5. Sans communes mesures : céder

Bonjour, bonsoir, j'espère que vous allez bien. ^^

Avant tout, je tenais à remercier toutes mes premières lectrices. Je suis contente que mon histoire puisse plaire, s'améliorer et toucher du monde ! C'est juste génial. Merci à vous ! ^^

Spéciale dédicace à :

GaranceDeJorna pour ses corrections, sa pertinence et ses critiques avisées. Je ne sais pas si tu poursuivras la lecture, faute d'affinités avec le texte, mais j'ai bon espoir de l'améliorer grâce à toi. ^^

EugénieMRenaud pour avoir été ma première lectrice et la première à rentrer dans mes délires ! ^^

Aube26 pour ses remarques, le soin et la patience apportés à me corriger et surtout pour ton côté fangirl et les barres de rire en commentaires ! ^^

Llouvee pour ta bienveillance, tes encouragements et nos échanges qui m'ont motivés à poster la suite. <3

DelilahMood pour m'avoir réservé un accueil chaleureux en tant que petite nouvelle et dont l'histoire, si vous aimez la mienne, ne manquerait pas de vous plaire ! ;)

J'en oublie probablement et j'en suis désolée. Du love sur vous toutes. <3

! Avertissements ! : Ce chapitre contient des passages explicites. Vous voilà avertis ^^

En vous souhaitant une bonne lecture. J'attends vos avis avec impatience. ^^


5. Sans communes mesures : céder 


- C'est trop aimable Gigi. Vous êtes une sainte. Avait ironisé Giorno.

La belle française s'étonna que comme elle, il s'adonne si naturellement au sarcasme. Elle eut soudain l'impression que les rôles étaient en train de s'inverser. Puis elle se rendit compte que tout en parlant, ils étaient revenus sur leurs pas et faisaient désormais face à l'endroit par où ils étaient arrivés.

- Tiens, je n'avais pas pris la peine d'admirer l'escalier par lequel nous sommes descendus. Il est magnifique. Constata Gigi.

- Il s'agit de l'Escalier des Géants qui doit son nom aux deux statues à son sommet. A droite, Neptune, Dieu de la mer et à gauche, Mercure, Dieu du commerce. Les pouvoirs de ces deux divinités étaient considérés comme les plus bénéfiques à la vie et à la puissance de Venise.

- Vous choisiriez Mercure ou Neptune ?

Gigi avait un don pour se poser des questions surprenantes, presque enfantines dans leur essence. Giorno trouva cela simplement rafraîchissant.

- Mercure, sans hésiter !

- Vous n'êtes pas sérieux... Ce n'est qu'un messager et un voleur de surcroît.

- Que voulez-vous, le business avant tout. Je ne vous retourne pas la question, j'imagine que votre préférence va à Neptune.

- Rien ne vaut la puissance et la prospérité de l'océan. Et mon père est pêcheur, c'est donc un choix naturel pour moi.

- Vous voulez prendre le temps d'adresser une prière au Dieu de la mer ?

Giorno n'était bien sûr pas sérieux. Gigi le savait et pourtant, elle se mit à lever son visage et ses mains pâles vers le ciel. Sa bouche impertinente, tordue d'un petit sourire, improvisa alors une courte prière :

- Oh grand Neptune, roi des mers et des océans, épargne mon père de la fureur de tes flots et daigne partager avec nous pauvres mortels, tes plus gros poissons. Amen.

Comme en réponse à son invocation railleuse, la pluie remplaça soudain la neige, s'intensifiant à la vitesse d'une averse. Si bien que Giorno et Gigi avaient dû courir sous les arcades qui bordaient les quatre coins de la cour pour s'y réfugier.

« Gigi, je vous savais païenne mais seriez vous aussi sorcière ? » Plaisanta Giorno en essuyant son visage trempé et en lui présentant la place libre sur le banc de pierre où il s'était assis. Gigi vint près de lui et en s'asseyant elle ne put s'empêcher de rétorquer d'un petit air sarcastique :

- Si je suis une sorcière, je l'ignore totalement. En revanche je sais que je n'ai rien en commun avec celles qu'on peut croiser ici à Venise. Pour en avoir vu une très récemment, je peux vous assurer qu'elle était dix fois moins avenante que moi. C'est vous dire !

