Chapitre 21
— Doucement... Voilà. Allez-y, vous pouvez l'emmener.
Elizabeth regarda son compagnon être hissé à l'arrière d'un chariot.
— La fièvre s'est emparée de lui quand, Madame ?
La jeune femme regarda l'homme devant elle et s'ébroua.
— Euh... La nuit dernière ... Hier matin, quand je suis allée le voir, il était chaud, mais c'est cette nuit qu'il a commencé à m'inquiéter. Je suis restée à son chevet et il a commencé à délirer vers l'aube...
— Hm, bon, c'est bien... Ne craignez rien, il est entre de bonnes mains.
— Le fait que nous soyons des pirates...?
Le médecin regarda Elizabeth et secoua la tête.
— J'ai juré de ne jamais sélectionner mes patients selon mes convictions personnelles, répondit-il. Je soignerai un ennemi s'il le fallait... Votre compagnon a besoin de soins rapidement, je me dois de les lui apporter.
Elizabeth inclina la tête puis l'homme se hissa dans le chariot qui s'en alla en direction d'un grand bâtiment clair où on avait peint une croix rouge.
~
Remontée à bord du Black Pearl, Elizabeth faisait du rangement dans la cabine du Capitaine, malmenée par une brève tempête juste avant d'arriver vers cette île.
— Quel bazar...
Elle ramassa une boîte remplie de coupures de journaux et jeta un œil distrait dessus avant de la reposer sur une étagère. Elle pivota ensuite et son pied shoota dans un objet qui s'en alla glisser plus loin.
— Oh ! s'exclama-t-elle en regardant le sol. Mais qu'est-ce que... ?
Elle se pencha et ramassa sous le bureau une boîte en argent finement ciselée.
— C'est joli ça... dit-elle en l'ouvrant. Oh, un compas...
Elle fronça aussitôt les sourcils et tourna sur elle-même.
— On dirait qu'il est cassé... Il n'indique pas le nord...
— C'est normal.
Elizabeth sursauta et Gibbs entra dans la pièce.
— Frapper... grommela la jeune femme.
— Désolé...
— Hm. Vous disiez ?
— Ce compas est à Jack et il n'est pas cassé, répondit le Second du Pearl.
— Ah bon ? Mais il n'indique même pas le nord...
— C'est normal, c'est un compas magique...
Elizabeth haussa un sourcil dubitatif.
— Ce compas indique ce que son possesseur désire le plus, reprit Gibbs.
— Un compas est un compas, Monsieur Gibbs, comment...
Gibbs haussa les épaules.
— Tout ce que je sais c'est qu'il l'a hérité de son capitaine, à l'époque où il était encore matelot, et que depuis, il ne le lâche plus... Jack dit toujours que ce compas est la clef de tout, pour peu qu'on sache s'en servir...
Elizabeth regarda le compas entre ses mains et sa flèche qui semblait folle.
— Il l'a depuis longtemps ?
— Je ne sais pas exactement, je le connais depuis plus de dix ans, et il l'avait déjà à l'époque...
La jeune femme opina lentement puis elle soupira et déposa le boitier sur le bureau en le refermant. Gibbs l'observa alors continuer de ranger la pièce puis il grommela et s'en alla.
— Elizabeth est dedans ?
Gibbs regarda Anamaria.
— Elle range... Pourquoi ?
— Pour savoir comme elle va...
— Elle a l'air angoissée si tu veux mon avis...
— J'imagine que c'est normal, Jack est à l'hôpital...
Gibbs grogna.
— Tu crois qu'on peut aller prendre des nouvelles ? demanda alors Anamaria.
— Et qui va faire vos corvées ?
Anamaria regarda Gibbs et celui-ci soupira bruyamment puis agita la tête. La jeune femme sourit et disparut dans la cabine du Capitaine. Deux minutes plus tard, les deux jeunes femmes posaient le pied sur les quais et prenaient la direction de l'Hôpital.
~
— C'est gigantesque pour une si petite île...
— Ça ressemble à un dispensaire français...
Elizabeth regarda autour d'elle.
— Tu sais à quoi ça ressemble, ça, toi ? s'étonna Anamaria. Ah oui, pardon, j'avais oublié, bourgeoise...
Elizabeth lui tira la langue puis elles cherchèrent des médecins et finirent par dégotter une infirmière qui leur demanda d'aller attendre dans l'entrée, vers les chaises alignées contre le mur, qu'elle allait prévenir un médecin.
Les deux jeunes femmes obéirent, un peu étonnées, et allèrent s'asseoir en silence. Au bout d'un moment, n'y tenant plus, Elizabeth se releva et entreprit de faire des allers-retours sous le regard un peu agacé d'Anamaria et des autres personnes qui attendaient.
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Il leur fallut attendre plus d'une heure avant que quelqu'un ne daigne venir leur demander ce qu'elles attendaient, mais uniquement parce qu'elles détonnaient, côté habits, des autres personnes présentes...
— Nous cherchons à avoir des nouvelles du Capitaine Jack Sparrow, dit Elizabeth en faisant signe à Anamaria de se taire. Il a été amené ici ce matin pour une blessure au flanc, nous venons prendre des nouvelles.
— Capitaine Sparrow ? Vous êtes des pirates ? demanda la femme qui était venue les voir.
— Ça vous pose un problème ? demanda Ana un peu rudement.
L'infirmière les regarda puis se détourna en leur disant de la suivre. Elizabeth et Anamaria se jetèrent un coup d'œil puis lui emboîtèrent le pas et se retrouvèrent rapidement dans les couloirs du dispensaire. Elles gravirent deux étages puis la femme les laissa aux soins d'une autre infirmière.
