Point de vue à la 3e personne :

Le trajet en voiture jusqu'au New Jersey était long. Mais Steve Rogers et Natasha Romanoff n'étaient pas du genre très bavard, plus particulièrement alors qu'ils étaient en mission (même s'ils faisaient cette mission de leur propre chef, en étant considéré comme hors-la-loi). Quant à Maddy, elle s'était endormie, éreintée par les dernières 24h.

C'était une autre raison pour éviter de discuter. La pauvre adolescente avait eu une courte nuit de sommeil avec l'attaque contre Fury, puis elle s'était faite agressée et avait dû se joindre à eux dans leur cavale pour sa propre sécurité. Elle n'avait pas eu un seul moment calme pour se reposer, alors autant la laisser en profiter pour le moment.

Plusieurs heures s'écoulèrent dans un silence confortable, parfois interrompu par un commentaire occasionnel de Steve ou une plaisanterie désinvolte de Natasha. Les deux héros avaient sauvé le monde ensemble et se connaissaient maintenant depuis quelques années, mais ils n'avaient eu souvent de simples discussions triviales.

Ils approchaient de leur destination quand un son de détresse sur les sièges attira l'attention de la Veuve Noire.

Natasha se retourna pour voir le visage de Maddy crispée dans son sommeil. Ces doigts se serraient et desserraient et un faible gémissement s'échappa de ses lèvres. Les signes étaient bien assez suffisants pour comprendre ce qui se passait.

« Maddy ? » fit Steve en remarquant l'agitation de l'adolescente à travers le rétroviseur.

« Je m'en occupe. » lui assura Natasha, afin qu'il puisse se concentrer sur la route.

La rousse se contorsionna sur son siège pour atteindre la jeune fille. Elle tenta d'abord de l'appeler doucement en tapotant son bras. Aucune réaction. Mais Maddy marmonnait légèrement dans son sommeil et en tendant l'oreille, elle arriva à distinguer quelques mots.

« Désolée...Je suis désolée... J'ai essayé...J'ai essayé, désolée... »

Le cœur de Natasha se serra légèrement. Elle avait oublié que cette fille avait vu et vécu des choses que personne de son âge ne devrait vivre.

« Maddy. » l'appela-t-elle à nouveau, cette fois un peu plus fort, tendant sa main pour attraper son bras.

Steve se força à rester concentré sur la route, mais il jeta néanmoins des coups d'œil soucieux occasionnels dans le rétroviseur.

« Non...Non...J'ai essayé... » continuait de murmurer faiblement Maddy, son corps se recroquevillant en réponse à son cauchemar. Ses poings se serrèrent, et Natasha jura entendre grincement métallique inquiétant provenir de leur véhicule.

L'œil vif de la Black Widow aperçut une sorte déformation sur le toit de la voiture, au-dessus de Maddy, comme si un puissant compresseur appliquait une force sur le métal. Mais elle ne s'y attarda pas pour se concentrer plutôt sur Maddy.

« Maddy, réveille-toi. Maddy ! »

Elle secoua un peu son épaule et enfin, les yeux de l'adolescente s'ouvrirent. Elle se réveilla en sursaut, regardant autour d'elle d'un air paniqué et désorienté. Natasha s'empressa de l'apaiser.

« Maddy, c'est bon, tout va bien. Tu es en sécurité. Tu es dans une voiture avec Steve et moi, en direction du New Jersey. Tu vas bien, tout le monde va bien. Tu es dans une voiture avec Steve et moi. »

Lentement, la respiration de la jeune fille se calma alors qu'elle reprenait conscience de son environnement. Natasha continua de la regarder, s'assurant qu'elle allait bien.

« C'est fini, tout va bien, Maddy. » répéta-t-elle pour bonne figure. Après réflexion, elle ajouta : « Tout le monde va bien. »

Elle ignorait ce que Maddy avait vu, mais ses marmonnements semblaient suggérés un complexe de culpabilité, et elle déduisit rapidement que cela devait concerner une ou des personnes en particulier. Pour autant qu'elle sache, Maddy n'avait pas perdu de proches durant la bataille de New York, ni à cause d'Extremis, mais cela n'empêchait pas d'avoir des cauchemars sur le contraire.