- Vous êtes allée chez la voyante qui habite près de la Galeria Dell'academia ? Observa Giovanna l'air soudain intrigué.

- Oui, comment le savez-vous ? Fit Gigi, les yeux écarquillés.

- De toutes les voyantes de Venise, il n'y a bien que Lucrezia qui ressemble à une sorcière.

- Ma parole, vous ne connaissez pas seulement les rues mais aussi les gens de tout Venise ?

- Sa réputation la précède, et j'ai déjà eu affaire à elle. Par ailleurs, je serais très curieux de savoir ce qu'elle vous a dit...

- Si on croit à tout son blabla... il n'est pas impossible qu'elle ait parlé de vous...

- Et comment m'a-t- elle décrit ?

- Elle a dit que je ferais la rencontre d'un puissant homme de Venise qui porterait un costume bleu nuit...

Comme elle voyait le vif intérêt de Giorno pour ses révélations, elle s'empressa de noyer le poisson : « Mais notez que ç'aurait pu être n'importe qui ! C'était au premier que je rencontrerais habillé comme elle me l'avait décrit... Le hasard a simplement voulu que ce soit vous. »

- Je pense pas que c'était le hasard, mais le destin. Si Lucrezia vous l'a dit, c'est que nous devions nous rencontrer.

-Je ne crois pas au destin. Je crois à la suggestion et aux probabilités. Rien ne prouve que cette sorcière disait vrai... Pour vous prouver qu'elle yoyote sévère, elle a aussi voulu me faire croire que j'allais rester à Venise jusqu'au Carnaval !

- Si j'étais vous, je ne me rirais pas des prédictions de Lucrezia. Elle devait avoir une bonne raison de vous dire ça...

- Quelle que soit la raison, elle ne me retiendra pas. Mes vacances se terminent dans trois jours et je partirai. Ce sont mes choix et mes actes qui décident de mon avenir, pas le destin.

Gigi était sûre d'elle. Elle se mit à regarder la pluie s'abattre sur la cour et Giorno ne pouvait la quitter des yeux. Sans rien en laisser paraître, il était confus. Il venait seulement de la rencontrer et pourtant l'entendre déjà parler de son départ lui déplaisait. Mais surtout, il avait un mauvais pressentiment concernant ce qu'avait vu cette diablesse de Lucrezia. Il aurait aimé en savoir plus, mais il se doutait que Gigi ne lui dirait rien d'autre. Elle était même déjà en train de changer de sujet :

- Imaginez toutes les manœuvres politiques, tous les complots qui se sont ourdis sur ce chemin, dans ces mêmes alcôves... Entendez-vous résonner les pas, les voix basses de tous ces hommes de pouvoir et de tous les autres intrigants de la Renaissance ?

Sa voix était immersive comme celle d'un livre. Incontestablement, elle avait une imagination débordante. Ses yeux devenus aussi gris que le ciel, suivaient le long couloir de dalles claires sous les arcades, comme si elle pouvait voir ces hommes surgir du passé et chuchoter devant elle.

- La seule chose que j'entends, c'est le son de votre voix. Et cela m'est mille fois plus agréable que d'encore imaginer que l'on conspire contre moi.

Son épaule avait touché la sienne quand il s'était penché pour lui répondre avec une langueur inhabituelle.

- Oh pardon ! Je suis là à fantasmer sur le passé alors que pour vous les complots et les intrigues sont sûrement des préoccupations quotidiennes !

Giorno se mit à rire avec élégance. Ses yeux pétillaient et son sourire illuminait son visage. Sa beauté solaire faisant affront à la grisaille ambiante et sa chaleur fit fondre Gigi quand il lui dit :

- Ce n'est pas parce que je mène une vie tumultueuse que vous devez être désolée. Je ne voudrais, en aucun cas, être un frein à vos fantasmes.

Charmée, Gigi avait ouvert la bouche pour répondre spontanément, mais elle s'était ravisée. Il avait fallu qu'elle détourne le regard pour enfin pouvoir s'exprimer, réalisant exactement ses paroles à l'instant où elles franchirent ses lèvres :

- Alors... Si, je ne sais pas... Si en vérité vous étiez l'exact opposé d'un frein et que tout s'accélérait dans ma tête... Vous me laisseriez toujours fantasmer ?

