu as fait pour moi aujourd'hui. Je t'aime."
Félix attrapa doucement son menton, de sorte que le regard de sa petite amie se plonge dans le sien.
"Moi aussi je t'aime."
Et sans lui laisser le temps de répondre, il déposa un baiser sur ses lèvres.
"-Si tu as besoin de quoi que ce soit, même si je dors, tu peux me réveiller, je laisserai la porte ouverte. Bonne nuit, mon ange.
-Bonne nuit Félix."
***
Le lendemain matin, Carelle et Félix se rendirent au commissariat pour porter plainte, pour que la styliste récupère une majeure partie de ses biens. Ensuite, la police les informa que l'enquête allait durer plus longtemps que prévu, et que la jeune femme ne pourrait pas récupérer son appartement avant plusieurs semaines. En revanche, elle pouvait passer pour prendre les affaires nécessaires restées dans son appartement, telles que ses vêtements, et ses affaires pour le travail.
Les nuits suivantes, Carelle dormit mal. Elle faisait sans cesse le même cauchemar où elle voyait les cambrioleurs rentrer chez elle et vider son appartement. Alors, la troisième nuit où elle dormait chez son patron, la jeune femme en parla à son petit ami, et ils décidèrent de tester une nouvelle chose : dormir ensemble. Peut être qu'en sentant une présence rassurante, la styliste pourrait dormir.
***
Le lundi matin, Carelle et Félix se rendirent ensemble au travail. Il était tôt, et heureusement, personne ne vit qu'ils arrivèrent en même temps. C'était mieux pour eux, comme ça ils n'auraient pas à répondre aux questions et à laisser des rumeurs se répandre.
Vilya arriva et son amie lui raconta tout ce qui s'était passé pendant le week-end. D'abord désolée pour elle, Vilya fut ensuite ravie d'apprendre que Carelle logeait chez Félix et qu'ils avaient passé la nuit ensembles.
"-Au final, tu as pu dormir ?
-Oui, grâce à Félix ; je me suis endormie dans ses bras."
Vilya lui adressa un sourire complice avant d'ajouter :
"-Et tes cauchemars, ils sont encore présents ?
-Ils me hantent toujours, c'est sûr, mais ne m'empêchent plus de dormir.
-C'est vraiment terrible ce qui t'es arrivé. En tout cas, sache que si jamais cela t'arrive de nouveau, mon appartement te sera toujours ouvert."
Vilya était une vraie amie pour Carelle, et cette dernière lui en était très reconnaissante.
Dans la journée, Aline vint voir sa rivale. On ne sait comment, elle avait eu vent du cambriolage de sa responsable, et du fait qu'elle avait dormi chez son patron.
"-Alors comme ça, tu as dormi chez M. Arewa ? Je suis très heureuse pour ton cambriolage, mais ne crois pas t'en tirer comme ça. Pour qui tu te prends à dormir chez notre patron ?
-Je fais ce qui me chante, d'autant qu'il m'a gentiment ouvert sa porte, en attendant que je récupère mon appartement. Et je te conseille de redescendre d'un ton avec moi, car que je sache, je suis ta supérieure.
-Je ne te laisserai pas t'en tirer comme ça !
-C'est ce que j'attends de voir."
Aline serra les dents puis repartit, tandis que Carelle affichait une moue satisfaite. Depuis qu'elle était devenue sa supérieure, Aline ne pouvait plus lui parler comme elle le voulait, et ne lui cherchait moins de problèmes, néanmoins la façon dont elle venait de la menacer ne lui plaisait guère.
Carelle arrêta d'y penser, et regarda autour d'elle : elle vit aussitôt son patron en grande conversation avec M. Erpin. Il fallait aussi faire avec cet homme qui la terrifiait.
Sentant le regard de la jeune femme sur lui, M. Erpin se tourna vers elle, et afficha un grand sourire, qui ne fit qu'à grandir la peur de Carelle. Puis, lentement, il commença à s'approcha de la styliste.
Que lui voulait-il ? En tout cas, ce sourire ne présageait rien de bon...
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