« Maddy, est-ce que ça va ? » demanda doucement Steve.

« Euh, oui. Dé...désolée. » répondit l'adolescente en se redressant sur son siège.

« Tu n'as rien à t'excuser. Tu es sûr que ça va ? »

Elle hocha la tête, mais son regard était lointain, sans doute encore perdus dans la vision de ses mauvais rêves.

« Tu veux en parler ? » l'interrogea l'agent du SHIELD, même si elle soupçonnait la réponse.

Sans surprise, Maddy secoua la tête et força un sourire rassurant.

« C'est bon, c'était juste un cauchemar... »

Natasha leva un sourcil, observant attentivement la jeune fille encore quelques instants, avant de se réinstaller sur son siège. Ce n'était définitivement pas la première fois que Maddy avait un cauchemar, mais elle ne voulait pas en parler, et étant donné le sujet fort probable de ses mauvais rêves, elle n'avait sans doute pratiquement personne à qui se confier. Ça ne pouvait pas être bon.

Si ces cauchemars étaient devenus quelque chose de récurrent, il fallait qu'elle en parle à quelqu'un. Il y avait peu de chances que cela disparaisse simplement comme ça tout seul.

Elle essaierait d'en parler à Maddy plus tard. Pour l'instant, l'adolescente voulait probablement juste ne plus y penser.

Steve avait également un air soucieux sur le visage maintenant, mais il n'insista pas non plus pour le moment.

« Nous y sommes presque. Selon les coordonnées, ça ne devrait plus être très loin. » informa Natasha l'adolescente.

Maddy acquiesça simplement, son regard maintenant porté sur le paysage défilant devant eux. Elle ne semblait pas avoir remarqué le défaut dans la toiture, juste au-dessus d'elle... Ni comment la poignée intérieure de sa portière avait également l'air bizarrement tordu.

Mais cela n'avait pas échappé à Natasha. Néanmoins, elle ne dit rien à ce propos et garda le silence, prétendant n'avoir rien vu. C'était quelque chose sur lequel elle devrait enquêter plus tard...

*****

Point de vue de Maddy :

Nous arrivâmes enfin à la fameuse base du New Jersey d'où provenait la mystérieuse clé USB. J'étais restée très silencieuse le reste du trajet, après avoir été tiré d'un autre cauchemar.

Steve et Natasha ne m'avaient pas interrogé là-dessus, ce dont je leur étais très reconnaissant. Pourtant, une petite part de moi avait envie de me confier. Ça me pourrissait la vie, j'en avais assez de me sentir coupable, de la peur et de l'impression d'impuissance...

Non, Natasha ne pouvait pas comprendre, du moins pas complètement sans révéler mon grand secret. Mais Steve...

Sauf que maintenant, un nouvel élément me bloquait. Quelque chose qui, cette fois, avait fait une apparition dans mes cauchemars.

Bientôt, nous affronterions le Soldat de l'Hiver, alias Bucky Barnes. Steve verrait son visage, reconnaîtrait son ami soi-disant mort sans que celui-ci ne le reconnaisse... Et c'était un fait que j'avais caché à Steve.

Et je craignais le moment où il réaliserait que mes connaissances du futur m'avaient permis de savoir ça, mais que je ne le lui avais jamais dit.

Il était bien trop tard pour lui avouer, maintenant (et je pouvais difficilement le faire avec Natasha dans les parages sans qu'elle ne se pose des questions). Et à présent que cette révélation était imminente, j'avais peur que Steve m'en veuille. Ou même me déteste pour lui avoir caché ça...

La vision de Steve me regardant d'un air trahi et me tournant le dos (comme mon père...) dans mon mauvais rêve me torturait l'esprit.

La voiture s'arrêta devant ce qui ressemblait à un vieux complexe militaire abandonné, avec de hauts grillages en fer. Nous descendîmes tous les trois du véhicule, et ce fut à ce moment là que je remarquai la poignée métallique intérieure de ma portière. Elle était étrangement tordue...

Mes yeux s'écarquillèrent en comprenant. Oh non, c'était moi.