— On m'a prévenue que vous cherchiez à avoir des nouvelles du Capitaine Sparrow ? demanda-t-elle.
— Nous attentons depuis une heure en bas que quelqu'un vienne nous le dire, oui, dit répondit Elizabeth. Où est-il ?
— Dans une chambre... Nous avons soigné sa plaie, elle était infectée...
Elizabeth serra les mâchoires. Le médecin qui avait recousu la plaie de Jack avait dit que ça ne s'infecterait pas... Il avait menti, ou alors il n'avait aucune idée de ce qu'il faisait. Il n'était peut-être même pas un vrai médecin...
— Nous pouvons le voir ? demanda alors Elizabeth.
— Suivez-moi, mais peut-être qu'il se repose... répondit l'infirmière.
— Combien de temps doit-il rester ici ? demanda Anamaria.
— Au moins deux jours, le temps que la fièvre disparaisse, pourquoi ?
Anamaria écarta les bras.
— Pirates, grogna-t-elle. Si on pouvait rester le moins de temps possible, ce serait idéal.
Elizabeth jeta un regard à son amie puis à l'infirmière, mais ne dit rien. Elle ne l'aurait pas dit ainsi, mais elle n'en pensait pas moins...
— Venez, suivez-moi, dit alors l'infirmière. Je vais vous conduire à votre Capitaine, mais tenez-vous tranquilles. Et baissez d'un ton, les gens ont besoin de calme ici.
Anamaria serra les mâchoires et Elizabeth hocha la tête. Elles suivirent la femme le long d'un couloir en bois et torchis et quand elle s'arrêta pour toquer contre une porte, elles s'arrêtèrent.
— Capitaine ? Deux jeunes femmes pour vous... dit la femme.
Elle se retourna ensuite et Elizabeth et Anamaria entrèrent dans la petite chambre.
— Je suis au bout du couloir s'il y a quelque chose, dit l'infirmière en refermant la porte.
— Merci, répondit Elizabeth.
Elle se tourna vers le lit et sourit.
— Alors, Capitaine, on nous fait des frayeurs ? dit Anamaria en serrant le bras de l'homme allongé.
— Désolé, les filles...
— Comment allez-vous ? demanda alors Elizabeth. La fièvre est tombée ?
— Pas complètement, mais je me sens complètement vidé... soupira Jack.
— C'est l'infection, répondit Elizabeth. On nous a dit que vous deviez rester encore au moins deux jours ici... Ça ira ?
Jack grimaça.
— Je n'ai pas le choix, si ?
— Non, je ne crois pas, répondit Elizabeth. Nous avons eut de la chance de trouver cet hôpital, ajouta-t-elle. Il m'a l'air bien équipé...
— Les infirmières sont gentilles, en tous cas...
Elizabeth haussa un sourcil et Anamaria pouffa.
— En tous cas, vous êtes de nouveau vous-même... dit-elle.
— Qui dirige en mon absence ? demanda alors Jack.
— C'est Gibbs, répondit Ana.
— Ah, très bien...
Jack soupira et s'appuya contre son oreiller.
— Nous allons vous laisser vous reposer, dit alors Elizabeth en reculant d'un pas. Nous reviendrons demain...
— Ana, tu peux attendre dehors un moment, s'il te plait ? demanda alors Jack.
La jeune femme au bandana opina, surprise, puis sortit et Elizabeth regarda Jack avec étonnement.
— Vous voulez me demander quelque chose ? demanda-t-elle.
— Juste... Merci, Elizabeth, répondit Jack.
Elizabeth sourit.
— Vous n'avez pas besoin de me remercier, répondit-elle. Cela fait une semaine que je suis à bord du Pearl et je n'ai encore rien fait pour aider vos hommes...
— Et rien ne vous y oblige. Dès que j'irais mieux, je recruterai des hommes supplémentaires, ne vous en faites pas...
Elizabeth hocha légèrement la tête puis elle se pencha sur Jack et l'embrassa sur la joue. Il lui rendit son baiser et elle rejoignit Anamaria dans le couloir. En voyant son amie, celle-ci décida qu'elles devaient aller faire un tour au marché...
~
— Jack aimerait, tu crois ?
— Je t'en prie, Ana...
Anamaria rigola et rangea la robe qu'elle avait tirée d'un portant. C'était une belle robe rouge, très décolletée, magnifique, mais définitivement pas utile sur un bateau, encore moins un bateau pirate.
— Regarde ce manteau...
Ana s'approcha et hocha la tête.
— Oui, il est très beau... Et très cher, ajouta-t-elle en regardant l'étiquette. D'où vient-il ? demanda-t-elle ensuite au marchand.
— Chine, répondit celui-ci avec un sourire.
— Chine ? Eh bien, il en a fait du chemin ! s'étonna Elizabeth. Combien ?
— C'est de la soie et du fil d'or donc je doute que vous puissiez vous l'offrir... Madame.
Elizabeth pinça la bouche. Elle tourna ensuite les talons et Anamaria la suivit en s'excusant auprès du marchand.
— Je doute que vous puissiez vous l'offrir, Madame ! singea Elizabeth quand Anamaria l'eut rejointe. Non mais il se prend pour qui, lui ?
— Un marchand et toi tu es un pirate...
— Je ne suis pas...
Elizabeth se tut et souffla par le nez. Elle agita une main et s'éloigna. Anamaria resta sur place. La jeune femme grimaça puis retourna fouiner dans les étals du marché en se disant qu'Elizabeth allait retourner au Pearl y bouder.
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Dernière modification le 05/08/2020
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