Chapitre 32
En arrivant au restaurant Abby se sentit nerveuse et c'est sans doute parce qu'elle mesurait à quel point cette soirée lui était importante. Le mafieux plia son bras élégamment pour qu'elle y passe sa main et ce détail la fit sourire.
Ils furent conduits jusqu'à la table que Silas avait réservée et l'ambiance feutré lui donna aussitôt l'impression d'être enfin vivante.
- Tu es magnifique et je n'aurai de cesse de le répéter jusqu'à ce que cette robe parte en lambeaux.
Elle lui sourit en rougissant comme une adolescente et se passa la main dans la nuque pour tromper cette sensation agréable qui lui comprimait le bas-ventre. Bien sûr elle était consciente qu'il faisait tout son possible pour donner à cette soirée un ton plus chaud et rassurant, mais Abby n'était pas dupe au point de penser que l'esprit de Silas n'était pas submergé de ténèbres.
Elle patienta jusqu'à ce que le vin soit servi et déclara d'une voix peu assurée.
- Tu as pour projet de retourner en Italie ?
Il acquiesça en reposant le verre à pied.
- Oui, car ma vie est là-bas maintenant et surtout parce que je sais que je ne crains pas d'être ennuyé par les autorités. Il serait dommage que j'en vienne à les tuer. Ce n'est pas le scénario que je souhaite.
Abby déglutit péniblement et prit son verre pour boire une gorgée afin de feindre d'ignorer la petite douleur qu'elle venait de recevoir dans la poitrine.
Et elle dans tout ça ?
- Et moi ? Je fais quoi ?
Son silence acheva de lui infliger une autre douleur mais cette fois-ci bien plus lancinante.
- Je ne fais pas partie de tes projets ?
- Bien sûr que si, répondit-il sur un ton inflexible et bas. Si ce n'était pas le cas tu penses que je serais ici avec toi ?
Elle décela dans sa voix une note d'agacement et il ne lui laissa pas l'opportunité de répondre. Il se pencha en avant pour poser ses avant-bras sur la nappe immaculé.
- Tu penses que mon objectif est de te faire souffrir une seconde fois ? Profiter de celle à qui j'ai arraché sa vie et ensuite la jeter comme détritus sans valeur.
- Non, ce...ce n'est pas ce que je voulais dire, c'est juste que...tu ne m'as pas intégrer dans tes projets de repartir en Italie.
- Parce que je veux que tu sois certaine que c'est ce que tu veux et je veux que tu sois consciente de ce que tu fais, répondit l'homme l'air grave.
Abby fronça des sourcils en fixant l'éclat très énigmatique dans son regard.
- Je ne suis pas certaine de comprendre Silas.
- Partir avec moi inclus changer radicalement de vie et pour toujours, commença-t-il en restant si froid qu'elle avait la sensation malheureuse qu'il affichait cette mine grave pour qu'elle s'ancre à jamais ce qui allait suivre. Je travaille pour la mafia et j'aime ça. Je n'ai pas pour projet de devenir un grand chirurgien Abby et je n'ai pas non plus pour projet d'avoir des enfants parce que je ne me vois pas leur expliquer quand ils seront grand par quel commencement ils sont venu au monde.
Abby accusa le coup du mieux qu'elle me pu et se racla la gorge pour dénouer ce nœud qui lui serrait la poitrine.
- Je ne serais pas capable de les regarder dans les yeux et leur dire que j'ai kidnappé leur mère en la séquestrant pendant 365 jours selon mon bon vouloir et que presque deux ans plus tard j'ai réalisé que je m'étais trompé sur elle.
Il souffrait et même en essayant de le cacher, cette souffrance le dominait à cet instant.
Ce n'était pas précisément la réponse qu'elle s'était imaginée, mais pouvait-elle lui reprocher d'être honnête ?
- Au moins c'est précis, parvint-elle à lui dire en fuyant son regard.
- Je suis désolé Abby. Je me doute que ce n'est pas la réponse que tu espérais recevoir, mais je préfère me montrer honnête avec toi. Je veux que tu es en ta possession toutes les informations avant de prendre une décision.
Il l'a regardé fixement voire durement et Abby fit de son mieux le soutenir sans fléchir.
- Tu préférais que je te dise que je vais me donner la mort ? Ajouta-t-il doucement.
Elle cessa de respirer, la gorge nouée et s'empressa de secouer de la tête.
Le serveur se matérialisa devant leur table pour prendre les commandes. Abby était trop occupée avec ses pensées pour jeter un regard sur la carte, mais comme attendu Silas prit les choses en main et commanda pour elle.
- Je ne veux pas gâcher cette soirée, lui dit-il lorsque le serveur fut parti.
