3 ~ Rencontre

Je me réveillais soudainement avec une grosse douleur à la jambe. Je pris la béquille que j'avais oublié de ranger et que j'avais constamment à côté de mon lit et je m'en servis pour me rendre difficilement à la salle de bain. J'allumais la lumière qui m'aveugla d'abord puis je pris mes antidouleurs. Je retournais dans ma chambre et j'arrivais finalement après un long moment à me rendormir.
Je me réveillais trois heures plus tard quand j'entendis la musique « Tee shirt » de Nos étoiles contraires. J'éteignis le réveil sur mon téléphone et je caressais Donut qui était entrain de ronronner à côté de moi. Je m'étirais avant de me diriger en boitant vers la fenêtre. J'ouvris les rideaux et la lumière laissa apparaître la belle peinture bleu ciel de mes murs. J'allais dans le salon dire bonjour à mes parents.
- Salut... dis-je encore un peu endormie
- Bonjour ma chérie. Bien dormi ? Demanda ma mère
- Ça va...
- Tu t'es encore réveillée en pleine nuit ? Demanda mon père
- Oui.
J'allais ensuite me doucher, je m'habillais, déjeunais en pensant à tout et à rien et mes parents partirent travailler. Je finis de me préparer, j'avalais mes médicaments de la journée ( je ne vais pas préciser tout au long de l'histoire que je prend plusieurs médicaments par jours, se serait inutile et inintéressant ) et je pris mon sac avant de sortir. Je fermais, mis mon manteau et je pris l'ascenseur. Combien de temps encore pourrais-je faire tous ces gestes quotidiens...
Dehors, je croisait les bras car le vent glacé me faisait frissonner. J'étais un peu en avance donc j'allais attendre Ninon à l'entrée de son immeuble.
Elle arriva cinq minutes plus tard et on se fit la bise.
- Salut Ninon, ça va ?
- Salut Julie. Super et toi ?
- Ça va.
Elle hocha la tête et nous avons marchés jusqu'au lycée. Je vis bien qu'elle voulait me dire quelque chose mais qu'elle n'osait pas.
- Je peux te poser une question ? Demanda-t-elle enfin
- Bien sûr.
- Qu'est ce que tu vas faire ?
Je décidais de répondre honnêtement.
- Rien. Je n'ai pas envie de me refaire charcuter pour gagner seulement quelques mois. J'ai assez souffert.
- D'accord. Chuchota-t-elle en baissant la tête
Je passais mon bras autour de ses épaules en souriant :
- T'inquiètes pas, je compte encore t'emmerder pas mal de temps.
Elle sourit et fis de même :
- Je sais.
- T'as commencée à réviser pour le BAC ? Demandais-je pour changer de sujet
- Oui, j'ai commencée. Et toi ?
- Oui, moi aussi.
Nous arrivâmes au lycée. Nous nous rendîmes à notre premier cours de la journée. Ce serait ennuyant et inutile de détailler cette journée de cours comme les autres. Certains cours étaient intéressants et d'autres plutôt ennuyeux. Certains professeurs étaient sympa, d'autres étaient vraiment chiant. Les élèves trainaient dans les couloirs... Un lycée comme les autres, quoi !
Le soir, on est rentrés chez nous, et comme chaque soir, j'ai partagée le trajet avec Ninon. On a pas reparlé de mon ostéosarcome. On l'a même oublié et on a réussit à rire ensemble.
Quand j'arrivais, vers dix-sept heures, mes parents n'étaient pas encore rentrés. Je posais mon sac à l'entrée, je pris une craie et j'écrivis sur le tableau à côté de la porte « Je vais au café, je rentre à dix-neuf heures. Je vous aime ! ». J'attrapais un carnet pour pouvoir écrire et je ressortis en prenant bien soins de fermer à double tours. Je sortis de l'appartement et je marchais tranquillement, en boitant, jusqu'au café. J'avais l'habitude de venir dans ce café. J'y allais quand je ressortais de l'hôpital et que j'avais envie d'un bon cappuccino. Il n'était pas loin alors c'était pratique.
Le vent frais faisait voler mes cheveux courts qui dépassaient de sous mon bonnet. Des bourgeons commençaient à pousser sur les arbres sans feuilles. J'arrivais au café qui était chaleureux et accueillant et je vis qu'il y avait vraiment plein de monde. À vrai dire, je ne voyait aucune place de libre. Si, en fait, j'aperçus une table, mais un garçon d'environ mon âge y était installé. Je m'approchais et demandais :
- Excusez-moi, cette place est-elle libre ? Demandais-je en montrant la place vide en face de lui
- Oui, allez-y. Répond-t-il en me souriant poliment
- Merci. Dis-je en m'asseyant       
Il était en train d'écrire sur un calepin. À mon avis, vu comme il allait régulièrement à la ligne, il écrivait un poème. Il releva la tête de son calepin et vit que je l'observais. Il sourit et je détournais le regard les joues rouges. Un serveur me sauva en s'approchant de moi pour me demander ce que je prenais.
- Un cappuccino s'il vous plait.
Il nota ma commande et s'en alla.
- Le cappuccino, l'équilibre parfait entre l'expresso, le lait, et la mousse avec une pointe de chocolat en poudre. Le bonheur. Dit le garçon
Je regardait vers lui en souriant et il me regarda de ses beaux yeux verts en souriant aussi. C'était une phrase assez étrange mais amusante. Il avait l'air plutôt grand, il avait les cheveux châtains courts et ébouriffés, ses beaux yeux émeraudes surmontés de lunettes noirs carrés.
J'ouvrais ensuite mon carnet et je mis ma main gauche dans ma poche de manteau. Oh non... je regardais dans ma poche droite aussi. Merde... j'avais dû enlever le stylo de ma poche et oublier de le remettre. Je penchait ma tête en arrière en soufflant. Comment allais-je faire ? J'avais bien une idée qui me vint mais je n'étais pas sûre que c'était une bonne idée. Bon, tant pis.
- Excusez-moi, demandais-je au garçon, est ce que vous auriez un stylo s'il vous plait ?
- Bien sûr.
Il posa son stylo et fouilla dans son sac à dos qui était posé contre sa chaise pour en ressortir une trousse.
- Bleu ou noir ? Demanda-t-il
- Comme vous voulez.
Il sourit à l'évocation du « vous » puis il sortit un stylo noir et me le donna. Je sais que ça faisait très cliché mais nos mains se sont effleurées.
- Merci... Dis-je les joues rouges
- De rien.
Et il retourna à ses poèmes. Le serveur m'apporta mon cappuccino et je le remerciais avant de souffler doucement sur le liquide chaud et de boire une gorgée. Une fois réchauffée, je commençais à écrire.
Après avoir fini, je regardais l'heure sur ma montre. Il était déjà dix-huit heures cinquante ! Il fallait que je me dépêche si je ne voulais pas être en retard pour rentrer à la maison. Je fermais mon carnet et j'avalais la fin de mon cappuccino. Puis je vis que le garçon n'était plus là. Je ne l'avais même pas vu partir ! Et il ne m'avait pas demandé son stylo. Bon, je venais souvent à ce café alors je lui rendrais quand je le reverrais. Je mis son stylo dans ma poche, je laissais la note et un pourboire sur la table et je sortis. Le froid me percuta de pleins fouet et je frissonnais. Je sortis mon téléphone et j'envoyais un message à Ninon.
Moi : « Demain, faut que je te rencontre ce qui m'est arrivé au café ! »
Après seulement quelques minutes de marche, mon téléphone sonna. C'était Ninon.
Ninon : « Hâte d'entendre ça ! »

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