Une fois ou deux, j'avais constaté que mon second pouvoir s'était involontairement manifesté quand j'avais un cauchemar. J'avais fait exploser une cannette de soda oubliée sur mon bureau la dernière fois que c'était arrivé. J'avais déjà eu énormément de chance de ne pas avoir fait pire (car je pouvais faire pire).

Une des raisons pour lesquelles ce pouvoir m'effrayait un peu (et donc pourquoi je le gardais pour moi).

« C'est là ? » demanda Steve à la Veuve Noire pour confirmation.

« Le fichier vient de là, en tout cas. » répondit celle-ci.

« Moi aussi. » annonça le super-soldat en observant les lieux.

La rousse et moi le regardâmes en fronçant des sourcils. Au lieu de s'expliquer, il me demanda si je pouvais me téléporter de l'autre côté et déverrouiller la grille de l'intérieur. Ce ne fut pas très difficile, l'endroit n'était visiblement plus habité depuis un bon moment.

La nuit était tombée quand nous pénétrâmes dans la base. Natasha utilisait un téléphone (intraçable celui-ci) pour scanner les bâtiments, et Steve nous raconta :

« C'est dans ce camp, que j'ai fait mes classes. »

Oh, c'est vrai. Maintenant qu'il le disait, les lieux me semblaient un peu familier, pour les avoir vu dans le premier film de Captain America.

« Ça a beaucoup changé ? » demanda Natasha.

« Un peu. »

Steve s'était arrêté sur ses pas, fixant la cour avec un regard lointain. Je devinais qu'il était plongé dans ses souvenirs. Était-il nostalgique de cette époque ?

« Ça va ? » lui demandai-je doucement.

Steve se tourna vers moi et m'adressa un sourire rassurant, hochant la tête.

« Et toi ? »

A son regard, je voyais bien qu'il faisait allusion à mes mauvais rêves. Je n'eus pas la force de mentir, cette fois. Je ne voulais plus.

« Bof. » répondis-je avec un haussement d'épaules.

Steve sembla hésiter à me poser plus de questions, mais Natasha l'interrompit.

« Ça ne donne rien. Pas de signature infrarouge, pas d'ondes, même radio. Celui qui a généré le fichier a dû utiliser un routeur pour brouiller les pistes. »

Le super-soldat se tourna vers elle, mais ses yeux se fixèrent alors sur quelque chose qui attirèrent son attention.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » l'interrogea Natasha en remarquant son regard.

Il ne répondit pas tout de suite, se dirigeant plutôt vers un grand bâtiment aux murs épais avec une porte verrouillée par un gros cadenas. Natasha et moi ne tardâmes pas à le suivre.

« Le règlement militaire interdit de stocker des munitions dans un rayon de 500m autour des baraquements. Ce block n'a rien à faire ici. » expliqua-t-il.

D'un coup de bouclier, il brisa le verrou pour ouvrir le loquet, et nous entrâmes à l'intérieur. Nous descendîmes des escaliers jusqu'à un sous-sol sombre. Heureusement, Steve trouva un interrupteur et la pièce s'alluma. Curieux que les lampes fonctionnent toujours...

La pièce dans laquelle nous étions était assez grande et spacieuse, avec seulement quelques dizaines de bureaux. Le large logo du SHIELD était peint sur un mur, au fond de la salle.

« C'est le SHIELD. » constata Natasha.

« C'est peut-être le premier QG. » supposa Steve.

Nous avançâmes un peu plus loin, passant une porte pour entrer dans ce ressemblait à une salle de stockage pour les dossiers papiers. Des vieux portraits en noir et blanc étaient exposés sur un mur. Je reconnus facilement le visage de certains d'entre eux.

« Lui, c'est le père de Stark. » déclara Natasha, même si elle se doutait que Steve le savait.

« Howard. » confirma ce dernier, reconnaissant son ami de l'époque.

Je me demandais distraitement ce que penserait Howard en découvrant que son fils et son vieil ami s'étaient rencontrés et avaient sauvé le monde ensemble ?

« Et elle, qui est-ce ? » interrogea la rousse.

