11. Gigi sans merci

Bonjour, bonsoir, comment-allez vous ?

Tout d'abord je suis ravie que cette histoire ait dépassé la barre des 2k. Encore une fois c'est grâce à vous fidèles lecteurs et lectrices et je ne vous remercierais jamais assez de vos lectures et de votre soutient ! <3

Un grand merci également à la super communauté du service d'entraide lancé par @itsbonnie . Vous m'avez tous donné moult conseils et encouragements et c'était franchement génial de lire vos commentaires. ;)

Ce chapitre c'est fait attendre, et contrairement à ce que j'avais annoncé, je n'ai pas rédigé le suivant qui devait paraître en même temps... Mais celui-ci est vraiment long (genre plus du double que ce que j'avais prévu ^^') alors j'espère que ça compense un peu. ^^'

Je vous souhaite donc une agréable lecture. :)

Ps : Le tableau de début de chapitre se nomme « La belle Dame sans merci » et fait référence au titre et à une des thématiques du chapitre. Le peintre se nomme Franck Dicksee.


Gigi sans merci

Une fois le repas achevé, toujours aussi insatiable, Gigi s'empressa de débarrasser son assiette pour la déposer négligemment sur le bar. D'aucun auraient dit qu'il n'y avait pas le feu au lac, mais à son cul très certainement et depuis trop longtemps. Il fallait faire place nette !

Au lieu de retourner sagement s'asseoir près de Giorno, elle alla se placer derrière lui, non sans malice, tandis qu'il finissait de manger. Prise de courage, forte de son ardeur et peu soucieuse de le déranger, elle se pencha alors sur lui pour entourer ses larges épaules de ses bras graciles.

La fourchette que tenait Giorno avait soudain crissé contre la porcelaine de son assiette.

Surpris, éminemment troublé, le beau vénitien s'était crispé à cette étreinte et il s'en fallut de peu qu'il ne lâche un petit cri effarouché. Mais à la place, tous ses muscles s'étaient bandés et, figé dans la raideur d'une statue de marbre, il n'avait pu retenir un lourd soupir de frustration.

Comme il ne bougeait pas, Gigi plongea ses petits doigts de fée dans les cheveux de son prince pour les libérer de leur chignon négligé, comme si cela avait été la chose la plus naturelle au monde. Les opulentes boucles blondes tombèrent ainsi le long de ses épaules en une voluptueuse cascade et elle le vit lutter pour ne pas frissonner.

Devant l'érotisme de cette chevelure d'or, Gigi résolu d'y enfouir aussitôt son visage, rapprochant la pointe de son nez de la peau si sensible et tant convoitée de son cou. Longuement, elle inspira pour humer son divin parfum et s'emplir les poumons de ses incomparables effluves masculines : pour elle, bien meilleure que l'Aqua di Gio d'Armani était l'Aqua di Giorno. Et cette odeur demeurait la plus belle et la plus excitante qu'elle n'ait jamais senti sur un homme...

Quand son impatiente bella se mit à le renifler à la manière d'un petit animal, lui offrant la douceur tiède de son souffle, Giorno fut saisi par la chaleur qu'elle diffusait contre son dos et tout autour de lui. Il se sentait comme entouré d'un halo d'électrons, vibrant sous le tonnerre d'énergie sexuelle que dégageait Gigi.

Jamais ses sens n'avaient été à ce point asservi au contact d'une femme qui lui plaisait. C'était la première fois depuis très longtemps qu'il hésitait, trop grisé pour la repousser et trop attaché à sa volonté de ne pas lui céder... Sans bouger d'un cil, en proie à cette hésitation encore inédite, il ne savait que faire et n'avait pas les idées assez claires pour être en mesure d'analyser ce sentiment de menace qui pesait sur sa poitrine.

L'extirpant à sa délicieuse torpeur, Gigi avait soudain entreprit de glisser une main sous son ample sweat noir.

Si elle commençait à le toucher, il savait que c'en était fini. Ce simple contact menaçait d'être la goutte d'eau qui ferait déborder en lui le vase du désir. Alors, avant qu'elle ne puisse atteindre son torse, Giorno s'était saisi de cette petite main, la pressant fortement dans la sienne. Il n'avait pu s'empêcher d'y presser les lèvres, prenant néanmoins garde de ne pas trop s'attarder à baiser sa peau si blanche et si douce. Puis il avait fait mine de se lever pour mettre un terme à ce rapprochement bien trop précoce.

