Prologue
Je n'avais jamais fait de biographie avant. Et c'était assez difficile de me dire que ce serait la seule biographie que je ferai dans ma vie. Comment je le savais ? Je le savais parce que j'allais mourir. Et oui, c'était une certitude et la du réalité. Voici à présent... Et bien, ma vie. Ma vie qui ne c'est pas du tout passé comme je m'y attendais.
Je m'appelle Julie Rosier. J'habite à Paris avec ma mère, Carole et mon père Yvan. J'ai une grande sœur, qui s'appelle Eva, de deux ans mon aînée, qui est allée faire ses études en Angleterre mais elle rentre pour Noël et le nouvel an chaque année.
Jusque-là, ça allait. Mais il y avait quelque chose que peu de gens savaient et dont je n'aimais pas parler. J'étais cuite quand on me demandait pourquoi je boitait. Je boitait à cause de mon cancer. Je pourrais mentir mais je mentais assez mal. Quand je disais ça les gens avaient deux types de réactions : soit ils étaient choqués, soit ils éprouvaient de la pitié. Vous savez, le regard qu'on accorde à un petit animal blessé. Je ne veux pas de pitié, ça ne m'aidera pas à guérir. Au contraire, je préfère qu'avec mes proches, on fasse comme d'habitude. Comme si je n'allais pas mourir dans un peu moins d'une année. Oui, ce n'était pas très joyeux mais ça faisait déjà un an que j'avais le cancer et j'en ai vu des choses. Pour les gens qu'ils n'ont pas vécu, c'est difficile à imaginer. Mais je vais essayer d'expliquer au mieux.
C'était il y a presque un an. Je m'étais mise à avoir mal au tibia gauche. Ce n'était rien au début, mais parents m'avaient dit que il y avait tout un tas de raisons d'avoir mal quand on grandit et j'étais assez grande pour mon âge. Mais j'avais de plus en plus mal et au bout de deux semaines ça a commencé à enfler et ça faisait encore plus mal. Je prenais des antidouleurs mais ils n'avaient aucun effet. Un jour où j'étais au lycée, je descendais les marches et j'ai eu terriblement mal au tibia. Du coup je suis tombé et j'ai dévalé les escaliers. En essayant de me rattraper je me suis foulé le poignet. Mais c'était loin d'être le pire. J'ai été emmené à l'hôpital et on m'a fait une radio pour savoir comment j'étais tombé. J'ai une attelle au poignet droit. Ils ont aussi décelé des tumeur au tibia. J'avais un ostéosarcome, un cancer des os. On se dit que ces chose là n'arrive qu'aux autres. Mais non, c'est la dure réalité de la vie. Comme le dit si bien Augustus Waters dans Nos étoiles contraires « La vie n'est pas une usine à exaucer les vœux ». J'adore Nos étoiles contraires, c'est mon livre préféré ! Il explique tellement bien ce qu'est le cancer. C'est tellement triste mais tellement beau ! Bref passons, je m'égare.
Mes parents ont été anéantis. Ma meilleure amie aussi. Mais je n'avais pas perdu espoir. Il fallait que je me batte ! Je n'allais pas laissé ce foutu cancer m'empêcher de vivre ma vie comme je l'entendais ! On ne me fait pas disparaître aussi facilement !! Et les séances de chimiothérapie ont commencées.
Ça a servi à réduire les tumeurs osseuses. J'ai dû aussi prendre des médicaments. Beaucoup de médicaments. J'ai commencé à perdre mes cheveux ( qui étaient longs avant ) donc je les ai rasés, je mettais une perruque, c'était plus facile que de supporter le regard des gens. J'ai aussi perdu beaucoup de poids, donc je peux vous dire que je devais pas mal compenser ! Après, les médecins m'ont ouvert pour retirer les tumeurs. L'opération s'était bien passée. Ils ont réussi enlever toutes les tumeurs. Et les séances de chimio ont recommencés. Il ne fallait leur laisser aucune chance ! J'avais seulement 30 % de chances de vivre plus de deux ans. 30 % c'est pas top comme pronostique...
C'est ce chiffre qui m'a fait bouger. J'ai toujours voulu devenir écrivaine, alors c'était le moment ou jamais. J'ai toujours aimé écrire, ça me permet de m'échapper. À vrai dire, j'aime toutes sortes de livres, de la fantaisie, en passant par les thriller jusqu'à l'horreur. Du coup, ce n'était pas évident de trouver une idée de livre. C'est à l'hôpital que ça m'est venu, j'étais en train de relire Nos étoiles contraires et j'ai eu une idée. Pourquoi ne pas écrire mon histoire ? On ne sait jamais, ça pourrait intéresser quelques personnes. Voilà comment j'ai eu cette idée. Alors j'ai tout de suite pris une feuille et un stylo ( que j'ai toujours sur moi au cas où ) et j'ai commencé à écrire. À écrire ces mots, ceux que vous lisez en ce moment même. Et oui, vous lisez mon histoire. En écrivant ces mots, je ne sais pas vraiment comment cette histoire va finir. L'avenir nous le dira.
Comme je le disais, j'ai été opérée pour enlever les tumeurs et après j'ai encore eu des séances de chimio. Je voulais continuer d'aller en cours, mais je devais souvent partir l'après-midi ou je ne venais le matin pour faire des séances chimiothérapie à l'hôpital. Ma meilleure amie ( ma seule amie ) Ninon, m'apportait les cours et les devoirs. Elle est tellement gentille. Elle est assez petite, elle a les cheveux blonds cendrés, lisses et les yeux gris. Elle est adorable, timide, sportive et dynamique ( malgré sa taille elle a déjà fait plusieurs sports de combat mais elle est en ce moment dans le volley-ball ) mais elle a un gros défaut : elle est très bordélique. Quand elle venait, elle voulait absolument me voir, elle me demandait comment j'allais et elle m'expliquait certains cours si j'avais du mal à comprendre. Mais il fallait d'abord qu'on s'y retrouve dans toutes les feuilles mélangées.
C'est ma meilleure amie depuis la primaire, je tiens énormément à elle. On s'est connues à l'école et notre folie commune nous a fait devenir les meilleures amies du monde. Nous sommes toujours aussi proches aujourd'hui.
Reprenons. Toutes les tumeurs avaient étés enlevées et les tests n'avaient pas montrés de réapparition de nouvelles tumeurs. Même si je boite depuis mais bon, je ne vais pas me plaindre, je suis en vie et c'est tout ce qui compte.
Tout le monde était soulagé. Même si il fallait entendre deux ans avant d'en être sûr, à première vue, ça allait.
Tout était redevenu normal. J'avais pu suivre les cours normalement, mes cheveux avaient repoussés. Tout se passait bien, j'avais fêté noël avec ma famille et le nouvel an s'était passé à merveille dans une pluie de confettis.
Et c'était en mars que tout avait dérapé.
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