15. Fais moi oublier (1)
Bien le bonjour à tous ! ^^
Voici donc la première partie du nouveau chapitre entièrement centré sur Gwen et Carmine. Ces deux persos n'ont pas été très développés mais j'espère que vous aurez plaisir à les retrouver et à les découvrir.
En média, sincèrement j'avais pas d'inspiration donc je vous donne un exemple de ce à quoi pourrait ressembler Carmine. Bien sûr dans ma tête il ressemble pas exactement à ça et n'hésitez pas à l'imaginez autrement s'il ne vous plaît pas. ^^
Sur ce je vous souhaite une agréable lecture :)
15. Fais moi oublier (1)
Ce matin-là, Gwen n'eût pas la force de se lever assez tôt pour faire une fournée de crêpes à la bretonne. Elle qui était si matinale ne se réveilla qu'aux alentours de onze heures. Seule dans le lit de sa chambre d'hôtel, elle remua ses membres rompus et endoloris. Chaque mouvement lui rappelait les folies qu'elle avait faites de son corps. Elle ne se souvenait même pas avoir entendu Carmine partir. Visiblement son tempétueux partenaire d'un soir s'était fait la malle sans même dire au revoir. Non pas qu'elle s'en formalisa. C'était sans doute mieux comme ça...
En dardant ses yeux encore bouffis sur le capharnaüm qui régnait dans la suite, elle soupira, presque amusée. Le lit de travers, les vêtements bouchonnés, les meubles retournés, la lampe de chevet éclatée sur le sol... On aurait pu croire à un cambriolage, alors qu'en vérité, seul son corps avait fait l'objet d'un pillage. Sous son consentement et sous couvert de lui faire oublier, le sombre italien lui avait dérobé toute son énergie, toutes ses forces et toute inhibition. Sans aucune mesure, il l'avait retourné, dans tous les sens du terme...
Malgré de longues heures de sommeil, Gwen se sentait lessivée, comme si elle avait passé sa soirée à tourbillonner dans le tambour d'une machine à laver. Sauf qu'au lieu d'en ressortir propre et fraîche, elle se retrouvait avec les cheveux poisseux et la peau maculée de vieilles traces sèches et blanchâtres.
Bonne pour la douche, elle se dirigea d'un pas traînant vers la salle de bain. Sa nuque lui faisait mal, ses articulations étaient comme rouillées et ses muscles courbaturés l'élançaient au moindre geste.
S'immerger sous le jet d'eau tiède lui fit un bien fou, et entourée d'un immense rideau de vapeur, ses membres se délassèrent petit à petit. En passant la main entre ses jambes, elle grimaça. Elle ressentait une douleur diffuse sur le haut de son pubis, comme si on y avait fait peser une enclume. Sous la pression de l'eau chaude, la peau irritée de ses cuisses et de son aine la brûlait. Seul l'intérieur de son sexe encore légèrement gluant ne semblait pas trop avoir souffert de l'ouragan « Carmine ».
A force de rouler sa bosse, en matière de relations charnelles, Gwen aurait pu se considérer comme une experte. Elle possédait en elle le feu de la passion, l'expérience et l'endurance nécessaire pour toujours repousser ses limites et surtout celles de ses partenaires. Et bien qu'elle ait pris l'habitude de les choisir athlétiques, vifs et bien portant, un grand nombre d'entre eux avait failli défaillir entre ses cuisses. Toujours en réclame, elle ne pensait plus possible de tomber sur un mec qui surpasserait ses attentes et son désir insatiable . Mais pour la première fois, on lui en avait trop fait, trop donné d'un coup. Et c'était avec autant de trouble que d'humilité qu'elle reconsidérait la fureur avec laquelle Carmine l'avait ruiné.
Posant son front sur la faïence rose et fraîche, elle entreprit de se remémorer le déroulé de la soirée pour mieux identifier l'instant où tout avait débordé. L'instant où elle avait résolu de se laisser malmener et où elle avait relégué son corps au second plan pour ne plus devenir que le réceptacle d'une pure et intense jouissance. Tout avait pourtant si bien commencé...