Une fois libéré de l'emprise de Gigi, il alla porter son assiette dans l'évier, passant sa paume sur son visage pour tenter de retrouver ses esprits. Il profita alors de cet instant de répit pour se laver les mains, se demandant comment une quasi-inconnue pouvait, d'un simple geste, lui retourner complètement le cerveau. Il était clairement en train de fuir et ça ne lui ressemblait absolument pas. Lui, chef de clan aussi imperturbable que sans pitié, était presque en train de se comporter comme une jeune vierge indécise et farouche. Cavolo !

Il n'était pourtant plus puceau depuis ses 15 ans. Depuis, des belles femmes, il en avait fréquenté, et sûrement plus qu'il ne l'était permis à un seul homme. Son désir, il savait d'ordinaire comment le contrôler et comment le retarder. Ses partenaires, il avait appris à les assouvir à son plaisir... Mais avec Gigi, rien n'y faisait, et c'est avec consternation qu'il réalisa que même au moment qui avait précédé la perte de sa virginité, il n'avait jamais connu un tel émoi, une telle incoercible attirance.

Pourtant, fort de toutes les situations périlleuses qu'il avait rencontrées, il s'était résolu à faire face à la jeune femme, conservant seulement l'apparence de sa légendaire impassibilité. En calant une main fraîche et humide derrière sa nuque pour calmer son ébullition, il lui proposa d'un naturel exemplaire :

- Tu veux un dessert Gigi ? Je n'ai pas pris le temps d'en préparer mais si tu aimes les fruits j'en ai plein à te proposer.

Elle ne répondit pas tout de suite, et en l'observant, il remarqua à ses sourcils froncés et ses bras croisés sous sa poitrine, qu'elle lui en voulait. Elle le fixait de son regard contrarié et il crut pouvoir y lire la réponse à sa question : « C'est toi que je veux triple idiot ! ».

- Gigi ? Insista t-il gentiment en lui montrant la coupe de fruits pour la sortir de sa bouderie.

- Je sais pas... Tu en prends un toi ? Soupira-t-elle lascivement.

- Oui. Après un bon repas j'aime bien finir par un fruit, ça lave le goût des autres aliments. Fit-il en se saisissant d'une pomme bien rouge.

Sans qu'il ne comprenne pourquoi, la jeune femme sembla soudain mal à l'aise. Puis, sans perdre une seconde elle lui répartit avec un peu trop d'entrain et d'agressivité :

- Alors pour moi aussi ce sera une pomme !

Puis, sans attendre et sans lui adresser un regard, elle se précipita vers la coupe posée en évidence sur le bar et se servit d'elle-même. Elle alla finalement s'appuyer contre sa chère table et croqua rageusement dans le fruit, fronçant le nez sous l'effet d'une intense réflexion.

En vérité elle n'avait plus faim du tout, mais elle se forçait. En entendant la dernière remarque de Giovanna, elle s'était demandé s'il n'essayait pas de lui faire comprendre qu'elle puait sérieusement de la gueule ! Ça ne pouvait quand même pas être ça ?!

Elle se remémora soudain ce qu'il venait de se passer. Elle s'était collée à lui, avait approché son visage et lui s'était figé, comme profondément mal à l'aise. L'hypothèse commençait à se confirmer dans son esprit : alors qu'elle était en train de se délecter de son odeur, lui, ne pensait certainement qu'à fuir la sienne ! Dépitée, elle essaya de chasser la honte qu'elle ressentait à cette éventualité. Elle espérait sincèrement qu'après avoir fini sa pomme le problème serait réglé, car elle comptait bien réessayer de le séduire et poursuivre ses assauts. Et s'il était encore incommodé par l'odeur de son souffle, alors elle se contenterait de tourner la tête pendant l'acte, ou bien de lui proposer une simple levrette...

« Attends un peu que j'ai fini cette pomme et tu vas voir Giovanna ! »

Et tout en essayant vainement de ne pas penser à cette déconvenue, elle croqua à nouveau rageusement dans le fruit.

Giorno pouvait voir à des kilomètres qu'elle était en train de fulminer. Il se fit la réflexion que, même en colère, son charme était inaltérable. Cependant, il se demanda ce qu'il pouvait bien se passer dans cette adorable et changeante petit tête rousse. Il espérait seulement qu'elle ne lui tenait pas trop rigueur de la faire toujours plus languir et patienter.