Elle désigna de la tête la photo de Peggy. Steve ne répondit pas, préférant détourner le regard. Je me mordis la lèvre, empli de sympathie pour lui. Il l'avait vraiment beaucoup aimé...

En continuant d'explorer la pièce, Steve s'arrêta devant une des armoires vides en plissant les yeux. Je regardai aussi attentivement, et réalisai ce qui avait attiré son attention.

Il y avait un faible courant d'air qui provenait de l'autre côté.

« Quand on dispose de bureaux aussi bien cachés... »

Il attrapa le coin d'une des étagères et le tira vers lui, repoussant l'armoire. Bientôt, un passage se dévoila de l'autre côté, menant à un petit couloir éclairer, avec des portes métalliques à l'autre bout.

« Pourquoi planquer l'ascenseur ? »

Cet endroit était un peu lugubre, mais je devais admettre, le côté passage secret était cool.

Grâce à son portable (ce qui me poussa à râler dans ma barbe sur le fait que Natasha, elle, avait le droit de garder son téléphone), le digicode fut trouvé et les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Les deux Avengers pénétrèrent à l'intérieur, mais j'hésitai sur le palier.

« Vous êtes sûrs qu'il est fonctionnel et qu'on ne va pas se retrouver coincé comme des co...comme des idiots en pleine milieu ? »

« Si ça arrive, on te fera sortir par l'évent. » rétorqua Natasha. « Sinon, tu pries pour que ça n'arrive pas. »

Je ne saurai dire si elle était vraiment sérieuse, ou si elle se moquait de moi.

Grommelant à nouveau à voix basse, je les rejoignis néanmoins, espérant qu'il n'y aurait pas de problème.

Fort heureusement, l'ascenseur fonctionna parfaitement et bientôt, nous arrivâmes au bout. Il n'y avait pas de boutons d'étages, l'ascenseur ne menait visiblement qu'à deux niveaux : celui d'où nous venions, et celui où nous venions d'arriver.

Les portes s'ouvrirent à nouveau sur une pièce sombre. Je frissonnai un peu de froid et croisai les bras pour me tenir plus chaud. Il n'y avait pas vraiment de chauffage et nous devions être assez loin sous terre, à présent.

Nous traversâmes un large couloir. Au bout de celui-ci, nous pouvions voir des dizaines de petites lumières qui devaient appartenir un énorme ordinateur, ou quelque chose comme ça.

Le silence et l'obscurité me rendait nerveuse, aussi, je me rapprochai le plus possible de Steve. Soudain, la lumière s'alluma enfin, révélant l'intérieur de la pièce. Au centre, il y avait bel et bien de gros écrans d'ordinateurs d'époque avec un grand clavier et une vieille chaise de bureau. Ça ressemblait à un centre de contrôle. Les murs étaient couverts de machines rectangulaires trop anciennes pour que mon niveau médiocre de connaissance sur l'évolution technologique me permette de les identifier.

« Ce n'est pas d'ici que sont parties les données. Ce matériel est obsolète. » déclara Natasha, confuse.

« Peut-être que ces trucs obsolètes cachent quelque chose de plus récent. Ce serait malin, pour endormir la méfiance. » proposai-je avec un haussement d'épaules, jetant un coup d'œil autour de moi.

La rousse sembla réfléchir à ma réflexion. Son regard se posa alors sur la table de commande de l'ordinateur centrale. Il y avait un port USB noir qui détonnait clairement parmi le reste du matériel gris et poussiéreux. Sortant la clé USB, elle la brancha dessus. L'effet fut instantané.

Tous les appareils de la pièce s'allumèrent et se mirent en marche. Des lettres vertes commencèrent à apparaître sur le grand écran de l'ordinateur.

« Initier le système ? »

Natasha s'approcha du clavier et tapa la réponse « oui ».

« On joue un peu ensemble ? » dit-elle avec un sourire.

Devant le manque de réaction de Steve et moi, elle précisa :

« C'est une réplique d'un film des années 80- »

« Oui, je sais. Je l'ai vu. » la coupa Steve.

« Pour une fois que c'est toi qui a la ref et pas moi. » commentai-je d'un air amusé.