La question, et au-delà de ça : la confession, bien qu'alambiquée, était adorable. Les yeux baissés de Gigi, frangés de cils fauves, s'agitaient sur ses joues rondes et polies où s'étaient déjà imprimées les rougeurs de sa timidité.

- Non. Je me verrais contraint de vous arrêter.

La voix de Giorno était profonde, tendue et catégorique. Et sa réponse s'était abattue comme un couperet sur la tête de Gigi. Elle se redressa soudainement ne sachant comment masquer son dépit. Mais Giorno avait attrapé son visage d'une main ferme pour aussitôt lui préciser :

- Avec ce que tu viens de me dire, je ne laisse plus la place aux fantasmes.

Son regard était éloquent et en toute impunité, son pouce palpait déjà les lèvres entrouvertes de la belle.

- Je vais te montrer que la réalité a infiniment plus de goût.

Ses bras se refermèrent sur elle et l'asseyant sur ses larges cuisses, il la bascula contre lui. Sans plus pouvoir se contenir, il l'embrassa, prenant sa bouche comme on vole une œuvre d'art, avec rigueur et volupté. Et son cri de surprise vint mourir contre ses lèvres, dont les chairs douces et fermes restèrent inertes quelques secondes, lui offrant sa seule chance de se dérober.

En proie à la surprise et à une brusque excitation, Gigi resta interdite. Elle cessa de respirer, juste le temps d'encaisser l'explosion dans sa poitrine, semblable à un coup de revolver à bout portant. Mais ce coup au cœur ne l'avait pas tuée. Au contraire, il l'avait chargée d'ardeurs. Elle se sentait en vie. Plus que jamais. Alors prise dans la frénésie de l'instant, elle entrouvrit sa bouche pour laisser Giorno l'envahir de sa langue et de son souffle.

Comme elle s'offrait à lui dans un soupir, le beau vénitien l'attrapa par la nuque pour pénétrer sa bouche plus profondément. Gigi était délicieuse. Elle sentait le vent et la pluie. Ses lèvres lisses et humides gémissaient et s'agitaient merveilleusement sous les siennes. Et son corps svelte, pris de tremblement et recroquevillé contre le sien, l'enhardissait.

Les lèvres pleines de Giorno avaient un goût addictif, celui de la puissance à l'état brut. Et sous cette bouche exigeante et experte, Gigi était en train de renaître. Elle n'était désormais plus que chair et sens en émoi face à cet homme. Une chaleur grandissante affluait massivement dans tout son corps, comme si Giorno l'avait embrasée toute entière. Elle était une putain de sorcière de Salem et lui était les flammes et le bûcher sur lequel elle se consumait, prisonnière.

Portée par le feu, pantelante et hors de son esprit, elle se mit à le chevaucher, calant outrageusement son entre jambes contre le membre enflé et déjà douloureux de Giorno. Cette position sensuelle et suggestive, pesant sur son sexe, arracha un soupir rauque et étouffé au beau vénitien.

Gigi avait saisi l'occasion de se soustraire à ses lèvres et ses petites mains froides vinrent s'accrocher à ses longs cheveux blonds. Son visage plongea dans le creux de son cou, puis, ivre de plaisir, elle se mit à le sucer et à le mordre avec une agressivité langoureuse, ondulant frénétiquement contre lui, se pressant impitoyablement contre son sexe saillant sous son pantalon, plus ferme et massif que jamais.

C'en était trop pour Giorno. Gigi devenait hors de contrôle et son abandon était si contagieux qu'il crut à son tour devenir fou de désir. L'ensemble de ses membres tendus à l'extrême, il lutta pour ne pas lui arracher ses vêtements et l'empaler sur lui dans la seconde.

Au prix d'un effort surhumain, il se saisit des poignets de l'incontrôlable étrangère et les épingla dans son dos, la forçant à s'écarter et à se cambrer devant lui.

