Chapitre 23


Bonsoir,

J'espère que vous allez bien.

Ce n'est pas dans mes habitudes de prévenir mais demain il me sera difficile de publier.

Sans trop m'étendre sur mes problèmes, je vais tout de même vous expliquer. Mon grand-père a été admit à l'hôpital pour la troisième fois, hélas au fil de ces admissions son état se dégrade. Demain je me rends à l'hôpital et je ne serais probablement pas en mesure d'écrire. De plus, le chapitre qui suivra celui-ci est un tournant de l'histoire ( Je vous laisse deviner ) et je ne veux pas le rater.

J'espère que vous comprendrez.

Je vous remercie pour vos messages et vous n'imaginez pas à quel point je suis heureuse que le changement des personnages vous plaise autant et surtout l'humour noire de Ragnar Amadeus.

Un gros bisou à vous.

Prenez soin de vous.



Isla crut d'abord que le vin lui jouait des tours puis le contact de sa main sur la sienne lui envoya une décharge électrique. Elle s'écarta brusquement afin de se retourner et fit face à ce bloc de virilité qu'elle tentait désespérément d'échapper même si son corps réclamait sa présence. Tenant son verre avec fébrilité Isla étudia l'homme d'affaires avec prudence.

- Que faites-vous ici ? Si tôt ? Est-ce qu'il y a un problème ?

Elle déglutit sous son épais regard dangereux.

- J'ai été long à la détente, dit-il d'une voix de gorge.

Isla s'humecta les lèvres avec sa langue manquant de fléchir.

- Que voulez-vous dire ? Demanda-t-elle en feignant de ne pas comprendre.

- Je vais vous poser une question et j'espère que votre réponse sera franche douce Isla, déclara-t-il en brisant l'espace qui les séparait.

Isla perdit le rythme régulier de son cœur. Il la dominait de toute sa hauteur si bien que des ombres se projetaient sur elle.

- Avez-vous oui ou non préparé un dîner pour moi ce soir ? Demanda-t-il d'une voix lente et exigeante.

Isla baissa les yeux un instant puis les releva.

- Oui, répondit-elle en sachant qu'il ne servait à rien de mentir.

- Pour quelle raison ? Demanda-t-il sur le même ton.

Elle haussa des épaules en espérant éviter la question.

- Bon sang Isla ! Exprimez-vous ! Vous êtes à la fois si facile à déchiffrer et si réservée que cela me donne envie de me tirer une balle pour calmer mon mal de tête.

Isla étudia la distance qui la séparait de la cuisine et se retourna pour s'enfuir lentement jusqu'à celle-ci.

- Je voulais simplement vous remercier, répondit-elle quand elle eut l'impression d'être loin de lui.

Mais hélas il s'approcha lentement, comme un chasseur prêt à se saisir de sa proie.

- Me remercier de vous avoir imposé un contrat dans le seul but de me venger ou me remercier de vous en avoir défait sans vous rendre totalement libre ? Demanda-t-il d'une voix grave presque sèche.

- Vous n'avez visiblement pas l'habitude d'être remercié, remarqua-t-elle d'une voix semblable à la sienne.

- Effectivement, affirma-t-il en s'arrêtant devant le plan de travail pour l'étudier.

Isla réprima un frisson puis un autre mais le dernier fut impossible à ignorer.

- Depuis combien de temps êtes-vous en train de...

- Assez longtemps pour le regretter, coupa-t-elle en baissant les yeux.

Avec une impatience à peine dissimulée il ôta sa veste, ce qu'elle redoutait car déjà...ses joues n'étaient plus qu'un brasier.

- Pourquoi êtes-vous revenu ? Osa-t-elle demander le cœur battant à la chamade : Vous n'étiez pas obligé d'interrompre votre soirée pour si peu.

Il braqua son regard dans le sien masquant à peine son mécontentement.

- Pour si peu ? Répéta-t-il en la dévisageant : Puis-je vous demander ce que vous avez préparez pour me faire un idée de ce que " Si peu " signifie pour vous ?

Isla déglutit péniblement.

- Un...coq au vin avec...avec des pommes de terre farcie, bredouilla-t-elle en tentant de fuir son regard.

Il grogna doucement avant de se pencher pour saisir ses mâchoires. Isla fut irradiée d'une sensation indescriptible.

- Pourquoi vous ne m'avez pas prévenu bon sang ? Insista-t-il mâchoires serrées.

- Parce que c'était censé être une surprise ! Je ne pensais pas que vous aviez autre chose de prévu !

Isla se dégagea de son emprise et croisa les bras contre sa poitrine.

- Petite idiote, murmura-t-il en la fixant avec une intensité troublante.

Un silence envahit la pièce dans lequel Isla entendait sa propre respiration erratique.

- Je suis revenu, et j'ai bien l'intention d'honorer votre dîner comme il se doit, déclara-t-il d'une voix plus amène.

Un feu se répandait sur son visage alors qu'il faisait le tour du plan de travail.

Par instinct de survie elle se recula prudemment mais fut très vite encerclée par deux mains puissantes posées de chaque côté du plan de travail.

- La prochaine fois qu'une idée comme celle-ci vous traverse l'esprit veuillez m'en informer.

