16 ~ Au revoir
Le lendemain, une fois habillés, enlevés les masques à oxygène, nous avons pris des béquilles que nous avions empruntés et nous sommes sortis de l'hôpital en faisant attention à ce que personne ne nous voit. Nous nous sentions mieux comparé à d'habitude aujourd'hui, ce sera peut-être la dernière fois, il fallait qu'on en profite. On est vite arrivés au café comme c'était juste à côté. On s'est assit à notre table habituelle et on a commandés deux cappuccinos. quand le serveur déposa nos cappuccinos sur la table, nous avons vu que le lait avait formé un coeur.
- Tu vois ça mon amour ? C'est très mignon. Dit Thomas
Amour... Cappuccino...
- Julie ?
- Je crois que je viens d'avoir une idée de titre pour mon livre ! Pourquoi pas « Cappuccino d'amour » ?
- J'adore !
Il tripota le collier en forme de cœur qu'il m'avait offert et que je portais toujours à mon cou.
- Je t'aime mon cœur.
- Je t'aime mon amour.
- Le cappuccino, l'équilibre parfait entre l'expresso, le lait, la mousse et une pointe de chocolat en poudre. Le bonheur. Dis-je
- Tchin ! S'exclama Thomas avant de cogner sa tasse contre la mienne
Et nous avons continués de parler comme ça en buvant tranquillement. Comme deux ados normaux en bonne santé. Nous sommes ensuite rentrés le plus discrètement possible à l'hôpital, en nous arrangeant pour ne croiser personne. On aurait dit des espions. Une fois rallongés dans notre lit, Rose, une des infirmèrent entra dans la chambre.
- Thomas, Julie je vous ai vu déambuler dans les couloirs ! Vous savez très bien que vous n'avez pas le droit de sortir de cette chambre !
- Oui...
- Que je ne vous reprenne plus à sortir en douce !
- Oui Rose, pardon Rose.
Puis elle sortit. Et nous avons éclatés de rire.
- On s'est carrément fait chopé. Dit Thomas
- Tu m'étonnes !
Deux semaines encore plus tard, alors que notre état allait en se dégradant ( de plus en plus mal, de plus en plus de mal à respirer... ), nous passions les examens habituels. Au lieu de nous dire que il nous restait encore un peu de temps et de prévenir nos parents quand ils les croisaient dans l'hôpital, ils leur ont tous demandé de venir dans notre chambre. Je tenais la main de Thomas et ma mère avait le bras autour de mes épaules et, avec la famille de Thomas, nous étions tous tendus en attendant l'arrivée du médecin. Tout d'un coup, le docteur Harnoix entra. Nos parents se levèrent.
- Julie, Thomas, monsieur et madame Rosier, monsieur et madame Bertheau, j'ai une très mauvaise nouvelle à vous annoncez. Dit-il
- Nous allons mourir. Je veux dire dans les prochaines semaines . Ou alors dans les prochains jours ? Demandais-je
- Effectivement. Vous allez avoir de plus en plus mal. Et de plus en plus de mal à respirer, encore plus que maintenant. Puis se sera le coma et... la mort...
On se regardait avec Thomas, effrayés. J'acquiesçais doucement et il demanda :
- Quand ?
- Dans les jours qui suivent. Je vous conseille de faire vos adieux à vos familles.
Puis il s'en alla la tête basse. Ma mère laissa échapper un sanglot. Je la pris dans mes bras. Mon père me prit aussi dans ses bras.
- Je vais appeler ton oncle et ta tante. Dit mon père
Un oncle et une tante. C'était la seule famille qu'il me restait à part mes parents. Mais les personnes qui comptaient le plus c'était Ninon, Arthur, Thomas, ma mère, mon père, et ma sœur. Ma sœur qui était très loin d'ici... Même si je lui donnais très souvent des nouvelles ses derniers temps, j'aurais voulu au moins la serrer dans mes bas une dernière fois... J'hochais la tête et ils sortirent de la chambre.
- Je vais dire à la famille de venir. Dit la mère de Thomas
- D'accord.
Elle l'embrassa sur le front et ses parents sortirent. Je regardais ensuite Thomas. Je sentis une larme couler sur ma joue. Il l'effaçai avec son pouce et il me prit dans ses bras.
- Je t'aime. Dit-il
- Je t'aime aussi.
