Isla poussa la porte de sa maison complètement désorientée. Lorsqu'elle s'était garée devant l'allée Isla avait reçu un choc en découvrant une toiture toute neuve. Elle avait presque eut du mal à la reconnaître. Elle s'avança dans le salon ouvert et remarqua qu'aucun détail n'avait été changé mais elle huma une forte odeur de peinture.

- Tu ne m'avais pas dit qu'il voulait seulement stopper ta fuite d'eau ? Lança Elvi derrière elle et tout aussi surprise qu'elle.

Isla réprima un frisson en survolant l'escalier.

- Si, s'entendit-elle murmurer en grimpant à l'étage.

Plus elle s'avançait plus Isla sentait son cœur battre contre ses tempes. Ragnar avait tenu sa promesse, songea-t-elle en entra dans la salle de bains.

La robinetterie était neuve, remarqua-t-elle en le testant.

Mais au-delà de cette promesse, Ragnar s'était permis de refaire la peinture de sa chambre et du couloir. Il avait également entreprit des travaux sur le toit et d'après Elvi, il avait réparé la porte qui ne fermait plus.

- Eh bien, souffla Elvi : On peut dire qu'il ne t'a pas menti.

- C'est trop, je...suis étonnée voire désorientée.

- Tu ne vas pas t'en plaindre, dit Elvi en haussant des épaules : Ta maison à reprit un peu de couleur, c'est agréable.

Isla se sentit tout à coup fiévreuse.

- Tu as peut-être raison mais ce n'est pas ce que nous avions convenus.

Isla descendit l'escalier après avoir récupéré quelques affaires suivit par Elvi qui lui adressa un regard perplexe.

- Vraiment ? Et qu'est-ce que vous aviez convenus au juste ?

Isla réprima un accès de rougeur.

- Tu sais Isla, je pense que cet homme n'est pas aussi froid qu'il le laisse croire.

À ces mots Isla reçut des flashs de leur étreinte érotique. Comment oublier cette nuit dans les bras de cet homme mystérieux et qui lui avait fait connaître le plaisir charnel ?

- Peut-être que tu as raison mais je préfère me montrer extrêmement prudente.

- Autant qu'il semble l'être avec toi, nota-t-elle en s'approchant de la fenêtre pour observer le garde du corps qui faisait désormais partie de son quotidien.

- Il attache une grande importance à ma sécurité à cause des journalistes.

Elvi se retourna en penchant la tête sur le côté avec un sourire en coin.

- Moi je pense plutôt que c'est à toi qu'il attache une grande importance et pas aux journalistes.

Isla se détourna pour fuir son regard insistant. Elle connaissait Elvi sur le bout des doigts. Elle n'allait pas lâcher le morceau.

- Tu m'as dit qu'il avait brûlé votre contrat et voilà qu'il se met à jouer au héros.

Isla émit l'esquisse d'un rire nerveux.

- Il ne joue pas au héros qu'est-ce que tu racontes enfin !

Elvi ne prit guère en compte sa réplique et la pointa du doigt.

- Et toi, ma très chère Isla tu as changé, reprit-elle en plissant des yeux.

Isla cligna des yeux en faisant mine de ne pas comprendre mais il était déjà trop tard pour la coloration de ses joues.

- Tu as la tête d'une femme qui a vécue une nuit courte, très très courte, tu as le visage d'une femme comblée.

Elvi s'approcha plus prêt tout en la pointant avec son index.

- Ma meilleure amie serait-elle passé de l'autre côté de la barrière ?

Isla se mit à rire nerveusement.

- N..non..non, tu te trompes.

Elvi ouvrit la bouche en grand puis posa sa main dessus.

- Oh mon dieu c'est pas vrai ! Tu as couché avec lui ! S'écria celle-ci excitée : tu n'es plus vierges ! Oh mon dieu !

Au comble de l'embarras Isla se boucha les oreilles.

- Pitié Elvi arrête ! Tu me rends mal à l'aise !

- Je n'en reviens pas ! Poursuivit Elvi en comblant l'espace qui les séparait : Toi qui n'a eu de cesse de te promettre de jamais...

- Elvi, la coupa-t-elle en posant ses mains sur ses épaules : crois-moi j'apprécie ton enthousiasme, mais c'est trop gênant pour en parler.

- Oh oui je comprends ! Mais tu n'as pas le droit de me laisser comme ça ! Je veux au moins savoir si tu as prit son pied.

Isla poussa une plainte désespérée.

- Tu n'es pas croyable Elvi !

- Donc la réponse est oui, en déduit celle-ci en sautillant excitée.

Isla s'entoura de ses bras au comble de l'embarras. Elvi était extravertie et n'avait pas peur de s'exprimer au contraire d'elle qui gardait une certaine pudeur.

- Ne fait pas cette tête Isla, il est temps pour toi de t'amuser un peu. Tu as le droit d'avoir une vie sexuelle, tu es jeune, tu as largement le temps de trouver l'homme de ta vie. Tu as la chance incroyable d'être avec Ragnar Amadeus, l'homme qui inspire des fantasmes même les plus oser.

