17. La vengeance est un plat qui se mange au restaurant
Bonjour les amis. J'espère que vous avez passé une bonne rentrée ou une bonne reprise. De mon côté c'était un peu la course, ce qui explique mon retard dans les publications ^^'
En media : L'ange déchu de Cabanel. Aucune véritable référence au texte mais je me dis qu'il illustre bien Giorno qui fomente sa vengeance. Et aussi je le trouve simplement très beau :)
Sur ce je vous souhaite une bonne lecture <3
17. La vengeance est un plat qui se mange au restaurant.
Giorno tira la poignée dorée de son tiroir et en sortit le beretta métallisé qui reposait sur une pile de dossiers. Bien qu'il ait déjà parcouru d'innombrables fois les documents et qu'il les connaisse presque sur le bout des doigts, il commença à en explorer les pages avec attention.
Une fois qu'il eut recueilli toutes les informations dont il avait besoin, il contacta son meilleur assassin basé sur Rome. Un homme fiable et dévoué, plus discret qu'un murmure et plus redoutable que le cyanure.
Les mains ancrées sur les accoudoirs de son fauteuil de cuir noir, Giorno attendit patiemment la réponse de son sbire. Ses yeux perçants parcoururent une dernière fois les feuilles éparses sur son sous main de velours vert. Il s'agissait de photos, des listes d'informations, de lieux et d'habitudes, toutes relatives au plus vieux parrain de Rome. Tout ce qu'il y avait à savoir sur Borghese, il l'avait devant lui. Des dossiers comme ceux-là, il en possédait sur tous ses concurrents et tous ses partenaires.
S'il était aussi redoutable dans le milieu, c'était par ce qu'il anticipait toujours tout avec plusieurs coups d'avance. La réponse a la traîtrise de Borghese, il l'avait déjà fomentée avant même que le vieux fou n'ait tenté de l'assassiner. En le faisant suivre au préalable, il avait été en mesure de prendre ses dispositions en un claquement de doigt.
Giorno savait par exemple que depuis plus de 20 ans, le soir de noël, son ennemi se rendait immanquablement dans un magnifique restaurant qu'il avait racheté pour son bon plaisir. Le cadre y était à la fois somptueux et typique, la nourriture raffinée et le personnel dévoué. Il y paraîtrait en grande pompe, entouré de ses proches. Peut-être même voudrait-il porter un toast à la disparition de son jeune rival sans savoir que ce dernier avait finalement pris la main. Sans savoir qu'il avait œuvré dans l'ombre et le secret pour que ce soir-là, le serveur se change en bourreau, que le repas empoisonné soit le dernier du condamné et pour que le restaurant devienne son tombeau.
Sans aucune jubilation, le beau vénitien se satisfaisait de ce plan impitoyable et bien rodé. Dénué de remords, il imaginait le visage lubrique et empatté du vieil homme enfler sous les effets du poison, puis se teinter de pourpre et de violet dans une lente asphyxie. Le temps des fusillades à la sauvette était révolu, tout comme l'hégémonie du plus vieux parrain de Rome. Et sous le règne de Giorno Giovanna, il n'y aurait idéalement pas de sang, pas de dommage collatéral et aucune victime innocente. Rien de plus qu'une vengeance propre et imprévisible, servie brûlante sur un plateau d'argent.
Son téléphone vibra soudain contre sa cuisse pour l'avertir que tout se déroulerait selon ses plans :
Tout est arrangé pour ce soir. Le gamin a bien reçu les instructions. Je me porte garant de la bonne réussite de la mission. Je vous tiens au courant.
La prudence et l'anticipation étaient loin d'être les seules qualités de Giorno Giovanna. Depuis toujours, il jouissait d'un talent naturel pour rallier les meilleurs professionnels à sa cause. Aussi avait-il toute confiance en son homme de l'ombre. Mais sans vouloir crier victoire trop vite, il attendrait néanmoins d'avoir de ses nouvelles plus tard dans la soirée pour se sentir pleinement rasséréné.
Désormais, il lui restait un dernier détail à régler : la promesse faite à Adrian, le brave qu'il avait exécuté. Si tout se passait selon ses plans, il avait déjà une idée sur la manière de procéder. Et sur ce coup il allait avoir besoin de l'aide de son second.
Au bout de deux sonneries seulement, Carmine décrocha.
- Qu'est-ce qui se passe Gio' ?
- Je suis en train de régler nos affaires avec Rome. Je vais avoir besoin de toi pour enlever la femme du mercenaire.
- Je t'écoute.
- Je veux que tu la fasses surveiller. Si tout se passe bien, on va attendre l'enterrement de Borghese pour la récupérer. D'ici là, il faut que tu me trouves une équipe et que tu la briefes. Prépare nos hommes les plus habiles et au cas où, nos meilleurs tireurs. Ils devront opérer à visage couvert et le plus discrètement possible. Les Borghese seront fragilisés et le clan sans dessus-dessous. Ça ne devrait pas être trop compliqué, mais si les choses devaient s'envenimer, nos hommes devront être prêt à riposter.
- Ok, je suis sur le coup. J'espère juste que cette fois je pourrais assister l'expédition !
- Non. Tu coordonnes, c'est tout. Je ne veux pas que tu te rendes sur le terrain.
Face au refus catégorique de son Don, Carmine tenta d'argumenter.
- Sérieusement ? ça fait une paye que je me suis pas amusé un peu. Et puis soyons honnêtes, nous savons tous les deux que je suis né avec une gâchette entre les doigts. Si ça chauffe je suis le plus apte à gérer la situation.
- Oui et avant d'être mon meilleur tireur, tu es mon meilleur ami. Je n'ai pas fait de toi mon second pour que tu ailles sans arrêt au front. Au nom de notre amitié, je te serais reconnaissant de calmer ton penchant pour les basses tâches.