- Tout vas bien Gigi ? Tu sembles agacée... Tenta-t-il pour désamorcer la situation.

- Non c'est rien ! Fit-elle sans même essayer de dissimuler sa mauvaise foi.

- D'accord. Tu veux que je te serve un verre d'eau ?

Là, elle lui lança un regard noir, avant de répliquer, mauvaise :

- Pourquoi ? Tu penses que la pomme ne suffira pas à atténuer la puanteur de ma bouche !

- Pardon ?

- Tu peux me le dire si j'ai mauvaise haleine. Pas la peine de tourner autour du pot !

Sans pouvoir se retenir Giorno explosa en un rire éclatant. Mais voyant que pour elle, ça n'avait rien d'une plaisanterie, il s'empressa de contenir son hilarité pour aussitôt la rassurer.

- Je n'ai jamais pensé ça Gigi. Qu'est-ce qui a pu te faire croire une chose pareil ?

- Tu me fuis ! Puis l'instant d'après tu me parles de se « laver » la bouche avec un fruit et me proposes un verre d'eau... J'ai cru que...

Devant son emportement, il redevint soudain sérieux et ne la laissa pas finir :

- Absolument pas Gigi. C'est un malentendu.

- Alors prouve-le. Embrasse-moi !

La subite requête de la belle française le prit de court. Ce qu'elle lui réclamait semblait très légitime et son corps voulait ardemment se soumettre à cette injonction, mais par crainte et par insoumission, son esprit s'y refusait.

- Crois-moi, j'en ai très envie mais j'aimerais mieux que les choses se fassent plus naturellement. L'attente décuple le plaisir Gigi...

Bien qu'il ait essayé d'y mettre les formes d'un ton enjôleur, ce refus exaspéra la jeune femme. Cet homme la rendait folle. Elle avait l'impression d'avoir abattu toutes ses cartes, en vain. Alors, sans peser ses mots, elle laissa parler toute son impatience :

- L'attente je l'emmerde ! Je ne suis pas venue ici pour que tu joues avec mes nerfs et que tu te délectes de ma frustration.

Sans la quitter des yeux, il tenta de composer avec son humeur massacrante, ne sachant pas trop comment la calmer :

- Ne le prend pas comme ça. Je t'assure qu' il ne sert à rien de se précipiter. Tu verras, ce n'en sera que meilleur. Fais-moi un peu c...

Son air à la fois doux et supérieur, de celui qui essaye de faire gentiment entendre raison à une enfant, porta l'agacement de Gigi à son comble et elle le coupa brusquement :

- Blablabla Giovanna ! Comme si tu savais mieux que moi ce dont j'ai envie. Si tu refuses de tenir compte de mes désirs, alors je m'en vais... puis, joignant les gestes à la parole elle fit mine de le laisser en plan, tournant les talons pour se diriger vers la porte.

L'espace de quelques secondes, Giorno resta abasourdi, les bras ballants. Mais en voyant qu'elle s'approchait dangereusement de la sortie, son sang ne fit qu'un tour. Machinalement, il se lança à sa poursuite, son corps réagissant avec une vélocité sans pareil. Dans la précipitation, il la saisit par les épaules et la retourna face à lui. Sans attendre, il recueillit son visage en coupe entre ses grandes mains et Gigi eut tout juste le temps d'apercevoir ses sourcils se froncer avec sévérité avant que ses lèvres fermes ne fondent sur les siennes.

La langue du beau vénitien s'imposa brusquement à elle et sans aucune résistance, la jeune française lui ouvrit la voie, laissant ce délicieux organe chaud et humide s'engouffrer en maître entre ses lèvres.

Penché sur elle, le dos courbé et le cou écrasé sous l'étreinte des bras minces de Gigi, Giorno était en train de se repaître de cet ardent baiser. Pressé tout contre son corps, il ressentait l'envie de la dévorer et au goût de la pomme se mêlait celui de la tentation et du péché.

La saveur qu'avait cette femme faisait ressortir toute son avidité et Giorno pressait si fermement sa bouche contre celle de sa bella rossa qu'elle pouvait à peine respirer.

Mais malgré le manque d'oxygène qui lui étourdissait l'esprit, Gigi était aux anges. La violence de cet assaut lui soulevait le cœur et le ventre d'une excessive allégresse. Si le corps et les sens de cet homme lui avaient un temps résistés, ils lui criaient désormais toute son envie de la retenir et de la faire sienne. Il était en train de lui succomber et cela était bien trop jouissif.