Isla suffoquait mais parvint tout de même à lui tenir tête.

- Est-ce une menace ou un conseil parce qu'à vous entendre on dirait que j'ai commis un crime.

- Non c'est moi qui suis sur le point d'en commettre un, dit-il en articulant chaque mot.

- Sur moi-même, ajouta-t-il en lui prenant son verre.

Isla ouvrit la bouche puis la referma.

A quoi bon, songea-t-elle en profitant qu'il se soit reculé pour s'éloigner.

- Pour dire vrai vous m'avez surpris et j'ignore si je dois être en colère ou bien l'accepter.

- Accepter d'être surprit ? S'enquit-elle en fronçant des sourcils ; Je ne suis tout de même pas la première femme à cuisiner pour vous si ?

Il lui jeta un regard inexpressif.

- Seulement ma mère quand j'étais gosse, répondit-il brièvement.

- Oh...

Il reposa le verre puis en prit un autre.

- Faudrait-il qu'elles puissent savoir cuisiner pour tenter de me surprendre ! Ajouta-t-il la gorge si tendue qu'elle aperçut deux veines palpiter sur le côté.

Isla resta en retrait, les joues en feu. Il s'approcha de la marmite et souleva le couvercle avec un rire sec.

- Alors vous ne mentiez pas, dit-il d'une voix si basse qu'elle eut peine à le comprendre.

- Pour quelle raison aurais-je menti ?

Il daigna enfin la regarder déviant lentement son regard dans sa direction.

- Parce que je ne le mérite pas.

- Vous marquez un point, dit-elle en coupant le feu : Mais cela me tenait à cœur de vous montrer à quel point je vous remercie d'avoir su lire en moi. Vous avez changé d'opinion.

- Et vous douce Isla, avez-vous changé d'opinion à mon sujet ? Demanda-t-il soudain en la prenant de court.

Elle releva les yeux vers lui, éprouvant le besoin de lui dire la vérité.

- Vous êtes toujours le diable et je suis sûr que c'est ce que vous voulez.

Il sourire à peine voilé combla ses lèvres dures.

- Oui, en effet c'est ce que je veux, répondit-il en fixant ses lèvres.

Isla se détourna pour se diriger vers les étagères et prit deux assiettes.

- Donc vous voulez dîner monsieur Amadeus ? Demanda-t-elle avec un léger sourire timide aux lèvres.

Au fond d'elle, Isla était presque heureuse qu'il soit là, cependant elle ne s'attendait pas à ce qu'il réagisse avec autant de brutalité.

Mais peu à peu, les yeux gris de l'homme devinrent plus rieur, plus diabolique.

- Je rêve de cela depuis des semaines, chuchota-t-il en se penchant en avant.

Isla retint un sourire en coin puis alla jusqu'à la table en verre pour poser les assiettes.

Derrière elle, un bruit de tintement de couverts se fit entendre.

Une odeur musquée l'enivra soudain. Puis son bras pourvu de veines effleura le sien.

- Laissez-moi vous aider, c'est le moins que je puisse faire, dit-il en posant les couverts.

Isla se racla la gorge nerveusement.

- J'espère que je n'ai pas gâché votre soirée, je suis extrêmement sérieuse, insista Isla en l'esquivant pour revenir sur ses pas.

- À vous écouter, vous laissez entendre que j'étais sur le point d'organiser une petite sauterie.

Les joues cramoisies elle bafouilla quelques mots inaudibles.

- Seigneur, vous n'avez pas froid aux yeux.

- À quoi bon mentir, n'est-ce pas ce à quoi vous pensiez ? Rétorqua-t-il en levant un sourcil.

- Peut-être pas la sauterie mais une liaison furtive.

Il grogna, sourire aux lèvres.

- J'aime vous entendre dire ce que vous pensez, c'est tellement fascinant, dit-il d'une voix suave.

- Non ce que vous aimez c'est jouer avec moi.

Elle revint sur ses pas sans le quitter des yeux.

- Je dois l'avouer, j'aime jouer avec vous comme vous aimez jouer avec moi.

- Je suis curieuse, en réalité j'essaye de vous déchiffrer.

Cet aveu le fit sourire...signe qu'il aimait entretenir le mystère.

- Et qu'avez-vous découvert trésor ?

- Rien de plus qu'un homme autoritaire, exigeant au passé tragique si on part du principe que tous les enfants n'ont pas le droit de souffrir peu importe son histoire.

Cette fois-ci, son regard devint dur puis impassible. Touché, songea-t-elle en déroulant les serviettes.

- Excellente analyse docteur, une blouse blanche, des lunettes et je n'aurai fait qu'une seule bouchée de vous.

Malgré la chaleur qui se répandait en elle Isla pinça un sourire.

- Je serais ravie de jouer votre psychologue mais j'ai faim.

Il se rapprocha plus près encore, le regard intense presque possessif.

- Moi aussi j'ai faim, mais de vous Isla Rose, avoua-t-il d'une voix rauque en levant sa main pour survoler sa joue droit sans la toucher.

- Avez-vous une solution à ce terrible problème docteur ? Ajouta-t-il sur le même ton rauque.

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