Chapitre 41
Je vous souhaite de joyeuses fêtes et une excellente soirée ❤️❤️❤️❤️❤️
Après cette promesse solennelle Abby n'arrivait pas à se détacher de lui par crainte qu'il disparaisse à nouveau. Son cœur battait follement dans sa poitrine et il lui était difficile de retenir ses larmes.
Des larmes de bonheur.
- Est-ce que tu vas le dire à Roger ? Lui demanda-t-elle en s'écartant de lui à contrecœur.
- C'est déjà fait, lui dit-il en essayant les larmes sur ses joues. Au moment où tu as quitté son appartement je m'y suis rendu pour tout lui expliquer et le remercier d'avoir pris soin de toi.
Les sourcils froncés, Abby fouilla dans sa mémoire entremêlée de souvenirs et un détail crucial l'interpela.
- Tu étais là, tu n'es jamais réellement parti n'est-ce pas ?
- Je t'ai suivi comme je l'ai pu, et j'ai veillé sur toi.
Émue aux larmes elle prit une profonde inspiration en baissant les yeux.
- J'ai vraiment cru que tu étais mort.
Le visage de l'homme se fendit de tristesse et de regrets mêlés.
- Je suis sincèrement désolé, et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour me faire pardonner.
" Fais-moi confiance "
Cette phrase n'avait de cesse de résonner dans sa tête et pour une fois, Abby voulait lui faire totalement confiance.
- Et je vais commencer par te faire enlever cette teinture, ajouta-t-il en regardant ses cheveux. Qu'as-tu fait Abby ? Qu'est-ce qui t'a pris de teindre en blonde ?
Abby ne put s'empêcher de rire en secouant de la tête.
- Dans ma tête j'étais en cavale et il me fallait une nouvelle identité.
L'air mécontent il toucha la longueur de ses cheveux qu'elle avait raccourcie de plusieurs centimètres.
- Je te préfère en rousse, même si cette couleur te donne un côté fatal.
Il lui prit la main et l'entraîna avec lui dans une autre salle plus bruyante. Abby se laissa conduire jusqu'au bar et aperçut Nikki qui se précipitait vers elle.
- J'espère que je suis pardonnée, lui dit-elle avec un sourire désolé. Il fallait que je le fasse pour Vincenzo.
- Je sais, murmura Abby qui voyait bien dans le regard de la mafieuse qu'elle ne l'avait pas fait de gaieté de cœur.
- Reste avec Nikki, je dois parler à Massimo.
Il déposa un furtif baiser sur son front et s'éloigna en direction d'un escalier. D'un côté elle appréciait le fait de savoir que Massimo avait été contre cette idée de lui mentir, mais d'un autre elle espérait sincèrement que leur amitié n'était pas brisé.
- Massimo et Vincenzo ont le même caractère tenace, expliqua Nikki en la conduisant vers une banquette. L'un est la glace et l'autre le feu. Massimo écoute les conseils de Vincenzo et ceux de personnes d'autres. Je suis sûre que ça va s'arranger.
Abby l'espérait sincèrement car les deux hommes semblaient très affectés.
Au bout du couloir qui menait dans le bureau de son ami, Vincenzo fixait la porte avec regret et il s'avança lentement jusqu'à celle-ci pour l'ouvrir et affronter son ami.
L'italien se tenait devant la vitre fumée qui donnait sur la salle principale. Mains dans les poches, l'air grave, il resta silencieux.
- Alors nous allons rester ainsi sans nous parler jusqu'à la fin des temps ?
- Je t'en veux énormément Vincenzo.
- J'ai pris une décision très difficile pour lui donner un avenir meilleur et tu le sais au fond de toi. Tu aurais fait exactement la même chose que moi.
- Pas de cette façon.
Au moins il admettait qu'il aurait pu envisager de faire ce qu'il avait fait, songea Vincenzo en se plaçant à ses côtés.
- Je n'aurai pas pu aller jusqu'à lui faire croire que je suis mort, ajouta Massimo en regardant sa femme. Je lui aurais fait confiance.
- Tu insinues que je n'ai pas confiance en Abby ?
Le mafieux se tourna pour l'affronter.
- Ce n'est pas ce que je voulais dire. En réalité quand je te regarde je réalise que ce n'est pas Abby le problème et encore moins cette histoire de simulation de ta mort.
- Alors qu'en est-il ? Enchérit Vincenzo sur le même ton dur.
Ils s'affrontaient de la même façon qu'ils l'avaient fait avant de se bagarrer quarante-huit heures plus tôt. Le patron de la mafia portait encore la trace de son coup de poing dans le coin de sa lèvre.
- Tu as véritablement envisagé de mourir et ça je ne le supporte pas, lâcha Massimo en s'éloignant vers son bureau. Je savais que tu allais mal, mais pas à ce point.
- Mon envie de me punir au point de désirer la mort m'est arrivé uniquement lorsque j'ai découvert qu'elle n'avait aucun lien avec la mort de Sarah. Je me suis trompé et je voulais me punir.