Tous deux perdirent la notion du temps. Et dans cet éclat d'éternité, ils n'étaient plus que deux bouches jointes, deux corps entremêlés, deux cœurs tambourinants à l'unisson.

Si Gigi n'avait eut besoin de reprendre sa respiration, ils auraient pu s'embrasser ainsi des heures durant. Et c'est à bout de souffle, qu'elle trouva finalement la force de se défaire de cette étouffante étreinte pour aller s'appuyer contre le mur, un petit sourire de contentement flottant sur ses lèvres rouges et gonflées.

En se détachant de lui, elle avait permis à Giorno de retrouver quelque peu ses esprits. Aussi, quand il prit la peine d'admirer son visage de petit renard, il reconnut en elle la vile tentatrice qui venait d'abattre sur lui sa ruse et son pouvoir de séduction.

- Toi ! Fit-il d'un regard perçant. Tu ne comptais pas vraiment partir, n'est ce pas ?

Le sourire satisfait de Gigi prouvait qu'il avait raison et qu'elle s'était bien joué de lui. Avec ce coup de bluff, elle avait parié gros mais elle avait finalement remporté la mise. Et comme il semblait que l'audace finissait par payer elle décida de poursuivre sur sa lancée.

- Bien vu Sherlock ! Tu croyais vraiment que j'allais encore te laisser contrôler la situation ? Déjà au palais des doges tu as fait de moi ce que tu as voulu... Maintenant, à mon tour de prendre les rênes et à toi de faire ce que je te dis.

Ce pouvoir qu'il avait voulu clamer sur elle, elle était en train de le prendre. Elle ne manquait pas de toupet ! Mais le beau vénitien ne parvenait pas à lui en vouloir. Après tout, cette situation lui incombait. Il avait trop joué avec le feu et devait maintenant choisir : abandonner le pouvoir et se brûler ou bien perdre la chaleur de Gigi.

Elle ne payait rien pour attendre, mais le choix était vite fait. Pour l'heure, même si cela allait contre sa nature, il était prêt à s'offrir à elle. Pour lui faire plaisir, momentanément, il allait la laisser expérimenter la dominance et le contrôle.

Une part de lui était excitée, et il avait hâte de voir ce que la Gigi sans merci pouvait avoir dans le ventre.

- Très bien bella mia. Dis-moi ce que tu attends de moi dans ce cas.

Étrangement, elle sembla surprise qu'il cède aussi facilement. Et c'est d'une voix plus troublée que défiante qu'elle lui commanda :

- Je-je veux que tu ailles te mettre contre la table et que... tu te déshabilles devant moi.

Giorno répondit à cette adorable requête par un mince sourire et s'exécuta. Lisant parfaitement dans ses pensées, il prit soin de retirer les chandelles qui se consumaient sur la grande table de bois massif pour libérer l'espace. Il souffla sensuellement sur les petites flammes qui s'agitèrent avant de mourir sous ses lèvres et sans la quitter du regard, il se plaça contre le rebord de sa table. Puis, avec une lenteur bien étudiée, il s'extirpa de son ample sweat noir avant de le laisser tomber au sol.

La gorge sèche, les pupilles explosées par la concupiscence, elle le regardait avec désir et fascination. D'un air de timide voyeuse, elle détaillait chaque parcelle de son torse, admirant tours à tours ses épaules considérables, la ligne d'acier de ses abdominaux, et la solidité de sa poitrine glabre et ferme. Si bien qu'il pouvait presque sentir la caresse de son regard brûlant sur sa peau.

- Cela te convient Gigi ? Fit-il de sa voix grave pour l'arracher à sa contemplation.

Replongeant ses petits yeux gris et surpris dans les siens, elle se força à répondre autrement qu'en hochant fébrilement la tête. Puis, déglutissant avec difficulté elle continua d'oser :

- Ou-Oui... Le pantalon maintenant !

Avant de s'exécuter, Giorno plongea une main dans sa poche pour en sortir l'emballage doré d'un préservatif. Dans un silence éloquent, il le lui montra et le posa innocemment sur le rebord de la table. Rougissante, Gigi se fustigea de ne pas avoir songé une seule seconde à ce menu détail. Cet homme pensait vraiment à tout ! Et intérieurement, pour cette fois, elle le remerciait d'être aussi calculateur.