Il échappa soudain un grognement rauque et frustré en l'observant : son corps était arqué, ses petits seins ronds saillants sous son manteau de laine noire, ses cheveux roux folâtraient sensuellement sur ses joues enflammées et sa tendre bouche ne cessait de gémir, figée dans une moue suggestive. Putain ! La voir dans toute sa débauche était peut être encore plus bandant que de la laisser se déchaîner sur lui !

Giorno Giovanna n'aimait pas perdre le contrôle. En toutes circonstances il avait à cœur de rester maître de lui même et de la situation, mais en cet instant, Gigi ne lui facilitait vraiment pas la tâche ! Comme deux saphirs luisants, voilés d'un brouillard de luxure, ses yeux mi-clos continuaient de le provoquer. Alors, pour rompre le charme, le vénitien les dissimula sous sa main libre et se penchant sur elle, le souffle court, il l'avertit :

- J'ignore si tu sais ce que tu fais, mais je préfère t'avertir : Ne joue pas avec le feu. Je suis à ma limite...

Au moins, le sentiment était partagé. Incapable de bouger, perdue dans le noir derrière le gant de Giorno, la belle rousse avait déjà atteint le point de non retour. Son corps était comme affamé. Et piégée dans un désir et une frustration sans nom, elle dégluti avec peine avant d'exiger d'une voix presque suppliante :

- Enlevez vos gants Giovanna... Touchez moi.

- Seulement si tu consens à te calmer... Je ne veux pas que tu sois si hâtive.

La voix rauque et impérieuse de Giorno avait sur elle un effet paradoxal. Elle lui permettait de garder un pied dans la réalité tout en lui promettant un assouvissement qui l'excitait davantage. Dans son état, elle était de toute façon incapable de lui refuser quoi que ce soit. Alors elle opina vivement de la tête, caressant ses joues contre le cuir de sa main avant qu'il ne l'enlève doucement. Au même moment, Gigi sentit ses poignets se libérer dans son dos et quand elle eut fini de cligner des yeux, elle fut saisie par la sensualité des gestes du vénitien.

Il était en train de mordre l'extrémité de ses gants pour les ôter du bout de ses dents, dévoilant délicatement de grandes mains satinées, pourvues de longs doigts fuselés. Le visage enfoui sous ses larges boucles d'or, il semblait à la fois calme et menaçant. Seuls ses yeux verts, plissés et fiévreux, trahissaient toute la fougue, tout l'emportement qu'il tentait de réprimer.

- Plus de gants. Fit-il en échappant le dernier du coin de sa bouche. Maintenant à ton tour. Défais ton manteau.

Encouragée par sa voix lourde aux tonalités hypnotiques, Gigi s'exécuta aussitôt. Avec précipitation, elle tira sur sa fermeture éclair et ouvrit les pans de son manteau sur un ample pull à l'effigie de Van Halen.

Comme pour la gratifier d'avoir obéi, Giorno glissa ses larges mains sous son pull, l'une reposant sur presque la moitié de son dos, l'autre s'accaparant ses deux petits seins, lourds et sensibles. Cette paire de mains chaudes et abruptes s'était refermée sur elle comme un piège et la peau du vénitien contre la sienne, l'électrisait.

- Embrasse-moi Gigi.

Son corps répondit de lui même à la chaleur de sa voix et comme montée sur ressorts, elle se jeta à son cou avec élans, y enroulant ses bras. Ses lèvres enthousiastes rejoignirent celles de Giorno et elle mit tant d'ardeur et de transport dans son baiser qu'elle ne réalisa pas que le beau vénitien s'affairait à faire sauter les boutons de son jean.

Habillement, il la déculotta, faisant glisser boxer et pantalon juste sous ses petites fesses rondes. Gigi pouvait sentir l'air froid caresser ses chaires et elle sursauta quand la sensation fut remplacée par la chaleur des deux mains de Giorno. Alors qu'il empoignait rudement ses fesses, il lui commanda :

- Mains derrière la tête...

Comme elle s'était redressée, surprise et hébétée, il guida sensuellement ses gestes pour lui faire tenir la position :

- Voilà, comme ça ... Ne bouge pas.

Après l'avoir obligée à l'immobilité, il commença à la toucher avidement, flattant ses membres dans leur effort et leur obéissance.