- Il y a d'autre moyen pour se punir ! S'emporta l'italien en le regardant sévèrement. Je suis un spécialiste de la torture, tu aurais dû venir me voir.
L'humour noire de l'italien abaissa légèrement la tension, mais pas suffisamment.
- Tu es plus qu'un ami pour moi, poursuivit le mafieux d'une voix tendue comme si cela lui coûtait beaucoup de lui dire. Tu es comme un frère pour moi. C'est toi qui m'a guidé pour que je ne laisse pas Isabella me filer entre les doigts. C'est toi mon frère d'arme et pendant que je pensais que tu jouais un remake de Freddy Krueger en réalité tu attendais patiemment la faucheuse au coins du feu. Dìo !
Vincenzo essaya en vain de ne pas montrer que cette déclaration l'avait touché, mais la roche autour de son cœur avait été creusée par Abby jusqu'à pouvoir l'atteindre et il n'avait plus de protection et plus aucune armure pour masquer ses émotions.
- Toi aussi tu es comme mon frère et je suis sincèrement désolé si je t'ai blessé.
Massimo expira bruyamment.
- Je devais enterrer le passé pour donner à Abby ce qu'elle mérite. Désormais ils pensent que je suis mort et c'est exactement ce que je voulais. Maintenant je peux vivre en paix.
- Tu te sens enfin en paix ? S'enquit l'italien en s'approchant les mains dans les poches. Tu te sens vraiment en paix ?
- Oui, parce que je l'aime et c'est elle qui m'apporte la paix.
Le visage de l'italien se détendit, mais trop fier pour le lui montrer totalement son regard demeurait encore très noir.
- Je te remercie pour Sarah, ajouta Vincenzo. Merci de l'avoir ramené ici.
- De rien mon frère, dit-il en lui donnant une tape amicale à l'épaule.
Enclin à montrer ses émotions, le mafieux resta de marbre, mais pas Vincenzo qui le prit dans ses bras une brève seconde assez suffisante pour fendre l'armure de Massimo qui se racla la gorge.
En quittant le bureau, Vincenzo se sentait soulagé d'avoir réparé cette fracture qui aurait pu compromettre le bonheur qu'il ressentait intérieurement.
Lorsqu'il passa les portes de la salle, la jeune femme le rejoignit, portant sur son visage une expression craintive.
Il savait d'où provenait cette crainte et il la prit immédiatement dans ses bras.
- Ça c'est arrangé ?
- Oui, murmura-t-il dans ses cheveux. Viens, je te ramène à la maison.
Ils quittèrent le club main dans la main et prient la direction de la villa.
- Alors c'est la tienne ?
- Oui, répondit Vincenzo en fermant la porte. C'est chez nous maintenant et j'espère qu'elle te plait.
- C'est différent du manoir et je la préfère, répondit la jeune femme en retirant son manteau. La vue est magnifique.
Il s'adossa au mur en croisant les bras pour la contempler en imaginant à quoi elle ressemblerait dans quelques mois. Elle portait son enfant, le fruit de cette histoire qui avait démarré dramatiquement.
Il se promit alors de la protéger et de lui donner enfin le bonheur qu'elle méritait.
Elle, cette jeune femme qui avait subie de nombreuses injustices et qui avait été blessé dans son cœur et dans ses chairs.
- Tout est différent ici et tu peux faire ce que tu veux, lança-t-il en la rejoignant. Tu pourrais reprendre tes études, ouvrir un commerce.
Son regard se mit à briller de mille pensées.
- Pour l'instant je veux profiter de toi, de nous.
Intérieurement, c'est la réponse qu'il attendait.
- Nous sommes désormais en sécurité ? Ajouta-t-elle d'une voix nerveuse.
- Oui, je te le promets. Tu es en sécurité, nous sommes en sécurité, notre enfant est en sécurité.
Il posa sa main sur son ventre en peinant à contenir l'émotion qui le submergeait.
- Je ne laisserai plus rien t'arriver, poursuivit-il en caressant sa joue. Notre passé est à Mercer Island et il y restera à jamais.
Elle posa sa tête sur son torse puis se hissa sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Vincenzo y mit de la fougue et toute la passion qu'elle méritait.
- Il me reste une dernière chose à faire et j'aimerai le faire avec toi.
Bien qu'elle fronça des sourcils, la jeune femme accepta et il la conduisit jusqu'à la cheminée du salon.
Il fit partir le feu et l'alimenta pour que les flammes grandissent un peu plus. Vincenzo prit le masque caché dans la bibliothèque et revint vers elle.
- Il est temps...
Elle posa un regard hésitant sur le masque, alors que le reflet des flammes vacillaient dans le bleu de ses yeux.
- Oui, il est temps.
Abby glissa sa main dans la sienne et se plaça en face de la cheminée. Il ne lui laissa pas le temps de penser ni même de respirer. Il jeta le masque sur les bûches enflammées et ensemble ils regardèrent le masque disparaître dans les rougeurs orangées du feu.
Emportant avec lui tous ses secrets...
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