Ce détail mis à part, il se baissa, docile. Prenant toujours son temps. Puis, il défit habilement ses chaussures, les mit sur le côté et y déposa ses chaussettes. Il se redressa enfin et passant ses doigts sous l'élastique de son jogging, il le fit glisser savamment le longs de ses jambes immenses. Se dévoilèrent alors : la courbe parfaite de ses mollets, ses larges cuisses à l'aspect massif et élancé, et son entrejambe déjà bombé. Des pieds à la tête, Gigi avait observé son corps, se laissant éblouir par sa beauté et sa puissance. Absolument tout était parfaitement découvert et offert à son regard... à un bout de tissu prés.

Gigi n'était pas croyable. Maintenant qu'il était presque nu, elle osait à peine le regarder dans les yeux, mais par contre, elle ne rechignait pas à lorgner amoureusement l'appendice encore prisonnier de son boxer.

- Serait-ce trop te demander de me regarder dans les yeux ? Je vais finir par me vexer. La taquina-t-il soudain.

Prise sur le fait, Gigi releva aussitôt la tête et ses petites mains s'agitèrent devant elle, comme pour dissiper sa gêne.

- Hein ? Non non, ce n'est pas ce que tu crois... Ton visage est de loin ce que je préfère, c'est juste que... je l'ai vu beaucoup plus que le reste... Répondit-elle très honnêtement.

- Ne te justifie pas Gigi. Si tu prends les rênes, fais le bien et ne te laisse pas intimider...

Un conseil donné d'un sourire angélique pour la distraire, un petit clin d'œil moqueur pour contraster et pouf ! Plus de boxer. Cédant la place à son sexe fier et saillant, parfaitement tendu...

Comment voulait-il qu'elle ne se laisse pas intimider ! Elle était persuadée qu'il l'avait fait exprès, juste pour l'impressionner. Et c'était pour le moins réussi. Jamais elle n'aurait cru pouvoir un jour qualifier un pénis en érection de magnifique, pourtant celui de Giorno l'était, incontestablement.

Appréciant voir le trouble de Gigi s'accentuer, le beau vénitien entreprit de lui en montrer toujours plus malgré sa complète nudité. Promptement, il se saisit de son membre et se mit à le caresser doucement. Sous ses grandes mains, l'instrument de son plaisir devint exagérément long et épais, ses lèvres charnues s'ouvrirent sur un souffle plus rapide, ses yeux verts se plissèrent de désir, et cela sans qu'il la lâche un seul instant du regard.

En ébullition, Gigi l'observait, totalement fascinée par ses muscles divinement tendus et son visage marqué par une sensualité sans nom. Elle avait chaud. Elle était presque tétanisée par le désir qu'il éveillait en elle... Puis quand elle comprit que c'était ce qu'il recherchait, elle se résigna à retrouver son aplomb pour reprendre le contrôle.

- Mains derrière la tête. Lui ordonna-t-elle soudain d'une voix rauque.

Giorno ne pu retenir un sourire et se mordant le joue pour éviter de l'appeler « coquine », il délaissa son membre et obtempéra.

Alors qu'il tenait parfaitement la pause, Gigi avança vers lui et une fois à hauteur de son torse, elle se mit à le caresser du bout des doigts. Une de ses mains blanche se posa sur sa poitrine, à l'endroit de son cœur et elle se mit à l'embrasser tendrement. Ses petites lèvres douces et aussi légères qu'un papillon arrachèrent un soupir étouffé au beau vénitien qui rejeta la tête en arrière contre ses mains jointes.

Profitant qu'il la lâche un instant du regard, la jeune femme s'empressa de saisir le préservatif gisant sur le bord de la table pour le déballer. Une fois le précieux bout de latex lubrifié en main, elle s'agenouilla devant le sexe dressé de Giorno et lui enfila de ses doigts tremblant d'excitation.

Surpris, le beau vénitien baissa la tête à ce contact pour lui demander le souffle court :

- Ce n'est pas un peu prématuré ? Tu ne t'es même pas encore déshabillée.

- Je n'en ai pas besoin. Répartie Gigi en se redressant face à lui.

Puis, pour lui laisser comprendre la mesure de sa réponse, elle s'écarta et releva la dentelle de sa robe rouge pour la caler sous son menton, dévoilant ses petites jambes parfaites, recouvertes de nylon. D'un geste brusque elle attrapa son collant à l'entrejambe et le déchira largement, laissant entrevoir sa culotte humide et souillée par son excitation.

