Chapitre 7
Épuisée, Nessa avait fini par s'endormir à même le sol. À son réveil, elle remarqua que le soleil avait prit des tons rougeoyant. Son dos lui faisait mal. En revanche sa tête lui était moins douloureuse. Lorsqu'elle s'était réveillée, elle avait crû d'abord sortir d'un désagréable cauchemar avant qu'elle ne réalise qu'elle était toujours prisonnière dans la maison du jarl.
Elle se leva péniblement pour se diriger vers la fenêtre. Dès lors qu'elle aperçut les hommes du jarl s'affairaient autour de la grand salle, Nessa prit peur et s'adossa au mur. Désespérée, elle se laissa tomber à terre en acceptant son nouveau statu. Ce monstre était bien pire que l'était Gareth. Cette constatation lui fit froid dans le dos. Car même si elle se refusait à épouser Gareth, avec lui, elle avait trouvé un moyen pour s'enfuir avant l'union. Le fameux Ivar lui...était comme un loup. Une fureur mêlée à la détermination de se venger faisait de lui un barbare des plus redoutable. Il fallait se rendre à l'évidence...Nessa était désormais à lui. Cette pensée la fit frémir de la tête aux pieds. Elle pouvait encore voir les lignes acérées de ses cicatrices. Si elle avait bien suivie l'histoire de cette famille, Gareth avait tué leur mère. Son esprit de vengeance n'aurait aucun repos. La seule chose qu'elle espérait...fut qu'il l'épargne de cette colère qui ne le quitterait probablement jamais.
Ivar se tenait sur l'estrade la plus haute de la salle l'air songeur avant que Gunard ne lui ramène le saxon qui d'après certains dires pouvait lui apporter des informations sur son frère. Quand l'homme entra dans la salle, Ivar exigea le silence dans lequel Hayar but une lampé d'ale, les yeux pétillants de fureur. Le garçon était voûté, néanmoins, son menton était fièrement levé.
- Voici le saxon qui laisse entendre qu'il détient des informations sur Gareth, annonça Gunard en lâchant le col de son vêtement.
- Qui me dit que tu n'essayes pas de nous piéger ? Lança Hayar en déroulant le bandage qu'il avait autour de sa main.
- Gareth a perdu beaucoup de ses hommes, il a l'intention de raffermir ses troupes avant de vous attaquer au printemps.
Ivar fixait le saxon les yeux plissés pour déterminer s'il mentait ou non.
- Comment sais-tu ça ? Demanda-t-il en se frottant pensivement le menton.
- J'étais l'un des hommes qui appartenait à l'armée de lord Edward avant l'invasion de votre frère et de votre oncle.
À l'évocation de son oncle, Ivar serra le poing contre l'accoudoir de son fauteuil.
- On raconte qu'il est mort de la fièvre, est-ce vrai ?
- Non, avoua le saxon en jetant un regard sur Gunard qui se tenait prêt à réagir au moindre écart de sa part.
Ivar se redressa lentement.
- Est-il mort ? S'enquit-il d'une voix implacable.
- Oui, c'est votre frère qui l'a tué peu après l'invasion.
Des exclamations incrédules s'élevèrent dans la salle. Le seul qui n'était pas surpris fut Ivar. La trahison était la seule chose que Gareth maîtrisait à merveille.
- Pour quelle raison ? Demanda-t-il avec flegme.
- Il ne supportait plus qu'il ait le plein pouvoir au château, expliqua le saxon d'une voix qui trahissait son expression détendue ; Un soir, il l'a tué sous les yeux de trois servantes.
Peu étonné, Ivar soupira en déviant son regard sur son frère qui venait de contracter ses mâchoires.
- Qu'as-tu d'autre à me rapporter ?
- Il espère toujours une rançon pour les femmes.
Ivar inspira profondément, maîtrisant à peine son énervement. Voilà deux fois qu'il l'avait blessé dans l'affrontement et visiblement Gareth espérait toujours le convaincre de lui redonner les femmes. Ivar aurait presque pu en rire si le désir de son frère de les récupérer n'était pas aussi puissant. Il reviendra, songea-t-il avec un sourire machiavélique aux lèvres et ce jour-là, Ivar en terminerait définitivement. Pour l'heure, le printemps n'était pas prévu avant des semaines, ce qui lui donner du temps pour préparer l'ultime affrontement. Néanmoins, Ivar avait besoin de plus d'informations. Il voulait comprendre ce que son frère désirait de cette femme aux yeux clairs et à la peau aussi douce que la soie nouvelle.
