Bonsoir,

J'espère que vous allez bien.

Je tenais encore à vous remercier pour votre patience et votre soutien. Je suis désolée que les chapitres soient en dents de scie en ce moment mais c'est très difficile pour moi d'écrire avec une angoisse permanente au ventre. De plus cette histoire me tient à cœur parce que j'avais enfin trouver l'inspiration pour changer le caractères des personnages et rendre l'histoire différente des autres.

J'espère, je prie, pour me réveiller de ce long et interminable cauchemar mais malheureusement l'espoir qui me permet de tenir diminue jour après jour.

Je vous remercierai jamais assez pour toutes les ondes positives que vous m'envoyer à travers vos messages.

Gros bisous à vous.

Roulée en boule dans le lit, les yeux fermés, Isla tentait de faire le vide dans son esprit. La presse parlait d'eux depuis deux jours sans cesse, créant un raz-de-marée de questions sur elle, jusqu'à fouiller dans son passé. Une intrusion qu'elle avait du mal à digérer. Heureusement, Ragnar s'était empressé de faire quelque chose pour éteindre cette frénésie presque incontrôlable.

- Tu comptes rester au lit toute la journée ?

À cette voix grave, Isla sentit son corps réagir et écarta les draps pour se montrer. Il était penché au-dessus de son visage, les poings enfoncés dans le matelas.

- J'ai décidé de me cacher.

Il partit en éclat de rire.

- À t'entendre un hélicoptère va surgir devant les baies vitrées pour nous filmer.

Isla écarquilla les yeux en avisant les hautes et gigantesques fenêtres.

- Tu as raison, c'est possible, imagine qu'ils parviennent à....

Il posa son index sur sa bouche pour lui imposer le silence.

- Isla je crois qu'il est temps pour toi de te calmer, conseilla-t-il en retirant son doigt.

Comment pouvait-il être aussi calme devant une situation pareille ? Peut-être la force de l'habitude, songea-t-elle en posant son index sur la courbe de sa mâchoire.

- Tu es peut-être habitué à tout ça mais ce n'est pas mon cas Ragnar.

- J'en ai conscience et je fais tout pour te protéger, dit-il en prenant sa main pour embrasser ses phalanges.

- Comment tu vas t'y prendre ? Demanda-t-elle en réprimant la boule qui se formait dans son estomac : Certains d'entre eux pensent que nous sommes carrément fiancés !

Une lueur indescriptible passa dans son regard gris. Isla sentit ses joues s'empourprer d'embarras. Il resta silencieux, assez pour l'inquiéter.

- Nous avons encore du temps devant nous pour inverser la situation, pour le moment tu es censé être ma compagne, alors faisons ce qu'ils attendent de nous.

Isla se redressa, les sourcils froncés alors que sa gorge se nouait de panique.

- Je ne joue pas Ragnar.

Il se rembrunit et son regard devint froid.

- Moi non plus Isla, dit-il d'une voix implacable.

- Chaque fois que je sors avec toi je ne joue plus à faire semblant et j'ai pris la décision de poursuivre avec toi parce que je le veux, même si la fin devait se finir au bord d'une falaise.

Il la dévisagea longuement et dans cette attente insupportable Isla ne regrettait pas son choix de lui avoir ouvert son cœur.

- Je ne fais pas non plus semblant, finit-il par dire en remettant une mèche derrière son oreille : je désire être avec toi Isla mais je ne contrôle pas l'avenir.

Isla décela un refus catégorique dans son regard...comme s'il souhaitait l'avertir qu'il était inutile de poursuivre cette conversation. De son côté, elle avait pris la décision de se diriger vers le cœur de cet homme sans trop forcer. Elle refusait de le braquer ou bien même lui laisser croire qu'elle voulait de lui ce que toutes ses maîtresses avaient tenté d'obtenir.

- Moi non plus je ne contrôle pas l'avenir et je ne veux pas y penser.

Il hocha de la tête, le regard très pensif.

- Je dois partir au travail, essaye de te reposer.

Il déposa un baiser sur son front, puis disparut d'un pas rapide. Isla soupira en ramenant ses genoux contre elle et se mit à fixer les baies vitrées. Et le temps passa sans qu'elle s'en aperçoive. Une fois ressaisie elle descendit l'escalier et sursauta de surprise lorsqu'elle trouva la mère de Ragnar derrière le plan de travail.

- Mon dieu vous m'avez fait peur, lança-t-elle pour lui indiquer sa présence.

Susan se retourna, un sac plastique à la main.

- Bonjour Isla ! S'exclama celle-ci en venant l'embrasser : Pardonnez cette intrusion je pensais trouver mon fils mais j'ai dû arriver trop tard.

- Oh euh il est parti au travail très tôt ce matin.

Susan semblait déçue.

- Vous vouliez lui parler de quelque chose en particulier ? Osa-t-elle demander.