En la voyant faire, le sexe de Giorno avait tressailli douloureusement. Elle le mettait au supplice en s'autorisant un geste si excitant et qui aurait dû lui appartenir ! Il rêvait de poser la main sur la moiteur de son sexe. Il aurait voulu se saisir d'elle, la dépouiller de ses vêtements, attacher son corps dénudé puis le contraindre à un plaisir long et sadique. Mais à la place, il était piégé dans cette posture contraignante, assigné à l'interdiction de la toucher. Il était nu, dévoré par l'impatience, pendu à chacun de ses gestes, tandis qu'elle, n'allait même pas prendre la peine de se dévoiler à lui avant de le prendre.

Il aurait pu rechigner quand elle lui demanda de s'allonger sur la table mais, incompréhensiblement, il ne le fit pas. La Gigi sans merci était tout simplement plus douée que ce qu'il aurait cru et elle méritait qu'il se soumette à elle.

Le bois dur et solide contre son dos, il tenta de calmer sa respiration haletante et égara son regard parmi les petits angelots qui volaient sur son plafond, célébrant avec malice l'instant qui allait suivre. Puis, il senti sur lui le poids de Gigi qui était montée sur la table pour le rejoindre et le visage rougissant de cet ange-là était d'une douceur et d'un charme démoniaque.

Sans s'appesantir en caresse, elle agrippa une main aux creux de son épaule et de l'autre écarta son sous-vêtement. Penchée sur lui, en pleine débauche, elle se positionna parfaitement et son sexe délicieusement étroit vint engloutir le sien d'une parfaite poussée, s'arrachant à elle-même un cri de plaisir déchirant.

Empalée jusqu'à la garde, comme terrassée par la plénitude d'être emplie par Giorno, elle s'allongea complètement le long de son torse. Et la joue reposée contre sa peau brûlante, à l'endroit de sa poitrine, elle souleva son bassin et se mit à entamer de rapides petits va et vient.

Sans doute n'en avait-elle pas conscience et très certainement ne s'en préoccupait-elle pas, mais à cause de sa petite taille, cette position l'empêchait d'être pleinement pénétrée par l'imposant membre de Giorno. Son sexe à demi enfoui dans le sien, le beau vénitien était comme fou, doublement frustré de ne pouvoir admirer son visage et de ne pouvoir satisfaire son envie de la remplir totalement. Alors ses larges mains, avides de répondre à ses propres désirs, ne tardèrent pas à saisir les hanches délicates de Gigi. Et d'un geste ferme et appuyé, il obligeât ses petites fesses en plein effort à s'asseoir sur lui.

Au cri de surprise de sa bella se mêlât un grognement rauque, presque bestial, présage de la sauvagerie dans laquelle Giorno venait de basculer.

Toujours allongée sur lui, Gigi essaya instinctivement de se redresser mais les bras de son beau vénitien l'étreignirent solidement pour la maintenir contre lui. Ainsi bloquée contre son torse, le souffle erratique et la bouche gémissante, elle obligea son bassin à l'immobilité, profitant au maximum des larges poussées de son partenaire qui la pilonnait sans ménagement. Et, une fois mieux habituée à la largeur et à la longueur de son sexe qui frappait au plus profond de son organe, elle l'accompagna dans cette ruée frénétique vers la jouissance.

Les yeux hagard et le souffle plus brûlant que les feux de l'enfer, Giorno n'était même plus capable de contrôler son esprit et encore moins son propre corps qui se précipitait avec toujours plus de fougue et de hargne à l'intérieur de Gigi. La jeune femme, elle, demeurait fermement collée à lui, et tandis que la dentelle de sa robe râpait contre leurs peaux anesthésiées par le plaisir, elle continuait d'onduler brutalement des hanches pour l'accompagner dans la fureur de leur union.

Puis, ce fut dans une parfaite synchronisation et un état de transe extatique, que leur sens se libèrent de l'emprise du plaisir ; quand tout deux sombrèrent ensemble sous les vagues d'une jouissance rapide et violente.

Des étoiles plein la tête, Gigi resta un instant appuyé contre le torse à la respiration lourde et agitée de Giorno. Puis, reprenant doucement ses esprits, elle extirpa d'entre ses cuisses le sexe encore dur de cet homme qui venait de la combler. Elle l'entendit gémir de mécontentement mais fit mine de l'ignorer, et se leva pour rejoindre le plan de travail d'une démarche mal assurée.