Gigi avait l'impression d'être une statue de cire en train de fondre sous les mains de son créateur. La position, à califourchon, jean baissé et mains à l'arrière du crâne, relevait presque d'une épreuve d'équilibre. Tandis qu'elle frémissait au contact de Giorno, elle avait l'impression d'être une funambule cheminant sur la corde raide du plaisir. Mais quand il vint plaquer sa paume contre son sexe nu, tout s'écroula autour d'elle. Elle bascula dans le vide, cédant à un plaisir brusque et fulgurant.

Une main entre ses jambes et un bras derrière son dos, Giorno l'avait maintenue avec force, l'empêchant de vaciller complètement.

- Tout va bien. Je te tiens Gigi. Lui avait t-il susurré avant de la pénétrer profondément d'un de ses doigts.

Une vague de plaisir et de cyprine avait accompagné l'intrusion et Gigi s'était inconsciemment empalée sur sa main. Quand sa paume pressée contre son clitoris entama de lentes et douces frictions, il la senti se contracter et sans ménagement il avait enfoui en elle un autre de ses doigts. Remplie, épinglée de l'intérieur, elle se cambra dans un cri pour l'accueillir pleinement, les chaires offertes de son sexe se refermant délicieusement autour de son majeur et son annulaire.

Giorno était subjugué. Il la tenait dans le creux de sa main et sous ses doigts elle était en train de se métamorphoser. Elle n'était plus que charme et son corps répondait à chacun de ses vas-et-viens comme s'il lui avait toujours appartenu. Il ne s'était définitivement pas trompé : cette femme était divine dans la soumission et le plaisir et la posséder lui procurait la plus intense satisfaction qu'il n'ait jamais ressentie.

Obsédé par le besoin de la faire jouir et le désir grandissant de jouir en elle, il mit un temps fou à se rendre compte que son téléphone vibrait contre sa cuisse. Déjà 18h ?! Trop captivé par Gigi, iI n'avait pas vu le temps passer. L'appel était pourtant crucial. Comment avait-il pu oublier ?! Telefono di merda !

Contraint et forcé, il s'obligea à cesser ses attouchements, plongeant de fait Gigi dans l'incompréhension la plus totale. Elle avait grogné de frustration quand il avait retiré ses doigts et il avait été obligé de la bâillonner d'une main ferme pour enfin pouvoir répondre à l'appel :

- Da Ivanov. Ya zanyat. Ya perezvonyu cherez neskol'ko minut.

Sa voix grave et sèche s'exprimait dans une langue aux accents slaves. Peut-être du Russe. Sa posture était devenue professionnelle et son visage affichait un sérieux qui indiquait que l'heure n'était plus aux réjouissances.

Bien qu'incroyablement déçue et frustrée, quand elle comprit que Giovanna ne la toucherait plus, Gigi était redescendue sur terre. Honteuse de la position dans laquelle elle se trouvait, elle s'était empressée de descendre des genoux du beau vénitien. Troublée et légèrement tremblante, elle se reculotta à la va vite. Encore en ébullition, elle tourna le dos à cet homme qui l'avait faite totalement vriller et fit mine de s'éloigner quand Giorno l'interpella :

- Gigi attends !

Il avait fait son possible pour reporter l'appel auprès de son interlocuteur et il se dirigeait vers elle d'un pas vif. Une fois à sa hauteur, il fut frappé par ses sourcils froncés et sa mine culpabilisante. Il pouvait voir à quel point ce brusque revirement l'avait contrariée.

- Je suis désolé. Je crains que notre visite ne touche à sa fin. Je...

Visiblement agacée et incapable de le cacher, Gigi l'avait coupé net :

- Je comprends, je ne vous retiens pas.

Elle tenait ses bras contre elle, mal à l'aise, et pourtant elle essayait de rester digne et impassible quand elle s'adressait à lui. Il sentait que c'était peine perdue d'insister tant qu'elle ne serait pas un minimum remise de ses émotions. Lui même avait déjà un mal fou à supporter le brusque retour à la réalité après cette parenthèse, après cette intimité enchanteresse qu'ils venaient de partager.