- Tu ne gâches rien parce que c'est moi qui voulait des réponses à mes questions, rétorqua Abby en soutenant son regard qui pouvait être à la fois brûlant et glacial. Tu as répondu honnêtement et je préfère ça plutôt que le mensonge.
- Je veux que tu viennes avec moi Abby, je veux que tu viennes vivre avec moi en Italie, et je sais que la réponse que je t'ai donné est égoïste.
Un éclat sombre passa furtivement dans son regard tandis qu'il venait de lui prendre la main pour presser son pouce dans le creux de sa paume.
- Elle est tout aussi égoïste que lorsque je t'ai...
Il ne parvint pas à aller au bout de sa phrase et les muscles de ses mâchoires se crispèrent.
Au plus profond de son être Abby espérait qu'il change d'avis. Au tréfonds de son être elle espérait que lorsque tout sera terminé cet homme torturé et persuadé qu'il ne mérite aucun bonheur puisse trouver la paix.
Difficilement, elle tenta de retenir les larmes qui menaçaient ses paupières brûlantes et posa sa main libre sur la sienne.
- Je veux croire qu'il existe un moyen de t'offrir la rédemption dont tu as besoin pour avancer Silas, murmura-t-elle d'une voix cassée par l'émotion.
Pour réponse il plaça son autre main sur la sienne et les regarda pendant un long moment dans lequel Abby espérait que ses mots étaient parvenus jusqu'à son âme meurtrie.
- Il est temps de mettre fin à cette conversation, conclut-il en retirant sa main puis l'autre.
Ce détachement brutal lui donna aussitôt l'impression d'être abandonnée, et ce fut pire lorsqu'il se leva subitement.
Son cœur se mit à palpiter douloureusement dans sa poitrine et la salle devint sombre.
Le temps s'était brusquement figé et tout semblait avancer au ralenti.
- Où...où vas-tu ?
L'expression indéchiffrable il contourna la table et alors qu'elle pensait au pire il se pencha vers elle et prit en coupe son visage. La peur qui l'empêchait de respirer depuis qu'il s'était levé s'estompa quand ses lèvres se posèrent sur les siennes. Ce baiser était doux et si délicat qu'elle avait l'impression qu'il s'agissait du dernier.
- Peu importe ce qui se passera, je veux que tu gardes à jamais en mémoire que tu es à moi, articula-t-il sombrement.
Elle frissonna, mais ces mots déclarés avec tant de force furent suffisant pour la rassurer.
- Est-ce que tu as compris ce que je viens de te dire ? Insista-t-il sans relâcher son visage.
- Oui, murmura-t-elle en plongeant son regard dans le sien.
Il captura sa bouche à nouveau et cette fois-ci avec bien plus de fougue. Abby savait pourtant qu'ils se trouvaient dans un lieu public mais ne désirait pas que ce baiser s'arrête.
Il s'écarta en ébauchant un sourire en coin qui la fit fondre puis reprit sa place.
Pour lui le sujet était clos, mais pour Abby ce n'était pas le cas. Elle voulait se battre pour lui et pour cet avenir qui demeurait encore incertain.
- Maintenant que nous venons de clôturer ce dossier fâcheux je propose que nous profitions de cette soirée, proposa-t-il en sortant le champagne du seau à glace.
Ils trinquèrent sous un air de piano hypnotique et Abby eut enfin l'impression de vivre cette soirée dont elle avait tant rêvé.
- Parle-moi de toi, lança-t-il soudain.
Abby lâcha un rire surpris en le dévisageant.
- De moi ? Que veux-tu savoir ? Je pensais que tu connaissais tout sur moi.
- En effet, je connais l'essentiel mais je ne sais pas ce que tu veux faire dans ta vie et encore moins comment était ton enfance par-exemple.
- Je n'aime pas parler de mon enfance parce que ce n'était pas une enfance facile, expliqua-t-elle en essayant de ne pas laisser les souvenirs remonter. Mes parents ont divorcé peu de temps après ma naissance.
- Je suis navré de l'apprendre.
Abby étouffa un rire en secouant de la tête l'air stupéfait.
- Tu possèdes un tas d'informations sur pratiquement tous le monde mais tu ignorais ce détail ?
- Ce qui m'intéressait sur toi c'est toi, répondit-il en la regardant par-dessus la coupe de champagne. Je ne me suis jamais réellement penché sur les détails parce que à ce moment-là il n'avait aucune importance pour moi. Seulement maintenant, je veux en connaître davantage sur toi.
- Eh bien il n'y a rien à dire de plus. Je voulais faire des études supérieures dans l'art, mais...