- J'ai une de ces soifs ! Je te ramène un verre d'eau ? Fit-elle d'une voix enrouée par ses récents cris de plaisir.

D'un geste de la main Giorno lui fit signe que non. Contrairement à elle, il ne s'en était pas encore remis.

Il était toujours allongé sur la table, et une main sur front en sueur, il essayait d'analyser ce qu'il venait de se passer. Jamais, au grand jamais, il n'avait été aussi rapide et en pleine perte de ses moyens. Dès que Gigi s'était empalée sur lui, il avait perdu tout contrôle de lui-même, à en oublier qui il était et son propre nom. Il était devenu un animal, vorace et insatiable, et pour la demoiselle, il n'avait sans doute été rien de plus qu'un pur instrument de jouissance.

Leur petite sauterie n'avait probablement pas excédé les dix minutes et il trouva cela à la fois dommage et consternant. Tout s'était déroulé à mille lieux de ce qu'il avait prévu pour ce moment tant attendu et retardé. Et au fond de lui il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir et d'en vouloir à Gigi d'avoir éveillé en lui cette urgence débridée.

Certes, ils avaient bien baisé, intensément et en beauté même, mais il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'ils n'avaient pas pu en profiter pleinement. En dardant ses yeux vert sombre sur Gigi qui se désaltérait à grandes rasades, il remarqua qu'elle au moins, ne semblait pas s'en préoccuper. Avait-elle donc toujours eu jusque-là une sexualité si triviale et prosaïque ou était-ce simplement le contre coup de son abstinence prolongée ?

Une seule chose était certaine, cette femme sans pitié l'avait terrassé à grand coups de plaisir et il fallait bien qu'il sauve la face en faisant mine de ne pas en être aussi atteint.

D'un seul coup, il se releva et prit la peine de retirer le préservatif qui pendait encore sur son membre pas tout à fait calmé. Après l'avoir jeté, et s'être lavé les mains, il se servit un verre d'eau et imita sa chère Gigi qui le regardait d'un air curieux. Sans même lui adresser un regard, il but son verre d'une traite. Et encore dans son plus simple appareil, il retourna près de la table pour finalement enfiler son jogging.

- Je vais m'asseoir sur le canapé. Sens-toi libre de me rejoindre si tu veux. Lui lança-t-il avec une épatante neutralité, alors même qu'il lui tournait déjà le dos.

Devant l'attitude froide et distante, de Giorno, Gigi ne savait que faire ni quoi penser. Son sexe chaud et humide portait encore les traces de son excitation mais dans son esprit c'était la douche froide. Quelques minutes plus tôt, cet homme était contre elle, jouissant entre ses cuisses et l'instant d'après il partait s'exiler à l'autre bout de la pièce. Et en observant de loin son visage impassible et sa posture fermée, elle déplora amèrement que leur proximité se soit brisée en un instant.

Mille pensées se mirent à l'assaillir : Essayait-t-il de lui faire comprendre qu'il n'avait pas aimé être dominé ? Et si en dépit des apparences, il l'avait trouvé nulle ? Ou bien estimait-il que, maintenant qu'ils avaient couché ensemble, il ne servait plus à rien d'être aimable et prévenant ? Peut-être même voulait-t-il qu'elle parte sans oser lui dire directement ?

D'un air distrait, la jeune femme récupéra son sac à main pour consulter l'heure sur son téléphone. Le 23H56 qu'affichait son petit écran luminescent lui fit comprendre qu'elle n'avait que trop traîné. Après tout, si elle devait tenir le rôle de cendrillon jusqu'au bout, il était l'heure pour elle de fuir la salle de bal. C'était la meilleure chose à faire. Elle sentait que sa présence n'était plus souhaitée en ces lieux, et surtout, qu'elle devait fuir cet homme avant qu'il n'achève de parasiter complètement son esprit et son cœur. « Juste un coup d'un soir, pas d'attaches ! » se rappela-t-elle pour trouver la détermination de partir maintenant et sans états d'âme.

Comme elle ne souhaitait pas non plus le quitter sans un bruit ni un merci, elle se résolue, avant de mettre les voiles, à dire adieu à son prince d'une nuit. D'un pas traînant elle alla le rejoindre et se planta devant lui. Une dernière fois, elle caressa du regard son sublime visage et son corps édifiant et en essayant de dissimuler sa gêne et son amertume elle s'obligeât à un sourire de convenance :

- Je te remercie pour tout mais il se fait tard. Je ferais mieux de...