Comme convenu, ils s'étaient retrouvés dans un bar, le genre classieux sans être non plus un modèle de luxe absolu. Dans sa robe-fourreau de velours noir, juchée sur une paire vertigineuse de talons aiguilles, Gwen avait fait plus que se fondre dans le lieu. A son entrée, les regards de la gent masculine avaient tous convergé vers sa silhouette haute et assurée, débordante de classe et de sensualité. Jusque-là, rien d'inhabituel. Elle avait l'habitude d'être le centre d'attention et elle retirait même une grande satisfaction de l'effet qu'elle produisait sur les hommes. Devenue maîtresse dans l'art de feindre l'ignorance quant à ses charmes, elle avait traversé la salle avec la prestance d'une reine. Comme une actrice sur le tapi rouge, en pleine mise en scène de sa beauté naturelle, elle avait calé gracieusement derrière l'oreille un coin de son long carré brun, balayant l'espace d'un regard de gazelle perdue dans la savane.
En chaque homme, elle savait réveiller le prédateur endormi et ce de manière quasi inconsciente. Ce que la plupart ignoraient, c'était qu'elle n'avait rien d'une proie, et qu'à l'instar d'insignifiants insectes, ils s'empêtraient dans la toile de ses charmes sans garantie qu'elle ne daigne aller se nourrir de leur essence. Ce qu'elle convoitait, c'était les chasseurs et les guerriers. Deux types d'homme dont elle se réjouissait d'étouffer la virilité contre son sein parfait. Car faire tomber les plus malins et les plus forts des hommes était tout à sa gloire et à son plaisir.
Avant même qu'elle ne puisse repérer Carmine, un beau garçon en costume à l'allure de mannequin, était apparu devant elle pour l'aborder. A peine assez fort ni assez grand, elle se fit la remarque que son excès de confiance contrastait avec sa beauté lisse et sans aucun charisme.
- Je vous offre un verre ? avait-il proposé sans grande originalité.
Avant même qu'elle ne puisse décliner, elle avait vu le visage fade de son interlocuteur se décomposer, comme si sa glotte lui était tombé sur les talons. Deux immenses mains avaient alors surgi de derrière elle pour enserrer sa taille et la caler contre une masse dure et musculeuse, dont la hauteur démesurée projetait déjà sur elle une ombre menaçante.
- Elle est avec moi, avait proféré une voix outrageusement dissuasive et catégorique.
La jeune femme n'eut même pas besoin de se retourner pour s'assurer de son identité. Calant son crâne contre le torse bombé de son rencard, Gwen l'observa du dessous et lui offrit un sourire radieux. Lui était son genre. Le parangon de tout ce qu'elle recherchait chez un partenaire.
- Buonasera Carmine.
En une fraction de seconde, le visage du géant italien bascula de l'hostilité à l'aménité et il se pencha sur elle pour planter un baiser, appuyé et possessif, sur la courbe de sa joue. Ses lèvres douces échauffèrent sa peau et le piquant de sa barbe de trois jours acheva de la faire imperceptiblement frémir.
Sans même un regard à l'importun qui avait essayé de s'accaparer sa récente conquête, Carmine avait guidé Gwen jusqu'au comptoir, la main visée au bas de sa chute de reins à faire se damner un saint.
L'attraction entre eux était indéniable, elle guidait leurs regards et leurs sourires qui suppléaient à la barrière de la langue. Carmine commanda pour eux, et sans gêne aucune, ils continuèrent à s'observer intensément.
Les verres de whisky tintèrent pour briser la glace qui fondait déjà. Et finalement, pour mieux faire connaissance, tous deux convinrent d'échanger dans une langue qu'ils maîtrisaient couramment l'un et l'autre, à savoir l'anglais. Et alors qu'ils badinaient sur leur journée, Gwen ne pouvait s'empêcher de détailler la figure et la haute silhouette de son interlocuteur.
Sous son bonnet noir, d'où s'échappait des mèches brunes qui obscurcissaient sa mine sauvage, il était ce qu'on pouvait appeler : la quintessence du brun ténébreux. Il avait délaissé le costard cravate pour un style décontracté, ses larges épaules parées d'une veste en cuir élimé et ses larges cuisses de catcheur moulées dans un jean brut. La blancheur du fin tee shirt en V qu'il portait contrastait avec ses muscles d'acier à la sombre carnation, oscillant entre le cuivre et le bronze. Son séduisant visage, aiguisé au couteau, possédait une aura inquiétante, que venait rehaussé des yeux brun-jaunes, vifs et perçants, comme ceux des aigles.
La force d'un ours, la majesté d'un tigre et le regard d'un oiseau de proie, telle pouvait se résumer la beauté prédatrice de Carmine.
