12. Te faire mourir de plaisir (1)
Bonjour, bonsoir, vous allez bien ? ^^
Après pas loin de deux semaines d'attente (du moins je l'espère ^^') voici la première partie du nouveau chapitre de cette histoire. Comme j'aime vous faire attendre, mais pas trop non plus, voici un préambule avant la partie « serious business » de ce passage où Giorno mène la danse.
Je vous souhaite une excellente lecture et comme à mon habitude je vous remercie de suivre Captive et de m'encourager de vos votes et de vos commentaires. :)
12. Te faire mourir de plaisir (1)
« En cet instant il avait envie de clamer tous ces droits sur elle, de la garder cachée, jalousement auprès de lui, comme un trésor dont lui seul aurait la jouissance. »
Éperdu, le jeune homme posa un doigt sur les lèvres entrouvertes de sa divine poétesse, et ne résista pas à sceller ce trésor de feu et d'audace d'un lent baiser.
Cette fois, Gigi avait eut le privilège de voir pleinement le visage du beau vénitien se rapprocher avant qu'il ne l'embrasse. Ses yeux ensorcelants avait la couleur du jade et ses pommettes hautes et halées était ombrées de la couleur du désir. Son cœur fit alors une effrayante embardée quand il se mit à dévorer sa bouche, silencieusement, avec un calme aussi excitant que langoureux. Ses bras forts se resserrent sur elle, l'entourant comme de lourd serpents au sang chaud. Sa manière de l'étreindre, si délicieusement paradoxale, était à la fois tendre et possessive. Et son souffle ardent mais contenu, suffisait à attiser à nouveau les braises de son excitation.
La belle voulut approfondir ce baiser, le faire durer éternellement pour oublier ce sentiment d'échec qui venait ternir la volupté qu'elle avait eu à le chevaucher un peu plus tôt. Mais avant qu'elle ne replonge dans les affres d'une ardeur soudainement renouvelée, Giorno marqua une pause, avant de s'arrêter définitivement de l'embrasser. Sciemment, il avait mis un terme à la complicité sourde et moite qui était née entre leurs lèvres.
La fougue en Gigi s'était immédiatement amenuisée et elle ne chercha même pas à insister. Les membres calmes et apaisés, assisse sur le meilleur siège qu'il puisse exister, elle reposa mollement sa joue sur l'épaule de son prince. Après un battement de paupière lascif, son regard glissa sur la pente de ce torse de granit sur lequel elle s'appuyait. Là, elle remarqua que la peau était irritée, constellée de vives rougeurs causées par le frottement répété de sa robe en dentelle et sequins. Une pointe de culpabilité la traversa.
- Giovanna ? Fit-elle d'une petite voix.
Giorno inclina la tête vers elle, se faisant la réflexion que de moins en moins, il appréciait qu'elle l'appelle par son nom de famille, comme si elle s'évertuait à maintenir entre eux une forme de distance tacite. Idéalement, c'était son prénom qu' il rêvait de l'entendre crier sans complexe, dans le plus sensuel des abandons.
- Oui ?
- Est-ce que tu as aimé ?
La réponse était complexe et la question se présentait comme un piège. Pourtant, Giorno n'avait pas pour habitude de louvoyer. Alors, sans trop en dire, il hasarda d'une voix neutre et bien plus expéditive qu'il ne l'aurait voulu :
- Oui. C'était vite fait mais bien fait comme on dit...
Aussitôt elle se décolla mollement de lui et se mit à baisser la tête, contrite.
- Je vois. Tu n'en garderas donc pas un souvenir impérissable. Je n'ai sans doute pas été à la hauteur...
- Détrompe-toi. Je ne suis pas prêt d'oublier ce qu'il vient de se passer... Je me suis senti comme.. Il chercha ses mots un instant avant de conclure, fier de sa comparaison : comme saisit par une averse dont la brièveté n'avait d'égale que l'intensité. Et si après coup ça m'a fait l'effet d'une douche froide, c'est simplement parce que c'était la première fois que je laissais une femme disposer entièrement de moi. Tu m'as fait perdre tout contrôle, et c'était à ce point inédit pour moi que si tu en avais fait plus, je me serais presque senti violé.
Il lui avait lancé un large sourire taquin mais Gigi n'avait en aucun cas été réceptive à son humour et à son exagération. Il pensait qu'elle se serait glorifiée de lui avoir fait perdre ses moyens mais quand il vit la mine scandalisée qu'elle affichait désormais, il regretta aussitôt ses paroles.
- Vraiment ? à ce point-là ? J'ai été si affreuse ? S'exclama-t-elle sans plus oser le regarder en face.