Craignant soudain de voir où elle voulait en venir, Giorno avait machinalement agrippé son poignet avant de la couper sèchement :

- Je t'arrête tout de suite Gigi, il est hors de question que tu partes. Tu vas dormir ici cette nuit !

Devant l'air médusé de sa bella, le beau vénitien se rendit compte que sa réaction était excessive et il s'empressa de la relâcher avant de rajouter avec plus de douceur :

- Enfin, si tu le souhaites bien sûr... mais il ne serait pas raisonnable que tu rentres seule à une heure pareil.

- Je ne veux pas que tu te sentes obligé de m'héberger par politesse, ce serait plus gênant qu'autre chose. Par contre si tu as simplement envie que je reste, alors c'est d'accord.

- J'en ai très envie Gigi.

- Ah oui ? Tu le caches bien alors... J'avais l'impression de t'ennuyer ou d'avoir fait quelque chose de mal.

Pour la première fois, l'espace d'une seconde, elle cru lire la gêne sur son visage. Puis ses longs bras se tendirent vers elle alors qu'il retrouvait son air affable :

- Viens là Gigi. S'il te plaît...

Bien trop heureuse de ce retournement de situation, la bella rossa ne se fit pas prier et vint s'asseoir gaiement en travers de ses cuisses. Alors qu'elle passé un bras derrière sa nuque, le beau vénitien planta ses yeux dans les siens et lui dit le plus sincèrement du monde :

- Si je trouvais ta présence ennuyante, je serais un fou.

Ses douces paroles proférées d'une voix basse, ajoutées à l'intimité du moment, ne manquèrent pas de faire rougir la jeune femme jusqu'aux oreilles. Et tant par gêne que pour encourager un élan de tendresse, Gigi plongea son visage dans le cou de Giorno pour y déposer quatre petits baisers. Mais quand elle releva le visage pour étudier les traits de son amant, elle fut peiné d'y retrouver un air songeur et presque torturé.

Gentiment, elle glissa ses doigts de fée à la racine de ses boucles blondes et du bout de son pouce, elle tenta de lisser les plis de son front soucieux. Il lui inspirait un poème de John Keats qu'elle affectionnait particulièrement. Les mots du poète avaient à peine traversé son esprit que ces lèvres les laissèrent s'échapper d'une douce voix :

Ô, qu'est-ce qui peut te troubler, homme d'armes,
Si hagard et si affligé ?
Le grenier de l'écureuil est plein,
Et la moisson terminée.

Je vois un lys sur ton front
Ainsi que la sueur de l'angoisse et la rosée de la fièvre,
Et sur ta joue une rose ternissant
Promptement se flétrit aussi.

Alors que sa main délicate caressait le haut de son crâne et qu'à son oreille sa voix chantait, le cœur de Giorno fit une envolée. Il avait tout de suite reconnu ce poème, non sans saluer l'ironie du sort de l'entendre déclamer par cette bouche malicieuse. 

Il s'agissait de La belle Dame sans merci et en cet instant aucun autre n'aurait pu mieux correspondre à sa charmante Gigi... En effet, elle était la première femme à l'assouvir à sa volonté, et la première à lui déclamer de jolis vers après le sexe. Et tout en la couvant d'un regard de braise, il admira son esprit si vif et si prompt à la poésie. Cette intelligence et cette sensibilité ne la rendaient à ses yeux qu'encore plus séduisante. En cet instant il avait envie de clamer tous ces droits sur elle, de la garder cachée, jalousement auprès de lui, comme un trésor dont lui seul aurait la jouissance.


Voilà voila ! J'espère que ce chapitre vous a plu, qu'il n'est pas trop long et qu'à l'inverse le moment crucial n'est pas trop court ou déceptif (même si je l'avoue c'était un peu le but ^^').

Dites moi si parfois je me répète trop, j'ai eu l'impression de tourner un peu en rond dans l'intériorité des persos...

Pour le poème « La belle Dame sans merci » de John Keats , je vous invite à aller le lire, il est sur wikipedia et pour ceux qui roule leur bille en anglais il est encore mieux car les rimes sont conservées. ;)

Sinon le deuxième round est à venir et j'espère que vous apprécierez quand c'est Giorno qui prend les rênes ^^.

Prenez bien soin de vous et de vos proches. <3

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