Alors qu'elle s'attardait sur une fine cicatrice qui barrait son arcade sourcilière proéminente, il l'avait soudain arraché à sa contemplation d'un ton chaud et presque sévère :
- Tu es magnifique Gwen. Peut-être même trop envoûtante.
Il avait toujours été plus jouissif pour la jeune femme de susciter le désir plutôt que de le ressentir. Pourtant en cet instant, la mèche était allumée par les deux bouts. Quand il la regardait, il y avait dans ses orbes mordoré une lueur animale et absolue qui l'attirait au-delà des mots. Et l'attraction débordante d'un homme tel que lui nourrissait la sienne avec une violence aussi inouïe qu'inédite.
- Tu me flattes mais tu exagères. C'est impossible d'être « trop envoûtante ».
- Ne joues pas les modestes avec moi. Tu es irrésistible et quelque chose me dis que tu en as parfaitement conscience.
Il y avait longtemps qu'elle s'était accoutumé à ce que les hommes vantent ses charmes, mais elle ne s'était jamais cru véritablement irrésistible. Pourtant, c'était bien ce que Carmine lui faisait ressentir en cet instant et cela comblait un vide profondément ancré en elle.
- Crois le ou non, à mon grand regret, il y a bien des hommes qui me résistent encore...
L'image de celui qui s'était toujours refusé à elle manqua d'envahir son esprit, mais la main brûlante de Carmine se posant sur la sienne la chassa en une fraction de seconde. Ses yeux se plantèrent fixement dans les siens et d'une voix lourde il affirma :
- Dans ce bar je n'en vois pas un. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, tous les mecs ici présents rêveraient d'être à ma place ce soir. Je peux sentir leurs yeux jaloux guetter le moment où je baisserais ma garde et où je te laisserais seule. Mais je ne leur ferais pas ce plaisir. Je ne te laisserais même pas l'occasion de leur offrir un seul regard.
Son timbre était envoûtant, possessif. Et il avait raison. Tant qu'il la regarderait avec ses yeux de tueur, enflammés de désir, elle ne verrait que lui. Lui et son visage ténébreux se rapprochant dangereusement, juste le temps que ses lèvres brisent son rythme cardiaque d'une approche vive et imparable.
Il embrassait divinement et Gwen savait que s'il avait laissé s'exprimer l'animalité qu'elle sentait poindre dans son souffle rauque, il lui aurait fait perdre la tête. Ce n'était pas elle qui était trop envoûtante. C'était lui qui était trop exclusif, trop viril, trop grand, trop ardent... Trop tout ! Et c'était exactement le genre d'homme dont elle avait besoin pour oublier.
En discutant, elle s'était rendu compte que Carmine était loin d'être seulement l'archétypique du mec bien bâti qui ne s'en remettait qu'à ses instincts primaires. Il avait aussi l'esprit vif et faisait montre d'une grande perspicacité. Au deuxième verre, sa clairvoyance avait même profondément perturbé la jeune femme.
Tout avait commencé par une question basique : qu'est-ce que tu fais dans la vie ? Et le malaise avait débuté peu après que Gwen ait évoqué son activité de barmaid :
- Tu ne te fais pas trop draguer par tes clients ?
- Si constamment ! Mais la plupart se contentent d'un joli sourire et me laissent de généreux pourboires. Les plus insistants je sais les remettre à leur place. Il y a juste eu un débordement une fois...
- Je t'écoute.
Elle aurait dû laisser cette affaire au placard, mais l'alcool l'avait rendue particulièrement loquace.
- Et bien, un client un peu dérangé m'a suivi un soir. Il s'est jeté sur moi au moment où je déverrouillais ma porte et il a pénétré chez moi. J'ai véritablement eu la peur de ma vie !
Carmine s'était tendu, les points serrés sur le bar et une étincelle de rage avait parcouru ses prunelles assassines.
- Putain ! Ne me dis pas qu'il t'a...
- Non non ! l'avait tout de suite rassuré Gwen. Heureusement il n'a pas eu l'occasion de poser la main sur moi. J'ai eu le réflexe de courir dans ma salle de bain pour me barricader. Pendant qu'il essayait de défoncer la porte j'ai appelé le père de Gigi...
-Pourquoi lui et pas les flics ?
