Chapitre 3: Communication interrompue
Sa discussion avec Katsuki avait porté ses fruits.
Depuis, leur relation, bien qu'encore bancale, commençait à se recoller. Bien sûr, ce n'était pas au point de parler tous les deux autour d'un thé mais le soir, autour du dîner, ils parlaient de la journée du cendré. Il lui racontait, presque comme quand il était enfant, ses journées en cours, des amis qu'il s'était fait depuis le championnat.
Il parlait aussi du fils d'Inko, Izuku, qui, selon ses dires, lui mettait des bâtons dans les roues pour grimper les échelons rapidement. Il avoua toutefois que ce dernier avait été impressionnant face à un de ses camarades qu'il appelait double face. Mitsuki rit de son sarcasme en voyant les rougeurs sur ses joues qui s'étendaient jusqu'au bout de ses oreilles. Et les week-end, elle le laissait pour ses sorties entre amis.
Par ailleurs, elle avait déjà rencontré l'un d'entre eux, Kirishima Eijiro, qui semblait être bien plus proche qu'un simple ami. Mais Katsuki lui avait bien fait comprendre qu'il n'y avait strictement rien entre eux deux.
Les engueulades de ce genre furent toujours bien présentes mais dix fois moins depuis son altercation avec le vilain, d'après les remarques des voisins. Et cela ne faisait que trois semaines. Les chercheurs ainsi que la police ne trouvaient pas le problème du fait de sa durée et commençaient à s'inquiéter. En particulier pour le mari qui crachait son venin partout où il passait. Le couple se faisait examiner presque tous les jours, les gardant à l'œil en cas d'anomalie, mais rien de particulier ne les avait alertés. Il avait interrogé le vilain mais aucun mot ne sortit de sa bouche. Même les héros les plus téméraires ne réussirent pas. Malgré tout, les deux têtes blondes commençaient à s'entendre.
Quant à Katsuki, il prenait petit à petit en considération l'état de sa mère. Bien que c'était énervant de la voir comme ça, il faisait de son mieux pour s'habituer de l'étrange gentillesse dont elle faisait preuve envers lui. Même si elle paraissait plus curieuse sur sa vie intime, il commençait à y prendre goût. Il lui arrivait aussi d'avoir un sourire en coin, assez discret que sa mère ne pouvait voir.
Et un jour, ils allèrent ensemble au centre commercial.
Le lycée organisait un camp d'entraînement dont l'endroit était resté secret. Cela donnait l'occasion à Mitsuki d'avoir des intérêts communs avec l'apprenti héros. Ils firent plusieurs magasins pour acheter l'équipement nécessaire. Ils croisèrent plusieurs de ses amis, surtout celui qu'il appelait Deku, accompagné de sa mère. Le cendré ne pouvait être désagréable avec le vert face à tante Inko, l'appelait-il ainsi, qu'il trouvait trop gentille depuis son enfance. Ce fut donc pendant tout le reste de la journée qu'ils continuèrent ensemble leur emplettes, sous le regard embarrassé et rouge de Katsuki.
Ils rentrèrent ensemble, habitant dans le même quartier avant de se séparer, rejoignant ainsi chacun leur maison après quelques minutes à parler.
Katsuki, par la suite, monta ses affaires avant de s'enfermer dans sa chambre. Mitsuki se sentit de nouveau seule, pensant ne pas avoir réussi à nouer un quelconque lien avec son fils. Elle pouvait désormais ressentir la même chose que son mari, se sentir impuissant face à cette situation explosive ou ignoré par son propre enfant. Elle s'installa sur une chaise de la cuisine, un thé à la main. Elle n'aurait jamais pensé qu'elle ressentait autant de solitude en elle, même à cause d'un alter. Pourtant, elle n'était pas du genre à montrer ce genre de chose, surtout à son fils qui, apparemment, s'en moquait.
Le jour du camp d'entraînement arriva. Comme à son habitude depuis son changement de caractère, Mitsuki materna excessivement son fils. Ce dernier commençait en avoir marre même avec l'habitude qu'il avait acquise d'avoir une mère trop mielleuse avec lui. Mais il n'avouera jamais que ce quotidien calmait ses excès de colère.
Trois jours étaient déjà passés.
Et un jour, alors qu'elle devait se faire de nouveau ausculter, elle demanda au médecin chargé des observations si elle pouvait voir son mari, sa présence lui manquait beaucoup. Le praticien était hésitant sachant que l'état même de Masaru ne s'était, lui non plus, pas amélioré. Il lui avait raconté son quotidien quelque peu éprouvant au travail où il avait tout déballé à ses collègues. Elle rit sur le coup avant de se reprendre face à la situation qui n'était pas très amusante pour le docteur. Toutefois, si la présence de Mitsuki pouvait améliorer la condition de Masaru, il se dit que ce n'était pas une hypothèse à négliger. Il l'emmena donc vers sa chambre d'auscultation à l'étage en dessous. Mais à peine ils sortirent de l'ascenseur que les cris du mari se propagèrent dans les couloirs habituellement silencieux.