L'écran devant nous s'anima et bientôt, une image pixelisé en vert d'un visage à lunettes apparut. Un visage que je reconnus.

Arnim Zola.

« Rogers Steven. Né en 1918. » fit la voix de l'ordinateur avec un fort accent allemand.

Je me souvenais cette partie-là, donc je n'étais pas surprise de voir Zola. Bien que je n'avais jamais compris comment diable ils avaient réussi à transmettre sa conscience dans un ordinateur, sous un format numérique. Surtout avec la technologie de l'époque !

« Romanoff Natalia Alianova. Née en 1984. » continua Zola de sa voix légèrement robotisé.

Même si j'aurais dû m'y attendre, je me tendis un peu lorsqu'il ajouta :

« Walker Madeline. Née en 1997. »

Ouais, enfin, selon le calendrier du MCU... Normalement, je suis année en l'an 2000, dans mon monde.

« C'est une bande enregistrée. » supposa Natasha.

« Je ne suis pas une bande enregistrée, Fräulein. » corrigea Zola, prouvant le contraire. « Je ne suis peut-être plus l'homme que le Captain a capturé en 1945, mais j'existe. »

Une image d'archive en noir et blanc du vrai Arnim Zola s'afficha sur un plus petit écran adjacent. La reconnaissance illumina le visage de Steve.

« Euh, tu connais ce truc ? » lui demanda Natasha, à mon grand étonnement.

Je pensais qu'Arnim Zola n'était pas méconnu dans l'histoire de la Seconde Guerre Mondiale, Crâne Rouge et Captain America. Mais maintenant que j'y pensais, je ne me souvenais pas avoir lu un truc sur lui dans mes manuels d'histoire, ou au musée.

« Arnim Zola. C'était un savant allemand qui travaillait pour Crâne Rouge. » expliqua Steve. « Il est mort depuis des années. »

« Première rectification : je suis suisse. » corrigea Zola. « Deuxième, regardez autour de vous. Je n'ai jamais été aussi vivant. En 1972, j'ai été condamné à mort par la médecine. La science ne pouvait pas sauver mon corps. Mais mon esprit en revanche, valait la peine d'être sauvé, dans une banque de données de 200 000 pieds. »

Je fus tentée d'émettre un commentaire sarcastique là-dessus, mai je décidai de garder le silence. Je n'avais pas envie d'attirer l'attention de ce type-ordi sur moi.

« Vous êtes actuellement dans mon cerveau. »

« Comment êtes-vous entré ici ? » le questionna Steve.

« J'ai été habité. »

« C'est l'opération Pepper Clip. » comprit alors Natasha. « Après la 2e Guerre Mondiale, les américains ont recruté des scientifiques allemands qui avaient un...intérêt stratégique. »

« Ils pensaient que je pouvais servir leur cause. » continua Zola. « J'ai aussi servi la mienne. »

« Hydra est morte avec Crâne Rouge. » rétorqua le Captain.

Je me mordis la lèvre et bougeai inconfortablement à cette déclaration. Le visage d'Arnim Zola s'effaça un instant pour laisser apparaître le logo d'Hydra.

« Coupez une tête... »

« Deux autres repoussent... » complétai-je avec une grimace et un soupir.

Les deux Avengers se tournèrent vers moi.

« C'était ça, la devise d'Hydra, n'est-ce pas ? » leur rappelai-je d'un air malheureux.

« La jeune Fraulein est intelligente. » commenta Zola.

« Prouvez-le. » rétorqua Steve en se retournant vers l'ordinateur.

Les autres petits écrans autour de celui principal s'allumèrent et de nombreuses images et extraits vidéos commencèrent à défiler.

« Accès archives. Hydra a été fondé sur la conviction que l'humanité fait un mauvais usage de la liberté. Ce que nous n'avions pas prévu, c'est que si on essaie de les priver de leur liberté, les Hommes résistent. La guerre nous a beaucoup apprise. Il fallait que l'humanité renonce à sa liberté de son plein gré. Après la guerre, le SHIELD fut fondé, et j'ai été recruté. La nouvelle Hydra a grandi, un magnifique parasite, à l'intérieur du SHIELD. »

A cette révélation choquante, je remarquai Steve m'adresser un bref coup d'œil. Il semblait me demander silencieusement du regard si c'était vrai. J'acquiesçai discrètement d'un air coupable. Il allait définitivement me demander pourquoi je ne l'avais jamais prévenu... J'aurai peut-être dû m'inquiéter de ça avant l'histoire de Bucky.