- Non Gigi, j'essayais juste de plaisanter, même si c'était de mauvais goût je te l'accorde. Tu as été, disons... comme un coup de poing dans l'estomac ! Directe et d'une rapidité fulgurante. Mais tu as frappé juste.
Là encore, les mots qu'il avait choisis avec maladresse n'eurent pas l'effet escompté. Gigi en resta estomaquée. On lui avait dit quelquefois qu'elle était un bon coup mais on ne l'avait encore jamais comparé à un coup de poing ! De plus en plus, elle regrettait amèrement de ne pas avoir été en mesure de combler Giovanna, ou même, de simplement penser à faire durer son plaisir. Prenant conscience que son impatience et sa longue abstinence l'avaient probablement rendu égoïste, elle se fustigea :
- Une averse, un coup de poing ? Je ne vois pas en quoi ce sont de bonnes expériences. Je suis vraiment nulle... Fit-elle, plus pour elle-même, en secouant sa petite tête rousse.
- Non ce n'est définitivement pas ce que j'ai voulu dire ! C'était très bon et j'y ai pris autant de plaisir que toi...
Giorno commençait à s'agiter et tandis qu'il essayait de rattraper l'effet dévastateur de ses comparaisons foireuses, Gigi le coupa en posant sa petite main sur son torse :
- Arrête Giovanna. Ne cherche pas à me ménager. J'ai tout de suite vu à ton visage que je n'avais pas réussi à te satisfaire. J'ai été égoïste et j'ai fait n'importe quoi.
Même s'il était heureux qu'elle se préoccupe finalement de ce qu'il avait ressenti, il n'aimait pas qu'elle se dévalue. Alors une bonne fois pour toutes, afin de bien lui faire comprendre qu'elle ne portait pas seule la faute de sa précipitation, il se saisit de son menton, le tenant avec fermeté entre ses doigts. Après avoir relevé son visage et planté ses yeux dans les siens, s'assurant qu'il avait toute son attention, il lui expliqua très sérieusement :
- Écoute-moi Gigi, le sexe n'est pas qu'une histoire de performance. C'est une dynamique, une alchimie. Et entre nous je l'ai ressentie comme jamais. Si les choses ont été trop vite, c'est parce que nous étions deux à se presser comme des fous vers la jouissance. Tu as fait selon tes instincts et moi selon les miens. Toi au moins tu avais l'excuse du manque...
La réponse de Giorno avait réussi à faire son chemin dans la petite tête de Gigi, et soudain, elle abandonna son air renfrogné pour bondir comme sous l'effet d'une illumination. Désormais à califourchon sur les genoux de son beau vénitien, elle le saisit par les épaules en s'écriant :
- Recommençons Giovanna ! Il me reste encore assez d'énergie pour me rattraper.
Enfin. Il retrouvait là son intrépide et inépuisable bella.
Posant ses grandes mains sur sa taille mince, il la gratifia d'un petit sourire en coin. Puis, contrastant avec l'excitation débordante qui parcourait son visage mutin, il lui répondit des plus calmement :
- Doucement Gigi. Je comptais bien remettre ça ne t'inquiète pas. Mais ce n'est pas à toi de te rattraper ou de dépenser de l'énergie. J'aimerais que cette fois tu t'en remettes pleinement à moi. Et si tu acceptes ma façon de faire, tu n'auras même pas le loisir de véritablement bouger...
Quand elle réalisa où il voulait en venir, elle s'empourpra et les yeux ronds comme des billes, elle s'exclama d'une petite voix suraiguë :
- Oh ! Tu prévois de m'attacher, c'est ça ?
- Avec ta permission, oui j'aimerais beaucoup. Tu y verrais un inconvénient ?
Elle était profondément intimidée qu'il lui soumette ses envies avec autant d'aplomb, alors le plus sincèrement du monde, elle lui exposa son ressenti immédiat :
- N- Non... Mais je n'ai encore jamais essayé ce genre de choses. Pour être franche, ça m'impressionne un peu de me dire que si je ne peux plus bouger tu pourras faire de moi ce que tu veux. Si tu prévoyais de me faire du mal, je serais sans défense et ...
Avant qu'elle ne poursuive, comme pour contredire ses craintes, Giorno avait écarté de son front une longue mèche de cheveux, la portant avec une infinie douceur derrière son oreille.
- Gigi, si je prévoyais de te faire du mal, il serait temps de t'en inquiéter. Sans vouloir t'effrayer, même libre de tes mouvements, à tout instant, si je le voulais, je pourrais te contraindre et faire de toi ce que je veux. Dès l'instant où tu as résolu de suivre un quasi-inconnus jusque chez lui, tu prenais le risque d'être sans défenses et à sa merci. Pourtant tu es là et à aucun moment tu n'as semblé effrayée. J'ose imaginer que c'est parce que tu as un minimum confiance en moi...