- Pourquoi désire-t-il tant cette femme ? Est-ce qu'elle lui a promis quelques chose ?
- Non, elle n'a pas eu d'autre choix que de se plier à lui. Elle est la plus belle femme à ce jour qu'il est parvenu à enlever.
- Quoi d'autre ? Avait-il des plans pour elle ?
- Il voulait faire d'elle sa femme.
Ivar serra les dents. Lui qui pensait qu'il voulait simplement récupérer sa captive...
- Je suppose qu'elle s'y refusait ?
- Oui, mais il s'en moquait, tout comme lord Richard...
Le saxon baissa à nouveau la tête, convaincu que son silence lui sera favorable. Ivar sentit ses muscles se raidir.
- Merci pour tes précieuses informations, déclara Ivar en se levant ; Néanmoins, tu peux dire à mon frère qu'il n'y aura pas de rançon pour les femmes.
- Je n'ai pas l'intention d'y retourner, contrat-il en fronçant des sourcils ; Je suis venu ici dans l'espoir de...
Le saxon s'interrompit pour balayer la salle du regard. Tous les vikings avaient levé un sourcil surpris. Inutile d'attendre la suite pour comprendre sa requête.
- Comment te nommes-tu petit ?
- Aleston.
- Crois-tu être assez fort pour nous rejoindre ?
- Suffisamment et je suis prêt à apprendre, assura le jeune homme en soutenant son regard.
Ivar se tourna son frère pour connaître son avis. Celui-ci acquiesça.
- Haakon t'apprendra tout ce qu'un guerrier doit savoir et alors seulement là, je te donnerais ma décision.
Le jeune homme le remercia en inclinant sa tête. N'étant pas d'humeur à poursuivre la conversation, Ivar quitta la salle où se réunissaient ces hommes et rejoignit sa maison les poings crispés. Ce ne fut qu'après l'aube qu'il avait quitté la jeune femme et il avait pu entendre ses pleurs avant de la découvrir effondrée sur le sol, endormie, les ongles enfoncés dans sa paume de main. En ouvrant la porte il s'attendait à la découvrir dans la même position. Telle fut sa surprise de la découvrir assise contre le mur, genoux repliés, lèvres fermés, regard baissé sur le sol. Quand il referma brutalement la porte, elle sursauta en fermant brièvement les yeux.
Frappé par sa jeunesse et la douceur de ses traits qui lui conféraient une beauté rare, Ivar parvenait avec difficulté à contenir sa colère de savoir que quelques jours plus tôt cette créature était à la merci de son traitre frère.
Elle ne lui accorda aucun regard, trahi par ses respirations lourdes.
- Es-tu disposé à te montrer agréable ?
- Et vous ?
- Non, lâcha Ivar irrité qu'elle ne daigne pas le regarder dans les yeux.
- Une esclave n'a pas son mot à dire, alors pourquoi me poser une telle question ? Lui rappela-t-elle comme si elle répétait un dialecte confus et inscrit sur le sol.
- Quand je te pose une question tu dois y répondre.
- Bien, murmura-t-elle sans le regarder.
- Et j'aimerais aussi que tu me regardes dans les yeux.
Elle releva sa paire d'yeux lumineux que brièvement puis la rabaissa en se pinçant les lèvres.
- Tu ne me regardes pas dans les yeux, gronda-t-il doucement.
- J'essaye, murmura-t-elle en les fermant.
- Tu m'as montré que tu pouvais mieux faire récemment.
Elle les releva enfin en lui offrant un regard désespéré. Chaque fois qu'il captait son regard, Ivar voyait le monstre qu'il était se refléter dans son regard.
Pour qu'elle relève totalement les yeux Ivar déclara ;
- Si tu veux rejoindre Kara dans la grande salle alors suis-moi sinon, reste ici.
Elle le considéra avec perplexité.
- Est-ce vrai ?
Ivar ouvrit la porte sans la quitter des yeux.
- Suis-moi et tu verras
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