- Comment fais-tu pour être toujours positive ? Lança Isla effarée : Je viens de te dire que j'ai couché avec un homme d'affaires connu partout dans le monde et qui a vu plus de femmes que moi d'hommes et tu parviens à rendre l'histoire plus...sympathique qu'elle ne l'est.

Elvi haussa des épaules avec indifférence.

- Parce que tu as une chance incroyable et je trouve que tu te poses trop de questions.

- Peut-être parce que je suis sensible et que je crains d'y laisser quelques plumes.

Elvi grimaça.

- Tu y laisseras des plumes, mais pour l'instant moi je vois un homme virile qui te bouffe littéralement du regard.

Isla fronça des sourcils.

- Par pitié ne me dis pas que tu n'as pas vu son regard lorsque nous sommes parties ? Il te regardait avec une telle intensité que j'ai cru qu'il allait te sauter dessus.

Isla rougit violemment. En réalité elle essayait de ne pas faire y attention, parce qu'elle voulait se préserver.

- D'ailleurs je crois que tu vas être en retard pour le déjeuner, lança Elvi en lui lançant un regard chargé de sous-entendu qu'elle préféra ignorer.

- Tu as raison, allons-y, murmura-t-elle en quittant la maison, le cœur serré.

Durant le trajet Isla repensa aux conseils de son amie sans savoir si elle devait l'écouter. Devait-elle s'amuser et ne pas faire attention à son coeur ? Risquait-elle d'avoir mal plus tard ?

Isla secoua de la tête pour chasser ces questions de son esprit et quitta la voiture, la tête rejetée en arrière admirant la haute tour dans laquelle se trouvait l'homme à l'origine de ses tourments.

Ragnar congédia ses collaborateurs lorsque réunion prit fin et resta carrer dans son fauteuil l'esprit hanté.

Trois jours venaient de s'écouler depuis qu'il lui avait fait l'amour avec une grande douceur et il avait cru possible de s'arrêter là...gardant le souvenir de cette seule et unique nuit. Hélas, Ragnar avait terriblement de mal à résister à l'appel primitif. Pire encore....il ne supportait pas l'idée qu'un autre homme la touche. Ce sentiment n'avait jamais prit forme en lui avec une autre femme. Jamais. Qu'avait-elle de si différent ?

Ragnar remercia le ciel intérieurement lorsque sa secrétaire lui annonça son arrivée. Il se retint de bondir comme un fauve sur le point d'attraper sa proie quand il la vit, toujours vêtue de cette robe beige soulignant ses courbes délicieuses. Il aimait le sexe comme n'importe quel homme. Cependant, avec elle Ragnar avait la terrible sensation qu'elle devenait une drogue qu'il devait impérativement consommer pour apaiser son appétit.

- Tu as refais le toit, ma chambre et...

- C'était convenu trésor tu te rappelles ?

La jeune femme secoua de la tête.

- Ce qui était convenu c'était la fuite d'eau.

Ragnar ne put s'empêcher de sourire devant son air renfrogner puis il se leva lentement.

- J'ai voulu te punir, je t'ai soumise à un contrat grotesque, refaire ta chambre ne m'a donné aucun mal, juste un peu de salive pour superviser les travaux.

- Et c'était quand ? Demanda-t-elle en rougissant.

- Peu après t'avoir fait signer le contrat, je me suis rendu là-bas pour faire un état des lieux.

- Et de mes tiroirs, ajouta-t-elle en levant un sourcil.

Ragnar grogna doucement en étirant un sourire diabolique.

- Oui, c'est d'ailleurs à ce moment-là que j'ai décidé de t'offrir ces sous-vêtements en dentelle noire.

Elle devint écarlate.

- Crois-moi je l'ai regretté, mais seulement après m'être délecté de voir tes petites culottes d'un blanc immaculé, j'ai bien cru être au paradis, reprit-il d'une voix suave et rieuse.

Elle rougit de plus belle alors qu'il avançait vers elle, mâchoires légèrement serrées.

- Tu n'as pas le droit de m'en vouloir d'avoir voulu réparer ma faute, tu as d'ailleurs l'unique privilège d'être la première personne qui obtient de moi un tel cadeau.

Isla se recula à mesure qu'il avançait et rencontra le mur. Il posa alors ses mains de chaque côté de sa tête. Prisonnière et grisée par les effluves de son parfum Isla sentit son corps devenir la proie d'innombrables sensations exquises. Secrètement elle rêvait qu'il la fasse de nouveau sienne.

- J'ignore si je dois m'en sentir flatter ou le contraire, parvint-elle à dire alors qu'il se trouvait à quelques centimètres de ses lèvres.

- Le plus simple serait de le vérifier, murmura-t-il en caressant ses lèvres des siennes, brisant ainsi toutes ses volontés à résister.