"Je vous préviens, son état est pire qu'il y a trois semaines, déclara le médecin. Mais je pense que votre présence pourrait le calmer.
_Et si ça ne marche pas...? , fit Mitsuki attristée.
_Ne vous en faites pas, vous restez malgré tout sa femme, il ne vous fera pas de mal. "
Elle eut un pas hésitant avant de franchir la porte. Elle découvrit son mari sur les nerfs d'être seul entre quatre murs comme mis en quarantaine. Elle s'approcha lentement pour ne pas le faire réagir excessivement. Il se mit soudainement à l'observer le regard sombre avant de s'approcher d'elle. Mitsuki trembla, reculant par peur que Masaru ne fasse ce qu'il faisait depuis leur changement de personnalité.
"Pourquoi tu recules... dit-il d'un ton grave, presque menaçant.
_Je...je voulais... ça fait trois semaines qu'on ne s'est pas vu depuis... je pensais que ça te ferait plaisir...
_Tu crois vraiment que je suis d'humeur ?!
_Je...
_Arrête d'être désolée, merde !
_Pourquoi tu es comme ça avec moi ? Je n'ai pourtant rien fait pour mériter ta colère... , commença à pleurer Mitsuki.
_ Je ne suis pas en colère, je suis frustré parce que ton fils et toi vous ne faites que vous engueuler et ça commence à me prendre la tête !
_Pourquoi n'avoir rien dit...
_Vous vous entendez quand vous beuglez tous les deux ?! Comment placer un mot avec vous deux ?! "
Les remarques de son mari la prirent dans la poitrine. Elle encaissait tout ce qu'elle avait pu lui faire subir. Imaginer que son mari essayait surtout de leur donner un compromis à chaque bagarre entre Katsuki et elle, ne jamais lui laisser le temps de parler pour les calmer. C'est alors que les battements de cœur de Masaru se mirent à battre rapidement, le souffle éreinté comme s'il avait couru un marathon. Il tomba à la renverse, à moitié sur le lit d'hôpital. Mitsuki paniqua lorsque la même chose commençait à faire effet sur elle. Elle faillit tomber comme son mari jusqu'à ce qu'une infirmière passe pour prendre les constantes de son patient. Cette dernière, voyant leur état, alerta le médecin avant de séparer le couple. Une petite lumière jaillit sur leur poitrine comme un petit feu follet qui sortait d'un corps pour revenir à l'autre avant de tomber dans le noir complet.
Mitsuki se réveilla en sursaut lorsqu'elle se souvint de ce qui s'était passé.
Elle rencontra les câbles sur sa poitrine, ses bras et sa tête comme si la moitié de son corps était robotisée. Le cardiogramme s'affola jusqu'à en faire venir les praticiens.
"Comment vous sentez-vous, Madame Bakugo ?
_J'aimerais déjà savoir comment va mon mari", dit-elle légèrement énervée.
Cette montée d'adrénaline lui avait été nostalgique que cela la surprit sur le coup.
Elle avait retrouvé sa vraie personnalité.
Pourtant, son impulsivité semblait être moins explosive que la normale. Des bruits de pas se firent entendre dans les couloirs.
"MITSUKIIII !!! "
C'était Masaru, au bord de l'inquiétude totale. Il recherchait sa femme dans tout l'hôpital jusqu'à arriver à destination. Il se jeta dans les bras de la cendrée avant de chouiner.
"Pardon, ma chérie, je te demande pardon pour tout ça !! , pleura-t-il dans les bras de sa promise.
_Masaru, tu... es redevenu...
_S'il te plaît pardonne-moi de tout ce que je t'ai dit !!! "
Mitsuki resserra son étreinte sur son mari.
" Je n'en t'ai jamais voulu, tu étais sous l'emprise de cet alter. Même moi, je ne pouvais faire abstraction. "
Elle se mit à sourire les larmes aux yeux.
"Tu verrais comment notre abruti de fils était en me voyant avec tes manières. "
Masaru à son tour, s'enfonça dans ce câlin qui lui avait tant manqué. Mais alors qu'ils furent sur le point de s'embrasser marquant leur retour, un essaim de brancards arriva en trombe. Ils se levèrent avant de s'apercevoir qu'il s'agissait des élèves de Yuei. Mitsuki reconnut Izuku sur l'un d'eux sans retrouver son garçon. Elle courut vers le responsable de leur classe, le professeur principal de sa classe, un grand aux cheveux noirs charbon et au regard fatigué.
Elle prit ce dernier avant de lui hurler dessus.
"Où se trouve notre fils ?! "
Le professeur garda son calme avant d'annoncer la mauvaise nouvelle.
_Il a été kidnappé par des vilains."
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