Il avait parfaitement raison, depuis leur rencontre, à maintes reprises, il lui avait laissé entrevoir son penchant pour la domination, pourtant, à aucun moment elle ne s'était défié de lui. Elle ignorait si cela était normal ou bien stupide de sa part, mais ce qu'elle savait, c'était que les zones d'ombre qui entouraient cet homme dangereusement intriguant n'avait fait que l'exciter davantage. Dès le premier regard, ses yeux verts et envoûtants avait toujours été d'une souveraine sincérité et la noblesse peinte sur son irrésistible visage ne lui avait jamais dissimulé son tempérament d'homme impérieux et dominateur. Jamais il n'avait essayé de lui cacher sa véritable nature et même si le mystère semblait danser autour de lui, il était à mille lieux de ressembler à un vieux pervers qui nourrirait le secret espoir de la torturer.
- Oui, j'ai confiance en toi. Mais je me pose trop de questions...
- Dis-moi lesquelles et j'y répondrais. Lui proposa-t-il aimablement.
Trop impatiente de pousser la porte derrière laquelle se dissimulaient les étranges fantasmes de son prince, de but en blanc, et sans même se soucier de trop s'immiscer dans son intimité, elle demanda :
- D'accord. Alors je veux que tu me dises d'où te vient ce besoin viscéral de dominer ?
Giorno apprécia de ne trouver aucune trace de jugement dans son intonation pressante, cependant, la question le mit mal à l'aise. Pour mieux le comprendre, elle voulait commencer par les bases et élucider comment s'était forgé en lui ce besoin profond. Or, il ne pouvait le lui expliquer sans un total dévoilement, tant de sa personne que de son passé. Et ça, il ne l'avait jamais fait, avec personne, et même s'il lui devait l'honnêteté, il n'était pas prêt à s'y résoudre.
- Je crains que la réponse ne soit trop complexe. Il faudrait que je te raconte ma vie et que je démêle mes désirs inconscients pour que tu puisses comprendre. Ce serait trop long et fastidieux...
- Mais nous avons tout notre temps... Argua-t-elle avant qu'il ne l'interrompe d'un ton catégorique.
- Je suis désolé de contrarier tes envies de me psychanalyser, mais je ne suis vraiment pas doué pour parler de moi et me dévoiler, alors pour cette fois : Joker. En revanche si tu as d'autres questions un peu moins invasives, je vais essayer de me rattraper.
Se forçant à ne pas insister, Gigi ne perdit pas de temps pour rebondir :
- Je comprends... Dans ce cas, dis-moi : est-ce que tu prends ton pied dans la souffrance de tes partenaires ?
Il aurait pu se sentir vexé qu'elle puisse le penser, mais il n'y avait toujours aucune trace de jugement dans sa voix, seulement une vive curiosité teintée d'une légère appréhension.
- Non, faire souffrir n'est ni une envie ni un besoin. Je ne suis pas le genre de type qui jouit de la douleur d'autrui. Aucune femme ne s'est jamais plainte que je lui ai fait du mal, et surtout pas quand elles me demandaient d'agrémenter leur plaisir d'un peu de souffrance savamment dosée. Je peux être familier de ce genre de pratique mais elles ne me sont en rien nécessaires. Je ne m'y adonne que si cela peut combler mes partenaires... Rassurée ?
- Oui je crois... Mais si ce n'est pas infliger de la souffrance alors qu'est-ce que tu aimes ?
Avant de répondre, son regard se posa ostensiblement sur le cou de sa bella, puis, il se mit à le caresser gentiment du dos de la main. Alors qu'elle inclinait la tête et se détendait délicieusement au contact de ses doigts, il lui répondit :
- Je suis un dominant, pas un sadique. Ce dont je jouis, c'est l'asservissement de mes partenaires dans le plaisir. J'aime ce qu'une femme me dévoile sur elle-même au moment où je parviens à lui faire lâcher prise. J'aime la posséder pleinement pendant l'acte, sentir que dans sa détresse, elle ne s'en remet qu'à moi seul, à ma voix et à chacun de mes mouvements...
Il était plus qu'intimidant pour Gigi de l'entendre parler aussi sensuellement de ses fantasmes. Immensément troublée, excitée même, elle ne pouvait s'empêcher de s'identifier à la femme dont il parlait. Et comme si le timbre rauque et hypnotisant de sa voix ne suffisait pas, la main caressante de Giorno se mit à recouvrir la totalité de sa gorge gracile. La chaleur de sa large paume se diffusa agréablement sur tout son cou et ses doigts gigantesques se resserrèrent tendrement tout autour, juste assez pour qu'elle peine à déglutir mais pas assez pour que son geste ne paraisse menaçant.
