1 ~ Mauvaise nouvelle
J'ai commencée à tousser. Je croyais d'abord que j'avais attrapé un rhume et ma peau devenait pâle, comme si j'était malade. Mais ça n'a pas arrêté. Puis j'ai légèrement commencée à avoir du mal à respirer et c'est quand j'ai commencé à tousser du sang, que mes parents m'ont emmenés à l'hôpital. C'était un mercredi du début de mois d'avril. Mes parents étaient tellement inquiets. Dès que je suis arrivée à l'hôpital, j'ai passée un tas de tests et d'examens, sans que personne ne me dise rien. C'était à mon cancérologue de nous le dire. Ensuite, on a attendus dans la salle d'attente aux murs blancs comme neige. L'air était froid et sentait l'antiseptique. J'étais assise sur un chaise, j'avais mes coudes posés sur mes genoux et je regardais le sol carrelé en passant les mains dans mes cheveux courts et noirs qui étaient très difficiles à coiffer.
Plus les minutes s'écoulaient, plus nous avions peur. Mon cancérologue, le docteur Martin Harnoix, qui s'occupait de moi quand j'avais le cancer, est venu nous voir après un temps qui m'a semblé interminable. Je l'aimais bien, il était franc et il n'y allait pas par Quatre Chemins. Nous nous étions levés.
- Julie ?
- Oui ?
Il baissa la tête. Ce n'était jamais bon signe. Il m'a montré la radio et j'étais totalement bouleversée. C'était mes poumons mais on aurait dit un rayon de soleil.
- Les tumeurs se sont propagées. On ne peut pas faire grand chose de plus qu'une nouvelle chimio. Dans quelques mois, tu pourrais ne plus pouvoir respirer, du liquide remplira tes poumons, se sera comme si tu te noyais.
- Combien de temps il lui resterait sans traitement ? Demanda ma mère
- Peut-être jusqu'à la fin de l'année... quelques mois de plus seulement avec la chimiothérapie, sauf miracle.
Mes parents se mirent à pleurer.
- Je suis vraiment désolé. Dit-il en posait sa main sur mon épaule.
Ma mère tomba sur son siège et mon père la pris dans ses bras. Moi je ne savais pas trop ce que je ressentais. Un mélange de colère et se tristesse je crois. Je ne pouvais pas le supporter. Je sortis en courant de l'hôpital, bousculant quelques personnes au passage sans écouter ma mère qui m'appelait derrière moi et je courus en pleurant. Encore et encore, je ne sais pas pendant combien de temps. Peut-être jusqu'à ce que mes poumons dévorés par les tumeurs commencent à manquer d'air. Je ne savais pas où j'étais mais je m'en fichais. Je m'assis sur un banc et je pris ma tête entre mes mains. J'avais les jambes en feu et le souffle court. Mon cœur bâtait dans mes tempes et j'avais l'impression que mon coeur allait exploser. Je profitais d'être seule pour réfléchir. Qu'est ce qu'il fallait que je fasse ? Souffrir encore avec des séances de chimiothérapie en espérant pouvoir vivre quelques mois en plus ? Non, j'ai assez souffert. Ça ne servais plus à rien de lutter, je vais mourir, c'était comme ça... Je ne pouvais plus rien y faire et c'était inévitable. Mais je ne pouvais pas non plus rester là à me lamenter sur mon sort. Il fallait que j'en profite. Que je profite du peu de temps qu'il me restait pour passer du temps avec ma famille et mon amie. Et il fallait que je finisse mon livre. C'était devenu trop important pour moi, je ne pouvais pas le laisser sans fin. Je sais que le début était cours car au début, je voulais écrire mon combat contre le cancer. Mais maintenant, il va plus raconter la dernière année de ma vie. Il fallait le finir.
Je ne savais pas si j'étais resté quinze minutes ou une heure assise sur ce banc à réfléchir. Je relevais la tête en voyant des nuages sombres apparaîtrent. Une gouttelette tomba sur mon front. Soudain il se mit à pleuvoir des cordes. Je me levais et j'essayais de trouver un taxi. J'étais complètement trempée quand j'en trouvais enfin un et demandais l'adresse de ma meilleure amie. C'était à une demie heure d'ici. Et bah, j'avais couru plus vite que ce que je pensais ! Je m'assis dans le taxi noir qui sentait le chewing-gum à la menthe et je m'attachais. Dans le taxi je regardais mon téléphone. J'avais dix appel manqués de ma mère, six de mon père et pleins de messages où ils disaient qu'ils s'inquiétaient. J'envoyais un message à ma mère :
Moi : « Je vais bien, je passe chez Ninon avant de rentrer. On se retrouve à la maison, bisous. »
Je pensais qu'elle saurait bien que ce n'était pas totalement vrai. Bien sûr que je n'allais bien bien, comment le pourrais-je ? Je venais d'apprendre que j'allais mourir !
J'appuyais ma tête contre la vitre glacée du taxi, sortis mes écouteurs de ma poche de manteau et je les branchais à mon téléphone avant de lancer l'album de Nos étoiles contraires. Ça correspondait parfaitement au thème du moment; je fermais les yeux et me laissais bercer par la musique. J'ouvris les yeux quand l'album se finit. Je regardais dehors et il pleuvait toujours autant. Je remarquais que nous étions dans le quartier de Ninon. Nous roulâmes encore un peu et le chauffeur s'arrêta devant son appartement.
- On est arrivés. Dit-il
- Merci.
Je le payais et je sortis du taxi pour courir sous la pluie jusqu'à son appartement. Je montais les marches pour aller au premier étage et je cognais cinq fois à sa porte. Cinq coups, comme ça Ninon savais que c'était moi, c'était notre code. J'entendais des bruits de pas à l'intérieur et je vis ma meilleure amie ouvrir la porte. Elle était en pyjama et ses cheveux blonds étaient remontés par une pince.
- Julie ?! Qu'est ce que tu fais là ? Entre !
Elle se décala pour me laisser passer et j'entrais. J'entendis la mère de Ninon demander :
- Qui est-ce ?
- C'est Julie !
- D'accord.
- Excuse-moi d'arriver à l'improviste. M'excusais-je
- Non non, c'est pas grave. Qu'est ce que tu fait ici ?
- Et bien...
Je me remis à tousser fortement. Un gros toussotement qui me déchirait les poumons. Je mits ma main devant ma bouche. Ninon posa la sienne sur mon dos.
- Julie ! Ça va ? Tu as du attraper un rhume.
Je toussais encore en secouant la tête négativement.
- Non, ce n'est pas un rhume...
Je me raclais la gorge et je continuais :
- Ninon... je... ( je baissais la tête ) c'est mon cancer... il m'a rattrapé...
Je vis une larme couler sur sa joue comme sur les miennes.
- Je peux mourir avant la fin de l'année...
Et nous avons éclatés en sanglots. On s'est pris dans les bras et on s'est serrés comme si notre vie en dépendait. Quand je vais partir, je ne vais rien ressentir, mais elle, elle souffrira énormément.
- Je suis désolée Ninon. Je t'adore.
- Je t'adore aussi.
Nous sommes restées dans les bras l'une de l'autre pendant encore un bon moment... mais il a bien fallu que on se lâche à un moment.
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