Le lendemain matin, Carelle et ses collègues devaient se rendre au défilé pour avoir des précisions sur le déroulé et tout ce qui suivait. La jeune femme avait donc une grande pression : elle représentait sa société mais également sa couture. Elle n'avait pas le droit d'échouer. Pas maintenant.

Cependant, lorsqu'elle vit Vilya, son appréhension diminua un peu car celle-ci lui dit avec confiance :

"Tu vas être superbe j'en suis sûre !"

Carelle esquissa un sourire : plus facile à dire qu'à faire !

"-Je vais faire de mon mieux... J'espère que je ne vais pas me ridiculiser !
-Mais non, ça va aller, pourquoi te ridiculiserais-tu ?
-Si je marche sur ma robe, si je tombe...
-Que des "si"! Tant que tu restera concentrée, tout se passera bien, je te le promets ! Ne te mets pas autant de pression, ça n'en vaut pas la peine.
-Merci Vilya. Tu es vraiment une superbe amie !
-Bon, allons-y, ça ne sert à rien de se faire attendre plus longtemps."

Elles se retournèrent pour partir, mais aussitôt, une voix les en empêchèrent.

"Mademoiselle Carelle ! Enfin je vous trouve ! Ça fait une demi-heure que je vous cherche ! Nous devons vite faire les essayages pour voir si la robe est à votre taille. Et vous là, dit-il en désignant du doigt Vilya, allez me faire un café, et vite. Pas de sucre avec une petite fumée."

L'amie de Carelle se mit à rire.

"Vous vous êtes trompé il me semble."

Puis sur un ton glacial :

"-Je ne suis pas votre chien, vous allez redescendre d'un ton. Je suis l'une des couturières qui a fait les tenues pour le défilé. Donc allez trouver quelqu'un d'autre.
-Ah... Euh..."

Il s'apprêtait à partir mais Vilya l'en empêcha.

"-Et mes excuses ? Je crois que vous avez un sérieux problème avec la politesse vous.
-Pardonnez moi mademoiselle..." marmonna l'homme.

Puis il se précipita vers une femme qui passait.

"Hé, vous ! Je veux un..."

Vilya secoua la tête d'agacement et moussa un profond soupir.

"Décidément, il n'a pas compris la leçon celui-là."

Puis elle se tourna vers Carelle.

"-Vas-y, ils t'attendent. Et puis tu es déjà en retard.
-Tu as raison. À toute à l'heure !"

Et elle partit en faisant un petit signe de la main à son amie.

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Une fois que les stylistes eurent fini de prendre les mesures de Carelle pour sa robe, elle fut appelée par Mr Arewa pour régler les dernières affaires sur scène.

Mais bien sûr, celui-ci ne lui adressa pas la parole.

La journée fut longue, mais le soir, Carelle et Vilya décidèrent de partir ensemble se promener dans la rue.

Elles partaient en discutant joyeusement, quand un bruit se fit entendre. Les jeunes femmes se retournèrent en même temps, surprises, mais ne virent rien. Elles décidèrent de continuer leur chemin, en restant tout de même sur leurs gardes.

Mais elles étaient suivies. Carelle le sentait. Alors d'un coup, elle se retourna, et vit une ombre se cacher vite derrière un grand buisson.

"On sait qu'il y a quelqu'un ! Sortez immédiatement, ou nous appelons la police !"

Quelques secondes passèrent sans qu'il ne se passe rien, mais l'ombre finit quand même par sortir.

Et...

"Félix ?" souffla Carelle.

Celui-ci soupira.

"Mademoiselle Carelle... Je suis désolée de vous avoir suivie mais je ne..."

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase car Carelle l'en empêcha.

La gifle venait de partir.