Chapitre 1 : "Je suis embauchée !"
Carelle prit les mesures, puis regarda le croquis sur son carnet. C'était bien cela. Il lui manquait juste deux petites coutures à faire et l'ouvrage serait prêt. La jeune femme espérait vraiment réussir. Son avenir, sa future carrière professionnelle étaient en jeu ; elle ne pouvait pas se permettre d'échouer.
Celle-ci regarda sa montre : 23h15. Le temps de finir sa couture, il serait minuit. Carelle ne dormirait pas beaucoup cette nuit-là, mais tant pis.
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Le lendemain, la jeune femme se leva à cinq heures du matin. Elle jeta un rapide coup d'œil à son ouvrage : tout était bien en place et rien n'avait bougé depuis la veille.
Elle prit le métro parisien et arriva à sa destination : un grand immeuble se dressait devant elle. La hauteur était telle qu'on ne voyait pas le bout. Peut-être une trentaine d'étages ?
Les vigiles postés à l'entrée la laissèrent passer et Carelle se présenta à l'accueil avec sa lettre. La dame la lui prit et regarda la jeune femme avec douceur. Elle lui indiqua ensuite à quel étage se rendre.
Carelle la remercia rapidement et pressa le pas, pour arriver devant l'ascenseur du bâtiment. Elle appuya sur le bouton qui s'encadra de rouge et émit un petit bruit sonore lorsqu'il arriva au rez-de-chaussée.
La jeune femme entra donc dedans et l'ascenseur s'arrêta à plusieurs étages. Des gens qu'elle ne connaissait pas montèrent à l'intérieur.
"Peut-être vais-je bientôt devoir faire leur connaissance" pensa-t-elle.
Un petit coup d'œil aux boutons lui apprit que l'immenble possédait 44 étages. Elle allait donc presque tout en haut. Elle frissonna : sa peur du vertige lui revint en tête.
Mais Carelle réussit à focaliser son attention ailleurs : son ouvrage. Il était bien emballé et protégé, et heureusement, car sinon il aurait déjà été froissé.
L'ascenseur s'immobilisa et Carelle pu descendre. Là, une grande salle apparut devant elle. Cette dernière avait la forme d'un grand L. Des gens s'affairaient de toutes parts et le bruit était tellement fort qu'il commença à donner la migraine à la jeune femme.
Cette dernière tenta désespérément de se frayer un chemin à travers tout ce monde pour demander à quelqu'un où il fallait qu'elle aille mais il y avait trop de monde.
Heureusement, quelques instants plus tard, un homme vint l'accoster et mettre un terme à cette panique qui naissait en Carelle.
"Bonjour, mademoiselle. Vous êtes ici pour le recrutement ?"
La jeune femme acquiesca d'un signe de la tête.
"Bien, veuillez me suivre, s'il-vous-plaît."
Il l'emmena dans une salle sur la gauche où plusieurs bureaux étaient collés les uns aux autres. Ils étaient tous vitrés ce qui permettait de voir tout ce qui se passait à l'intérieur.
Carelle entra dans un de ces bureaux et l'homme lui fit signe de s'asseoir. Elle s'exécuta et le calme redecendit d'un coup lorsqu'il ferma la porte. Elle prit le temps de regarder autour d'elle et constata qu'il s'agissait d'un bureau tout à fait classique avec un bureau et un ordinateur, deux chaises en face de ce bureau et deux armoires. Une simple vitre séparait cette pièce d'un autre bureau similaire, situé à la droite de la jeune femme.
"Votre nom, votre prénom, votre âge et votre CV s'il-vous-plaît."
Carelle s'exécuta et sortit de son sac à main le document que l'homme lui demandait.
"Pouvez-vous maintenant me donner votre ouvrage ?"
La jeune femme lui tendit avec précaution, pour ne pas froisser le vêtement.
"Merci beaucoup. Enfin, je vous demanderais votre adresse e-mail et votre numéro de téléphone."
Il nota tout ce que lui disait Carelle et finit par dire :
"D'accord, merci beaucoup. Notre réponse arrivera d'ici à cinq jours. Venez, je vais vous raccompagner."
Alors qu'ils repartaient, le brouhaha général les rattrapa et la jeune femme marcha aussi vite qu'elle pu pour échapper à ce bruit sonore infernale.
Lorsqu'elle fut sortit de l'immeuble, elle respira un bon coup. Maximum cinq jours.
Un jour passa, puis deux, puis trois, sans toujours aucune réponse. Certaines de ses autres demandes furent acceptées : elle avait trois jours pour y répondre. Oui ou non ? Carelle voulait attendre jusqu'au bout des cinq jours.
Le quatrième jour, la jeune femme regarda son téléphone toutes les heures, qui s'écoulèrent lentement, sans qu'elle n'ait toujours de réponse.
Le cinquième jour, la matinée passa. Rien. L'après-midi passa. Rien non plus. Et c'est alors que la soirée s'entamait et que Carelle commençait déjà à donner une réponse positive à une autre entreprise qu'une sonnerie de téléphone la fit sursauter.
Ça y est. C'était la réponse. Sa mère s'approcha d'elle, et avec un sourire remplit d'espoir, elle lui demanda ?
"Alors ?"
Carelle ouvrit le mail et le parcourut lentement des yeux. Elle approchait de la fin, et ses yeux se posèrent sur le mot. Celui qui allait chambouler son avenir. Elle ferma les yeux, pour reprendre ses esprits et déclara à sa mère d'une voix tremblante :
"Je suis embauchée !"
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