14 ~ Retour à l'hôpital
Donc, comme prévu, le jeudi suivant, nous nous sommes retrouvés tous les deux à notre café habituel. On a commandé une pâtisserie et un cappuccino chacun, bien sûr. Ensuite, on a parlé de tout et de rien en se tenant la main. Tout se passait bien, nous étions un couple normal et heureux.
Mais à un moment... je vis Thomas se tenir le torse. Soudain, je compris qu'il avait du mal à respirer. Ses poumons essayaient de trouver de l'air mais n'y arrivaient pas.
- Oh mon dieu.
J'ai eu peur, vraiment très peur pour lui. Lui aussi, il était effrayé. Je l'allongeais sur le sol et je me mis sur les genoux pour lui tenir la tête et j'appelais une ambulance. Je tenais sa main glacée. Je mis mon autre main sur sa joue et j'essayais de le rassurer alors que ses yeux terrifiés me regardaient :
- Ça va aller, je suis là. Ne t'en fait pas, tout va bien se passer.
Je ne savais pas si c'était lui ou moi je je tentais de rassurer.
Sa respiration était bruyante. L'hôpital était tout proche donc ils arrivèrent vite. Je montais dans l'ambulance avec lui. J'entendais les ambulanciers s'affairer autour de nous mais je ne les entendaient pas vraiment, je faisais seulement attention à Thomas. J'essayais de garder mon calme et de tenter de le rassurer. Ensuite, on est arrivés à l'hôpital, je lui tenais encore la main, mais je dû la lâcher quand les médecins l'emmenèrent en salle d'opération, ils allaient sûrement lui poser un drain. Je m'assis dans la salle d'attente et je pris ma tête entre mes mains. J'en profitais pour pleurer, je m'étais retenue devant lui mais... j'avais tellement peur... Ninon et Arthur devaient être en cours en ce moment, sans se douter de ce qu'il se passait... Je décidais de leur envoyer un message à tous les deux pour les prévenir et leur demander de venir.
J'allais ensuite à l'accueil :
- Excuse-moi Anna. Dis-je
- Oui ? Tiens, bonjour Julie, qu'est ce qu'il y a ?
- Je suis venue avec Thomas Bertheau suite à des difficultés respiratoires dues à son ostéosarcome. Je voulais avoir si sa famille avait été prévenue.
Elle tapait sur son ordinateur.
- Oui, sa famille a bien été informée.
- Merci.
- Comment tu vas toi ? S'inquiéta Anna
- On va dire que ça peut aller... Et toi ?
- Oui.
Je lui fit un sourire forcé avant de me rassoir. Je fermais les yeux, j'essayais de me calmer et je patientais. J'essuyais les larmes sur mes joues avec ma main tremblante. Au bout d'un moment, Joanne, une infirmière que je connaissais à force de venir ici, vint dans la salle d'attente :
- Julie ?
- Oui ? Répondis-je en me levant brusquement
- Thomas te demande.
Je la suivis. Elle m'ouvrit la porte de la chambre et je la remerciais avant qu'elle s'en aille. C'était une chambre double mais l'autre lit était vide. Je vis que Thomas avait une canule.
- Thomas !
- Julie !
Je courus presque pour l'enlacer.
- J'ai eu si peur !
- Je sais, je suis désolé. S'excusa-t-il en chuchotant
Il m'embrassa.
- Qu'est-ce qui va se passer maintenant ? Demandais-je
- Je ne sais pas, mon médecin n'est pas encore passé.
Je vis ensuite les parents de Thomas entrer.
- Thomas ! S'exclama Marie
Sa mère m'aperçut et me prit dans ses bras pendant que le père de Thomas lui demandait comment il allait.
- Qu'est-ce qu'il c'est passé Julie ? Demanda Fabien
- Thomas a eu du mal à respirer. Répondis-je
- Merci beaucoup d'avoir fait ce qu'il fallait. Dit sa mère en me prenant dans ses bras.
- Bon, je vais vous laisser.
Puis je retournais dans la salle d'attente. En plus de boiter, là j'avais les jambes qui tremblaient, sûrement le trop plein d'émotions. Quand j'arrivais à la salle d'attente, je vis Arthur.
- Salut Arthur. Où est Ninon ?
Il regarda sa montre :
- À cette heure-ci, elle est à son cours de volley-ball, elle n'a pas dû voir ton message mais elle a bientôt fini. Qu'est ce qui c'est passé ?
- D'accord. Euh, Thomas a eu des difficultés respiratoires au café mais je l'ai vu, il va bien. Répondis-je
- Cool. Je vais attendre Ninon qu'on puisse aller le voir ensemble.