Elle se racla la gorge en le regardant mal à l'aise.
- Mais tes rêves ont été réduits à néant, conclut-il le visage fermé.
- Ensuite je suis devenue serveuse, dit-elle rapidement en haussant des épaules.
- Tu es douée ?
- Pour servir des plats ou pour dessiner ?
Il sourit en fixant sa bouche.
- J'ai comme l'impression que tu connais déjà la réponse je me trompe ? Ajouta-t-elle en glissant la fourchette entre ses lèvres pour savourer le dernier morceau de poisson.
- J'ai vu tes croquis chez Stones, ils sont très réussi.
Il parlait sans doute de la pomme qu'elle n'avait eu de cesse de dessiner encore et encore.
- Merci, s'entendit-elle murmurer.
Silas ne pouvait plus s'y tenir et commençait à sentir les pulsions de son désir battre contre ses tempes. Il vérifia son assiette vide une dernière fois puis se leva en la prenant de court.
- Il y a un problème ?
" Oui ! " avait-il envie de hurler.
Il lui prit la main pour qu'elle se lève et l'entraîna hors du restaurant.
Cette femme était en train de le tuer à petit feu et plus il résistait contre ses démons intérieurs qui lui hurlaient de la posséder plus la douleur que lui infligeait cette torture serait longue à guérir.
- En effet, il y a un problème, finit-il par répondre d'une voix très rauque en fixant les numéros des étages défiler sur l'écran.
Il n'attendit pas que les portes s'écartent en grand pour se glisser dans le couloir et fonça droit sur la porte de la suite.
- Il y a une urgence ? Tu as des pistes ? Le questionna-t-elle en peinant à le suivre.
Sans attendre une seconde de plus qui pourrait lui être fatale, Silas claqua la porte pour la verrouiller et la décolla légèrement du sol pour la plaquer contre le mur. Il écrasa sa bouche contre la sienne avec une telle force qu'elle hoqueta en se tenant maladroitement à lui. Il marqua son cou de baisers vifs et puissants tout en plongeant sa main dans ses cheveux pour défaire ses cheveux.
- Je veux mon dessert, dit-il contre ses lèvres en la déposant sur le sol pour défaire sa robe à la hâte.
Elle se mit à respirer fort en le laissant faire. Il retira sa culotte en dentelle et une fois nue, il put admirer ce corps si sublime qui le rendait si fou.
Il la souleva par les hanches en happant la pointe de son sein et savoura le bruit de sa respiration de plus en plus désordonnée.
Chaque esquisse de ses gémissements augmentait la charge de désir qu'il voulait délivrer.
- Enroule tes jambes autour de moi, ordonna-t-il en ouvrant sa braguette pour libérer son sexe douloureux et désireux de se plonger en elle.
Il s'enfonça en lui arrachant un cri de volupté. Silas ferma les yeux en savourant chaque parcelle de la délivrance. Sans attendre une seconde de plus il commença à aller et venir en elle avec puissance tout en la tenant fermement contre le mur. Elle cria de plaisir en enfonçant ses ongles dans sa nuque. L'image était si belle qu'il avait l'impression de devenir encore plus fou.
Abby se tenait à lui comme si sa vie entière en dépendait. Une myriade de sensations remontèrent dans sa gorge qu'elle mua en un cri de plaisir alors qu'il continuait de lui offrir un raz-de-marée de coups de reins de plus en plus rapide.
Sans crier gare il se déplaça en l'emportant avec elle et la déposa sur le bras du canapé. Au moment où il quitta son intimité Abby le réclama en poussant une plainte alors qu'il se déshabillait avec hâte. Ce qu'elle aimait le plus c'est son regard sauvage et presque animal qui donnait cette sensation qu'elle était la seule à pouvoir lui procurer du plaisir.
Une fois nu et attrapa ses cuisses pour les écarter et se glissa à nouveau en elle. Comblée, elle gémit en se tenant maladroitement au canapé alors que ses coups de reins étaient de plus en plus forts et intenses.
Son corps musclé luisait sous les pâleurs de la lune et son visage exposé était grimé d'un plaisir vorace.
Il se pencha en avant pour happer ses lèvres sans jamais cesser de lui faire l'amour avec passion et force mêlées. Une onde de plaisir la submergea au point culminant de l'orgasme et alors tout autour d'elle disparut. Seuls les râles rauques de l'homme percutèrent son ouïe jusqu'à ce que la jouissance s'estompe.
- Ce n'est pas fini, dit-il en la soulevant dans ses bras. Rien n'est fini.
Il traversa le salon sans cesser de l'embrasser et entra dans la chambre en laissant derrière lui la promesse d'une nuit sans ténèbres...
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