Profitant malgré elle de ce contact étrangement grisant, Gigi s'obligea à garder les idées claires encore un instant :
- J-Je crois que je commence à comprendre... J'ai une dernière question...
- Je t'écoute. Fit-il sans la lâcher, se délectant du trouble qu'il causait en elle.
- Q-quel genre de plaisir je pourrais retirer à être dominée par toi ?
Giorno savait qu'une part d'elle-même commençait déjà à s'ouvrir à la réponse. À l'extrémité de son bras, les joues teintées de pourpre, elle ne bougeait plus, tendue et presque frissonnante. Ses paupières lourdes papillonnaient au-dessus de ses prunelles concupiscentes et sous sa main, Giorno pouvait sentir son pouls s'affoler et battre furieusement à travers ses veines. Si elle avait peur, ce n'était pas de lui, mais de son propre désir naissant, en proie au divin frisson de l'inconnu.
Il remarqua soudain qu'elle avait quelque difficulté à respirer et même si cela n'était en aucun cas dû à la pression de sa main autour de son cou, il la relâcha aussitôt. Et une fois qu'elle eut repris le contrôle sur sa respiration, il lui répondit sans la quitter des yeux, guettant avidement ses nouvelles réactions :
- Je ne me sers pas égoïstement du contrôle pour me satisfaire. Au contraire, plus on se soumet à moi sans réserve, plus je me dévoue au plaisir de l'autre. Si je veux t'attacher et t'avoir à ma merci, c'est uniquement pour décupler la complicité et l'écoute de nos deux corps. Je veux te montrer comment, dans la contrainte et sans se précipiter, je peux porter ton plaisir à son paroxysme. Je veux les pleins pouvoirs sur ton corps et en échange, je promets de ne chercher qu'à te faire du bien. Et sans me vanter, je crois que dans ce domaine, je ne suis pas trop mauvais...
Gigi savait pertinemment que sa dernière affirmation était un euphémisme. Sa main qui avait sensuellement simulé une amorce d'étranglement, se baladait désormais sur le mont de son sein gauche. Son habileté à souffler le chaud et le froid, lui confirma bel et bien qu'il était passé maître dans l'art de donner du plaisir et dans celui de le ménager. Ainsi, confuse et exaltée par l'avant goût de ses talents, elle resta sans voix.
- As-tu assez confiance en moi pour au moins me laisser essayer ? L'entendit-elle demander à voix basse.
Il connaissait déjà la réponse mais se délecta de la voir hocher la tête, partagée entre impatience et timidité.
- Je veux t'entendre le dire Gigi. Dis que tu veux que je te prenne à ma manière. Dis que tu t'offres à moi ce soir...
Et pour l'encourager à répondre, il la saisit délicatement par la nuque pour aller l'embrasser au creux de son cou, remontant soigneusement jusque sous la ligne de son menton. C'est alors que, gémissant sous la chaleur de ses lèvres suaves, elle lui céda totalement :
- Hmmn... peu importe les moyens ou la manière, je veux encore jouir de toi Giovanna. Hnn ! Fais de moi ce que tu veux... Souffla-t-elle les yeux clos alors qu'elle sentait la bouche du vénitien frôler désormais sa joue.
- Tu ne vas pas être déçue Gigi. Je vais te faire mourir de plaisir. Glissa-t-il à la commissure de ses lèvres avant de les cueillir d'un baiser qui scella ses paroles comme une dangereuse promesse.
Déjà, sous ses lèvres impitoyables, qui écrasaient voluptueusement les siennes, elle se senti défaillir. Et quand il se releva lestement, l'emportant avec lui, elle se laissa mollement soulever entre ses bras.
Alors, alors, qu'en pensez-vous ? Est-ce que cela vous donne envie de voir Giorno à l'oeuvre ? Est-ce que ses fantasmes vous plaisent, vous rendent curieuses ou bien vous rebutent ? ^^'
Un petit mot sur la sculpture « L'extase de Sainte Thérèse » qui introduit ce chapitre.
Je suis très frustrée de ne pas avoir pu faire de lien intertextuel avec cette oeuvre. J'aurais préféré trouver un tableau mais n'y suis pas parvenue. Je l'ai donc choisi un peu par défaut car elle annonce la seconde partie et car j'ai hésité à prendre pour titre, « Te faire mourir d'extase ». Dites-moi d'ailleurs si ce titre vous plaît davantage. ^^
J'espère quand même que l'illustration colle assez et si jamais vous avez des suggestions qui vous paraissent plus à propos, surtout n'hésitez pas à me les partager ! ;)
A bientôt pour la suite et prenez bien soin de vous ! <3
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