Nos familles vinrent ensuite chacun de leur côté, nous dire au revoir. Nous nous prenions dans les bras, et ils pleurèrent beaucoup. Chacun leur tour. Puis ils se retirèrent. Ils retournèrent chez eux vivre leur vie. Nous, nous ne pourrons pas retourner chez nous. Nous ne pourrons pas revoir notre famille, passer des moments simples avec eux. Faire des études, avoir une maison, ou encore fonder une famille. Nous ne pourrons pas, ce droit nous a été arraché.
Ensuite, nous voyons nos amis entrer dans la chambre. Ninon se précipita pour me prendre dans ses bras.
- T'as une sale tête Julie. Dit-elle en riant avant de pleurer
- Ninon...
Je la regardais droit dans les yeux en lui tenant les mains.
- Quand je partirais, il ne faudra pas que tu t'empêche de vivre ta vie. De profiter des bons moments. Tu as une longue vie heureuse qui t'attend. Il ne faut pas que tu t'en prive à cause de moi. Tu me le promet ?
- Je...
- Non, promet-moi.
- C'est promis ma belle.
Je lui fis un sourire triste et je la repris dans mes bras. Elle alla voir Thomas et Arthur vint me voir. Je le pris dans mes bras.
- Soutiens-la. Prend soin d'elle. Mais si tu la rends triste, je te jure que je reviens pour te hanter. Chuchotais-je
Il rit puis dit :
- Tu vas me manquer Julie.
- Toi aussi tu vas me manquer Arthur.
Il prit la main de Ninon puis ils s'en allèrent avec un regard en arrière. Ensuite, nos parents arrivèrent, je leur fis un câlin. Mon père pleurait aussi, c'était la première fois que je le voyais pleurer.
- Je vous aime, merci d'avoir fait tout ça pour moi. Je ne vous remercierais jamais assez de m'avoir tant aimé.
Je pleurais à mon tour.
- Nous t'aimons plus que tout au monde Julie. Ne l'oublie jamais. Me dit ma mère
- Tu nous manquera tous les jours. Ajouta mon père
- Je sais. Mais s'il vous plait, ne soyez pas tristes trop longtemps. Faites-le pour moi.
- Bien sûr ma chérie, tout ce que tu voudras.
Je les serrais très fort dans mes bras. Ma mère alla ensuite voir Thomas pour lui dire :
- Merci d'avoir rendu Julie si heureuse.
- De rien Mada... Carie.
Elle sourit puis mes parents sortirent difficilement.
- On se voit demain Julie. Dit mon père
Ils me saluèrent une dernière fois avant de partir. Marie, la mère de Thomas me dit ensuite :
- Merci pour tout.
J'hochais la tête, elle m'enlaçait et dit à demain à Thomas avant de partir.
Nous avons passé ensuite toute la soirée à parler de tout et de rien. La nuit était tombée et nous regardions la télé quand on attendit cogner à la porte.
- Oui ? Dit Thomas
La porte s'ouvrit doucement et sans un bruit, je vis apparaître dans l'encadrement de la porte... Eva !
- Eva !
- Julie, ma princesse ! Chuchota-t-elle heureuse
Elle referma doucement la porte et accouru me serrer dans ses bras.
- Eva, je te présente Thomas. Thomas, voici ma sœur Eva.
- Enchanté. Dit-il
- C'est donc toi Thomas. Ravie de faire enfin ta connaissance, Julie m'a beaucoup parlé de toi. Dit- elle en le détaillant de la tête aux pieds
- Eva !
Elle rit puis serra la main de Thomas. Elle faisait la même taille que moi et elle avait des cheveux longs et aussi noirs que les miens.
- Eva, je croyais que les visites étaient interdites après vingt heures.
- Je n'ai pas fait une demie-journée de trajet pour que on m'interdise de te voir ! Je suis entrée en douce.
- C'est bien toi ça.
Elle nous fit un mince sourire. Puis elle éclata en sanglot dans mes bras.
Nous avons parlé ensuite tous les trois, pendant un bon moment puis elle s'en alla.
- Je t'aime Eva.
- Moi aussi Julie.
- Tu dors où ? Demandais-je
- Je vais chez maman et papa. Ne t'inquiète pas, on se voit demain !
- Je t'adore.
- Elle est très sympathique ta sœur. Dit Thomas une fois qu'elle fut sortie.
- Je sais. On était très proche avant qu'elle ne parte faire ses études. Enfin, on l'est encore mais c'est plus difficile.
- Où ça les études ?
- À Londres.
- Sympa. Dit-il
Nous avons parlé comme ça pendant encore pas mal de temps puis je m'endormis dans les bras de Thomas.
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