- Laisse-moi le temps de rappeler mes hommes et je te raccompagne à la sortie. Avait-il déclaré, la voix aussi neutre que possible.

Après avoir envoyé un message à Carmine, Giorno avait essayé de passer son bras derrière les épaules de Gigi mais elle s'était dérobée. Puis ils avaient fini par rebrousser chemin. Aucun des deux n'osa prendre la parole et ils laissèrent un silence pesant s'installer entre eux.

Confuse et toujours agacée d'avoir baissé sa garde au point de se livrer à un comportement obscène, Gigi s'était emmurée dans ses pensées. En se fustigeant de sa débauche stérile, elle ne manqua pas de remarquer que Giovanna menait la marche d'un pas vif et pressé, comme si finalement, leur emportement n'avait été rien de plus qu'un passe temps. Dégoûtée, elle s'évertua à mettre le plus de distance possible entre elle et ce goujat, attendant impatiemment le moment où leurs chemins se sépareraient pour de bon et où elle retrouverait sa raison.

Proche de la sortie, elle reconnut de loin Carmine et les autres hommes qui les attendaient. Gwen se tenait aux côtés du géant brun et Gigi fut soulagée d'apercevoir son amie. Elle voulut accélérer le pas pour la rejoindre sans tarder mais Giorno s'était arrêté et l'avait saisie par le bras.

- Tu crois vraiment que je vais te laisser partir comme ça Gigi ? Avait-il dit brusquement en la rapatriant derrière un mur.

- Ce n'est pas moi qui ai des devoirs à remplir. Cracha-t-elle sournoise et mauvaise, comme s'ils en étaient revenus au point de départ.

- Je sais. Je veux juste que tu saches que la prochaine fois ça ne se passera pas comme ça. Je te le promets.

- La prochaine fois ?!

- Laisse-moi une chance de te revoir avant ton départ. Donne-moi ton portable.

Comme elle ne se décidait pas à obtempérer et qu'il savait que l'objet logeait dans la poche arrière de son jean, il alla le chercher lui même. Habile et rapide, son geste la fit pourtant frémir et avant qu'elle ne puisse réagir, il avait inscrit son numéro sur l'écran et s'était appelé pour obtenir le sien. En remettant le portable sur sa propriétaire outrée, il la prévint comme s'il s'agissait d'une formalité :

- Je te contacterais avant ton départ. Tâche de te tenir disponible.

- « Oui maître », c'est ça que vous voulez entendre ?! Désolée de vous décevoir mais je ne suis ni à votre disposition, ni votre soumise Giovanna ! Répondit-elle avec défiance, le feu de l'emportement dans les yeux et dans la voix.

Impatient et lui aussi frustré, Giorno sentait qu'elle était en train de lui échapper. Il n'avait plus le temps ni la patience de se contrôler. Alors instinctivement, il l'avait agrippée par le col de son manteau. Ses yeux audacieux avaient plongé dans les siens et durement il lui avait répondu :

- Non, ce n'est pas ce que je veux entendre. Nous n'aurons de toute façon pas le temps de créer un lien aussi fort que celui d'un maître et d'une soumise, mais sois sûre que je ne te laisserai pas quitter Venise sans avoir laissé mon empreinte sur toi Gigi !

Sûr de lui et de son effet, il avait volé à ses lèvres tremblantes un baiser furtif et appuyé, puis il s'en était allé rejoindre ses hommes.

Soufflée, les jambes sciées, Gigi se demanda pour la première fois si elle n'avait pas fait une énorme erreur en s'engageant dans un jeu de séduction avec un homme aussi dominateur que Giovanna. Elle comprit qu'il ne la laisserait plus se rétracter et que comble de l'horreur, elle n'en avait de toute façon aucunement envie. Voilà ce qu'il en coûtait de céder aveuglément à la tentation.


Je m'excuse pour les fautes, j'ai essayé de faire attention mais je ne doute pas que quelques une soit passées à travers les mailles du filet ^^'

C'est un long chapitre, j'y suspecte des longueurs... N'hésitez pas à me signaler s'il y a des passages trop longs ou des moments qui vous font décrocher et pourquoi. Merci à vous ! ^^ 

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