« Depuis 70 ans, dans le plus grand secret, Hydra a alimenté les crises et tiré profit de la guerre. Quand l'histoire ne coopérait pas, Hydra a changé le cours de l'histoire. »

« C'est impossible, le SHIELD vous en aurait empêché. » protesta Natasha, refusant d'y croire.

« Les accidents, ça arrive. » répondit Zola, laissant apparaître sur un écran une coupure de journal narrant l'accident de voiture des parents de Tony. Un élan de peine m'envahit pour mon ami. Une photo du dossier de Fury indiquant « décédé » fut également affichée. « Hydra a créé un monde tellement chaotique, que l'humanité est maintenant prête à renoncer à sa liberté, pour obtenir la sécurité. Quand le processus de purification sera terminé, le nouvel ordre mondial d'Hydra verra le jour. »

Mes yeux s'écarquillèrent légèrement en voyant un instant les plans de Triporteurs du SHIELD et de missiles apparaître sur les écrans. C'était ça qu'il y avait dans la clé USB, n'est-ce pas ? Je commençai à me souvenir maintenant. Un projet qui devait éliminer les menaces potentielles à l'avance, à l'aide de supers Triporteurs du SHIELD. Mais la branche d'Hydra comptait le détourner pour leurs propres objectifs.

« Nous avons gagné, Captain. » affirma Zola. « Votre mort ne vaut pas plus que votre vie. Un zéro pointé. »

Sous l'effet de la colère, Steve donna un grand coup de poing dans l'ordinateur, brisant l'écran. Le visage de Zola disparut pour réapparaître sur un autre écran.

« Comme je le disais... »

« Que contient cette clé ?! » exigea le super soldat.

« Le projet Insight exige de la perspicacité. J'ai donc écrit un algorithme. »

« Quel genre d'algorithme ? Pour quoi faire ? » continua Natasha.

« La réponse à votre question est passionnante. Malheureusement, vous serez trop morts pour l'entendre. »

Un bruit attira notre attention et nous vîmes les portes blindées du bunker se refermer. Steve lança son bouclier, mais c'était trop tard. Mon cœur battit plus vite sous l'effet du stress. Que se passait-il déjà ensuite, dans le film ? Comment on sortait de ce putain de piège ?!

Le téléphone de Natasha bipa et celle-ci consulta l'écran.

« Steve, un missile. Courte portée. » Elle leva les yeux vers lui, et je n'aimais pas son regard... « Dans 30 secondes au plus tard. »

« Et qui l'a tiré ? »

« Le SHIELD. »

La panique m'envahit et mon premier réflexe fut de me téléporter hors d'ici, mais la pensée de Steve et Natasha m'en empêcha. Et eux ? Comment allaient-ils y échapper ?!

« Malheureusement pour vous Captain, je ne faisais que gagner du temps. » annonça Zola.

« La ferme connard ! » criai-je à l'ordinateur, ma voix plus teintée de panique que de colère.

Natasha retira la clé du port USB et m'attrapa le bras avec urgence.

« Téléporte-moi hors d'ici ! Maintenant ! »

« Mais...et vous ? »

Steve balayait la pièce du regard à toute vitesse avant de courir vers la grille d'évacuation au sol. A la force de ses bras, il la souleva pour ouvrir le passage, tandis que Zola terminait :

« Avouez-le : c'est très bien comme ça. Nous sommes, vous et moi, dépassé par le temps. »

Steve eut à peine le temps de nous pousser tous les trois à l'intérieur du trou, son bouclier relevé, avant que la salle n'explose.

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Eh ben, c'était juste pour notre trio. Mais que va penser Steve des secrets qu'avaient caché Maddy, sur ces connaissances ? Vous le saurez la prochaine fois...

En attendant, n'hésitez pas à voter et commenter !