Chapitre 20 : "J'étais en colère"
Félix déglutit difficilement. Carelle avait frappé fort ! Il se frotta rapidement la joue qui était déjà devenue rouge.
"S'il-vous-plaît, laissez-moi vous expliquer..."
Le regard noir, son employé lui lança froidement :
"Le dire quoi ? Que nous avions passé une bonne journée, puis qu'à la fin, vous vous être mis à pleurer comme un bébé à la gare, et que depuis vous êtes cruel dans vos propos envers moi ? Ça, je le sais déjà, merci !"
À l'entente du "pleurer comme u' bébé", Vilya, qui assistait à toute la scène ne put retenir un petit rire, tandis que Mr Arewa écarquilla les yeux : il ne pensait pas que Carelle l'avait vu pleurer !
Mais bien vite, il se reprit.
"-Je ne voulais pas pleurer devant vous, mais je crois que c'est raté.
-Plutôt oui."rétorqua Carelle qui commençait à s'impatienter.
"Je suis désolé de m'être comporté ainsi envers vous. Vous êtes une jeune femme très gentille, en plus. C'est juste que lorsque nous avons évoqué le monde dans lequel nous vivons, j'ai... Cela m'a rappelé une terrible douleur."
Carelle s'adoucit immédiatement.
"-Oh... Que s'est-il passé ?
-Je...Quand j'avais 17 ans, ma sœur en avait 14. Un jour, elle sortait du collège, et le bus ne la récupérait pas, exceptionnellement. Elle m'avait demandé d'aller la chercher, mais je n'avais pas pu car je devais aller chez un ami pour nos études. Elle devait donc rentrer à la maison à pied, seule. Mais, sur le chemin, elle... Elle s'est fait enlevée, puis à été tuée. Et c'est moi qui... Qui... Qui ai retrouvé son corps quelques jours plus tard dans un lac."
À ces souvenirs, Mr Arewa fondit en larmes.
"-Oh non, je suis désolée pour vous, cette histoire est terrible... C'est abominable ! Mais... Pourquoi ne m'avoir rien dit ? Pourquoi m'avoir ignorée et avoir réagi comme ça ?
-Je sais, mais je ne voulais pas vous embêter avec mes problèmes personnels, nous ne nous connaissons pas assez pour que je puisse vous parler d'une telle chose. Et puis, j'avais besoin de me renfermer sur moi-même. Je crois qu'au fond de moi, je n'ai jamais réellement fait mon deuil. Quand elle nous a quitté, je me suis enfermé dans ma bulle et je ne laissais plus rien paraître. Je pensais que cela me guérirai. Mais le temps à juste passé, et je ne m'en suis toujours pas remis. Et quand nous en avons reparlé, cela a rouvert ma blessure qui n'avait été effacée que par le temps. J'étais en colère. Nous n'avons jamais retrouvé son meurtrier, et cela me mets en rage de savoir que quelqu'un d'aussi dangereux est encore en liberté. Et j'ai déverse ma colère sur vous. Je suis vraiment désolé pour vous, Carelle."
La jeune femme en eut le souffle coupé : elle ne s'attendait vraiment pas à ça, et encore moins à ce qu'il se dévoile ainsi.
"Ne vous en faites pas, je suis sûre que vous irez mieux. Je ne vous en veux pas, je comprends tout à fait ce que vous ressentez, et votre besoin de vous défouler sur quelqu'un."
Elle lui sourit gentiment, ce qu'il fit aussi en retour.
Mais, un raclement de gorge se fit entendre, les coupant ainsi de leur discussion :
"Désolée de vous interrompre hein, mais j'ai faim moi !"
Carelle se mit à rire en lui prenant le bras et en faisant signe à son patron :
"Dans ce cas, allons-y !"
Et ensemble, ils partirent gaiement.
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