- D'accord, et bien moi je te tiens compagnie, je n'ai rien de mieux à faire.
On s'assit côte à côte et je décidais d'entamer la conversation :
- Ça fait longtemps que vous vous connaissez avec Thomas ?
- Oh oui, très longtemps, presque depuis toujours. Et toi, avec Ninon ?
- Pareil. Hum, je me rappelle que tu as dit vouloir travailler dans le cinéma. Dans quelle branche à peu près ?
- Je ne sais pas du tout, il y a tellement de métiers différents... répondit-il rêveur. Et toi, tu as une passion ?
- Oui, j'adore écrire.
- Ah oui, c'est vrai, Thomas me l'a dit, il arrête pas de parler de toi. C'est vrai, je te jure, il arrête pas, c'est presque soulant. ( Je baisse la tête en souriant. ) Moi c'est le sport.
- Toi, tu vas bien avec Ninon. Je ris
Il sourit.
- Tiens, quand on parle du loup ! Remarquais-je
Ninon rentra et nous chercha du regard avant de venir vers nous. Elle me prit dans les bras.
- Je suis venue dès que j'ai vu ton message, que c'est-il passé ?
- Thomas a eu des difficultés respiratoires. J'ai pu le voir, ça peut aller.
- Je t'attendais pour aller le voir. Ajouta Arthur
Ils allaient ensuite tous les deux voir Anna pour lui demander si ils pouvaient voir Thomas et elle leur ont donné son numéro de chambre. Ninon et Arthur revinrent dans la salle d'attente au bout de cinq minutes.
- Son médecin est arrivé, il nous a demandé de sortir. Dit Ninon
- D'accord.
Après un petit moment en salle d'attente, je vis mon cancérologue arriver.
- Docteur Harnoix ? Appelais-je en me levant
- Julie ? Qu'est ce que tu fait là, je viens juste d'appeler tes parent. Dit-il
- Vous avez appelé mes parents ? Je ne savais pas, je suis venue avec Thomas Bertheau.
- Thomas ? Je suis aussi son cancérologue. En fait, j'ai appelé tes parents car j'ai reçu tes résultats d'analyse et ils ne sont vraiment pas bons, je les ai appelé pour que tu vienne faire d'autres analyses.
- Oh. Et bien, je vais aller chercher des affaires alors.
- C'est ce que j'ai dit à tes parents.
Ce n'est pas comme si je ne m'en était pas douté. Mais maintenant que j'en suis sûre, ça faisait un choc. On n'allait sans doute plus jamais sortir de cet hôpital.
- Parce que tu vas commencer à avoir des difficultés respiratoires et des douleurs. Au point de ne plus pouvoir marcher.
- D'accord... Est-ce que je pourrais le dire à Thomas ?
- Donc... tu le connais ?
- Oui... C'est mon petit ami. Répondis-je
- Oh. Et bien oui, vas-y.
- Merci Docteur.
Il hocha la tête puis s'en alla. Je me tournais vers mes amis qui n'avaient rien raté de la conversation.
- On va y aller ma belle, dit Ninon, on vient vous voir dès que possible.
Je lui souris puis je vais dans la chambre de Thomas. Je frappais puis j'entrais.
- Salut. Dis-je
- Salut.
- Où sont tes parents ? Demandais-je
- Ils sont allés me prendre quelques affaires. J'imagine que toi aussi tu vas devoir te faire admettre ici.
- Oui. Je vais retourner chez moi faire ma valise aussi...
On ne dit plus rien jusqu'à ce que Thomas dise :
- Demande à ce que l'on soit dans la même chambre.
- Quoi ?
- Demande au docteur Harnoix de venir et demandons-lui que l'on soit dans la même chambre. Je ne pourrais pas supporter de ne plus te revoir.
- D'accord, on lui demandera. Lui dis-je en caressant ses cheveux châtains
Je me penchais vers lui pour l'embrasser.
- J'y vais, je reviens vite. Dis-je
Je sortis de l'hôpital et je me rendis chez moi.
- C'est moi ! Dis-je en entrant
- Julie, le docteur Harnoix a appelé. Dit ma mère en me prenant dans ses bras les yeux embués de larmes
- Je sais, il me l'a dit.
- Donc tu sais qu'il faut t'y faire admettre alors... Dit mon père
- Oui. Je suis venue faire ma valise.
- D'accord.
Je sors une valise que je commence à remplir de vêtement. Mes jambes tremblent encore. Soudain, mes mains se mettent à trembler.
- Maman ! Criais-je avant de m'écrouler
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