- Parce qu'il habite juste à côté et que c'est l'homme le plus bad-ass que je connaisse. Sans rire ce mec est un guerrier. C'est un peu le Chuck Norris de la Bretagne tu vois. Alors que mon agresseur venait de faire sauter la porte de ma salle de bain, Billy a débarqué, clope au bec, filet de pêche sur l'épaule et carabine en joue. Je le revois encore marmonné sombrement au type : « Un geste et jte crame, t'as compris ptit gars ? ». Je suis sûre que le mec a failli se pisser dessus. Billy m'a dit de sortir et d'appeler la police. Le temps qu' ils arrivent, il est resté dans la maison à « discuter » avec mon agresseur qu'il avait saucissonné dans son filet. L'échange a dû être un peu musclé car en ressortant le gars avait plus d'un gnon sur le visage. Et finalement il s'est fait embarquer. J'ai pu porter plainte et recevoir une injonction. Même si je pense que sa rencontre avec Billy l'avait de toute façon plus dissuadé que les forces de police ou la justice...
- Je vois. Une fin heureuse donc... J'imagine que ce Billy est devenu ton héros après ça.
- Oui. Il est pour moi comme ... comme un...
Pour ne pas mentir, pour pas que ça ne sonne faux, elle n'avait pas pu finir cette phrase.
- Un père ?
- Oui et non je dirais.
- Est-ce que Gigi est au courant ?
- De quoi, de l'agression ?
- Non. Du fait que tu es folle amoureuse de son père.
Elle s'était figée sur son siège avant de s'agiter. Comment avait-il fait pour le deviner aussi sûrement ?
- Que ?! Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- L'admiration dans ta voix. La lueur de désir contrarié dans ton regard quand tu parles de lui. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure, fit-il avec l'assurance placide d'un flic énonçant les charges retenues contre un coupable.
Percée à jour, elle reprit une contenance et son ton se fit soudain sérieux, presque agressif :
- Non. Gigi n'est pas au courant et elle ne le sera jamais. Tu m'as bien comprise ?
- Parfaitement. Et je comprends aussi que tu ne t'autoriseras jamais à être avec l'homme que tu aimes.
Gwen grimaça de dépit.
- Il ne veut pas de moi. Il a l'âge d'être mon père, il me considère comme sa fille et Gigi est pour moi comme une sœur. Donc évidemment que jamais je ne pourrais être avec lui. Mais c'est comme ça, je fais avec. Gigi et Billy me sont trop chers pour que j'aille tout foutre en l'air.
- Cacher une chose aussi importante à ta meilleure amie et ne même pas pouvoir recevoir son soutient ça doit être très dur. Je te plains sincèrement.
- Épargne-moi ta pitié ! J'ai pas besoin d'être soutenue. Je fais ce qu'il faut pour oublier... Et d'ailleurs en parlant de ça, je crois qu'il serait temps que tu me raccompagnes à mon hôtel.
Elle avait parlé plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu. Cet homme lui plaisait toujours, mais il l'avait mise à nu de la pire des manières. Il avait contourné les scellés apposés sur son cœur pour lire une lettre d'amour qui jamais n'avait connu de réponses. Et désormais, elle avait un mal fou à retrouver son attitude d'inébranlable séductrice. Rien que regarder Carmine dans les yeux, lui semblait périlleux. Sa perspicacité et son intuition étaient proprement monstrueuses et Dieu seul savait ce qu'il était encore capable d'entrevoir dans son regard et qui l'aurait dépouillée de tous ses secrets.
Voilà voilà. Ça fait un moment que j'ai rédigé ce chapitre et honnêtement il me laisse un peu une impression de travail vite expédié. Il n'y a pas particulièrement d'ambiance ou de descriptions (à part pour Carmine quand même, et d'ailleurs j'aurais peut être dû en faire une pour Gwen car la dernière remonte au chapitre 1 ^^)
J'espère quand même avoir pas trop mal introduit les deux et le début de leur dynamique. J'espère aussi vous avoir surprise avec la révélation sur l'amour caché de Gwen. Ça offre une nouvelle interprétation au rêve de Gigi, dont l'inconscient essaye peut être de lui faire comprendre que sa meilleure amie en pince pour son cher papa ^^
N'hésitez pas à me laisser vos réactions :)
Sur ce je vous dis à la semaine prochaine avec la suite du chapitre qui contiendra un bon résumé des « folies » de Gwen et Carmine.
Prenez bien soin de vous <3
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