Le beau vénitien avait parlé fermement, mais il n'ignorait pas que si Carmine décidait sur un coup de tête de se joindre à ses hommes pour mener la mission, rien ne saurait l'en empêcher. Et d'ailleurs, l'intrépide larron s'était bien gardé de lui en faire la promesse, au lieu de quoi, il s'était même permis de le railler :
- Et ben, ce serait pas une déclaration d'amour ça ? Si je te connaissais pas si bien, je dirais que la nuit avec ta ptite rousse t'a rendu sentimental.
En vérité ça avait beaucoup plus à voir avec son rêve, mais Giorno préféra ne rien en dire.
- Carmine... Vaffanculo ! Oh et ne t'avise pas d'être en retard pour le repas à la villa. Tu sais que mia nonna a horreur de ça. Sans compter qu'elle risque d'être de mauvaise humeur. Il paraît qu'elle a failli faire une attaque quand on lui a demandé d'agir comme si elle portait le deuil de son petit- fils et pour couronner le tout, elle nous en veut de ne pas être venue à la messe de minuit hier soir.
- Ah ah et toi et moi savon pertinemment que même si tu n'avais pas eu à faire le mort, nous n'y aurions pas mis les pieds. Si elle avait vu les deux françaises, ta nonna aurait compris qu'il y a des grâces terrestres qui valent bien celles des cieux.
- Je ne sais pas si cette nuit m'a rendu sentimental mais elle aura certainement fait de toi un poète, plaisanta Giorno avant d'ajouter gaiement : Quoi qu'il en soit je te mets au défi de lui demander d'en juger ce soir. J'ai invité Gigi et son amie à dîner avec nous.
Un silence éloquent résonna soudain à l'autre bout du fil.
- Gio, t'es sûr que c'est une bonne idée ? Lui demanda finalement son ami sans prendre la peine de dissimuler sa désapprobation.
- Dans la mesure où personne ne parle affaires, je ne vois pas le problème...
- Écoute, je me dois d'être franc !
- Comme si tu avais l'habitude de faire autrement... Lui réparti Giorno en poussant un petit soupir.
- Le problème c'est la rapidité à laquelle tu semble t'être attaché à cette fille. Je veux dire, tu n'as jamais été du genre à t'emballer avec les nanas. Avec elle je te reconnais plus. Et d'après nos hommes tu as pris de sacrés risques hier en allant la chercher au restaurant... On aurait pu te voir !
- Elle n'est pas comme les autres, effectivement. Je veux la revoir et elle repart bientôt. Je ne dois pas laisser la place à l'hésitation.
- Alors c'est quoi la prochaine étape ? La demander en mariage dans la salle d'embarquement ?
- Je t'en prie Carmine. Tu me crois vraiment si excessif ?
- Excessif et obstiné ce sont tes deuxièmes prénoms ! J'ai l'impression que tu la portes déjà en adoration. Tu la veux, et quand tu veux quelque chose, tu ne fais jamais dans la demi-mesure. J'ai tort ?
Comme toujours son meilleur ami faisait preuve d'une grande perspicacité.
- Non. Mais rassure-toi, je n'ai pas l'intention de lui demander sa main. En revanche l'inviter ce soir me semblait nécessaire si je veux la convaincre de rester.
- Écoute, ces deux meufs ne sont pas de notre monde. Plus tôt elles repartiront et mieux ce sera. Pour elles et pour nous.
À ces mots, Giorno comprit que Carmine était sans doute le mieux placé pour comprendre, de près ou de loin, ce qu'il ressentait.
- J'ignorais qu'on parlait aussi de Gwen. C'est vraiment moi que tu essayes de convaincre depuis tout à l'heure ? Tu n'as pas envie de la revoir ? éluda-t-il habilement.
Le bref silence à l'autre bout de la ligne lui donna raison et c'est d'un air renfrogné que Carmine finit par répondre :
- Peu importe. Et de toute façon, je doute que ce soit son cas.
- Oh.. ne me dis pas que tu lui as fait le coup de la baise sauvage sans même un au revoir ?
- Si. Entre autres...
- C'est-à-dire ?
- Disons que « sauvage » est un euphémisme et que je me suis découvert des instincts jaloux et possessifs.
- Du genre ?
- C'est compliqué, mais j'ai VRAIMENT abusé. Je te jure elle m'a rendu fou. Je me l'explique pas...
Giorno ne put réprimer un sourire. Lui aussi ne se l'expliquait pas.
- Des fois il n'y a simplement pas de raison... Toujours est-il que tu ferais bien de t'excuser ce soir. Et si tu doutes encore que c'est la meilleure chose à faire, dis-toi que c'est ton Don qui te l'ordonne.
- C'est nouveau ça. Tu te mêles de ma vie sentimentale maintenant ? s'exclama son ami d'un air faussement outré.
- C'est toi qui as commencé mon frère. Et je veux simplement éviter que ton comportement ne mette mal à l'aise nos invitées.
- Et bien à vos ordres alors, Don Giovanna, soupira son second en essayant de dissimuler un ton amusé.
- À ce soir Carmine, acheva le beau vénitien dans un sourire avant de raccrocher.
Les deux chapitres à venir seront un peu comme celui là, assez tranquilles. Je ne sais pas si à terme je les conserverais tous mais je me dis que mieux vaut en faire trop que pas assez. Je compterai sur vous pour me donner votre avis à ce sujet :)
Après arrivera le moment d'une première révélation et j'ai bien hâte d'y parvenir.
Encore merci de votre soutien, de votre patience et de vos lectures ;)
Prenez bien soin de vous <3
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