Susan sembla hésiter. Tendue, Isla esquissa un sourire neutre pour ne rien laisser transparaître de sa gêne.

- Pour être tout à fait honnête je voulais lui parler de vous.

Isla accusa le coup du mieux qu'elle le put mais son expression fit sourire Susan.

- Soyez tranquille Isla, il n'y a rien de grave.

- Qu'est-ce que j'ai fait ? Demanda-t-elle d'une voix qu'elle espérait sans tremblement.

Susan éclata de rire en entourant son épaule comme un geste rassurant et protecteur.

- La question serait plutôt que lui avez-vous fait ?

~

Ragnar de son côté ne parvenait plus à se concentrer sur son travail. Des milliers de questions taraudaient son esprit. Le dernier regard que lui avait offert Isla lui avait donné un coup à l'estomac.

" Je ne joue plus " lui avait-elle dit sérieusement.

Le problème c'est que lui non plus ne jouait plus. Il avait l'impression d'avoir perdu le fil de cette relation et commençait à s'y perdre.

Et le pire c'est qu'il aimait ça.

Volontairement, il avait fait en sorte que la presse soit présente à la sortie du restaurant sans savoir qu'elle s'emballerait le lendemain.

- Je peux savoir ce qu'il se passe mon ami ?

Ragnar releva les yeux avec humeur. Zall prit place sur le fauteuil en face de lui, l'air sérieux.

- Soit plus précis Zall, dit-il en prenant un air détendu.

- Avec Isla, je parle de ta relation avec Isla. Que se passe-t-il ? C'est la première fois que tu te comporte comme ça avec une femme.

- Je vais finir par croire que c'est mal ! Gronda Ragnar en levant d'un bond.

- Ce n'est pas ce que je veux dire Ragnar mais je peine à comprendre ce qu'il se passe avec Isla. Tu as délibérément fait venir la presse l'autre soir.

- Parce que je le voulais, répondit Ragnar en haussant des épaules : Je voulais qu'il sache qu'elle est toujours avec moi.

- À quel prix Ragnar ? Demanda-t-il d'une voix sérieuse.

De plus en plus agacé par cette conversation Ragnar sentit ses nerfs d'acier se tendre.

- Au prix que j'en aurais décidé, je sais que tu es mon avocat et que d'habitude tu te bats pour éviter que la presse soit intrusive.

- Oui c'est exacte, confirma Zall en se levant à son tour : Et pour le moment je n'ai pas peur pour la presse mais pour Isla.

Ragnar serra ses mâchoires jusqu'à s'en faire mal et confronta son ami du regard.

- C'est bien la première fois que tu t'intéresse de si près à l'une de mes maîtresses.

Ragnar essayait d'être brutal dans ses mots, essayant de décrire Isla comme une conquête afin de faire faiblir Zall pour qu'il s'en aille.

- Maîtresse ? Répéta Zall en levant un sourcil : Sois tu essayes de te mentir à toi même soit tu essayes de me mentir Ragnar, je te connais, pas de ça avec moi.

- Tu m'as donné un sacré mal de crâne ! Grogna Ragnar : estime-toi heureux que les baies vitrées soient sécurisées car j'ai envie de te jeter par la fenêtre.

- Parce que j'ai raison, rétorqua Zall doucement : Isla n'est pas pareille que toutes tes anciennes maîtresses et encore moins comme ton ex-femme. Seulement tu n'as pas intérêt à la faire souffrir.

Ragnar sentit sa gorge se nouer tout en repensant à l'horrible dilemme que lui avait imposé Isla.

- Je ne veux ni la laisser partir ni la faire souffrir, articula-t-il d'une voix qui ne souffrait d'aucune réplique.

- Que vas-tu faire si jamais elle tombe amoureuse de toi ou si jamais elle l'est déjà ?

Ragnar sentit sa bouche former un rictus et se contenta de rester silencieux face à la question de son ami. Parce que tout au fond de son être il savait qu'elle l'était mais refusait d'y croire jusqu'à ce matin...

Comment oublier la ferveur avec laquelle elle lui avait fait comprendre qu'elles voulait quelque chose de vrai à ses côtés au risque de se précipiter au bord d'une falaise. Allait-il continuer à se mentir ? Allait-il continuer à refuser l'inévitable ?

Une sensation indescriptible lui comprima le cœur, si fort qu'il serra de nouveau les mâchoires pour réprimer le premier assaut de son cœur.

- Elle l'est déjà c'est ça ? En déduit Zall d'une voix qu'il eut peine à entendre.

Les poings serrées, les narines frémissantes il releva lentement son regard vers son ami.

- Oui elle l'est, et je compte tout faire pour la protéger.

- De qui Ragnar, de toi ?

- Non, je veux la protéger de mon passé, avoua-t-il d'une voix presque inaudible.